vendredi 22 octobre 2021

Las Putas


Après la fort inutile élection canadienne qui ne nous aura plongé que 600 millions dans le trou pour ramener absolument tout le monde là où ils étaient, il y a maintenant les élections municipales. Dont les résultats culminent le dimanche 7 novembre prochain. 

Ironiquement, il était urgent de faire des élections fédérales pour Justin Trudeau, mais voilà qu'il repousse la réouverture de la session parlementaire canadienne...au 22 novembre...


Dans le minable, c'est assez admirable. 

Les pancartes fédérales trainent encore ici et là, risquant maintenant des amendes, ce qui ne semble pas inquiéter le NPD ou le PCC, puisque ce sont leurs pancartes qui polluent encore nos visions sur le chemin du retour au travail (ou de l'aller). Se mêlent à eux, les pancartes des élections municipales. La mairesse ou le maire de Montréal. De Laval. De Québec. De L'Éstérel. Partout. Élections provinciale Québécoise pour les mairies. 

Si la première, celle de Trudeau ne tentait à personne, celle-là, la municipale, n'intéresse presque personne en tout temps. Ma triste banlieue: 17ème sur 17 districts pour le taux de participation aux élections municipales. Montréal? 16ème sur 17. Insultant hein Denis? Val? Cathou?

Dans ma banlieue molle, les pancartes y sont depuis autour du jour 1 du lendemain des élections pancanadiennes. Ce qui donne l'impression que nous sommes en campagne électorales sans arrêt depuis le mois d'août. 


Les candidats le sont. Celui qui se présente dans mon coin de vie a même été élu, battant l'ancien coureur et champion olympique Bruny Surin, en novembre 2019. Le battant par 82 minces voix. Il avait aussi terminé second derrière le maire démissionnaire actuel. C'est un Trottier. En très vieux français, un trottier était un cheval de trot. On pourrait dire cela de lui. Il veut sa place au soleil depuis longtemps. Et espère que maintenant, ce soit son tour. Le jeune dauphin du maire démissionnaire, et celui qui a pris sa place quand il a annoncé sa démission, a un peu la tête à Patrice Brisebois. Ce qui n'aide en rien à me le rendre sympathique.  Il y a donc trois partis qui ont de réelles chances d'élire leur chef. 

Un premier parti, qui est l'opposition officielle, la parti de Trottier. Arrivé deuxième la dernière fois. Un second, qui a comme chef, depuis février 2018 A.T. Cifelli comme chef, une sorte de populiste qui a comme slogan des ignominies comme "Reprenons notre ville" comme si on lui avait volé. Le con. Avec son nom italien, il devient facile de faire des amalgames douteux sur le "nous" auquel il se réfère. les clichés mafieux montent tout de suite aux esprits. Si un maire a tenu plus de 18 ans à la barre de ce 450, ce n'était pas parce qu'il était bon. Comme le temps l'a bien démontré, il était l'un des plus corrompus de l'histoire du Québec. Pendant plus de18 ans, il fermait les yeux au bon endroit en échange du trône. Vous devinez face à qui. Je dis pas nécessairement la Mafia. Mais le corrompu maire faisait la courbette face à ceux qui avaient de l'argent. Faites les associations qui vous plaisent. 


Et le dernier parti, qui a des chances de rester au pouvoir, est celui du maire démissionnaire. Qui y a mis Patrice Brisebois par intérim. Un jeune homme autour de mon âge. Moins, même.  (J'ai 49 encore quelques mois). 

Ce qu'il faut comprendre, c'est qu'avec le si faible taux de participation, chaque vote est immensément important pour les candidats. Le porte-à-porte est donc bien réel. On a aussi compris que notre maison, avec ses 4 voteurs depuis juin, est une maison payante pour les candidats. L'équivalent de l'impact de peut-être 15 votes pour un même parti, si on arrondit. 


Le bal des putes a donc commencé la semaine dernière. 

Le premier à passer à notre porte n'a rencontré que mon fils de 22 ans. Ça a tout de suite découragé le plouc qui est passé. Mon fils n'a jamais été en mesure de nous l'identifier. Il l'a trouvé suffisant et arrogant. Pas intéressé à jaser avec la jeunesse. Mon fils a confirmé qu'il  ne voterait pas pour lui. 

Mais ne sait plus l'identifier...ni son parti...Bravo, mongolo.

Le second a passer a gardé ses 2 mètres et plus de distance, son masque et c'est la belle et moi qui nous sommes entretenu avec lui sur le seuil de porte. Il a fait son laïus. 


"Un parc? dans quel coin?"

"Oh! pas vraiment ici, dans un quartier beaucoup plus au sud

Électrisant et surstimulant comme un avantage numérique des Canadiens. 

Il n'était ni le candidat d'un parti dans notre quartier, ni même le chef. Même qu'en creusant la chose, on réalisait que le parti de Cifelli, celui que représentait cet homme, était si fourbe qu'ils avaient cherché un homonyme au candidat Trottier, sans succès. Ils ont toutefois trouvé une fille, une Trottier elle aussi, belle comme un coeur. Mais rien d'autre. Et on la présente faussement comme cheffe. Espérant que des centaines de personnes se trompe de Trottier aux élections du 7. Ou que sa seule beauté la fasse gagner. Elle n'a aucune tribune. Et n'est pas plus cheffe que simple décoration pour Cifelli qui tire les ficelles. On ne votera pas pour elle simplement parce qu'elle est belle.  


On est pas si cons. 

 Et le gars avec qui on a jasé n'était ni le candidat dans notre quartier, ni Cifelli, ni Trottier, la fille faussement cheffe. Pour autant que je sache c'était peut-être simplement quelqu'un qui jaugeait le niveau de potentiel à un jour entrer par effraction chez nous. 

La dernière pute a bravé la pluie pour me parler de son parti. Celui de Trottier, le mâle qui a battu Surin. 


Le gars m'est apparu sympathique, mais bon, désespéré comme une péripatéticienne qui ne fait pas ses chiffres du mois.

"Tu sais ce qui me ferait voter pour votre équipe?" j'ai dit, conscient d'être la bête à chasser (ou le poisson à prendre). 

"Je vous écoute" a-t-il roucoulé sous la pluie. Cuisse bottée. 

"Vous savez, cette nouvelle loi conne qui nous obligerait à placer une clôture autour de notre piscine d'ici 2023, venez voir derrière si c'est vraiment possible sans détruire tout le cachet qui s'y trouve."

"Je veux bien" a-t-il dit, déboutonnant un bouton de son décolleté et en  jackant la strap de sa brassière. 


Je lui ai montré que notre cour arrière est barrée de deux clôtures de plus de 7 pieds, barrée, tout aussi barrée partout en arrière des clôtures des trois autres voisins, nord, est, ouest. Et que le seul point d'entrée pour l'accès à la piscine serait notre porte patio. QUE NOUS CONTRÔLONS. Et barrons. Qu'au bout, près du mini panier de basketball, c'est impossible. Que nous avions 0$ à investir sur du dégât visuel et que nous ne voulions pas nous protéger de nous mêmes. Que si un enfant se noyait chez nous, un jour, en raison de notre négligence, notre punition serait moralement si lourde qu'on serait mort par en dedans nous aussi. Et qu'on ferait donc absolument TOUT pour que la sécurité soit au coeur des interactions CHEZ NOUS, si des enfants venaient ici, un jour. On nous demande d'investir de gros sous de laideur pour de très grosses hypothèses. On commence à en avoir assez de devoir investir sans arrêt pour se protéger de nous-mêmes. Faudra faire tomber cette règle à la con. 


"C'est promis" qu'il m'a dit. Comme si il était constipé. 

Je l'ai pas cru. 

"Ben t'auras mon vote" que je lui ai menti.


Parce que me semble, oui, que tu vas le faire tomber ce règlement à la con. 

Je vais peut-être voter pour Patrice Brisebois finalement. Même si cette seule idée, qu'il puisse être associé à l'ancien défenseur antipathique des Canadiens, est aussi attirante qu'une nouvelle élection fédérale. 

Et de toutes les putes pancartes,  il a les plus jolies candidates. 

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