lundi 10 août 2015

20 Réalisateurs Italiens

J'ai des racines irlando-atikamecw. Mais toute ma vie, saison de Noël aidant, ego démesurés aidant, j'ai toujours lancé à la blague que ma famille était aussi italienne.

DANS NOS PARTYS DE FAMILLE, ÇA PARLE FORT!

Ironie ou tout juste retour là où je me suis toujours senti chez nous, j'habite aujourd'hui un quartier très peuplé d'italiens, ou des gens aux racines italiennes très fortes. On s'étonne même des "Louis", "Jean-Marc" ou "Jean-Michel" qui finissent toujours par avoir un nom de famille italien.

Le cinéma d'Italie en tout cas m'a toujours parlé. Très fort.
Fellini, Antonioni hier,
Sorrento, Moretti demain.

Voici 20 réalisateurs qui sont à mon avis dignes d'intérêt.

Tous avec dans le sang, le coeur et la tête un peu la même chose que Caruso, De Vinci, Ferrari, Machiavelli, Michelangelo, Pucini et Pirandello.

Mario Monicelli.
Maître de l'humour et de l'ironie à l'italienne, du tragicomique, du sens de l'histoire et tournant toujours avec beaucoup d'amour son pays, celui qui a fait rire de 1935 à 2006 se lance au travers de sa fenêtre à l'âge de 95 ans, quand il apprend qu'il a le cancer de la prostate.

Ermanno Olmi.
Tournant une quarantaine de documentaires à ses débuts et concentrant son regard sur la condition des hommes au travail, il signera à partir de 1959 des films humanistes dont L'Arbre Aux Sabots qui gagnera la Palme d'Or à Cannes en 1978 et le César du meilleur film étranger en France l'année suivante. Son cinéma est si parent de celui de Ken Loach ou Abbas Kiarostami que les trois tournent ensemble en 2005.

Dino Risi.
Cinéaste principalement de l'après-guerre, il contribue d'abord à des scénarios et réalise des documentaires. Il passe à la fiction en 1952. On reprend un de ses films en 1992 afin de donner à Pacino l'Oscar qu'il méritait depuis longtemps.

Mario Bava.
Cinéaste de l'âge d'or du cinéma d'horreur italien (1957 à 1979), il sera aussi directeur photo de 67 de ses 70 tournages. Twitch of the Death Nerve, tourné en 1971 est considéré comme le premier slasher film. L'éclairage sombre  et /ou naturel de ses films fera école dans les films du genre d'horreur qui naîtront dans les années 80.

Marco Ferreri.
Le vétérinaire devient publicitaire puis documentariste, puis éditeur d'un journal et enfin acteur. Il scénarise et tourne dès 1959. Se décrivant lui-même comme le cinéaste du mauvais goût, Il fût l'un des poètes dérangeants de la folie contemporaine et de la modernité cinématographique. Ses films sur la décadence se terminent souvent par la fuite, l'automutilation ou la mort toute simple du principal protagoniste.

Vittorio De Sica.
D'abord comédien très prisé, son talent lui servira aussi au privé alors qu'il est un gambler incorrigible et il trompe sa femme avec laquelle il s'organise pour faire semblant d'être marié toute sa vie afin de préserver leur fille. De Sica choisit de réaliser à partir de 1940 et l'Oscar spécial qu'on lui offre en 1946 pour un de ses films, ouvrira la porte à la catégorie de l'Oscar du Meilleur Film Étranger alors inexistant. Il rafle ce même prix avec le brillant néo-réaliste Bicycle Thief en 1948

Bernardo Bertolucci.
Voulant d'abord être poète comme son père, ses débuts auprès de Pasolini lui apprendront la scénarisation, une tâche qu'il avait débuté pour son propre plaisir vers l'âge de 15 ans. Le père de Bertolucci avait aidé Pasolini a publié son premier livre, ce dernier a alors engagé Bernardo comme assistant-directeur pour l'un de ses films. BB aura la piqûre. Cinéaste de l'individualité, il tournera l'existentiel et le politique. la débauche adulte, l'exploration adolescente, la recherche spirituelle, la fin des époques.

Paolo & Vittorio Taviani.
Les deux frères sont comme deux mains d'une même personne. Ils scénarisent et tournent tout ensemble, chacun alternant avec l'autre d'une scène à l'autre. Ils se décrivent comme du café au lait. Impossible de savoir où commencent le café et où s'arrête le lait. Attachés à l'histoire sociale italienne, ils tournent 7 documentaires avant de se lancer dans la fiction en 1961. Passionnés de musique, principalement classique, ils l'intègrent avec délice dans leurs films aussi poétiques qu'engagés. Le prisme de l'allégorie dans les temps passés et futurs est omniprésent. Les frères Taviani tournent principalement du "vrai".

Sergio Leone.
Le père du western spaghetti a réinventé le gros plan. On lui doit la mythique trilogie de l'homme sans nom qui a révélé Clint Eastwood. Leone a aussi révélé l'immense Ennio Morricone avec le film pour lequel on se rappelle le plus de lui.  Violence, musique tonitruante, acteurs de série B des États-Unis, profondeur de champs, techniscope, travellings arrière d'un détail au plan d'ensemble, gros plans extrêmes, contraste des plans, le style de Leone sera grandement influent sur toute la planète cinéma.

Dario Argento.
Spécialiste du film d'horreur et du genre Giallo, il se rapproche du snuff movie n'hésitant pas à déshabiller sa propre fille dans ses films. Il co-scénarise avec Bertolucci Il Était une Fois dans L'Ouest pour Leone en 1969 et collaborera avec George A.Romero sur ses meilleurs films. Son impact international sur le cinéma d'horreur n'est pas à négliger, ainsi que ses découvertes techniques dans les effets spéciaux dont il fût l'un des premiers à utiliser.  Roi du gore, il tourne encore.

Franco Zeffirelli.
En 1967, il adapte pour le cinéma The Taming of the Shrew de Shakespeare pour Sofia Loren et Marcello Mastroianni. Ce seront au final Elizabeth Taylor & Richard Burton qui apparaîtront au grand écran. L'année suivante, il obtient la consécration pour le Romeo & Juliet qui reste encore la meilleure référence cinématographique de l'histoire des Capulets et des Montaigus. Extraordinairement catholique, c'est lui qui offrira au monde entier un Jésus aux yeux bleus et à la peau blanche qui fera école dans les lieux communs mondiaux. Bien qu'italien d'origine, il tourne principalement à travers le monde. Il dirige aussi de nombreux opéras.

Ettore Scola.
D'abord sécnariste, il passe derrière la caméra en 1964. 10 ans plus tard, il offre un chef d'oeuvre sur l'amitié, la guerre, l'intégrité et l'honneur. Ce sont facilement 40 films en 40 ans qu'il tournera, nettement influencé par le cinéma de Vittorio De Sica.

Giuseppe Tornatore.
Avec son second film à 31 ans seulement, Giusseppe frappe fort avec une oeuvre empreinte de nostalgie et de tendresse en 1988 qui gagnera l'Oscar du meilleur film étranger. Deux ans plus tard, il est tout aussi touchant avec son histoire de père qui croit que ses enfants réussissent bien dans la vie et qui refusent de les savoir grandis. Depuis, il erre légèrement, mais pour ses deux seuls films, le détour en vaut la peine.

Nanni Moretti.
Ancien joueur de Water Polo, il intègre ceci à ses films dans lequel il s'offre toujours un rôle. Brillant observateur de l'homme et de ses hommeries, il fait rire autant que pleurer en traitant de l'absurdité de la vie avec candeur et ironie. Fantastique Nanni, encore aujourd'hui.

Lucino Visconti.
Directeur de théâtre, metteur en scène, écrivain, il avait d'abord été assistant de Jean Renoir sur deux de ses films. Le Milanais tourne en rattachant constamment des éléments autobiographiques à ses films. Florilèges de réminiscences intimes et personnelles, ses films parlent de l'aristocratie, de sa décadence, de famille, Visconti est un pionnier d'un néoréalisme italien qui fera fureur à travers le monde. Un incontournable.

Pier Paolo Pasolini.

Roberto Rossellini.
Celui qui a ouvert les portes du monde entier à une nouvelle forme de cinéma en introduisant le néo-réalisme sur grand-écran. Louche ami de Mussollini, il passe par le cinéma de propagande et le cinéma fasciste avant de se refaire une virginité avec les jeunes scénaristes Federico Fellini et Aldo Fabrizi qui l'invitent à descendre dans la rue et à se rapprocher du peuple. Préférant travailler avec des nons professionnels, il changera d'avis lorsqu'amoureux d'Ingrid Bergman.Ensemble, ils donneront naissance à des projets dont l'un est Isabella, leur fille.

Paolo Sorrentino.
Fantastique cinéaste, qui, je l'avoue, est à l'origine de toute cette chronique du jour. Magicien de l'image dont il a saisi tout le potentiel magique, il tire tout simplement toute les bonnes ficelles pour me plaire. À la fois capable de faire des clins d'oeil à Fellini  et à la fois capable de créer des éclairages tout simplement divin, il est capable aussi de subtile critique dans la narration et de parfaite utlisation de la musique. Sorrentino semble se faire un malin plaisir à intégrer des animaux de manière fameuse dans tous ses films. Un chat qui désynchronise le rythme et subtilement fait pencher l'honnêteté vers la droite dans Il Divo, Une girafe et des flamands pour marquer l'évasion dans La Grande Bellezza et un bison dans This Must Be The Place.  Dans Youth, ça semble être un concerto pour les vaches. Voilà l'Italie de demain en film, tout en honorant fièrement l'Italie d'hier.

Michelangelo Antonioni.

Federico Fellini.
Baroque, existentiel, cruel, spirituel, nostalgique, humaniste, émotif, fantaisiste, sexuel, amoureux des arts, rêveur, l'homme fût tout simplement un géant.


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