lundi 1 avril 2019

Incompréhensible Breixit

Quel affreux labyrinthe politique!

Ce sont des moments très tumultueux qui se déroulent en ce moment en Angleterre. Probablement l'époque la plus douloureuse depuis la Seconde Guerre Mondiale. Quitter l'Union Européenne devient le plus ugly divorce ever.

Trois ans après la décision votée de quitter l'UE, le dossier reste encore pour la plupart, journalistes inclus: incompréhensible.

Ce qui n'aide pas à comprendre est la lourdeur de la chose. Qui assomme. Discipline de parti formelle, amendement sur amendement, procédure de lois parlementaires britanniques...ouf! pour tout ceux voulant s'intéresser au Breixit, sex is out of the question. Certaines de ces lois datent du 17ème siècle...lourd comme une enclume dans un lac. Pénible comme du mauvais sexe.

La montagne semble insurmontable.
(les allusions sexuelles ne devraient plus être applicables ici...)

La mort de l'Angleterre au sein de l'Union Européenne est comme la fin du film Titanic: interminable. Et la fin restera la même. Beaucoup de noyés. Si on demande aux gens, la plupart diront "Le Breixit? c'est pas déjà fait, ça?"

Pas Tencore.

Le deuil est lent. Et lourd. Et tellement compliqué. Même les journalistes couvrant la chose s'avouent confus. On se bat encore ensemble afin de savoir quel type de plan de sortie on voudra. Une frontière irlandaise semble causer bien des problèmes. L'impact sur le fragile processus de paix en Irlande fait craindre le pire.

Au moment d'écrire ceci, sans l'avoir découvert tout de suite, un troisième traité de sortie a été rejeté.

It hurts to die.

Les inquiétudes se multiplient. Les rumeurs deviennent des craintes. Et si l'accès à l'insuline devenait vraiment très restreint? Et si les médicaments se faisaient maintenant plus rares? Et si le Breixit nous tuaient? Les accumulateurs de denrées, comme on en voit qui accumulent dans des tunnels en cas de troisième guerre mondiale, se multiplient. Ça sent la douce panique.

Le jargon autour du Breixit, à lui seul, donne des maux de têtes. On commençait tout juste à comprendre la max fac (Maximum facilitation-médiation maximale), L'indicative vote (le vote indicatif) et le MV3 (Le troisième meaningful vote-vote significatif), ces trois expressions étaient maintenant du vocabulaire anglais courant, qu'il fallait maintenant comprende le ZOPA. Qui serait le Zone Of Possible Agreement. Et le WAB, qui serait le Withdrawal Agreement Bill. Ce dernier n'existe pas encore. On peine à le faire naître. C'est l'accouchement éternel d'un divorce encore plus long.

Ce pays, jugé si sophistiqué, est il en train de risquer de quitter l'avion de l'Union Européenne sans parachute? Est-il en train de se préparer des routes de camions pleins de ravitaillement enlignés en direction des ports?

La fatigue anglaise autour du questionnement sur le Breixit est devenu là-bas, un facteur de stress si important qu'il n'est pas anormal de prendre congé au travail, pour cause d'épuisement professionnel.

La mort de l'Angleterre au sein de l'UE ne cesse d'être annoncée. Une mort qui n'en finit plus, c'est lassant. Surtout quand on est pas sur si on veut mourir. Comment penser se réincarner si on arrive pas à mourir?

L'éternité c'est long, surtout vers la fin, disait Woody Allen.
La mort aussi. Qui doit tout de même accoucher de quelque chose.

D'un bébé eraserhead serait présentement juste et approprié.


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