lundi 20 octobre 2014

Les Enfants du Paradis

Paris, 1828.

Un mime tombe amoureux d'une femme bien en avance sur son époque. Une femme libre, indépendante, audacieuse. Celle-ci aime aussi le mime secrètement, mais se lie plutôt affectueusement avec un jeune acteur. Cette femme sera injustement accusée de tentative d'assasinat et se verra obligé d'être protégée par le comte de Montray.
Quelques années plus tard, le mime, marié à la fille du directeur du théâtre, connaît beaucoup de succès sur le Boulevard. La femme désirée du passé, maintenant compagne du comte, assiste en secret aux représentations du mime et aura même une liaison avec lui. Jaloux, celui qui l'avait fait accuser faussement de tentative d'assassinat ne l'entendra pas ainsi.

Monument poétique du cinéma mondial, le film de Marcel Carné scénarisé et dialogué par Jacques Prévert est classé au registre du patrimoine international en tant que bijou humanitaire par l'ONU.

Nice 1943-1945

Tourné en France, en pleine occupation Allemande, il aura fallu espacer le tournage des scènes en raison du mouvement des troupes d'Hitler, des pannes d'électricité et des collaborations secrètes juives (Alexandre Trauner, décorateur & Joseph Kosma, à la musique entre autre) sur le film.

Jean-Louis Barrault dans le rôle du mime (Baptiste), Arletty dans celui de celle qu'il convoite (Garance) Maria Casarès dans celui de la fille qu'épouse Baptiste, Pierre Brasseur, Marcel Herrand, Pierre Renoir, Albert Rémy, Gerard Blain, Simone Signoret et Jean Carmet (tous trois dans des rôles de débutants) sont au générique.

C'est Jean-Louis Barrault qui à l'origine, en janvier 1943, veut parler du célèbre mime Jean-Gaspard Deburau. Mêlant personnage réel de théâtre et personnages inventés, le film structuré en deux actes (comme au théâtre), propose deux époques, séparées de 6 ans, intitulées Le Boulevard du Crime et L'Homme Blanc. 

Originalement appelé Les Funambules, le titre en fût changé par un titre plus poétique renvoyant aux habitués du poulailler du théâtre où se produit Baptiste, le mime.

Lorsqu'il réalise le film, Marcel Carné, 37 ans, en est à son 8ème et compte déjà 5 incontournables:
Drôle de Drame, Le Quai des Brumes, Hôtel du Nord, Le Jour se Lève et Les Visiteurs du Soir.


Robert le Vigan, ironiquement, devait jouer le rôle de l'informateur Jéricho et avait même eût le temps de tourner une scène, Toutefois l'acteur dût prendre la fuite quand il fût révélé que l'acteur français avait réellement collaboré avec les Allemands. C'est Pierre Renoir qui a hérité de son rôle.

Un riche aristocrate assistant à toutes les représentation du mime Deburau aurait servi d'inspiration à Prévert et le demi-frère de Napoléon III, le duc de Monty ainsi que le ministre des affaires étrangères Louis-Phillipe auraient servis d'inspiration pour le rôle du comte de Montray.

Rare, sinon seul film français, à avoir été tourné sous l'occupation pendant la seconde guerre mondiale, lors du centenaire du cinéma en 1995, il a été élu meilleur film de tous les temps.

Entreprise ambitieuse et courageuse dans les circonstances, le film symbolise la perfection du 7ème art.

Arletty n'assistera pas à la première du film en 1945, ayant été arrêtée peu de temps avant, pour avoir fréquenté intimement un allemand.

Sa défense sera savoureuse:

"Mon cul est international, mais mon coeur tout à fait Français"

Aletty était aussi, très en avance sur son époque.

Celle-ci était arrêtée aujourd'hui, il y a 69 ans.



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