jeudi 30 avril 2009

Hunter et moi


J’ai eu cette photo de Hunter S. Thompson sur mon bureau toute la semaine.

Je trouve qu’elle me représente bien.

On peut lire dans son regard une insoumission totale. Du baveux à l’état pur.

Comme j’ai eu les couilles d’envoyer promener mon boss la semaine passée je me suis attiré un drôle de statut au bureau. Une partie des gens sont intimidés. D’autres me vouent un culte. Surement quelques uns me méprise en commencant par mon boss qui n'a pas eu d'excuses de ma part et qui n'en aura pas. 3 de mes 44 autres boss, sans me féliciter directement, me vouent une certaine admiration. Leur soudain regain d’enthousiasme à mon égard y est directement relié. Entre boss ils se jalousent et il y a un véritable clivage entre les boss francos et les boss anglos.

J’avoue me sacrer des deux.
Parce que l’autorité a peu d’emprise sur moi.

Comme Hunter S. Thompson.
J’avoue avoir quelques points en commun avec Thompson. D'abord nous avons le même prénom. Puis je suis tout aussi “non managable”, j’ai autant de pulsions auto-destructrices. Je ne suis pas médecin mais je crois positivement être un cas de TOC
D’une intensité qui se serait rapprochée de la sienne.

Thompson a été expulsé de l’armée parce que ses supérieurs étaient incapable d’user de leur autorité sur lui. En 1959 le magazine Time lui a aussi montré la porte pour insubordination.Il a été mis à la porte du Middeltown Daily après que Thompson eût dit sa façon de penser à un important commanditaire du journal. Il a perdu son emploi de caretaker du Hot Springs à Big Sur en 1961 quand ils ont découvert la nature de son article sur la culture bohème de l’endroit dans le magazine Rogue. Alors que le National Observer l’avait engagé pour se rendre sur place et écrire sur le suicide d’Ernest Hemmingway, il vole une paire de cornes de renne lui appartenant et se fait montrer la porte quand l’éditeur en chef refuse de publier sa critique du premier livre de Tom Wolfe.

Je n'ai jamais perdu mon emploi de cette façon mais j'ai sa tête de cochon.

En 1965, il se déplace alors sur la côte Ouest, San Francisco plus précisément. On lui offre d’écrire sur les Hells Angels. Il s’investit tant dans son projet d’écriture qu’ils passent un an en leur compagnie. Quand ceux-ci comprennent qu’il fera peut-être beaucoup de bidou$ avec ce livre ils en réclament une partie des potentiels profits. Thompson les envoie chez le diable. Il mange la volée de sa vie par les Hells Angels mais réussit à publier ce qui le mettera au monde sur la scène littéaire: Hell's Angels: The Strange and Terrible Saga of the Outlaw Motorcycle Gangs en 1966.

Est-ce ce qui m'attends? Une raclée? j'en sens déjà les effets.

Il écrira beaucoup sur les hippies de la côte Ouest et leur style de vie qu’il épouse complètement. Surtout en ce qui concerne l’usage des drogues.

A partir de 1968 ses écrits sur la politique et la mort du rêve Américain deviennent des incontournables.
Sa vie devient un cirque à partir de ce moment là et je vous encourage à lire la suite ici alors qu’une folie n’attends pas l’autre.

Même face à la mort (qu'il s'est donné, ce que je ne ferai jamais) il s’est montré frondeur en en faisant une grande fête folle où on a cannoné ses cendres dans le désert par la bouche d’un canon géant qu’il avait confectionné lui-même et qui avait été financé par Johnny Depp.

C’est amusant car moi de mon côté je me suis déjà dit que je souhaiterais que mes cendres soient un jour cachées dans le tuba d’un orchestre et qu’à un moment innoportun d'un concert il fasse exploser ma poussière dans un époustoufflant “Prout!”.

Ça rendrais justice à mon amour pour la musique, pour la stupeur que ça engendrerai, ça évoquerait aussi le "couac" que j’aurai été dans tous les orchestres de ma vie.

Et ça me ferait partir avec le souvenir d’un grand rire amusé.

Ça ressemble à la sortie de Thompson un peu.

Mais moi qui (bientôt je l'espère) commencerai le premier jour de ma vie devrai m'intéresser davantage aux débuts qu'aux fins.

Voilà pourquoi c'est son tout premier recueil de nouvelles The Rum Diary que je viens de m'acheter sur EBay et qui me rend tout excité.

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