jeudi 14 novembre 2013

Marcel Proust

Valentin Louis Georges Eugène Marcel Proust naît en juillet 1871 dans le quartier Auteuil en France (aujourd'hui le 16ème arrondissement) dans une famille riche et cultivée. Son père est docteur et professeur de médecine et sa mère apporte à Marcel une culture variée et profonde. Elle voue à son fils une affection parfois envahissante. Marcel aura un frère deux ans plus tard qui suivra plus tard les traces paternelles en devenant chirurgien.

Ayant la santé fragile dès la naissance, il est victime d'une violente crise d'asthme à l'âge de 9 ans, qui lui coûte pratiquement la vie. Chaque printemps deviendra potentiellement mortel pour Marcel Proust. Très tôt, il fréquente des salons aristocratiques où il rencontre artistes et écrivains, ce qui lui vaut une réputation de snob. Il se lie d'amitié avec Jacques Bizet, fils du compositeur George Bizet. Proust tombera amoureux de la fille d'un diplomate polonais, mais cet amour (qu'il a perdu) sera la première jeune fille de celles qu'il tentera de retrouver plus tard dans ses oeuvres.

Sa famille est riche et il n'a pas réèllement pas besoin de travailler mais devient tout de même un collaborateur régulier au journal lancé par un ami. Il est introduit dans plusieurs salons parisiens. Son ascension mondaine commence. Il devient très proche de Lucien Daudet, le fils d'Alphone Daudet, très très proche, ils seront même amoureux. Il accomplit son service militaire en 1889-1890 et revient à la vie civile pour être diplômé en lettres en 1895. En 1894, il avait publié Les Plaisirs et les Jours, un recueil de poèmes en prose qui avait été si mal accueilli par un critique en particulier (Jean Lorrain) que Proust le provoque en duel, un duel qui ne fera aucun bléssé mais qui cicatrise tant moralement Proust qu'il freinera ses élans littéraires.

Dans les salons qu'il fréquente, il bâtit peu à peu sa cathédrale du temps, une conscience plongée en elle-même qui marquera son écriture et la littérature en générale beaucoup plus tard. En vacances avec sa mère, il écrit une nouvelle, La Mort de Baldassare Silvande. Proust a une liason avec le compositeur Reynaldo Hahn entre 1894 et 1896. Un ami diplomate en poste à Londres lui fait découvrir l'esthète anglais John Ruskin que Proust s'engage à traduire à la mort de celui-ci en 1900. Son père et sa mère lui sont d'une aide inestimable, sa mère surtout qui lui traduit tout une première fois puisque Proust maitrise très mal l'anglais. Proust tombe amoureux du prince Bibesco mais ne lui avouera jamais. Il fait aussi la rencontre de Robert de Montesquiou qui soutient l'avant-garde de son époque: Stéphane Mallarmé, Paul Verlaine, Claude Debussy, Gabriel Fauré, Paul Helleu et Léon Baskt.

La première phrase de l'œuvre qui fera école est écrite en 1907. Pendant quinze années, Proust vivra en reclus dans sa chambre tapissée de liège, au deuxième étage du 102, boulevard Haussmann, où il a emménagé fin 1906 après la mort de ses parents, et qu'il ne quittera qu'en 1919. Plus de 200 personnages prennent forme sous sa plume, couvrant quatre générations. Après la mort de ses parents, sa santé déjà fragile se détériore davantage en raison de son asthme. Il s’épuise au travail, dort le jour et ne sort — rarement — que la nuit tombée et dînant souvent au Ritz, seul ou avec des amis.

Une réflexion sur la littérature, sur la mémoire et sur le temps, À La Recherche Du Temps Perdu voit son premier tome, Du Côté de Chez Swann, être refusée par André Gide chez Gallimard. Gide le regretteraLe livre est alors édité chez Grasset. Des critiques ont écrit que le roman moderne commençait avec Marcel Proust. En rompant avec la notion d’intrigue, l’écrivain devient le premier à chercher à rendre la vérité de l’âme. La composition de À La Recherche... déploie des thèmes selon un plan musical et un jeu de correspondances qui rappelent la poésie. C'est aussi une rare oeuvre à évoquer l'homosexualité. Proust voulait saisir la vie en mouvement, sans autre ordre que celui des fluctuations de la mémoire affective. Il présente des portraits uniques, des lieux recréés, une réflexion sur l’amour et la jalousie, une image de la vie, du vide de l'existence, et de l’art. Il présente surtout un style composé de phrases souvent longues, pareilles à une respiration.

Les éditions Gallimard, conscient de leur erreur, acceptent le second volume, À L’Ombre des Jeunes Filles en Fleurs, pour lequel Proust reçevra en 1919 le prix Goncourt.

Il ne reste plus à Proust que trois ans à vivre. Il travaille sans retenue à l’écriture des 5 livres suivants de À La Recherche du Temps Perdu, jusqu'en 1922. Il meurt épuisé, en novembre 1922, emporté par une bronchite mal soignée.

Paraîtront tout juste avant sa mort les troisième et quatrième tomes: Le Côté de Guermantes puis Sodome et Gomorre I et II chez Gallimard.

 Posthumes paraîtront La Prisonnière en 1923, La Fugitive (retitrée Albertine Disparue) en 1925 et Le Temps Retrouvé en 1927 qui complètent les 7 tomes de l'oeuvre À La Recherche Du Temps Perdu.

En 1952 sera aussi publié Jean Santeuil, un projet de roman inachevé entamé en 1895.

Toutefois la seule et vraie oeuvre maitresse reste À La Recherche Du Temps Perdu, une volonté de saisir la réalité dans toutes ses dimensions, dans toutes ses perceptions possibles, dans toutes les facettes du prisme des différents intervenants rejoignant les préoccupations des impressionnistes et reflètant aussi l'histoire contemporaine, depuis les controverses de l'affaire Dreyfus jusqu'à la guerre de 1914-1918.

Aujourd'hui marque le 100ème anniversaire de la parution de Du Côté de Chez Swann, premier tome d'À La Recherche Du Temps Perdu.

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