mercredi 6 novembre 2013

Sons Du Haut de la Montagne

Quiconque clique sur ce que j'appelle "ma boîte culturelle" ici en haut à droite sur les mots J'écoute sous culturellement actuellement... sait que j'écoute généralement de la musique variée e dont les liens sont renouvelés aux trois, quatre jours. Des fois même aux deux jours, voire, des liens changés aux 24 heures.

Toutefois voilà plus d'une semaine que j'écoute inlassablement le dernier effort d'Arcade Fire. De jour en jour, l'album est devenu meilleur chaque fois. J'en suis au 7ème jour d'écoute et je jubile.

Complètement.

Et pourtant je comprendrais l'auditeur frustré de cette offrande musicale de 75 minutes-une seule minute de trop pour entrer sur une simple galette.
On a alors choisit de faire, comme les Beatles, Dylan, Led Zep, les Stones, GenesisThe Who, The ClashPink Floyd, Jimi, Miles, Stevie, George, Prince, GodyouspeedblackemperorSting, Frank, Eric et ses amis, Elton, James, The Boss, Fleetwood MacDavid Sylvian, The Cure, Kate Bush (mais pas David , en trichant oui...) l'album-double des dieux de la pop.

Après avoir surpris tout le monde en remportant le prestigieux album de l'année aux Grammys de 2011, on aurait pu s'attendre à ce que le groupe de Montréal prennent la planète d'assaut comme U2 l'avait fait après The Joshua Tree. (Arcade Fire fait d'ailleurs un clin d'œil à Bono dans la première minute ici).  Mais vous voyez, même The Suburbs, l'album précédent, n'allait pas inonder les ondes radios comme l'avait fait U2 dans les années 80-90. Alors que chez nous l'ADISQ honore de moins en moins la qualité, les Grammys semblent pour leur part se raffiner.

Reflektor, lancée mardi dernier, 4ème galette du band après Funeral, Neon Bible et The Suburbs, touche au bâtiment mais laisse le toit intact. Toujours le thème de la mort qui teinte tout ça. Ils ont rendu le son plus riche, quitte à être taxé de surproduire, ce qui aurait pu leur joueur un vilain tour (Daniel Boucher, where are you now?) mais que j'appellerais des rénovations sonores avec James Murphy de LCD Soundsytem, David Bowie, des effluves de Roxy MusicGary Glitter et l'écho des Flaming Lips, étaient plus-que-bienvenues pour mes oreilles exigeantes.

Un bon artiste est à mes yeux toujours un coup ou deux en avance sur ses contemporains. Et Arcade Fire se loge pour moi, là où se trouvaient Radiohead il n'y a pas si longtemps. (Ironiquement, c'était justement Radiohead qui peuplait mes oreilles dans mon jogging avant la sortie de Reflektor)

Contrairement à ce que L'ADISQ propose, si vous êtes un artiste:
OSEZ!
NEVER give people what they want.

La généreuse Régine chatouille fort agréablement mes oreilles dans Joan of Arc, We Exist guidée par une base* riche me plait beaucoup, la texture reggae de Flashbulb Eyes est tout à fait ennivrante, la chanson-titre me séduit nuit après nuit, entre le royaume des vivants et des morts, mais rien n'accote les sept parfaites minutes de Here Comes the Night Time qui me plait davantage écoute après écoute ou la parfaite Normal Person qui reste ma préférée d'entre toutes.

Fort de leurs Grammies qui leur ont donné carte blanche artistique pour leur projet suivant, ils ont peut-être perdu un peu de la chaleur des albums précédents et une proximité avec le (grand) public qui rendait certains passages des albums précédents si inclusifs. Toutefois ce qui sera aussi frustrant que fascinant pour l'auditeur moyen est l'impression absolue d'avoir saisi auditivement, avec des riffs rappelant tantôt les Stones, tantôt The Cure, tantôt Bowie, un groupe au sommet de son art.

Au sommet de la montagne pop.
Tentant de faire un contact visuel avec son public au loin.
Mais ayant fait mouche avec moi.
Ils sont tout à fait prêts à passer de montagne en montagne de toute façon.


*Vaguement évocatrice d'un beat d'amour adolescent

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