vendredi 16 mars 2012

Shane-la-bouteille

Demain ce sera la Saint-Patrick, la traditonnelle fête des irlandais.

(Pour le moment, aujourd'hui, c'est la fête à ma soeur Janiper Juniper à qui je lève mon verre.)

Comme les irlandais lèvent beaucoup leur verre en général, voici le portrait d'un représentant de Là Fhéile Pâdraig.

Un homme qui accélère sa mort de manière fort embarrassante.
Un exemple à ne pas suivre.

Peu de temps après la naissance de Shane MacGowan, le jour de Noël 1957 en Angleterre, sa famille retourne en Irlande, où il passe six années avec elle dans la maison familiale de Carney, près de Nenagh dans le comté de Tipperary.

En Irlande, il est complètement immergé dans la musique traditionnelle irlandaise. Sa mère est chanteuse et danseuse traditionnelle, travaille occasionnellement comme mannequin à Dublin, et son père est féru de littérature et d'écriture. Il retourne en Angleterre, où il est scolarisé à la prestigieuse Holmewood House Preparatory School of Langton Green à Tunbridge Wells. Il est légèrement supérieur à la moyenne, mais est victime de sa timidité. Il est déjà très grand, a de grandes oreilles et a une très mauvaise dentition, les trois critères physiques le distingue des autres et le gêne terriblement

À 14 ans, MacGowan obtient une bourse d'études musicales et intègre Westminster School, une école privée anglaise à proximité de la maison du parlement. Il est trouvé en possession de drogue et est expulsé dès sa deuxième année. En dépit de ses premières années en Irlande, il vit la majorité de sa vie à Londres, d'où il tire son accent très prononcé du nord de Londres.

Dès l'âge de 16 ans, pour surmonter ses complexes et sa timidité, il consomme beaucoup d'alcool. Il ne cessera jamais de le faire. Il devient vite un mordu des concerts punks et assitent à tous les spectacles de ce style naissant. Sex Pistols, Buzzcocks, Joy Division, The Stooges, The New York Dolls, The Ramones, The Clash, MacGowan est le parfait groupie du mouvement punk.

C'est justement à un concert de The Clash en 1976, à 19 ans, qu'il fait soudainement sensation. Déjà facilement repérable par sa taille et sa négligée dentition , ce soir-là, sa compagne de la soirée est si intoxiquée qu'elle en devient cannibale et arrache avec ses dents le lobe d'oreille de Shane qui s'en amuse. Un photographe immortalise la scène sous le titre "Cannibalisme au spectacle de The Clash". La photo fait la une des journaux et fait une énorme publicité à The Clash comme à MacGowan.

L'égo maintenant gonflé, MacGowan se joint au groupe d'une amie: The Nipples Erector (bientôt simplifié à The Nips). Le groupe se sépare en décembre 1980 quand leur batteur, Jon Moss, rejoint son amoureux Boy George pour former Culture Club.

Toujours influencé par le punk, par les poètes irlandais James Clarence Mangan et Brendan Behan et par la musique traditionelle irlandaise, Shane Macgowan monte son projet Pogues Mahone avec Peter Stacy à la flute de pan, James Fearnley à l'accordéon et Jem Finer au banjo en octobre 1982.

Pogue Mahone est l'anglicisation de la phrase gaélique Pòg Mo Thòin qui se traduirait par "kiss my ass". Le nom ne dure pas bien longtemps rencontrant des résistances chez les diffuseurs radios. On simplifie donc à The Pogues. Cait O'Riordan devient la bassiste et Andrew Ranken se joint au groupe à la batterie. Leur premier album se vend si bien qu'ils sont tout de suite réunis à The Clash pour faire la première partie de leur tournée de 1984.

Elvis Costello produit leur deuxième album qui se vend très très bien. Toutefois le succès de MacGowan est complètement investi dans la bouteille. Il boit de manière démesurée. De plus Costello marie O'Riordan qui quitte le groupe. Comme MacGowan est le principal compositeur du groupe, même si un nouveau bassiste et un multi-intrumentiste sont nouvellement gréffés au band, le band ne capitalise pas beaucoup sur le momentum créé par le succès du second album. Leur compagnie de disque fait aussi faillitte en 1987.

Toutefois leur véritable épanouissement commercial se produit quand même en 1988 grâce entre autre à un duo qui sera voté "meilleure chanson de Noël de tous les temps" par VH1. L'année suivante leur nouvel album les place au sommet de leur carrière.

MacGowan lui, se détruit peu à peu. Il n'est pratiquement jamais à jeun. Le chanteur Robyn Hitchcock, qui venait voir le band se produire, demande un soir à la sécurité du spectacle en parlant d'un homme complètement hors d'état de se tenir debout : "Vous ne laisserez pas ce poivrot venir semer la pagaille ici j'espère?" avant de réaliser qu'il s'agit de MacGowan lui-même, dans la foule avant le show.

Un autre album est lancé en 1990 mais MacGowan n'est plus suffisament fiable pour accompagner les autres au chant. Bien qu'il enregistre l'album, il sera remplacé par Joe Strummer (anciennement des Clash) pour la tournée. Stacy et Finer, à contre-coeur, sont forcés de le limoger des Pogues pour comportement anti-professionnel. Peter Stacy sera chanteur pour les deux derniers albums du groupe.

MacGowan poursuivra sa carrière avec de nouveaux bands mais l'attention sera surtout portée sur son style de vie à la Lindsay Lohan (dont la famille est d'origne irlandaise...)

En 2001, The Pogues se reforme le temps d'un concert et de 2004 à 2009 ils font aussi des tournées dans le temps des fêtes. Mais bon...MacGowan est toujours insupportablement auto-destructeur, voire triste. L'année suivante il vomit sur la première rangée pendant un spectacle et casse la jambe d'une journaliste en lui tombant dessus de la scène.

Il fréquente et collabore avec Pete Doherty, chanteur des Libertines qui lui ravit presque le prix Keith Richards de l'homme le plus intoxiqué du monde musical.

Il est amoureux de son amie de toujours Victoria Mary Clarke qui explique ses excès d'alcool par l'anxiété et les complexes qui grugent MacGowan. Les fans aussi qui insistent toujours pour lui payer un verre et Shane qui ne sait pas dire non.

En 2009, Victoria et lui sont les sujets d'une téléréalité où le public les suit en train de cultiver la presque totalité de leur alimentation.

Que Shane MacGowan soit encore vivant, à 45 ans mais dans un corps qui en a encaissé peut-être 71, tient du miracle. Chaque fois que quelqu'un a prédit sa mort, il en vécu 10 de plus.
MacGowan a beaucoup fait pour la musique irlandaise. Il a aussi beaucoup accroché sur le mot du milieu dans l'expression sex, drug & rock'n roll.
Cheers aux Irlandais!

Toi qui aime les hommes qui sortent des rangs,

Bonne fête Janiper Juniper sister!

Luv Ya!
Bro
XXX

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