mardi 21 août 2012

Le Festival des Montgolfières

Je n'y croyais pas trop. La dernière fois on en avait été quitte pour payer une soixantaine de piasses (2 adultes, 2 enfants) pour quelques jeux gonflables, aucune envolée de ballons, des hots-dogs franchement trop chers et un (bon, quand même) spectacle des Trois Accords.

Mais le but premier avait été l'envolée des montgolfières. Quand il vente trop, on n'ose pas, prudemment je le concède et c'est la chose responsable à faire, mais quand tu as donné 60$, parcouru une centaine kilomètres, c'est un brin décevant.

Cette fois, dès 17h20 on commençait à préparer la foule pour une autre déception en annonçant des craintes météorologiques ici et là. De longues explications qui trahissaient le "je veux pas vous le dire tout de suite mais ça va encore chier".

Et ben non! pendant que Monkee refusait de jouer dans les jeux gonflables (parce que, 13 ans, quand même papa...) et que Punkee regrettait d'avoir mis une jupe dans une glissade qui révélait des fonds de culottes, les ballons se sont mis à peupler le ciel sans crier gare.

Très très très très joli. Féérique je dirais. Relaxant au maximum vu du sol. J'ai des amis qui ont fait l'expérience d'en haut et qui ont trouvé ça paniquant, trop court et exigeant, mais d'en bas c'était franchement beau. De manière innatendue j'en étais presque ému. En totale détente en tout cas. Je ne cessais de filmer, de prendre des photos avec mon téléphone afin de tenter de prolonger le moment. D'y donner un parfum d'éternité.

On veut toujours étirer ce qui nous plait.

Il y avait un spectacle d'une vingtaine de minutes, mis-en-scène par Serge Postigo, avec des ballons pour petits et grands enfants, gonflés mais restés en terre, du feu, du chant, de la musique, un écran amovible et des danseurs. Plutôt raté, en bonne partie par la non-synchronisation, le non fonctionnement de certains feux et notre position qui nous forçait à suivre tout ça comme on suivrait un match de tennis du centre. En tournant la tête de gauche à droite vivement tout le temps.

Toutefois la spectacle des Cowboys Fringants qui a suivi était grandiose. J'oublie chaque fois à quel point ses gens sont géniaux. Marie-Annick Lépine me jette à terre à chaque fois. 4 instruments sur un même morceau...Luv U Girl! Ils sont extraordinaires. La version de Plus Rien en spectacle est à mettre en musée sonore.

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L'amoureuse profitait de ses derniers moments de vacances et écoutant Desperate Housewives en jaquette près de la piscine sur Tou.Tv.

Je passais la tondeuse tout près, vivement.
Revenu de chez le coiffeur, donc le cheveu aussi frais tondu que mon gazon.
Une barbe de trois, quatre jours.

Mes mouvements étaient brusques parce que je pensais à cet imbécile de François Legault qui veut faire de nous des asiatiques. Travailler de 50 à 70 heures...comme si c'était normal!...Probablement payé 37h et demie en plus! ces osties d'hommes d'affaires...
L'amoureuse me regardait de temps à autre. Je voyais dans son oeil que je lui plaisais à jouer "l'homme". En y réfléchissant pleinement, je comprenais aussi qu'elle avait sous les yeux deux Mike Delfino. Celui de sa série télé et celui qui passait la tondeuse sur son terrain. C'est vrai que dans ma tenue, avec ma nouvelle tête, à m'activer comme un gland, j'avais l'air du trophy husband. Je croyais que ma tondeuse avait des ratés mais c'était des ronronnements de la part de la belle que j'entendais. J'ai donc joué le jeu en faisant la pute et je travaillais comme un demeuré. (pas pour toi Legault!)

"T'as fini?" m'a t-elle demandé.
"Oui, pourquoi?"
"Ben non, au bout de la piscine, là,  il y du gazon long sur le monticule près de l'arbre aux feuilles pourries"

On veut toujours étirer ce qui nous plait.
Je faisais un 2 pour 1. Je savais que je lui plaisais et ça me plaisait de lui plaire.

C'est con des fois le désir.

Je pensais à ça en soirée en fumant la cigarette d'après l'amour quand j'ai croisé tard en soirée un groupe de jeunes qui trainait dans le stationnement d'un commerce se montrant l'un et l'autre leur voiture modifiées.

Je ne comprendrai jamais cette passion. Un hobby dans mon 450 sans son auto semble impossible.

Après le festival des montgolfières je baignais dans le festival de fiers mongols.
Puis j'ai vu cette jeune fille dans le groupe qui n'avait de yeux que pour son ami en camisole.

Il bizounait sur une roue de sa voiture trop haute et elle le dévorait du regard. Il semblait ne pas parler mais qu'importe, elle entendait une musique qui ne jouait que pour elle. Son corps penchait même un peu en la direction du jeune homme qui lui tournait le dos. Comme si elle disputait l'attention qu'elle voulait laisser sur le jeune homme à la voiture.
Il y avait espoir d'éternité dans leurs deux jolis corps.
Goûter sur son corps à elle la même main (peut-être) qui tâtait le chassis.

C'était beau.

Comme un ballon s'envolant dans un ciel bleu de Saint-Jean-Sur-Le-Richelieu.

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