vendredi 6 janvier 2017

Paolo Conte

Né à Asti, en Italie, il est vite envoyé, enfant de 2 ans, à la ferme du grand-père afin de le protéger des affres de la Seconde Grande Guerre. Il apprend là-bas le respect des gens et le suivi des coutumes et traditions locales italiennes.

Il fera des études de droit et pendant 25 ans, mènera en parallèle les carrières d'avocat et de chanteur.

Les parents de Conte sont jeunes et frondeurs. Ils réussissent à se procurer des albums d'Amérique interdit sous Mussolini, dans les années 50. Et la musique la plus cool à cette époque pré-Elvis, c'est le jazz. Conte s'en passionne rapidement. Il apprend le trombone, le vibraphone et le xylophone. Avec un band, tous les samedis, il joue des auteurs d'Amérique comme Gershwin, Porter ou Kern.

Il participe à un quiz international sur le jazz en Norvège et se classe 3ème, représentant l'Italie.

Il fonde un band, avec son frère Giorgio à la batterie et lance un premier album, jazz et swing, qui reste sans écho. Il écrit, avec son frère, pour Carla Boni et leur nom circule dans le milieu nusical local.

Vers le milieu des années 60, il écrit pour Adriano Celentano un morceau qui sera si populaire que ça deviendra une ritournelle italienne traditionnelle. Il écrira beaucoup pour les autres avant d'écrire pour lui-même. C'est encore Celentano qui le rendra mondialement rentable comme auteur. En 2007, Azzuro sera votée meilleure chanson italienne toute époque confondue par le pays. En 1968, Giusy Romeo garde le nom Conte parmi les plus rentables du pays. Dalida s'intéresse à l'auteur et il lui signe un morceau qui lui convient parfaitement. Pour le festival de San Remo il est l'auteur d'un morceau chanté par Piero Focaccia.

Son talent d'auteur ne fait aucun doute, mais Conte est aussi très occupé comme avocat. Il songe quitter le monde de la musique quand son producteur le convainc de faire le contraire. De non seulement écrire à nouveau, mais d'interpréter aussi. Et d'enregistrer en studio. Ce qu'il ne fera que pour la première fois en 1974, à 37 ans. L'impact du premier effort n'est pas celui souhaité. Pourtant, avec le temps, avec les spectacles et tout, ce sera l'un des albums les plus aimés dans toute l'oeuvre de Conte. Un album qui jette les bases de son écriture, qui impose des personnages qui deviendront récurrents, un album signé d'une ironie mordante et de propos reflexifs, voire existentiels. L'album suivant, lancé dès l'année suivante, est mieux maitrisé, mais le succès se fait encore attendre. Il choisit donc de se remettre à écrire pour les autres. Et se garde aussi public sur les ondes. Il croit se produire dans une petite salle intime en 1976 pour s'appercevoir que c'est salle comble dansuyn théâtre, le Club Tengo qui peut contenir des centaines et des centaines de personnes.

Conte reste auteur pour les autres avec succès.

Son album suivant ne sera lancé qu'en 1979.  Cette fois, la reconnaissance lui revient. Les années 80 seront bonnes pour Conte. Il y lance 8 albums. Très italien, il chante aussi le monde entier. Il évoque Hemingway, Shangaï, Tombouctou, Zanzibar, Venise. Dans les styles, il oscille entre le jazz, le folk, le swing, la pampa, le tango, le foxtrot ou le big band. Salué à la fois par la critique et le public, le monde entier lui ouvre ses bras en tournée.

Il se rapproche du bédéiste créateur de Corto Maltese, Hugo Pratt qui lui consacrera 20 dessins inspirés de l'univers musical de Conte. Il monteront même un spectacle-théâtre, bordé d'un album-double, ensemble.

Il se permet d'expérimenter davantage au début des années 90. Il lance 7 albums dans les années 90, toujours suivis d'une tournée. Plusieurs de ces albums seront d'ailleurs enregistrés en spectacle. Je joue dans une pièce d'Eduardo De Fillipo et on me demande de consulter son oeuvre afin de m'imprégner de mon personnage. Ce que je ferai avec beaucoup d'intérêt. Un autre grand lui fera une place sur la trame sonore de l'un de ses films.

Il se consacre maintenant aussi à la peinture, qu'il met à contribution dans des oeuvres multimedia et sur ses pochettes de disques. Il fait l'éloge musicale des ryhtmes africains.

Dans les années 2000, l'amour envers Conte ne fait que grandir. On le vénère à Asti et en Italie, la France garde une proximité remarquable avec l'artiste. L'Amérique lui fera la part belle. Le Washington Post parle de sa musique comme la part sonore de Fellini, si il vivait aujourd'hui.

Le bédéiste Gino Vercelli fait de Conte et de son oeuvre, le sujet de l'une de ses créations.

Conte lance 4 albums entre 2008 et 2016.

Le grand Paolo Conte a 80 ans, aujourd'hui.

Buona festa profondo principe tenebroso.

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