mardi 23 août 2016

Fatigue, Erreurs & Confusion

La fatigue est quelque chose d'insidieux.

Depuis que je ne travaille plus à l'entrepôt, j'ai plus de temps devant moi. Je lis davantage et souvent, afin de finir un livre qui me passionne, je me couche beaucoup plus tard que je ne le devrais.

Ce soir là, je me couchais sur une journée qui avait commencée vers 5h30h du matin. J'avais été m'entraîner. Par la suite j'avais préparé les lunchs pour les trois autres de la famille. Sans entrer dans les détails, j'avais une journée chargée de toutes les petites choses de la vie qu'on a jamais le temps de faire et qui emmerdent tout le monde. Je démerdais la journée pour alléger le fardeau mental des banlieues moches comme la nôtre.

Je me faisais chier dans le processus bien entendu, mais c'était un mal nécessaire. Pas de quoi dramatiser. Mais la journée avait aussi eu sa part d'angoisses, avec des bris coûteux et autres mièvreries d'humeurs que l'angoisse consume.


Vers la fin de la journée après avoir préparé le souper et fait manger tout le monde, j'étais crevé. Je voulais poursuivre mon roman de Dantec, mais l'amoureuse m'a proposé une autre activité toute aussi plaisante: Commencer Stranger Things sur Netflix.

8 heures plus tard, nous finissions Stranger Things.
Nous étions tôt le lendemain matin.

Pendant ce temps, dehors, la pluie faisait rage sans arrêt. Mais vraiment sans arrêt. La piscine menaçait donc de déborder chez le voisin (notre terrain le surplombe). Nous y avons pensé dans notre première heure de sommeil. En fait, le "nous" m'exclut. C'est l'amoureuse qui a tout le crédit, elle s'est réveillée en sursaut et m'a sorti d'un profond coma pour m'aviser qu'il faudrait bien faire un backwash.

Ce que j'ai fait, bravant la pluie jusqu'au cabanon. Dans un décor de film d'horreur à l'univers surnaturel. La tête en Stranger Things.

J'ai même fait un "rince" pour bonne mesure. Mais ce faisant, j'ai remis la pompe sur backwash par mégarde.

...le reste de la nuit.

Au matin, la piscine était à moitié vidée et le moteur forçait dans le beurre. Je me suis empressé de le fermer avant de comprendre tout mon égarement.

J'ai re-rempli la piscine pour la presque totalité de la journée qui a suivie.

Avec le bruit de la pluie qui tombait très abondamment la veille, je n'avais pas entendu que l'eau se déversait encore derrière, confondant les sons avec ceux de l'eau dans les arbres tombant du ciel, là où elle le fait quand nous faisons un backwash.

Le fait que je sois crevé de fatigue n'a aidé en rien.

Le moteur n'a pas sauté et tout est revenu dans l'ordre, mais tout ça a été causé par ma grande fatigue, idiote, durant la nuit, lors du déroulement des opérations, que j'ai fait pourtant des centaines de fois depuis 13 ans et demi dans ce même cabanon.

Ça aurait pu être beaucoup plus grave.

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Avoir un enfant est quelque chose qui bouleverse le quotidien.
Un bébé de moins d'un an sème la chaos dans le sommeil d'un couple.

Ce jour-là, un homme s'est rendu au travail et y a passé sa journée à bosser. Crevé, assurément.
À 16h il allait à la garderie chercher son poupon.

"Mais vous ne nous l'avez pas laissé ce matin, monsieur..."

En effet, le bébé était resté sur la banquette arrière depuis le matin. Son père l'avait oublié par mégarde.

Mégarde fatale.

Ce pauvre homme aurait pu être moi.

J'ai lu la nouvelle à l'amoureuse et ce faisant, j'ai presque versé une larme.

La fatigue est un piège.

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