jeudi 26 août 2010

Le Bâteau Fantôme


Par une journée vert-de-gris je me suis versé plusieurs whisky au New Jersey.

Monkee comme leader nous avons choisi d'aller faire les manèges sur le bord de la plage de Wildwood.

Je ne sais pas quand je me suis convaincu que j'aimais faire la grande roue mais batinsse, pour la seconde fois en 10 jours je me suis gelé pogné au sommet de la grande roue et j'ai eu le vertige. J'étais avec Punkee qui gelait elle aussi mais qui ne semblait pas avoir peur de rien. Si mon fils tient du chat, ma fille est définitivement un chien. Fonce partout la petite diable. Je voulais prendre une photo d'en haut avec la vue imprenable que la grande roue nous offre mais j'en ai été incapble. J'avais trop frette pis mes cheveux me tapait partout dans la face, pis la plage était toute en nuages pluvieux, pis mes yeux louchaient de vertige...

Bref j'aime pas la grande roue...

Ce que je m'étais toutefois promis de faire c'étais le bâteau fantôme qui ouvrait seulement à 16 heures. Monkee s'est désisté sous prétexte qu'il aurait trop peur. Je lui ai dit qu'il n'avait qu'à sortir les griffes où à cracher devant ce qu'il l'effraierait.

No luck, j'irais seul.

Le concept n'étais pas vilain. Un large bateau, un vrai, de type paquebot, échoué sur la rive du quai où nous étions avec un nom latin sur le devant Ignus Faagus (Ignoble Tapette?) ou quelque chose du genre, bref un nom suffisamment incertain pour déjà cultiver une certain mystère.

"Woouuu regarde le gros laid à l'entrée ce sont vraiment des monstres!" m'a dit l'amoureuse, preneuse de photo attitrée.

"Non chérie ce n'est qu'un père de famille de États-Unis qui attend son tour à l'entrée..." ai-je poliment corrigé. On reste franchement surpris des formes des habitants des États-Unis.

Seul dans le line-up j'ai eu le temps de lire l'histoire du dit bateau fantôme. Après une vie commerciale relativement normale, le bateau au nom sexuellement obtu a tout simplement disparu en plein navigation! Quand il est réapparu sur les eaux c'était une épave sur laquelle des expériences scientifiques avaient été tenues sur des humains et avaient bien mal tournées créant toute une race de mutants aux réactions incertaines. Une voix nous disait, dans des hauts-parleurs à la texture dégueulasse, que si nous ne touchions pas les acteurs, ils ne nous toucheraient pas non plus.

Nous entrions donc dans l'antre de ce bateau fantôme, nous étant moi et toute ma bonne humeur face à de vrais guignols chargés de nous terroriser.

Seul tel un homme honnête dans le parti Libéral, je trottais dans le noir de la cale du bateau surveillant du coin de l'oeil tous les barils dispersés à gauche et à droite. M'attendant à ce que des bebittes en sortes en criant. Je n'avais pas complètement tort car des sauts j'en ai fait des dizaines. Des faces pleines de sang, avec beaucoup de dents en moins, des fois avec trois yeux et deux nez et qui avaient tous la mauvaise manie de sortir de nulle part en hurlant ou en faisant du bruit.

Si bien qu'un gars déguisé en boucher est sorti du noir pour trancher un faux bras en plastique qui faisait du coup sortir un squelette d'un baril tout près de moi. Ce squelette vomissait de la bile sans arrêt. J'ai toutefois fait un tel saut que, avec mon éducation de kid de la rue, j'ai spontanément donné un violent coup de poing (en auto-défense) au boucher qui était un vrai comédien, maintenant avec un vrai oeil au beurre noir.

Il ne comptait d'ailleurs pas en rester là, il m'a pourchassé alors que je fuyais à toute jambes m'enfoncant dans le décor d'un faux-pirate qui me racontait quelque chose mais donc j'ai emprunté le sabre momentanément afin d'affronter le boucher qui voulait me péter la gueule avec sa tranche géante.

Après un petit moment Luke Skywalker/Darth Vader, je lui ai enfoncé mon pied sur la bouche, ai pris un homme innocent comme bouclier (Un Étatsuniens, il me couvrait entièrement), un père de famille je crois si j'en juge par la mère qui hurlait "Miiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiike! YOU HAVE A WEAPON IN YOUR STOMACH!!!!!!! YOU'RE BLEEDING!!!!!!!". J'ai fui jusque dehors en donnant des coups de poings à tout ce qui sortait du noir et j'ai atterri dehors tout en sueur. Quelques enfants ont cru que j'étais un monstre et se sont spontanément mis à pleurer.

J'ai passé à la course l'amoureuse et les enfants pour leur dire que je les retrouverais au condo.

C'est là que je leur dirai (dégrisé) que le bâteau fantôme était pas mal cool.

Pas raison d'avoir peur.

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