mardi 13 janvier 2015

Le Petit Roi

Une équipe de hockey Midget ce sont des jeunes de 15-16 et 17 ans.

Sur 17 joueurs il y a dans l'équipe de mon fils 8 joueurs de 17 ans, 7 de 16, et 2 de 15.
Il y a en fait un seul vrai joueur de 15 ans, puisque l'autre est le fils d'un des adjoints entraîneur et il nuit énormément au club. Il n'a pas du tout d'affaire là. L'autre s'est mérité sa place dans le club fair & square. Celui-là, c'est mon fils. Et humblement, il brille. Il patrouille le premier trio sur le flanc droit et a 8 buts et une moyenne d'un point par match depuis le début de la saison.

Une saison plus qu'admirable pour le club de mon fils. Ils sont second au classement général, en fait premier à égalité avec un club excessivement fort qu'ils ont eu le luxe de battre en tout début de saison.

En début de saison, l'avantage c'est que les clubs ne se connaissent pas encore. Les clubs contre qui vous jouez, mais aussi les joueurs entre eux, n'ont pas nécessairement beaucoup pratiqué ensemble. Le sort des deux clubs est bien souvent aléatoire et c'est celui qui travaillera le mieux et qui aura un peu de chance qui se méritera ce premier match. Cette fois là, nous avions remarqué que ce club adverse était affreusement fort,  Et des joueurs GROS.  Mais tous les joueurs essayaient de monter la rondelle et de tout faire tout seul, même les défenseurs. Des joueurs talentueux mais pas des joueurs d'équipe.

Gros, sans jouer salaud, ils en imposait physiquement et par le fait même psychologiquement. Nous avions tout de même gagné alors 3-2. Et jusqu'à ce dimanche de janvier, ce club très fort n'avait perdu que ce seul match depuis le début de la saison. Contre nous. Nous les affrontions à nouveau pendant que le Canada livrait une bataille similaire aux Russes chez les joueurs de moins de 20 ans à Toronto.

Notre club avaient gagné ses 8 derniers matchs. Ce qui est une légère surprise car par trois fois dans les derniers mois, des pratiques avaient été annoncées puis annulées pour des raisons obscures. Je soupçonne les entraîneurs de ne pas toujours avoir envie d'organiser des pratiques pour une poignée d'ados qui ne sont souvent pas plus que 6 à se présenter. Plusieurs travaillent. D'autres sont au CEGEP, D'autres ont des blondes. D'autres s'en sacrent en bon adolescent plein d'attitude.
De plus, habituellement on a un tournoi obligatoire dans le temps des fêtes. Toutefois cette année, notre club est si mal organisé qu'on a trop tardé à s'y inscrire et on y a pas joué du tout.

Si bien qu'avant ce match  nous n'avions pas joué ou pratiqué ensemble depuis plus d'un mois.

TOUT était contre nous. L'autre club s'est présenté en superbe forme et nous as roulé dessus sans pitié. Notre gardien. définitivement l'un des meilleurs, sinon LE meilleur de la ligue, nous empêchant de tirer de l'arrière 12-0 après une période. Non, après une période nous ne tirions de l'arrière que par 1 but, 0-1. Et ce but avait été un tir dévié sur un de nos défenseurs, notre gardien n'y pouvant rien. L'inquiétude étant que nous nous faisions bombarder, que nous ne lancions pas beaucoup en retour et qu'en somme, nous nous défendions bien plus que nous attaquions.

La seconde période allait être meilleure. Chaque trio ayant au minimum deux de ses joueurs, très en forme. Mon fils parmi ceux-ci. Nous n'allions pas marquer, principalement par indiscipline alors que nous allions multiplier les pénalités. Mais même en infériorité numérique nous allions avoir nos chances. Mais le gardien de l'autre côté, un monstre, prenait tant de place devant le filet, impossible de le déjouer. Ils marqueront une seconde fois, sur un autre tir dévié, en avantage numérique et la seconde période allait se terminer 0-2.

Mais notre club attaquait davantage...

La folle troisième période allait commencer. Les chances de marquer se multipliaient de notre côté, mais l'autre club ne ralentissait pas du tout. Notre gardien faisait des miracles, mais maintenant aussi nos défenseurs se dressaient en mur à la ligne bleue. Ce qui confirmait que les boys de l'autre côté commençait à ne plus passer la rondelle et à essayer de tout faire tout seul.

Notre réserviste, 8 minutes avant la fin, allait surprendre tout le monde, lui-même en premier, en lançant de très loin, une rondelle qui allait toucher le patin du défenseur adverse et offrir notre premier but. Son premier de la saison aussi puisqu'il ne joue pas tout les matchs. Les gardiens étant au sommet de leur art, ne laissaient rien passer, alors ce ne pouvait qu'être un autre, un troisième dans ce match, but sur un tir dévié. 1-2.
5 minutes 30 avant la fin, un de nos joueurs de 16 ans, celui d'origine russe, a accepté une belle passe, s'est difficilement débarrassé d'un défenseur adverse et a placé la rondelle dans la partie supérieure pour marquer son tout premier de la saison lui aussi, c'était maintenant 2-2 ! Le trio de mon fils était le seul qui ne marquait pas et pourtant, leur ligne bourdonnait sans cesse et jouait excessivement bien. À 1;30 de la fin, notre réserviste, définitivement dans une forme splendide, a effectué une passe sublime au dernier attaquant qui n'avait pas marqué cette saison  dans le club et celui-ci a placé un tir fabuleux au sommet du filet pour porter maintenant la marque à 3-2 en notre faveur! Le tempo était de notre côté. Les trois buts étant des premiers buts de la saison pour les joueurs qui marquaient.

En retirant leur géant gardien, le club adverse a placé 6 attaquants sur la glace pour la dernière minute. Mon fils, qui était sur le jeu, a été retiré, son autre ailier aussi. L'instructeur leur a préféré trois 17 ans, même si les deux joueurs retirés connaissaient un très bon match. Je voyais mon fils derrière le banc, debout accoté contre le mur, tenant son bâton comme Ken Dryden le faisait, comme mon fils le fait quand il rage de l'intérieur. Il boudait.

À 0:21 secondes de la fin, un tir de la ligne bleue a été dévié par le patin d'un de nos défenseurs ce qui a placé la rondelle directement sur la palette d'un ennemi qui a eu peu d'efforts à faire pour faire 3-3.

Le match irait en fusillade.

Le club adverse lancera en premier.
Ils marqueront. Un rare mauvais but, d'abord arrêté par notre gardien, puis, qui a trouvé son chemin jusque dans le but.
Mon fils ne sera pas parmi les trois premiers tireurs. Phénomène rare, il est l'un des meilleurs à ce niveau.
Notre premier tireur ne tentera pas grand chose et sera arrêté facilement.

Leur second tireur aussi sera arrêté par notre brillant gardien.

Notre second tireur échappera la rondelle dans le coin en dribblant trop.

Leur troisième tireur sera arrêté par notre brillant gardien.

Nous devons marquer pour s'assurer une suite au match.

Notre meilleur en fusillade fait toujours le même mouvement. le "Datsyuk". Quelque chose d'extrêmement dur à faire chez les pros car ça prend d'excellentes mains pour réussir la manoeuvre,  mais qui est bien souvent infaillible. Et effectivement, notre joueur réussit un but de toute beauté, la fusillade continuera.

Je vois soudainement mon fils allait changer de hockey derrière le banc. Il va prendre le plus court des deux. Il a beaucoup grandi depuis peu (il est plus grand que moi!) et j'ai dû rallonger un de ses hockey. Processus compliqué et incertain. Un hockey plus court permet de mieux contrôler la rondelle. Mais mon fils voulait le sien plus long. Là, il change, c'est donc lui le prochain tireur de notre club. Mais pour l'instant, c'est l'autre équipe qui tire et notre gardien réussit un splendide arrêt.

Mon fils se pointe.
Il fonce,
Il choisit de déjouer (nooooooooooooooooooooooooooooon ce gardien est trop long!)
Tout juste sur le coin du poteau droit, il s'accroche sur la jambière du gardien, plonge, mais le "ploc" qu'on entend est bien la rondelle qui touche le fond du but dans une ouverture minime entre la jambière et le poteau placé du revers.

Héroïque moment pour mon 15 ans. La moitié du banc se vide sur lui, l'autre sur notre gardien.

Mémorables moments pour tous.

Magie. Sa maman était très fière de lui. Son père tout autant.

Et dire qu'on pensait qu'il ne ferait même pas le club au camp d'entraînement...

On s'est couché les yeux pleins d'étoiles ce soir-là.

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