mardi 6 avril 2021

Cinema Paradiso*******************Blow Out de Brian De Palma


 Chaque mois, dans ses 10 derniers premiers jours, tout comme je le fais pour la littérature (dans ses 10 derniers) et tout comme je le fais pour la musique (vers le milieu) je vous parle de l'une des trois immenses passions: le cinéma.

Je l'ai étudié, en suis diplômé, y ai travaillé et je le consomme encore maladivement. 


Je vous parle d'un film parce qu'il m'a touché par sa narration, son audace, sa technique, sa musique, sa cinématographie, sa réalisation, ses interprètes, bref je vous en parle parce que j'en ai aimé pas mal tous les choix.

Vendredi dernier, l'excellente station télé (surtout les week-ends et surtout à partir de minuit) Télé-Québec présentait un film dont j'avais un peu oublié l'excellence.

BLOW OUT de BRIAN DEPALMA


En complétant son film précédent, Dressed to Kill, De Palma considère plusieurs projets comme Act of Vengeance, qui sera finalement un projet télé avec Charles Bronson et Ellen Burstyn, Flashdance, qu'on lui a proposé de tourner, et un scénario qu'il a lui-même signé, à ce moment appelé Personnal Effects et dont l'action se déroule au Canada. De Palma est un grand amoureux du Canada, y séjournera souvent, y tournera souvent en plus d'être un client plus-que-régulier du Festival des Films du Monde de Montréal. 


Il choisira de tourner ce scénario signé de sa main. Il le fera chez lui, à Philadelphie, avec des collaborateurs réguliers. Entre amis. Il a 9 millions pour le faire et la maison de production offre la même somme en promotion. Al Pacino est considéré par De Palma, mais John Travolta est finalement choisi. Ce dernier insistera pour que Nancy Allen soit aussi choisie pour le rôle féminin, les trois ayant travaillé ensemble avec Carrie. De Palma n'y tenait pas trop puisqu'Allen est son épouse, et qu'il ne veut pas en faire une actrice qui ne tourne qu'avec son mari, mais il finit par la choisir. Dennis Franz, qui a tourné dans trois autres films avec BD, John Lithgow qui a joué dans Obssession et jouera aussi dans Raising Cain, le cinématographe d'Obssession Vilmos Zsigmond, le monteur de 6 des films de Brian DePalma, ainsi que le compositeur de musique de trois de ses films précédents, sont aussi engagés. On filmera presque tout, la nuit. 


Le film raconte l'histoire d'un ingénieur du son, dans l'industrie du film, enregistrant des sons pour un film de type slasher, à la recherche de sons de vents plus naturels, et qui croit avoir capturé les sons d'un meurtre. Il croise des influences des films d'Alfred Hitchcock, dont De Palma est un grand fabricants de clins d'oeil, de The Conversation de son ami Francis Ford Coppola et est un lien direct avec le parfait Blow Up de Michelangelo Antonioni, remplaçant dans la trame narrative, la capture d'images par la capture de sons. 


Le film rappelle aussi de manière intéressante le film Zapruder de l'assassinat du président Kennedy, du scandale du Watergate et surtout de l'incident de Chappaquiddick. 


Le film, coûtant 18 millions, n'en fera que 13. Ce qui confirme l'intelligence (pas si répandue chez les amateurs de films) du long-métrage. De Palma semble s'inspirer du type de films italien giallo. Tout son cinéma semble s'en inspirer. Il concentre son film intelligemment sur la mécanique de la construction d'un film. Sa narration est bâtie, dans ce film, comme si on mixait, remixait, remontait, réarrangeait chaque scène pour en révéler chaque fois une nouvelle question, une nouvelle vérité, une nouvelle découverte, une nouvelle piste d'intrigue. Quentin Tarantino, en plus d'utiliser une partie de la musique de ce film pour son film Death Proof,  dira qu'avec Rio Bravo et Taxi Driver, qu'il s'agit de l'un de ses trois oeuvres cinématographique préférées, à vie. 

J'essaie moi-même de l'acheter à un prix décent depuis longtemps. 

Le brillant film fête ses 40 ans cette année. 

Et je suis encore incapable de me l'acheter. :( 


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