mercredi 25 janvier 2017

Soleils, Nuages, Soleils

Nous avions deux chats auparavant.

Pichou et Bottine.

Fétiche du pied lors de leurs baptêmes respectifs où je ne sais trop, désolé.

La mort du Pichou a donné naissance à l'aventure de ce blogue.

Quand Pichou sortait et qu'il croisait un autre chat, bien que 100% sur de lui-même, il y avait automatiquement confrontation. Il tombait sur la défensive, devenait le dos rond, empruntait la démarche du jaguar prêt à attaquer sa cible et il grognait sourdement avant de cracher tel un serpent l'autre chat qui bien souvent ne faisait que vagabonder comme leur nature leur commande.

Quand Bottine sortait, bien que perpétuellement nerveuse, elle inspirait le calme et la détente. Empruntant le même trajet, croisant les mêmes félins errants, il y avait comme une communion. Une apathie. Ils se regardaient un temps à distance. Puis après 3 ou 4 secondes. Comme si par télépathie le premier avait dit "relax bébé, je ne te veux pas de mal" et l'autre avait répondu "Je sais, j'angoisse pour rien", ils prenaient tous deux la position du chat-poule en baissant la garde et en glissant leurs pattes sous leurs corps comme une poule le ferait, assise sur elle-même. Généralement ils lançaient tous deux un regard ahuri à celui qui les observait, souvent en clignant d'un oeil comme pour relâcher la tension qui venait de passer. Et comme pour dire à l'observateur. "T'as vu? Y a rien à raconter."

Dans les deux cas c'était une question de tension.
De calibrage d'intensité.

Dans mon couple, je suis Pichou. Souvent trop intense. Notre fille Punkee est pareille. Quand on pète les plombs, c'est pire qu'un Irlandais saoul dans une taverne à 3 heures du matin.

L'amoureuse et Monkee, notre fils, sont Bottine. Posés, calmes, quand la tension monte, ils savent se tirer d'affaires.

Il y a de la maladie mentale dans ma famille. Il y a aussi de la démence dans la famille de l'amoureuse. Nous sommes hautement à risque et en constant éveil sur la question. Sur nos gardes pour toujours.

La maladie mentale c'est beaucoup une question de pulsions. Mentales et physiques.
De calibrage et de dosage de toutes sortes de choses.
Étienne Boulay n'est pas de la campagne On Cause Pour La Cause cette année. Il a besoin d'aide.

Les crises d'anxiété et les crises de panique, la dépression infantile ou adulte, la bipolarité, l'anorexie, certaines formes d'obsession-compulsion, l'insurmontable deuil, le "simple" désordre mental, les phobies intensives, la démence, voilà toute sorte de formes de maladie mentale extrêmement quotidiennes.

Et très très communes. Beaucoup plus qu'on ne se l'avoue. La maturité émotive ne s'achète pas. Des journées comme aujourd'hui où de grandes compagnies de téléphonie se serrent les coudes afin de donner des fonds à la recherche sur la maladie mentale, c'est une goutte dans la mer de l'incompréhension face à la maladie.

Mais c'est déjà ça.

Abonnés de Bell au Canada, textez-vous, appellez-vous, instagramez-vous, Facebookez-vous toute la journée. Causez pour la cause, Même pour dire des niaiseries. Ça ne sera jamais pour rien.

Ce sera pour nous.

Un jour le tabou va tomber.

Il y a aussi des nuages dans ce ciel, à condition que l'on accepte de cesser de ne regarder que droit devant soi.

Ça peut être très très beau un nuage.

Et derrière, il y a toujours un soleil.

Astre qui n'a jamais besoin de devenir désastre.

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