jeudi 13 avril 2023

Pandémimbéciles

Ohlala....

La lourdeur lourde. 

La pandémie a eu des effets sur le monde entier. Et bien entendu sur les individus. Beaucoup de gens se sont révélés. Plusieurs vies ont été bouleversées. Par beaucoup d'inattendu mais par beaucoup de choix personnels aussi. 

Je pense à cet ancien enseignant de mathématiques québécois qui a littéralement tout perdu, accumulant des amendes dans les 5 chiffres. Il est devenu parasite professionnel depuis et est passé de non croyant à la pandémie (un enseignant christ!) à chasseur de drags queens qu'il ne comprends pas dans son cerveau prétendu cartésien. EX enseignant car il doit disparaître du monde de l'enseignement, ce qu'il nous démontre n'est que maladie mentale nocive. Même chose pour l'ex avocate Gloriane Blais, qui se filmait, s'essayant à l'ironie, sans succès, quand elle se faisait arrêter par les autorités. La pandémie est fabrication selon elle. Mais sa faillite personnelle, maintenant radiée du barreau, est très très réelle. Dans toutes ses publications récentes, elle déguise des demandes d'argent pour subsister. 

Je pense aussi à mes patrons. J'en ai 2. Ce sont techniquement mes patrons, mais je n'ai pas beaucoup de supervision. Et ils ne comprennent pas tellement ce que je fais. Je suis aussi le cubicule le plus éloigné dans le coin, donc relativement à l'abri de tout regard. J'ai un petit patron, qui est aussi très petit physiquement. Donc, bien entendu, il a fait des poids et haltères du presque culturisme, se prenant en photo il y a quelques années, sortant de la mer, afin de prouver qu'il a déjà été musclé. Il n'est aucunement gros, mais aucunement grand, aussi. Je ne le vois pas arriver de mon cubicule car il n'est pas assez pesant du pied, ni assez haut et trop souvent, je suis sur mon téléphone à procrastiner.

Ce petit-grand boss de région montréalaise, avait à l'origine été viré de la boîte. Puis, réengagé sous promesses de bon comportement. Il peut être bouillant et déséquilibré. Impulsivement idiot. À son dernier party de Noël avec nous, avec notre équipe de Québec aussi, il avait été expulsé du bar. Ce qui avait gêné toute notre équipe, c'était notre boss, christ! Il avait ensuite pris un taxi, ivre mort, pour aller...se battre...en ville. 

Quand il a été réengagé, on était quelques uns à ne pas y croire. D'autant plus que sur les réseaux sociaux, dans les 6 premiers mois de la pandémie,  il a ponctuellement écrit au ministre de la santé et au Premier Ministre qu'ils étaient des psychopathes. Il nous est revenu en nous disant que la pandémie l'avait beaucoup changé, mais on est pas trop certain comment. Est-il encore anti mesures sanitaires ?

Les trois personnes qui pouvaient me remplacer ont désormais quitté l'entreprise depuis janvier. Je ne pourrais pas quitter sans causer bien des dégâts. Parmi ceux qui ont quitté, Garfield qui était mon supérieur immédiat, mais pas trop non plus. On a donc remplacé Garfield. 

Par un covidiot. 

Fier de dire à un de mes collègues tout près qu'il avait collectionné les amendes pour non respect du couvre-feu, qu'il n'était pas vacciné et surtout pas ses enfants. Le respect que je pouvais avoir pour lui quittant le bureau du même coup. 

Mais il y a plus que sa covidiotie. Il semble faire tous les mauvais gestes. Il en fait même pitié. Il a demandé que tout le monde mange dans la cuisine. Impossible pour moi. Parce qu'elle est petite et qu'il est non vacciné, entre autre, mais aussi parce qu'une heure de tombée pour les villes est midi et que tout de suite après, je dois faire autre chose qui m'occupe généralement jusqu'à deux heures. Je mange à mon bureau, mais vois les autres souffrir de ses mauvaises anecdotes. 

Il a coupé une conversation animée pour dire qu'il tenait à nous dire qu'il était très heureux de travailler avec nous, que nous étions une belle équipe et qu'il était content de travailler avec nous. Mais nous étions trop chauds sur le sujet que nous discutions, sa phrase a été accompagnée du plus inconfortable des silences et on a repris la discussion sur ce qui nous animait sans lui accorder d'importance. 

Il est revenu de vacances, cette semaine. Il n'a pas beaucoup voyagé dans sa vie, deuxième fois de sa vie m'a-t-il dit, première en avion. et je sentais son haleine de dents non brossées. Et ce dont il s'était officiellement plaint en Amérique du Sud était terriblement risible.  Je ne pouvais jamais seconder ce qui l'outrait. Digne d'un voyageur novice. Et peu pertinent. Ce qu'on trouve qu'il est trop souvent, déjà. 

Il s'est présenté à la réunion de mardi (généralement lundi, congé de Pâques oblige) sans crayon ni papier. Encore mentalement sur les plages. Nous venions de connaître une grosse semaine et un gros 4 jours se profilait. Il y avait des tonnes de choses à prendre en note. Il se l'est fait tristement reproché. Avant de se faire légèrement enguirlandé par notre boss de Montréal. Qui a semblé à bout d'une certaine patience qu'il avait avec lui. 

Je me trouvais moins seul dans mon irrespect de sa personne.

Il est arrivé en moto tous les jours cette semaine. Comme nous sommes 8 sur 15 à arriver avant lui au bureau, on a pas vu sa moto mais on l'a vu entrer avec son kit, casque en main. Il avait l'air fier de tout ça. Mais on ne lui a pas particulièrement porté attention. Enfin personne ne lui a parlé de sa moto et ça a semblé l'irriter jusqu'à hier où il en parlé lui-même pendant près de 15 minutes.

Mais en monologue. Nous étions très occupés. Sans trop savoir à qui il parlait. Et j'étais à la fois si occupé et si peu interressé que j'ai placé mes air pods et ai écouté PJ Harvey en pianotant sur mon clavier.

Quand je les ai enlevés il était encore là, assez seul, comme un humoriste sur scène attendant les rires qui ne venaient pas. L'inconfort était majeur. 

J'ai eu le temps de me demander si c'était un de ceux qui pensent que nous vivons sous une dictature. 

Puis j'ai pensé à ce que je gagnais comme salaire. Et à ce que je faisais au bureau qui est moins rémunéré que ce que gagne mes enfants et encore moins que ce qu'on promet aux futurs employés à engager chez nous. 

Et la, là nécessaire lourdeur s'est installée.

Qu'est-ce que je calisse encore ici ? 

La pandémie m'a aussi rendu imbécile. 

Je suis certain qu'il a applaudi à l'atterrissage de l'avion. 

Certain. 

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