mercredi 21 mai 2014

Torve Rove

Les Républicains me fascinent parfois.

Quelqu'un comme Ann Coulter est aussi fascinant à étudier qu'une bête de zoo.

Karl Rove en est un autre.

De son propre aveu, il était le parfait "gars pas cool" à l'école secondaire. Portant le mauvais linge, tentant de copier des tendances au mauvais moment ou de manière gauche et surtout pas du tout en mesure de s'associer à un groupe d'amis.

Ses parents se séparent au Noël des ses 19 ans et Rove apprend du même coup que celui qu'il avait cru son père, ne l'était qu'adoptif, et non pas biologiquement.

Trait de caractère commun, conscient ou non, des gens vivant le rejet, ou expérimentant l'écart ainsi: il seront généralement à l'aise dans l'adversité. Recherchant même parfois les vents contraires, vents qu'ils connaissent. Rove se découvre un talent dans le débats scolaires. On l'encourage même développer cette hargne oratoire davantage. C'est avec ce talent, qui lui donne une confiance nouvelle, qu'il se taillera des places dans les rôles de présidence scolaires et au bout du compte dans les jeunesses du Parti Républicain.

En 1970, il use d'un subterfuge. Voulant causer l'émoi chez ses ennemis les démocrates, il falsifie des invitations aux couleurs du candidat démocrate à la trésorie de l'illinois, Alan J. Dixon. Invitations qu'il distribuera à des clochards, des sans-abris et des gens assistant à un concert rock, promettant "de la bière, de la bouffe gratuite et des belles femmes". L'incident se retourne contre lui et fait paraître le candidat démocrate comme un homme de "toutes les classes sociales". Le candidat gagne ses élections et pardonnera sagement Rove. Celui-ci regrettera son geste.

Il manque de souffle à l'Université ne complétant qu'un semestre. Il accepte en revanche un poste un Comité National des Jeunes Républicains. Très actif dans la campagne de Richard Nixon de 1972, un tout jeune Rove a la piqûre politique. Il posera sa candidature comme président des jeunes Républicains. Dans sa course contre un autre candidat, sentant la soupe chaude, il fait réécrire les règles d'élections des jeunes républicains. Ainsi, plusieurs territoires deviennent nouvellement zonées, les deux candidats utilisant des chiffres totalement différents et les résultats au final devenant parfaitement confus. Les deux candidats se déclarant gagnants. Rove utilise sensiblement les mêmes ruses de filou que ce qu'il avait tenté avec le candidat à la trésorie démocrate de l'Illinois afin de se déclarer gagnant. Il fait entre autre planter des objets compromettants dans les vidanges de son rival. Une enquête s'apprête à s'ouvrir à l'interne afin d'étudier les méthodes de Rove mais le scandale du Watergate vient capter toute l'attention et le côté tordu de Rove passe sous le radar.

Le supérieur des deux candidats qui doit trancher sur le nouveau président des jeunes Républicains est  George Bush père qui reconnait en Rove, qui sait se faufiler en donnant des coups bas sans se faire prendre, un fils. Non seulement il le déclarera gagnant malgré ses balles courbes dans la zone interdite, mais il lui fera une place dans les campagnes de Ronald Reagan et le présentera à son fils W.,  qui lui, lui fera une place de taille dans son cabinet quand il sera élu Président.

Bush Fils en fera son principal stratège et conseiller en campagne électorale. Une campagne électorale en 2000, où on avait retrouvé des caisses de bulletins de vote en Europe (!) et qui avait été sérieusement minée par des résultats plus que controversés.

Quand en 2003 Bush cherche un prétexte pour attaquer l'Irak, il envoie un ambassadeur à la retraite enquêter sur des possibles échanges d'armement entre le Niger et l'Irak. Quand cet ambassadeur revient avec la conclusion que "non, il n'existe aucune entente de la sorte entre les deux pays", Bush, n'ayant pas la réponse qu'il attendait, fait fi de son rapport et attaque l'Irak en soulignant que "oui, puisqu'il y a échanges d'armes entre le Niger et l'Irak...". L'ambassadeur qui avait enquêter est donc sous les feux de la rampes: "Ah oui? il y avait tractations armurières entre les deux pays?" "Mais non. mais non, j'ai conclu le contraire!" doit-il se défendre. Bush est outré et sous les conseils de Rove qu'on identifiera la femme de l'ambassadeur comme étant une agente de la CIA, dans le but, réussi, de ruiner sa carrière. Et pour punir l'ambassadeur des conclusions qui ne rimaient pas avec les visées des faucons, dont Rove, autour de Bush.

Une blague circulait à l'effet que chaque fois que des informations provenant de la Maison Blanche coulaient aux journaux, Karl Rove s'écriait; "Hé! faire couler des secrets! c'est mon travail!"
Rove était de l'avis de tous "le cerveau de Bush (fils)". Et on sait tout les dommages que ce passage à la présidence à causé.

Tranquillement Rove est redevenu la tête de turc qu'il était à l'école.
Terrain connu.

Comme les Démocrates sont en avance, avec Hilary Clinton, sur la relève de Barack Obama par rapport aux Républicains, ceux-ci paniquent légèrement.

Ils tentent tant bien que mal de créer un scandale autour des attaques sur l'ambassade des États-Unis en Libye survenue en 2012 et qui avaient fait 4 victimes, dont l'ambassadeur Christopher Stevens.
Une non-histoire.

Puis, il y a quelques semaines, Karl Rove est sorti d'une poubelle pour dire des âneries.
Hilary Clinton a été opéré des suites d'un commotion cérébrale il y a deux ans, et Rove, dans le but de la discréditer à la fois sur son âge et sur son état mental, a souligné qu'"on ne savait peut-être pas toute la vérité sur cette commotion cérébrale." suggérant qu'elle serait peut-être mentalement plus diminuée qu'on le croit...

...vraiment...

Puis il en a rajouté sur son âge, en spécifiant que "77 ans serait pas mal vieux pour une présidence vous ne croyez pas?".

Hillary, si élue, aurait 69 ans.
Elle en aurait 77 ans à la TOUTE FIN d'un second mandat.
Tricheur.

Venant d'un Parti qui a présenté John McCain, il n'y a pas si longtemps, cette affirmation relève du comique.

Rove c'est un peu comme de la morve.
Fatiguant, légèrement dégueu, pas facile à composer avec, et toujours désagréable.


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