samedi 10 novembre 2018

Reichspogromnacht

Le programme raciste du Parti National Socialiste des Travailleurs Allemands de 1920 stipule que seul peut être citoyen un frère de race (...) aucun Juif ne peut donc être frère de race. 

Dans Mein Kampf, 5 ans plus tard, Hitler parle plusieurs fois de son désir de voir l'Allemagne se libérer des Juifs. Un peu comme les États-Unis veulent actuellement se libérer des immigrants.
Aussitôt que les nazis prennent le pouvoir en 1933, des lois discriminatoires envers les Juifs sont mises en place. Comme les Noirs et les étrangers sont empêché de voter ou envoyer en prison sous de faux prétextes aux États-Unis.

Avril 1933, un boycott officiel des commerces Juifs est lancé, mais n'obtient pas un énorme succès. Aussitôt la communauté internationale condamne l'idée. Mois d'un mois plus tard, les Juifs sont expulsés de tout travail dans la fonction publique.

Le 15 septembre 1935, on adopte les lois de Nuremburg pour la protection du sang et de l'honneur allemand, ainsi que la loi sur la citoyenneté du Reich. On établit un caractère Juif, demi-Juif ou quart de Juif en fonction de l'ascendance. On interdit les relations sexuelles et le mariage entre citoyens de sang allemand ou apparenté de/et Juifs. On leur enlève tous la citoyenneté allemande. On leur retire leurs droits politiques. Ils ne voteront donc plus. On les exclue de professions libérales et de l'enseignement.
La campagne anti-Juifs se durcit en 1937. Notamment avec la diffusion du film propagandiste antisémite Der Ewige Jude (Le Péril Juif). Début 1938, les passeports Juifs sont confisqués. En avril, exigent qu'ils fassent enregistrer tous leurs biens afin de faciliter leur aryanisation. En Août, on réglemente sur les prénoms jugés Juifs, on cible des entreprises jugées Juives, et on leur interdit la profession médicale.

Tout est fait pour qu'il émigre, peu importe le prix.

Et le prix sera énorme.

Le 7 novembre, un jeune Juif de 17 ans, Herschel Grynszpan, dont la famille entière a été expulsée vers la Pologne le 27 octobre précédent, achète un pistolet, se rend à l'Ambassade d'Allemagne à Paris, et tire sur un responsable du bureau du premier secrétaire Ernst Von Rath.  Ce n'était pas la première fois. le 4 février 1936, David Frankrfurter avait été assassiné par un jeune étudiant yougoslave d'origine Juive, à Davos, en Suisse, le responsable du parti Nazi de l'endroit. Mais comme la proximité des Jeux Olympiques de Berlin avait distrait les Allemands, aucune représailles n'avaient été mises en place. Mais une colère sourde certaine grondait.

Ernst Von Rath décède de ses blessures.

Joseph Goebbels, du ministère du Reich à l'éducation du peuple et à la propagande, est livide. Il encourage les pogroms à Hanovre, d'où était originaire Grynszpan, et à Hesse-Cassel ou à Munich. Quand le responsable allemand Von Rath décède, le silence politique confirme la concertation entre Goebbels et Hitler.
Goebbels juge alors  que les Juifs doivent sentir pour une fois la colère du peuple allemand.

Il invente une colère spontanée du peuple allemand, et s'assure que le gouvernement ne pourra pas y être associé aux yeux du peuple. On trouve à la nuit du 9 novembre au 10 novembre 1938, un nom poétique: Kristallnacht (la nuit de cristal).

Peu avant minuit, on avait provoquer des incendies, détruit des commerces, fait progresser des violences à grande échelle. On pille. La Gestapo n'intervient pas pendant les saccages, ils supervisent observent. On envoie en prison le plus de Juifs possible, surtout les plus riches, si possible. On vise entre 20 000 et 30 000 arrestations dans la nuit. On cherchait un prétexte pour le faire depuis longtemps, la mort de Von Rath le devient. Des SS, déguisés en civil, assassinent des Juifs influents à Innsbruck.

Les pompiers sont absents pendant que les synagogues brûlent et qu'on hurle "torchez vous le cul avec!, Juifs!" en brandissant la Torah.
La police a étrangement disparue cette nuit-là. Vers midi, le 10, Goebbels fait arrêter les sévices.

Un faux rapport sur des violences spontanées nées dans la rage du peuple est rédigé.

On comptera 91 morts, près d'une centaient qui se suicident, 267 synagogues qui seront détruites, 7500 entreprises ruinées, plus de 25 000 Juifs envoyés dans des camps de concentration, mais surtout une communauté entière sera traumatisée. Et jusqu'à nos jours.

La communauté internationale voit tous les fils blancs et crie à l'indignation. Puis se conforte dans l'indifférence. Laissant croire à Hitler que tout est maintenant possible au niveau de l'éradication Juive.

La suite est tristement connue.

On appelait cette nuit la nuit de cristal, en référence aux morceaux de vitres qui surpopulaient les rues allemandes dans la nuit du 9 au 10.

Ils ne réalisaient pas que c'était leurs miroirs de citoyen qui étaient brisés.

Ça se passait cette nuit, il y a 80 ans.

Les États-Unis répètent, petit à petit, ce type de réflexe.

En commençant par traiter la loi et l'information comme les ennemis du peuple. Et usant de propagande haineuse éhontée.





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