mercredi 26 juillet 2023

Films Od(h)orifiés

Amusant de voir la droite tirer toute la merde possible sur les murs, en tout temps, afin de voir ce qui pourrait rester taché.

Comme chaque été, l'industrie du cinéma nous as préparé plusieurs films à aller voir en salle pour nous mettre dans l'esprit des vacances. On peut constater que 4 d'entre eux ont investi beaucoup d'argent en publicité et ont été lancé agressivement dernièrement. Une xième suite à Mission Impossible. Une xième suite à Indiana Jones. Ces deux-là ne m'intéressent pas du tout, mais je peux comprendre l'envie populaire de voir de l'action bien montée et des séquences divertissantes qui vous sortent de votre plat quotidien. Mais depuis la semaine dernière il y en a 2 autres: Oppenheimer & The Barbie Movie qui bourdonnent. 

On a tous nos raisons pour être attiré par des films ou pas. Je suis attiré par l'audace, certains thèmes, ce que je considère le talent, ce qui stimule ma curiosité. En revanche,  je ne serais pas attiré par la suite d'un film, un film de super-héros, des films qui n'en offre que pour les yeux (et rien d'autre) ou un film au message obtus.

J'ai écrit sur l'odieux Sound of Freedom récemment. Film puant. Mais ce qui pue pour certain sent juste autre chose pour d'autres.

Je suis forcé d'admettre qu'il serait donc de bonne guerre de voir des gens avoir le même type de réserves contre le film The Barbie Movie

J'ai deux soeurs plus jeunes. J.J. & Greenjelly. Elles avaient tout de Barbie. Les figurines, les costumes, les accessoires, la caravane, la voiture, la maison avec comme tandem central (giga-genré) composé d'une cuisine et d'une chambre au miroir surdimensionné afin de céder à la vanité. Même Ken. Que j'ai quelques fois manipulé mais dont je me rappelle davantage m'entendre dire "Non, ça me tente plus d'être Ken". 

Quand on jouait entre frère et soeurs ainsi dans le sous-sol, je préférais jouer tout seul avec mes figurines de Star Wars ou mes cartes de hockey. Je controlais davantage les destinés de mes personnes j'imagine et m'y reconnaissais plus. 

Fair enough

Mais encore...

La droite conservatrice actuelle, la plus bruyante aux États-Unis (à ne surtout pas confondre avec la plus brillante) a beaucoup à aimer à première vue du film de Greta Gerwig, The Barbie Movie. Il est bâti autour d'une femme blanche soumise au standards de beauté féminine assez traditionnels. Elle n'a aucune organe reproductive, elle ne peut donc pas avoir d'activités sexuelles, ne peux pas tomber enceinte par erreur et penser à avorter, n'a pas toute les orifices, donc la sodomie est hors de question. Elle est mariée à un charmant cow-boy, ancienne vedette sportive de son école secondaire, qui rêve secrêtement de se taper une série de verres d'alcool au bar local. Il y a donc beaucoup de territoire connu pour la droite conservatrice, sans contredit. Elle peut vite se retrouver dans son monde.  

C'est peut-être pour ça que, comme on se regarde dans un miroir et qu'on s'insurge contre ce bouton qui vous pousse dans le visage à un drôle d'endroit, une aversion sur laquelle on ne s'entend pas clairement encore, de la droite contre le film est actuellement assez intempéstive. 

Des animateurs télés connus de la droite conservatrice ont essayé de faire de l'ironie autour du traitement du sujet en brûlant la poupée, son Ken et sa voiture, confirmant l'inconfort que ces gens créés dans le monde équilibré. Non sans rappeler la haine naturelle contre les transgenres, communauté dont l'acceptance est associée à cet imaginaire "agenda woke" (traduction erronée de dignité humaine), la droite tire des ses armes de poings sur à peu près tout du film.

Son équipe qui comprend la réalisatrice Greta Gerwig et son amoureux Noah Baumbach, qui ont signés d'intelligents efforts par le passé sont attaqués pour être des personnalités trop nichés et pas assez massivement connus. Le choix du trangenre Hari Nef dans un rôle de docteur a fait dire à un poux de droite que c'était la chose la plus dégueulasse qu'il n'avait jamais vue en film. D'autres se sont insurgés qu'un acteur êut dit que le film cessait de représenter l'univers de Barbie hétéronormatif et que c'était tant mieux. 

Un peu comme avec la reprise du film Ghostbusters, mais cette fois, composé de personnages entièrement féminins en 2016, là où on avait des personnages masculins en 1984, les misogynes ont fait tonner leur voix avec force, lançant l'idée que de toute manière, personne ne voudrait baiser Margot Robbie (L'actrice incarnant Barbie sans sexe) pas maquillée. Ce qui est d'une stupidité toujours un peu creuse. Et suggère qu'au final, une femme, ça ne sert qu'à qu'à ça. Se faire baiser. 

Ted Cruz, plus désorienté encore, a accusé le film de faire...de la propagande chinoise...Il est insistant là-dessus. Ses médecins réétudient ses precriptions.

La femme de Matt Gaetz, vermine floridienne, s'est plainte que Ken avait très peu de testostérone. Il n'a pas de sexe, techniquement normal, alors. Comme avec Bud Light (soutenant la communauté LGBTQ), Disney (offrant des personnages de la diversité), on a essayé de lancer une campagne de boycottage, mais elle ne lève pas beaucoup. Le film largement lancé le 21 juillet dernier a généré plus de 200 millions. Il en a coûté 145. En fera plus encore.

Parce que moi, de voir la nature des gens s'agiter contre ce film, et de voir le pourquoi ils/elles s'inscrivent en faux contre le film, me confirme que c'est beaucoup plus intelligent qu'il n'y parait. ET que ça leur échappe. 

Lady Bird de Gerwig et les films de Baumbach l'étaient aussi par le passé. 

Je ne m'attendais pas à mettre au programme de voir ce film. Mais la réaction de la droite conservatrice me confirme qu'il vise probablement juste.

En faveur d'une redéfinition des rôles en société. Et d'un respect plus universel. 

Merci à tous ceux qui sentent le besoin de se sentir "alpha" et de se présenter en le soulignant. Si vous avez besoin de faire ça, c'est que le doute sur votre propre sexualité est bien vivant. Vous m'avez donné envie du film.

Ce qui reste sur un mur plein de merde, ça reste toujours une tache.

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