dimanche 11 mai 2014

Se Réinventer Avant de Mourir

Si je mourrais demain, il y aurait eu au moins 7 version d'Hunter Jones habitant le même corps sur cette terre:

-H.Jones le joueur de hockey aspirant à la LNH: 1979-1990.
-H.Jones l'homme de lettres et de cinéma: 1991-1997.
-H.Jones le recherchiste pour la télé et occasionnel scénariste pour le cinoche 1993-1999
-H.Jones le papa. 1998, puis 2002, jusqu'à maintenant.
-H.Jones le coordonateur: 2001 à 2009.
-H.Jones le blogueur vampire picoleur: 2008 à nos jours.
-H.Jones le traducteur: 2010 à nos jours.

Quand la mort vous souffle dans le cou, il faut la déjouer. Comme on ne vit pas vieux dans ma famille (du moins, du côté de mon père) la mort est toujours tout près. Il faut la confondre.

L'entreprise Québécoise Jacob, créée au début des années 60 par le syrien d'origine Jacob Basmaji à Sorel, d'abord une mercerie pour hommes, puis en 1977, devenue aussi une boutique fondée par son fils Joey, spécialisé dans le linge pour femmes, a annoncé la semaine dernière qu'elle baissera pavillon, ne pouvant plus lutter contre la compétition internationale.

Depuis 37 ans, au Québec mais aussi au Canada, la boutique de linge féminine naviguait sur un beau success story dont le dernier chapître sera écrit très bientôt puisque la faillite à été annoncée la semaine dernière. 92 magasins seront fermées et 1500 employés changeront de cap.

Les géants du linge ont rivalisé avec Jacob et malgré plusieurs restructurations, l'entreprise Québécoise a du s'avouer vaincue.

L'industrie du vêtement est une jungle tout ce qu'il y a de plus sauvage. Ceux qui s'y croient confortables doivent toujours regarder au-dessus de leur épaule. Il en va de soi pour toute l'industrie du commerce.
Vous ne vivez jamais autant que vous survivez.
D'ailleurs tous les vétérans du vêtement canadien subissent les contrecoups de la compétition.
Reitmans et ses filiales R & W et Time maternité ont connu des baisses importantes de leur volume de vente.
Le Château porte encore les cicatrices d'années noires et épouvantables des dernières années.
Depuis plus de 30 ans, les entreprises d'ailleurs, viennent manger dans les assiettes des entreprises de chez nous.
Gap a été parmi les premiers à faire sérieusement mal aux Eaton, Sears, Zellers et The Bay dans les années 80, mais ensuite sont arrivés les Old Navy, Banana Republic, Zara, H & M, Forever 21 dans les années 2000, Victoria's Secret... et ce n'est très certainement pas terminé. Nordstrom s'en vient. UNIQLO aussi.

Jacob, entreprise Québécoise, s'éteint, mais ce ne sera probablement pas la seule. D'ici quelques années, il y en aura d'autres. Pour les entreprises de chez nous, si elles n'existe qu'en vitrine sur la rue, et non sur le net, elles sont pratiquement condamnées. Les habitudes des consommateurs ont changées. Les entreprises doivent s'y adapter. Se réinventer pour eux. Pour leur portefeuille que fera le leur, peut-être encore quelques années.

Le net a rendu les consommateurs extrêmement informés. Avant, on allait à la boutique pour connaître le matériel. Aujourd'hui, on l'a consulté sur le net avant, on le connait avant même le premier essai de linge. Une fois en magasin, souvent, le choix est déjà fait. De plus, sur le net, tout y est. Du moins, tout se commande. Alors que si vous consultez sur le net, voyez le produit, l'aimez, vous rendez en magasin et qu'il n'y est pas, vous ne vous ferez plus prendre. Vous allez vous le commander sur le net et ne plus vous badrer à vous déplacez pour l'acheter en boutique.

Zara & H & M, si je regarde simplement dans ma maisonnée, ont tué toutes les autres options. Les ventes sur internet sont aussi exponentielles chez nous. Mon fils de 14 ans est présentement habillé du net. Ce que je n'aurais jamais pensé faire (acheter du linge virtuellement sans l'avoir essayé) est devenu réalité.

Tristan a dû se réinventer en devenant aussi manufacturier. Tristan fournit des uniformes pour la SQ et pour les employés du Centre Bell, contrats qui leur permet de garder la tête hors de l'eau un peu.

La fidélité commerciale étant de moins en moins existante de nos jours, les Simons doivent craindre l'arrivée des Macy's.

Ou tout simplement se réinventer avant de mourir.

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