jeudi 21 août 2014

L'Absence de Poésie des Foules

Michael Brown était un adolescent des États-Unis de 18 ans qui avait volé une boîte de cigares et rudoyé le commis d'un dépanneur.

En sortant du dépanneur, le policier Darren Wilson, dix ans son aîné, intercepte Brown et un ami et les questionne.

Ce qui se passe à ce moment, seul l'ami de Brown le sait, et encore, seulement si sa mémoire reste de bonne foi. Il prétend que le policier Wilson les as sommé de se rendre sur le trottoir en criant "get the fuck on the sidewalk!" (car ils nuisaient au trafic en traversant la rue).
Wilson intervenait sans même savoir que Brown et son ami venaient de voler une boite de cigare. Ces derniers auraient répondu qu'ils étaient à moins d'une minute de leur destination, ce à quoi le policier les aurait coupé en voiture et aurait tenté d'agripper Brown par le coup (de sa voiture). Brown, faisant 6'4 et pesant 292 livres n'a pas eu de difficultés à se défaire du policier, mais un tir a été tiré de la voiture dans l'altercation.
Brown et son ami ont alors pris la poudre d'escampette. Wilson a quitté son véhicule et les aurait poursuit à pied. 6 autres balles atteindront fatalement Brown, 4 dans le bras, une au travers de son oeil droit et une autre dans la bas de son crâne. Toute les balles l'atteignant de face puisque Brown avaient les bras dans les airs et semblait vouloir se rendre.

Le cadavre de Brown restera à 35 pieds de la voiture de police une bonne partie de la journée.

Brown était noir, Wilson blanc.

Depuis, le chaos.

Ça se passait à Ferguson au Missouri, un des États victime des gestes les plus racistes des États-Unis d'Amérique de la part des blancs envers les noirs, mais aussi de la part des noirs envers les autres. La cohabitation a toujours été difficile et l'est davantage aujourd'hui où on crie au meurtre raciste.

La gestion de tout ça par la police de Ferguson est si lamentable que la situation est passée d'extrêmement grave à pire encore. Résultat: dans la foulée de l'absolution donnée à l'assassin de Trayvon Martin, les gens du Missouri ont senti que justice ne serait jamais rendue et on investi les rues, la nuit surtout, pour tout casser.

Par impuissance.

Gaz lacrymogènes, feux, saccages, bagarres, comfrontations, émeutes de tout genre, la ville de Ferguson se compare aux villes en proie à une guerre civile.

Hier, un suicidaire probablement, s'approche avec un couteau et ignore les avertissements. Un autre mort.

Huile dans le feu, encore.

La National Guard armée est entrée en ville au moment d'écrire ceci.


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Chez nous, j'en ai parlé hier, les syndiqués municipaux, après des semaines de grognements par rapport au projet de loi 3 qui
compte réviser ses promesses de régime de retraite (signées et approuvées par contrat) ont envahi le conseil municipal lundi soir (des pompiers principalement), et ont tout saccagé.

D'un barbare qui n'avait d'envergure que la faiblesse de cette foule de voyous.

Le mot retraite est évacué de ma vie depuis longtemps en raison des excès de la génération précédente. Ça ressemble à une critique, mais ce l'est pas, ce n'est qu'un état de fait.

Je me suis prononcé là-dessus hier de toute façon.

Mais ça montre bien qu'une foule, peut ensemble, réagir comme le ferait les singes en meute.

Je leur envoie un poème de Charles Bukowski pour qu'ils se changent les idées:

CONSEILS POUR BEAUCOUP DE JEUNES HOMMES

Va au Tibet.
Monte un chameau.
Lis la bible.
Teint tes souliers en bleu.
Laisse pousser ta barbe.
Fais le tour du monde entier dans un canot de papier.  
Abonne-toi au Saturday Evening Post.
Mâche seulement en utilisant le côté gauche de ta bouche.
Épouse une femme unijambiste et rase-toi d'une lame effilée.
Taille son nom dans ton avant-bras.


Brosse tes dents avec de la gazoline.
Dors toute la journée et grimpe dans les arbres la nuit.
Sois un moine et ne bois que du fort et de la bière.
Tiens ta tête sous l'eau et joues-y du violon.
Fais une danse du ventre à la lumière d'une chandelle rosée.
Fais tuer ton chien.
Porte-toi candidat à la mairie.
Vis dans un baril.
Plante toi une hache dans la tête.
Plante des tulipes dans la pluie.

Mais ne te lance jamais dans la poésie.

Pas comme celle d'hier en tout cas.
Des étudiants ont été gazés pour moins que ça.
Et les policiers dès le lendemain matin qui promettent de demander...des augmentations salariales!...Ce serait ça la solution? Creuser le gouffre davantage? Pensez mieux, svp.

Déjà qu'il est difficile de rallier la sympathie d'un peuple dont la majorité ne pourront que rêver de gagner le même type de rémunération un jour...dans quelle dimension parallèle surfent-ils?

Là, votre poésie sonne faux, employés municipaux.

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