dimanche 25 mars 2018

Ruidos



Je ne sais pas si vous avez vu l'entretien entre Gerald Filion, journaliste économique de Radio-Canada, et la ministre Mélanie Joly à l'émission Tout Le Monde En Parle. Il se trouve ici.

Vers 5:30, Mélanie est dans la totale diarrhée verbale afin de faire écran face à des questions qu'elle ne comprend pas complètement, auxquelles elle ne veut pas répondre, qu'elles n'avaient pas évaluées, peut-être tout ça en même temps.
Elle créé du bruit. On lui parle de création de concurrence déloyale créée de toute pièce par son gouvernement, qui, contrairement à la plupart des pays, refuse de taxer le réseau Netflix. Elle répond sur des taxes citoyennes (de moins de 30 sous par mois), ce qui n'a aucun rapport. Fillion finit par dire, excédé, devant l'écran de fumée qu'elle souffle de sa triste bouche: "on dirait que vous nous entendez pas", ce qu'elle confirme en ne cessant jamais de parler, utilisant beaucoup de mots pour en dire, en somme, un seul: rien.

Le public à surtout retenu ce segment.

"Vous ne nous entendez pas".

C'est une vieille stratégie de faire du bruit afin de tenter de diriger le sens du vent dans une tempête.

Le premier jour d'octobre dernier, l'Espagne a réveillé ses vieux fantômes franquistes. C'était jour de vote sur l'indépendance catalane. C'était jour de honte aussi. Le gouvernement espagnol a été brutal envers de pacifiques voteurs, 100% hooligans, a tenté de voler des boites de bulletins de vote, peu importe comment l'Espagne tente de s'en défendre, la police a été criminelle. Il n'y a aucun doute là-dessus.

Pourtant, un rapport, lancé par un juge de l'État, vendredi dernier, offre 70 pages où on y parle de la violence répressive de la rébellion et d'incitation à la violence. Pas de la part de la police, ce que les images qui ont fait le tour du monde trahissent. De la prétendue violence catalane, qui, de notre côté de l'Amérique, nous est apparue comme de la simple défense d'attaque policière. Pas une ligne sur la brutalité policière. Documentée visuellement. Et comment expliquer une tentative de vol de boîte de vote comme la photo ici démontre?

Bon, nous n'y étions pas. La vérité sera toujours plus grise. Il y a surement eu quelques mouvements de réelle révolte. Un agressif policier tente de voler une boîte de bulletin, ça fera chauffer les esprits peu importe qui on est. Et il y aura surement eu de braves policiers qui sont restés propres dans tous le chaos.

Une chose est certaine,  il y a eu beaucoup de bruit.

Et le rapport de vendredi ne parle pas la même langue. Il fait comme Mélanie Joly. Il parle d'autre chose. Il condamne des choses qui ne se sont pas passé comme on les présente. Du bruit.

La vérité c'est que le gouvernement a eu peur. Et la peur est la vraie ennemie. Née de l'ignorance. Et parente de la haine et de la colère. Les États-Unis l'apprennent en ce moment, aussi. Ils ont peur de tout, immigrants, intellectuels, médias, des femmes, ils ont même peur d'eux-mêmes.

Franco se collait au cul de Mussollini et Hitler en temps de guerre. La peur l'avait guidé vers la lâcheté. Ces deux pays, Italie et Allemagne étaient dirigés par des leaders en rupture complète avec tout fonctionnement démocratique. Franco aimera. Il sera brutalement répressif.

On ne l'oubliera pas.

Mariano Rajoy a peint l'automne dernier l'Espagne d'une couleur lamentable. Il a saigné une grande partie de son peuple. Il a eu peur des indépendantistes. Il tente maintenant de manipuler les faits afin de gérer la direction du vent. Il nourrit l'ignorance.

Gère le bruit. Son rapport est d'une vérité soviétique.

Les marionnettistes sont partout. Et sans scrupules.
Les fils sont tellement visibles que le show s'en trouve affecté.

Mauvais script anyway, Mariano.

Sabemos mejor.

On ne l'oubliera pas non plus.

Carles Puidgemont a été arrêté en Allemagne aujourd'hui.

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