lundi 2 mars 2020

Une Christine Beaulieu Pour L'Alberta

Moi?
Quand Teck Ressources Frontier a choisi de ne plus aller de l'avant avec son projet d'exploitation de sables bitumineux,  l'Alberta s'est braquée.

Le bouledogue Jason Kenney en tête.
Un bouledogue ça peut japper, mais ça mord peu.

C'est une victoire pour le climat, mais le problème reste en soi, économique. L'extraction des sables bitumineux est très coûteuse. Pour que ce soit rentable, le prix du baril de pétrole canadien doit être élevé. Les grands projets, comme celui de Teck Frontier, sont un pari sur le prix du pétrole, qui lui varie tous les jours. Plus le projet est gros, plus l'extraction sera longue et plus le risque est grand de se planter.
Même avant l'ère Trudeau, les grosses pétrolière commençaient à quitter l'exploitation des sables bitumineux. Le Canada est comme le gars qui organise un party karaoke. Légèrement hors de son temps. Pas complètement. Juste un peu.

Sous Harper, on avait aussi mis un frein à un projet du genre (Jocelyne), en 2014, alors que le prix du baril de pétrole était au dessus de 100$. Actuellement, le prix du baril est sous la barre des 60$. Si les prix sont si bas c'est parce qu'il y a trop d'offres. Ça met une pression sur les prix qui descendent. Ajoutez y des gens de plus en plus avisés sur les cause environnementales qui voudront qu'on atteignent nos cibles de réduction de gaz à effet de serre, et vous avez un double frein à des projets du genre.

Les grands fonds de placement abandonnent aussi les investissements dans les énergies fossiles. Jason Kenney se pointant à un micro disant que Teck Ressources a quitté en raison de l'instabilité politique du gouvernement (il reprenait les motifs d'abandon de Teck Frontier) est donc un certain leurre.

Il s'agit de récupération et de manipulation politique. Teck Ressources abandonne pour des raisons financières. C'était d'ailleurs leur tout premier projet d'envergure, et il allait coûter plus cher que la capitalisation de l'entreprise. Ils attaquaient plus gros qu'eux-mêmes. Il fallait se retirer.

Mais Kenney, en habile politicien, a choisi de jouer la carte de l'identité et présenter cet abandon par Est vs Ouest. "L'Est, encore une fois, nous privera d'emplois et de gagne-pain".

DUH! on ne mord pas. On craignait à peu près tout depuis longtemps sur ce projet.

L'Ouest reste fâché. Ça fait des années que le pétrole est une manne dans l'Ouest et maintenant que ça change, on sort le poing.

Je ne sais pas si vous avez eu la chance de voir ou d'entendre (c'était auparavant disponible gratuitement sur le net) la formidable pièce J'aime Hydro de et avec Christine Beaulieu. Le titre, cynique, cache notre hyperdépendance à Hydro-Québec.

Beaulieu nous montre que Big Brother nous tient par les couilles et que nous sommes condamner à le vénérer. Votre rapport à Hydro-Québec, votre vision de l'entreprise et vos décisions futures changeront. C'est exactement ce que l'art devrait avoir comme impact en tout temps.

Et si on remettait les compteurs à zéro?

L'Alberta est tenue par les couilles par son pétrole. Kenney refuse de voir les choses de face. Il préfère accuser le gouvernement. Le sujet est un levier politique pour sa personne.
L'Alberta a besoin de voir d'autres alternatives. Ce qu'elle refuse de même considérer.

Ce qui les choque, c'est notre position vertueuse anti-pétrole et de nous voir ne pas rouler majoritairement en voiture électrique.

Au moins, on y travaille.

I Love Gas

C'est quand même mieux que I got gas, right now.

Aucun commentaire: