dimanche 24 mai 2015

Confort & Saison de Conjugaison

-Bonbonnes de propane
-SAQ
-Terrain
-Valise
-Moustiquaire
-"Respect"

Vendredi de fine pluie, je réécoutais La Vie d'Adèle d'Adèle Exarchopoulos et Léa Seydoux. Je le présente comme ça parce que je n'aime pas vraiment le réalisateur encore. Et que ce film, c'est d'abord eux deux. Dans ce qu'il y a de plus beau. La vie. Il y a ce moment au 7ème chapître, où Adèle, et cette planète inexplorée aux cheveux bleus, sont dans un parc, tout juste avant que leurs rapports ne changent complètement. Elles sont toutes deux couchées dans l'herbe, fument des clopes, et se laissent bercer par le vent. On entend les oiseaux chanter derrière. Le vent fait tanguer les arbres dont le feuillage est vert estival, mais orange automnal aussi.

"On est bien hein là?" dit le personnage joué par Léa Seydoux.

Elle n'avait pas besoin de le dire. Nous, comme spectateur, on était très bien. Le réalisateur y est probablement pour beaucoup dans cette installation mais bon...effectivement, on se retrouve à ce moment du film totalement bien. Il y a de ces instants dans les films où on tombe dans un vortex temporel qui nous fait tout simplement planer. Qui fait ce que le cinéma devrait toujours faire: nous transformer.
Il y a contact physique entre les deux filles et on entre aussitôt ensuite dans une intimité qui me semble plus près du voyeurisme pornographique, mais ce moment là, tout juste avant, où les deux personnages s'installent dans un confort mental formidable était tout simplement savoureux. Les deux filles en devenait plus belles qu'elles ne le seront dans tout le film de 3h00.

Ce qui n'aidait en rien la liste de choses que j'avais à faire ce vendredi de congé là et qui ouvre cette chronique.

La bonbonne de propane, c'est l'amoureuse qui me pousse dans le cul pour que je l'installe sur le BBQ et que je vérifie l'autre qui semble vide. Moi manger dehors, je n'aime pas, alors cuisiner dehors, pas plus. Je retarde donc l'idée du BBQ le plus loin possible. En grosse gang entre amis, par journée de beau temps, quand on se baigne, c'est autre chose, mais comme ça, pour rien. Pas dans mes réflexes de cuisiner dehors. Et de toute façon je ne remarque aucunement la différence de goût dans les aliments. L'amoureuse a la même attitude avec l'alcool. Entre ami, par journée de beau temps, quand on se baigne, elle se prendra un petit verre de "vino" ou son pêché, un "samos". Mais comme ça? pour rien? jamais. J'ai installé la bonbonne mais n'ai même pas vérifié si le BBQ fonctionnait bien.

Parlant justement d'alcool, la commission à la SAQ c'était pour remplir notre "rack à vin". Il y avait trois trous. Je ne me casserai pas la tête, ce sera le Ruffino Chianti 2013, le Rosso del Camul 2010, le Ghost Pines 2012 et peut-être un Searidge. Plus tard.

Le terrain, l'amoureuse là aussi me pousse dans le cul, il faudrait bien que je déracine la merde qu'i y a sur le côté de la maison et que j'y installe de l'herbe. Elle a toujours envie de cela les weekends mais comme je travaille de nuit les weekends, bien souvent je ne tiens qu'à dormir et dans mes deux jours de congé la semaine, je préfère faire autre chose que de me faire chier. Je n'éprouve aucun plaisir à entretenir un terrain, je ne reviendrai pas là-dessus. Mais voilà, ce vendredi-là, il pleut! et il fait froid. Pas besoin de plus. Je réécoute La Vie d'Adèle.

La valise? bon c'est celle du weekend précédent où nous étions dans le condo du nord. C'est la valise des "gars". De mon fils et moi. Faudrait la défaire, mais en même temps rien nous manque. Elle se défait peu à peu depuis le début de la semaine, selon les besoins. Elle se défait comme un gars la déferait. Lentement.

Le moustiquaire a été anéanti par deux ratons laveurs extrêmement affamés l'automne passé. Il faudrait le remplacer.

Le printemps et l'été sont les saisons de conjugaison du verbe "falloir".

"Respect" c'est le nom que l'on a donné au dernier poisson qui restait dans l'aquarium de la chambre de notre fils. Notre ado s'occupait si mal de ses poissons qu'ils ont tous fini par mourir les uns après les autres. L'amoureuse et moi, qui nous occupions à 100% de ses poissons ou lui répétions de le faire, nous sommes écoeurés de la tâche et avons (oui appelez la SPCA) laissé crever les poissons. Mais lui, ce dernier poisson, a duré si longtemps sans réelle "entretien" (quelque chose comme 5 mois!) que nous avons été forcé de le baptiser "respect". Et ce vendredi-là, il était bien mort.

Ça, je m'en suis occupé vito presto. Tout nettoyé, tout envoyé aux vidanges. Nous attendions ce moment depuis si longtemps. il ne fallait plus lésiner. J'ai tout mis sur le bord du chemin avec les vidanges qui passaient justement ce matin-là. Je suis arrivé avec mon aquarium dehors juste au moment où le camion à ordures passait.

J'étais si content de mon efficacité matinale que je me suis donné l'impression d'avoir complété ma liste au complet alors qu'au contraire, je n'en avait biffé qu'une seule chose. La dernière sur la liste.

Si bien que j'ai mis dans mon dvd La Vie d'Adèle. J'adore réécouter un film. Dans les films riches, on y découvre toujours de nouvelles choses. Il y a beaucoup plus de vie humaine que de 7ème art, là-dedans. On en développe presque un 8ème art. La vie imparfaite. Le party d'anniversaire surprise d'Adèle où elle plane entre deux vérités est un véritable trésor visuel et auditif. On a fait un tournage inhumain pour créer de l'humain. Particulier...

Puis, vers midi, j'ai cassé la croûte et j'étais si confortable que j'ai choisi de réécouter un film de cet auteur qui m'emballe tant: Paolo Sorrentino. Je trouve cet auteur italien tout simplement extraordinaire. J'ai acheté son dernier film sur la seule foi de la bande annonce et sur le film précédent que j'avais vu de lui. Un autre chef d'oeuvre. La Grande Beauté porte bien son titre. j'aurais pris 2h20 du premier 10 minutes qui est sans dialogues. J'ai tant aimé ce croisement parfait entre La Dolce Vita et  8 1/2 que j'en ai aussi acheté la trame sonore. Une trame sonore riche et généreuse, double, qui passe du chant grégorien au dance music en passant par le folk et le classique.

Un film et un auteur qui me plaisent affreusement beaucoup. Il plait encore paraît-il.
Mais c'était un autre film de plus de 2h20 et quand on est bien, le temps passe tout seul.

Bientôt, il était 4 heures de l'après-midi, je devais prendre les bouchées double pour faire s'effacer la liste des "faudrait".

Sur le chemin pour faire arranger le moustiquaire j'ai fait un stop à la bilbliothèque. J'y ai laissé Breaking Bad saison finale et American Horror Story saison III, séries que nous venions de terminer de visionner ensemble. J'y ai ensuite pris Weeds saison 1. J'ai écouté quelques saisons de Weeds, mais je ne me rappelle plus où j'en suis rendu. Je me souviens toutefois avoir cessé de l'écouter en me disant que je devrais l'écouter avec l'amoureuse.

Ce qui sera fait bientôt.

Mais le temps de me rendre à l'endroit pour le moustiquaire, c'était maintenant fermé.

Les vendredis on baisse pavillon assez vite.

C'est ce que j'ai fait.
Achetant 4 bouteilles de vin sur le chemin du retour.
Ça aussi c'est vendredi

Oui, je viens de vous parler d'errance.

Faudrait aussi que je change de (seconde) job.

Ce sera fait bientôt.
Ce fût une superbe journée. D'une grande beauté
(Accompagnée de vin et de BBQ en fin de soirée)

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