dimanche 18 novembre 2018

Sousdivisions

"...Some will sell their dreams for small desires
Or lose the race to rats..."

La légendaire formation canadienne Rush est entrée dans ma vie en 1983-1984. J'étais en 5ème année de l'école primaire. Par la chanson Subdivisions qui se trouvait sur l'album (le microsillon) Rock 83, qui mettait en vedette des artistes variés qui avaient beaucoup tournés l'année précédente. Men at Work, Adam Ant, Toni Basil, Kenny Loggins et Steve Perry, Missing Persons, Pat Benatar, Billy Idol, Stray Cats, Dexys Midnight Runners & The Emerald Express, Human League, Duran Duran, Ultravox, Divinyls, Bryan Adams et Laura Branigan y brillaient aussi.

Cette ode à l'individualisme de Neil Peart, batteur et auteur des textes du groupe, dont on s'est souvent moqué, était aussi un hymne national pour les introvertis. Les gens aux rapports sociaux plus ou moins réussis. Awkward people dit-on chez les anglos. Les malhabiles de la sociabilité.

Avec le temps, je me suis trouvé une réelle affection pour les maladresses en général. Les imperfections. J'ai même acheté un livre de Tom Rachman, dans une vente de garage dans la cour de l'église de Ste-Marguerite, The Imperfectionists, que je n'ai pas lu encore, et dont je ne sais rien, sur le simple fait que le titre me parlait.

Oui, les imparfaits me plaisent. Une imperfection confirme une certaine vulnérabilité. Une humanité. Ça peut être touchant. Mais les imperfections peuvent aussi être fameusement malsaines

Nos sociétés actuelles ne laissent plus beaucoup de place à la vulnérabilité. Avec la présidence actuelle aux États-Unis, autant qu'en Italie, en France, en Turquie, en Russie, aux Phillippines, maintenant au Brésil! on place au pouvoir des gens (pas en France ou on sent davantage des mouvements dans le cas de la France), des gens épouvantables, préhistoriques, orientant les corridors sociaux vers l'homme "fort", hostile, agresseur.

Ces gens se retrouvent au pouvoir car ils ont réussi, qu'on aime ou non, à se faire l'écho d'une frange importante de la population. Ils ont créé leur propre corridor. Et l'on rempli. Leur sousdivision. Rush plaçait en parallèle, en 1982, les jeunes qui, les vendredis, jouaient aux jeux vidéos, et ceux qui se fréquentaient entre gars et filles en s'amusant en groupe.

On réalise de nos jours que les gens qui avaient du plaisir ensemble, ne sont plus la chose souhaitée. L'individualisme absolu, et malsain, règne partout. Un règne politique comme celui de Donald Trump se travaille dans la division du peuple. Tout noir ou tout blanc. Collaborateur politique ou "lock her up". Ça frise la débilité mentale. Les tons de gris n'existent plus ailleurs qu'au lit. On appelle ça aussi, la polarisation.

Un corridor scolaire pour les gens qui essaient de vivre ensemble, un autre pour les frustrés. Pas de corridors communs.

Je ne le lis pas les tweets de Donald Trump, car je n'ai pas de compte Twitter et n'en veut pas. Mais ses inepties se rendent quand même à nous.

Il accuse je ne sais trop qui de quelque chose en terminant son tweet en disant PROVE IT!.

(...)

C'est toi qui accuse nigaud, à toi de prouver...

La Californie brûle. De braves femmes et hommes, plusieurs Québécois même, combattent courageusement les flammes qui ont fait plus de 1000 disparus et plus de 65 morts. On a même mis les prisonniers à contribution afin de lutte contre la férocité de la chose.
La Californie, qui a massivement voté Démocrate, a reçu de la part de son (sale) président, comme message de soutien, une menace.
Il a grossièrement accusé l'État de mal gérer ses bois. Et a terminé son rot tweet, par "Trouvez un remède maintenant sinon on coupe les investissements!".

Wouf wouf!

Tout à propos de son tweet était une erreur. C'est la Californie qui investit elle même dans la préservation des forêts pas le gouvernement, justement parce que Trump en a coupé les investissements, la Californie paie en fait plus d'argent au gouvernement qu'il n'en reçoit de celui-ci, et bien entendu, pas un mot sur le réchauffement climatique qui est la seule responsable de ce désastre. Mais pourquoi se fier aux faits quand on peut fouetter ceux qui avaient massivement voté pour Hillary?

Donald Trump est le seul idiot qui a vu le film Backdraft et qui souhaitait voir le feu gagner.

Ou sa bipolarité est passée en deuxième mode, ou on lui a fait comprendre que ce type de réaction n'avait rien de présidentiel, mais peu de temps après, il a envoyé ses pensées aux 4000 combattants du feu, aux 52 000 évacués, aux familles des gens morts ou disparus.

Mais dès le lendemain, le vrai Ding Dong Trump est revenu au bâton.

"Avec une bonne gestion des forêts, on peut cesser la constante dévastation en Californie. Devenez Intelligent!"

Le résidu président des États-Unis.

Get smart?
You go first, fuckface.

Division division divisions.

Sousdivisions.

Certains se veulent ensemble en ce moment en marmitant dans la haine.

Dans un corridors de morons.

 "...Any escape might help to smooth
the unatractive truth..."

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