lundi 10 décembre 2012

Shanghai dans les années 30

Ils étaient 3 millions en 1936 à Shanghai.

Société déjà plutôt hermétique, parmi eux seulement 35 000 étrangers. Mais c'était surtout ceux-ci qui contrôlaient toute la ville. Il y avait bien quelques Russes ayant fui la révolution de 1917, pauvre et empêtré dans le milieu de la prosititution mais le quartier Ouest, européen, avec l'électricité et les tramways,  était le plus riche. Le quartier Est, celui de la Chine traditionelle, était plus modeste.

Les Anglais, Étatsuniens et Allemands y brassaient de grosses affaires dans l'importation et l'exportation à Shanghai, ville portuaire. 50% du chiffre d'affaire de ce commerce représentait celui de toute la Chine.On appelait ces riches étrangers les Shanghailanders et ils avaient même leur parc, exclusivement réservé et même interdit aux chinois d'origine. Ceux-ci étaient plus ou moins bien organisés, au gouvernement comme ailleurs. On commençait au bas de l'échelle socialement en se faisant un nom comme trafiquant d'opium ou comme gambler dans les années 20, on développait la bosse des affaires et vers 1930, on parlait déjà de la ville comme du Paris de l'Est et New York de l'Ouest.

Le style architectural était inspiré des Anglais et des Étatsuniens, ce qui distinguait la ville des autres plus traditionnellement chinoises. Mais la société chinoise sentait que son pays lui était "emprunté" et n'allait pas se laisser faire. Le parti communiste chinois est fondé en 1921. Il y a aussi un mouvement nationaliste qui nait, mené par Tchang Kaï-chek qui sera élu en passant devant les communistes. Un nouveau port est construit pour entrer directement en compétition avec celui des Shanghailanders. Une technique qui fera école. Encore aujourd'hui, des compagnies du Québec, Domtec pour ne pas les nommer, font affaire là-bas en (supposé)partenariat avec la Chine. Après avoir construit sur place, les Chinois ont copié la technique et disposé de l'étranger. Voir, copier, reproduire de la même manière. Just business, à leurs yeux.

Les nationalistes de Tchang Kaï-Shek sont forcés de faire alliance avec la petite pègre de gangsters de Shanghai afin de garder le contrôle de la ville. C'est avec et grâce à eux qu'ils brisent le contrôle des entrepreneurs étrangers en ville.

La Deuxième Guerre Mondiale allait aussi jouer un rôle important dans le développement de la ville. Cette sale guerre allait être beaucoup plus longue pour Shanghai et la Chine. Dès 1932, le Japon les bombarde afin de faire taire ceux qui protestaient contre leur invasion de la Mandchourie. En 1937, a lieu la première bataille (de 22) entre l'armée nationale révolutionnaire chinoise et l'armée impérialiste japonaise. Ce conflit s'étendra jusqu'au double bombardement nucléaire des États-Unis en 1945 sur le Japon, qui force la capitulation japonaise.

En janvier et février 1939 seulement, 16 hommes d'affaires et d'importance qui coopéraient avec des japonnais ont été assassinés par les Chinois. Un changement s'opérait très certainement. Avec l'Espagne de Franco, la ville de Shanghai était le seul endroit parfaitement ouvert aux juifs. La population de la ville a donc quadruplé en 1942.

En 1949, le parti communiste prend le pouvoir.
Pour toujours.

Aujourd'hui, avec un savant mélange de communisme public et de capitalisme privé, la Chine est devenue la plus grande puissance mondiale. On suppose en fait qu'elle le sera , devant les États-Unis d'ici 2030.

Le niveau de vie actuel là-bas était jusqu'à tout récemment de 10%. Il est passé à 8% avec la crise économique mondiale. Et ça les énerve.

Et dire que nous au Canada, on se fait dire qu'on est un modèle de stabilité économique avec notre niveau de vie maintenu à 2%. Pas surprenant qu'on s'énerve tout le temps.

Il est encore gênant pour le voisin russe de voir la Chine monter en puissance, suivant le même régime que le leur alors que la Russie est encore extraordinairement malhabile, voire pathétique.
Et pauvre. D'autant plus que dans les années 50, c'est l'URSS qui leur donnait les leçons de communisme.

La méthode Chinoise est elle une méthode de bicyclette, qui, si on cesse de pédaler, finira par tomber
ou est-ce simplement la définition d'une gestion habile dans une économie de marché?

Nous observerons d'ici 2030...

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