samedi 5 août 2023

5 Comédies Musicales

J'ai toujours, mais toujours détesté les comédies musicales. La suspension de l'authenticité narrative m'a presque toujours agacé profondément. 

Dès mon jeune âge, ma mère, qui avait 13 ans quand elle a vu West Side Story, et en était restée une grande fan, l'avait réécouté avec moi. On avait le 33 tours qu'on connaissait lui avais demandé les images dans la pochette faisaient référence à quoi et elle avait choisi de louer le film au club vidéo pour nous le montrer. Je savais que ça allait chanter, mais bon, je n'avais jamais vu de films chantés. Ne voudrait plus en voir. Ça ne me convenait pas, ce type de proposition.

À l'âge, (7-8 ans, mes soeurs 6-7 et 4-5) où je découvrais tout juste que ce n'était pas tout le monde sur terre qui d'emblée souhaitait être bon et sain dans la vie, il fallait que je prennes au sérieux deux gangs de rue rivales qui se menaçaient en chantant et en dansant ? 

What the fuck ?

Si je veux sentir de la rage et de la colère, je veux voir une veine sortir du front de Peter Finch dans Network pas taper du pied en claquant des doigts. 

Plus tard, à la télévision, dans un film qui passait, Frank Sinatra s'accouderait au bar et venant tout juste de dialoguer avec deux autres personnages, commencerait soudainement à chanter, me faisant éclater de rire. Ce qui n'était aucunement le but de la scène, j'en suis certain. Alain Resnais, Tim Burton, Woody Allen donneraient aussi dans la comédie musicale, chaque fois m'irritant davantage. 

J'ai commencé La La Land et The Nightmare Before Christmas (2 fois celui-là) sans savoir (me rappeler) que c'était des comédies musicales. Comme je jettes une orange ou un fruit qui me jute partout dans les mains en l'épluchant sans même y prendre une bouchée, j'ai tout de suite arrêté mon visionnement pour remettre le film dans sa boîte et le renvoyer à la bibliothèque. Mon club video personnel. Aucune ouverture ne se trouve chez moi pour celui ou celle qui, soudainement commencera à me chanter son texte. 

J'ai même scénarisé un film, étudiant, où quand on devenait ridicule, on commençait à parler en chantant. On a ri, mais on l'a jamais tourné.

Mais comme toujours, il y a exceptions. 

Chicago de Rob Marshall

J'ai travaillé fort pour en trouver un 5ème. L'histoire de deux femmes des années 20 assassinant ceux et celles qui les tracassent et défendue par un avocat au veilletées louches nous est chantée avec une certaine part de charme et d'excitation visuelle. Renée Zelwegger avant d'être momifiée par les chirurgies plastiques et Catherine Zeta-Jones portent ce film sur leurs épaules et je ne mens pas en disant que j'avais l'impression de voir Richard Gere jouer un personnage pour la première fois. Dans Days of Heaven, American Gigolo, An Officer & a Gentleman, The Cotton Club, Internal Affairs, Pretty Woman, j'ai eu l'impression de voir chaque fois le même personnage sans émotion. Je me rappelle avoir tapé du pied pour Chicago. Ce qui est bon signe.

Mamma Mia de Phyllida Lloyd

Pour les films suivants, si j'ai apprécié le film, c'est majoritairement en raison de la musique qui y sera chantée. Tiré de la comédie musicale que les deux mâles d'ABBA avaient écrites mettant en vedette leurs oeuvres, une jeune fille qui va se marier, invite son père, au mariage, mais comme maman était volage, elle reste incertaine parmi trois anciens copains qui se pointent tous les 3. L'intrigue reste sur le ton du badinage, deux personnages secondaires féminins sont probablement les pires faire-valoir de l'histoire du genre, mais Amanda Seyfried est toujours délicieuse pour l'oeil, la musique d'ABBA donne facilement le sourire, le décor est assez intéressant et Meryl Streep, comme d'habitude, se surpasse. C'est d'ailleurs un projet qui partait d'elle quand elle a été voir la comédie musicale avec sa fille et que celle-ci lui a supplié d'en faire son prochain projet. 

Across The Universe
de Julie Taymor

Evan Rachel Wood, Jim Sturgess et Joe Anderson jouent (et chantent) avec la chanteuse Dana Fuchs qui fait ses débuts au cinéma dans un hommage l'univers et aux oeuvres des historiques Beatles. Des dizaines de clins d'oeil sont faits dans ce film autour de la vie des Beatles, de leurs créations, de leurs histoires d'amour et de leurs peines. On place l'action dans les années 60 qui les ont glorifiés, et chez les jeunes, qu'ils ont transformé à jamais. Comme le monde de la musique. Des caméos de Bono, Salma Hayek et Joe Cocker. Et une musique formidable.

Tommy de Ken Russell

J'étais un fan de l'album avant de voir le film. Il s'agissait de l'un des premiers disques compact (double) que j'avais alors acheté. Je suis aussi un fan de Ken Russell. Altered States, Aria, The Lair of the White Worm, Whore. Je veux aussi voir The Devils, Women in Love, Gothic, Crimes of Passion. Je me magasine un festival Russell sur le net. Le disque des Who racontant l'histoire d'un jeune homme sourd, muet et aveugle, incarné par le chanteur Roger Daltrey lui-même, assez petit de taille, en film mettra aussi en vedette Oliver Reed et la splendide Ann-Margret, Elton John, Eric Clapton, Tina Turner, Paul Nicholas, Jack Nicholson, Robert Powell et les trois autres membres de The Who, Keith Moon, Pete Townshend et John Enstwhistle. David Bowie avait été pensé pour l'Acid Queen mais il a refilé à son amie Tina. Bon coup pour tout le monde.

Pink Floyd-The Wall d'Alan Parker`

Album fétiche de mon adolescence, j'en connaissais toutes les paroles. Fortement inspiré de la vie et de la mort de son père, tué durant la seconde grande guerre, Roger Waters a choisi Parker pour mettre en images son opus anti-guerre. Pink est incarné par Bob Geldof, chanteur irlandais des Boomtown Rats, Bob Hoskins joue un gérant de la musique rock et Joanne Whalley, à tout juste 18 ans, joue une groupie. Gloire, déchéance, guerre, dévastation mentale, troubles post-traumatiques, deuil, solitude, auto-destruction, errance, tout y est évoqué. Film clairsemé de l'animation de dessins de Gerald Scalfe et Micheal Seresin.

Mentions honorables: The Rolling Stones Rock'n Roll Circus, The Song Remains The Same, Sign O' The Times, The Last Waltz, One+One (Sympathy For The Devil) qui ont parfois quelques éléments de surréalisme, mais pas de réelles trames narratives. 

J'ai ces 8 films dans ma vidéothèque pas Chicago ni Mamma Mia

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