dimanche 13 août 2023

Robert Duvall Saveur années 70

Aux côtés de John Cazale, qui n'aura joué que dans des grands films dans sa courte carrière au cinéma, se trouvait Robert Duvall dans le rôle du fils adoptif et consigliere de la famille Corleone, dans The Godfather. Légèrement moins adorable que Cazale, à la ville, parce clair libertarien et très conservateur, mais acteur qui aura joué dans des films tout à fait formidables dans les années 70. En 10 ans, il a facilement 10 grands films auquel sa performance a contribué.

Lui qui avait fait ses débuts au cinéma dans le classique et immense To Kill a Mockingbird.


M*A*S*H (1970)

L'oscarisé scénario de Ring Lardner Jr, une comédie autour d'une équipe médicale des États-Unis sur les territoires du Vietnam pendant la triste guerre, était un pari risqué. Mais il a été très payant et très populaire. En plus de se mériter 5 nominations aux Oscars, dont ceux du meilleur réalisateur et du meilleur film, et de s'en mériter un. Le film a mal vieilli, sa misogynie et son machisme entre autre, mais les carrières d'Eliott Gould, Alana Alda, Sally Kellerman, Donald Sutherland et Robert Duvall en seront un tremplin avec ce film largement vu qui donnera naissance à une série télé. Duvall a alors 39 ans. Il y incarne le lieutenant colonel (dans le roman original de Lardner Jr, devenu major dans le film) Frank Burns qui est fervent de la discipline, se croyant supérieur à son rang, mais qui révèle sa large incompétence quand les responsabilités surviennent.

 THX 1138 (1971)

Le titre est le nom du personnage de Robert Duvall. Dans un société futuriste et dystopique, et dans la tête de Donald Trump, existe un monde totalitaire contrôlant sa population par des policiers androïdes. Les citoyens ont comme prénom des codes barres, la tête rasée, et ont l'obligation de consommer des drogues afin de supprimer leurs émotions. George Lucas, à la suggestion de Françis Ford Coppola, développe son court-métrage qu'il avait travaillé avec Matthew Robbins et Walter Murch en long-métrage. Rencontrant Duvall sur le tournage de The Rain People de Coppola, Lucas lui demande d'être son personnage principal, ce qui honore Duvall. Rarement il sera franchement acteur principal. Enfin beaucoup plus tard dans sa carrière. Passé 1983, quand il gagne son Oscar du meilleur acteur pour Tender Mercies.  

The Godfather (1972)

Tom Hagen est le consigliere et avocat de la famille mafieuse Corleone. Il est d'origine allemande et a été adopté par la famille Corleone, enfant. Logique et généralement calme, il est reconnu comme homme de confiance et la voix de la raison de la famille Corleone. Hagen avait fui un orphelinat à 11 ans, et c'est l'ainé Corleone, Sunny, 11 ans lui aussi, qui l'avait pris sous son aile. Duvall se méritera une nomination aux Oscars dans la catégorie de meilleur acteur dans un rôle de soutien pour ce film mythique souvent reconnu comme l'un des meilleurs de tous les temps. Qui a récolté une demi-tonne d'Oscars aussi. Duvall commence à être associé aux Oscars.

Tomorrow ((1972)

Déjà, Duvall me fait mentir. Il tient ici le rôle principal d'un des films dont il sera le plus fier. Mais un film qui aura été très peu vu. Bien que tourné et présenté brièvement en salle l'année de ma naissance, l'histoire d'un fermier qui prend sous son aile une jeune vagabonde enceinte ne sera remis en salle qu'en 1983, et encore là, dans très peu de salles. Le fermier fait face à des dilemmes moraux qui le force à se confronter à la dureté humaines, et à endurer tous ses lendemains, alors qu'il a de grandes décisions  prendre qui auraient de grandes conséquences. Poétique et tourné en noir & blanc. 

The Conversation (1974)

Formidable et largement sous-estimé film de Françis Ford Coppola, l'histoire d'un expert de la surveillance, aussi saxophoniste, qui pense avoir découvert un complot de meurtre, un film parfait pour tout amateur de sons, et lancé dans la paranoïa l'année du scandale du Watergate, tous les ingrédients s'y trouvaient pour en faire un grand film. Ce que ce film est. Duvall y tient le court rôle du directeur.

The Godfather Part II (1974)

Duvall y reprend son rôle de Tom Hagen, cette fois, beaucoup plus douloureuse trame narrative que dans le premier segment.

The Eagle Has Landed (1976)

Le film tiré du livre de Jack Higgins raconte l'histoire fictive d'un groupe d'Allemands complotant afin de kidnapper Winston Churchill pendant la Seconde Guerre Mondiale. Il s'agit d'une uchronie. Duvall y tourne sous la direction de John Sturges, avec Donald Sutherland, Micheal Caine et Donald Pleasance. Il y incarne Oberst Max Radl, portant un cache-oeil. Un rôle important dans une distribution plein d'amis (Sutherland & Pleasance, entre autres)

Network (1976)

Le dernier film de l'acteur Peter Finch, qui lui vaudra un Oscar de performance d'acteur, raconte l'histoire d'un lecteur de nouvelles (Finch) qui pète sa coche en direct à la télévision car il en a assez des multiples racontars de la dite télévision et fait appel à la colère publique pour que les gens n'acceptent plus n'importe quoi de ce qu'on leur raconte. On pourrait dire que le germe de l'anti-confiance envers les médias se trouve peut-être dans ce film signé Paddy Chayevsky et sous la direction de Sidney Lumet. Duvall y incarne un vilain patron de la maison de production qui ne pense que cotes d'écoutes peu importe les conditions. 

Invasion of the Body Snatchers (1978)

Le film de Phillip Kauffman, adapté du livre de 1955 de Jack Finney, raconte les mésaventures de travailleurs de la santé de San Francisco qui réalisent que les humains sont peu à peu remplacés par des doubles extra-terrestre, parfaite réplique physique, mais dénudée d'émotions. Duvall avait été sous la direction de Kauffman en 1972 dans la peau de Jesse James dans The Great Northfield Minnesota Raid. De passage à San Francisco, il a fait cadeau à son ami Kauffman d'une seule scène, dans les 5 premières minutes, où il incarne un prêtre semblant avoir perdu la tête, dans une balançoire. Cette scène voulait montrer la dérive sociale commune qui s'en venait sous peu. Duvall n'a pas voulu être payé pour la scène.   

Apocalypse Now (1979)

Rôle mémorable si il en est un, dans un film tout simplement formidable, Duvall y joue le lieutenant colonel Bill Kilgore, commandant de première escadrille et fervent de surf. Il arrive dans le film comme un chevalier sans peur, dans un scène presque surréaliste où tout saute autour de lui sans vraiment qu'il ne bronche. Il fait jouer La Chevauchée des Valkyrie de Wagner à tue-tête des hélicoptères par lesquels il arrive. "I Love the Smell of Napalm in the morning" est l'une de ses lignes. Le personnage est un croisement du colonel John Stockton, du général James F. Hollingsworth et de George Patton IV dont Copolla avait scénarisé la vie presque 10 ans avant. Duvall connaissait personnellement Patton. S'en est inspiré. Il sera quelque peu frustré que Coppola coupe une scène où il sauve un bébé vietnamien, qui montrait toute la complexité de ce qui apparait surtout comme un chien de guerre. Le rôle est si marquant, il sera à nouveau nommé dans la catégorie du meilleur acteur de soutien.

Mentions d'honneur: The Great Northfield Minnesota Raid (1972), The Killer Elite (1975), The Great Santini (1979), 

Les années 70 ont été formidables pour Duvall mais c'est en 1983 qu'il gagnera la précieuse statuette du meilleur acteur dans la peau d'un chanteur country mélancolique dans Tender Mercies de Bruce Beresford.

Robert Duvall, ferme conservateur, a de nos jours 92 ans. 

Il est increvable.  

Dans les années 70, donc j'en ai connu seulement 8, il était formidable. 

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