En 1980, alors que je n'étais vieux que de 8 printemps, je passais certains samedi a écouter le baseball du Samedi. Un maigre Jean-Paul Chartrand et un chauve Pierre Ladouceur commentais en studio (de Montréal) des matchs 100% sans importance, tel les White Sox de Chicago vs les Mariners de Seattle. Souvent apres et meme pendant ses interminables matchs de samedi apres-midi je prenais ma mitaine et une balle de tennis et j'allais jouer mes propres matchs avec le mur de la maison.
C'est lors d'un de ses samedis que j'ai découvert un stade que je trouvais ravissant: le stade des Royals de Kansas City. Par-dessus la cloture du champs centre il y avait (et il y a toujours je crois) une colline de verdure avec une charmante chute sur le coté. De plus les Royals avaient une excellente équipe avec Willie Wilson, Dan Quisenberry mais surtout George Brett, le terrible joueur de troisieme gout qui m'avait fait choisir cette position lorsque je voulus jouer moi-meme.
De ma bourgade de Québec, avec le son étouffé d'une émission achetée aux États-Unis mais commentée de Montréal, il y a avais presque quelque chose d'exotique dans ses samedis trop chauds d'été ou il semblait faire encore pas mal plus chaud la-bas.
Je ne suis pas un énorme fan de baseball mais avec le temps j'ai toujours gardé un soft spot pour cette équipe.
C'étais mon premier contact avec Kansas City.
En vieillissant j'ai aussi développé une tres forte attirance pour le Jazz.
Un cocktail de Woody Allen, Charlie Bown et Sesame Street m'aura probablement placé sur cette route. Quand j'ai découvert que Count Basie, Coleman Hawkins, Hot Lips Page, Charlie Parker, Ben Webster, Lester Young étais tous issus de Kansas City ou encore avait fait fleurir le style du Kansas City Jazz qui marquait les années 20 et qui devait définir les tangentes auditives des prochaines décénnies de Jazz, j'ai eu un nouveau coup de coeur pour une ville que je n'avais visité.
Peut-etre meme que je ne la visisterai jamais. Trop au Sud, trop redneck le Missouri, je risquerais d'etre fortement décu. Aussi bien garder l'image de ville chaude et langoureuse, feutrée de jazz intacte dans ma tete. Gardez l'exotisme et le baroque hors de portée pour mieux tenter de le saisir.
L'an dernier, m'interressant pour la premiere fois au football de la NFL, lorsqu'est venu le temps de me choisir un club 'préféré' comme je ne connaissais rien a rien au football j'ai spontanément choisi les Chiefs de Kansas City...bon allez riez, pourris fussent-ils (mais leurs cheerleaders!!!!) j'ai bien dit que je connaissais rien a rien au football...
Par ce samedi chaud et langoureux sur Montréal, j'ai mis Art Blakey dans mes oreilles et j'ai eu une petite pensée...pour Kansas City, Missouri.
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