vendredi 1 juillet 2011

100 Albums Francophones Qui M'Habitent

Une amie française était venue me voir en trombe, affolée il y a quelques années.

"Hunter, Hunter! Viens voir ce qui se passe dans la rue!"

"Mais... ce ne sont que des camions de déménagements..."

J'ai vu dans ses yeux qu'elle pensait avoir un avant-goût des démobilisations exercées par les Allemands en France en 1940. J'ai dû expliquer.

"Au Québec le bail de logement est généralement du 1er juillet au 1er juillet de l'année suivante. Chaque premier juillet c'est le déménagement de ceux qui ne renouvellent pas leur bail.

Son commentaire m'est toujours resté:
"Il est quand même ironique que le jour de la fête du pays, le Québec, dont une large partie de la population tiens à déménager du Canada, soit justement en train de déménager..."

Pour ce jour de fête, la fête du déménagement, je vous offre donc 100 albums francophones qui m'habitent. Que j'ai entendu, aimé, que j'ai beaucoup écouté à certaines périodes de ma vie, que j'écoute encore souvent (certains, pas tous), qui me sont restés. Des albums dont les traces sont en quelque sorte imprégnées dans mon corps et le rythme de mon être.

Quoi?
Rien à voir avec rien?
Oui.
C'est exactement ce que je me dis souvent quand je goûte au Canada en écoutant une émission comme 22 minutes, en écoutant les représentants politiques ou en fréquentant les gens du Canada.
Rien à voir avec rien.

Comme une visite de duc et de duchesse dans le Canada de 2011.

(y a quand même une Ballade à Toronto enfouie cette foire à l'hyperlien...)

100 Albums Francophones Qui M'Habitent dans l'ordre ou le désordre:
(Et parce que j'avais Fersen dans les veines ce jour-là)
100- Cité d'Or de Chinatown (2009) pour la pop à la Duran Duran dans les années 2000.
99-Dans Mon Corps des Trois Accords (2009) pour l'humour, la folie, l'absurdité et un bon flair musical.
98-Boire de Miossec (1995) pour la fougue, l'alcool et la guitare sèche.
97-Papillons de Mara Tremblay (2001) pour son son pétulant et ensoleillé et ses ballades countryfiantes.
96-Comment te Dire Adieu? de Françoise Hardy pour Gainsbourg, Cohen et Jobim chantés avec grâce par une des plus belles femmes au monde.
95-Lever L'Ancre de Alfa Rococo (2007) pour la chimie, les jours de pluie, l'évasion, le groove.
94-Chatterton de Alain Bashung (1994) parce que le mec il était tout simplement grandiose.
93-Tricot Machine de Tricot Machine (2007) pour la naiveté, les mélodies, 3-Rivières et la belle chimie.
92-Reprise des Négociations de Bénabar (2005) pour la simplicité, l'humour et le style.
91-Rose Sang de Catherine Major (2009) pour l'intensité et l'ivresse dont elle nous grise.
90-Arthur H de Arthur H (1991) pour l'héritage paternel et le sombre timbre de voix hantant.
89-Où est Passé La Noce? de Beau Dommage (1975) pour l'aventure psychédélique et le fun.
88-L'Homme à la Tête de Chou de Serge Gainsbourg (1976) pour la versalité de Gainsbarre.
87-Tu Vas Pas Mourir de Rire de Mickey 3D (2003) pour la série télé que m'a inspiré ceci.
86-Osez Joséphine d'Alain Bashung (1991) pour le lyrisme, le blues et les fantasmes.
85-Double Vie de Richard Séguin (1985) pour un rare écho musical de chez nous dans les années 80.
84-Kékéland de Brigitte Fontaine (2001) pour la folie de grande prêtresse, M, Sonic Youth, Areski.
83-À Qui Appartient Le Beau Temps? de Paul Piché (1977) pour les immortelles et les incontournables.
82-L'Homme à 3 Mains de Katerine (1999) pour le délire, la voix haut perchée et les mélodies.
81-Brun de Bernard Adamus (2010) pour l'alcool, la camaraderie.
80-L'Échapée Belle de Autour de Lucie (1994) pour les souvenirs de mini-jupes et de collants noirs.
79-Motel Capri des Cowboys Fringants (2001) pour les rires et la précision musicale.
78-Tchao Pantin trame sonore du film livrée par Charlélie Couture (1983) pour la hantise.
77-Écoute-Pas Ça de Jean-Pierre Ferland (1995) pour ce retour innatendu qui a inspiré tant de gens.
76-Pièce Montée des Grands Jours de Thomas Fersen (2003) pour la paresse élevée au niveau d'art.
75-Beau Dommage de Beau Dommage (1974) pour les immortelles, les classiques et les bijoux.
74-CK80296 de Lili Fatale (1997) pour Val, pour les cheveux rouges, pour la débauche.
73-L'Heptade d'Harmonium (1977) pour la mégalomanie et l'ambition de Fiori.
72-Tous les Garçons et les Filles de Françoise Hardy (1962) pour la naiveté, la féminité, le yéyé.
71-Les Colocs des Colocs (1993) pour la folie pas encore mortelle, pour la fête, pour le party.
70-Entre les Branches de Mes Aïeux (2001) pour le sens de la mélodie, l'excellente chimie et la diversité.
69-L'Amour est Sans Pitié de Jean Leloup (1991) pour l'arrogance, la sale gueule, l'audace et le culot.
68-Coeur de Pirate de Coeur de Pirate (2008) pour l'esprit de comptine, l'attitude et les airs badins.
67-Kensington Square de Vincent Delerm (2004) pour les filles de 73, pour les bijoux, pour nostalgique.
66-Nord de Dumas (2008) pour le titre, pour la texture, pour le virage à la Bowie/Eno en 77, par plaisir.
65-Rouge de Dumas (2009) pour la couleur, pour la richesse de la musique, pour l'indépendance artistique.
64-Mistral Gagnant de Renaud (1985) pour l'esprit rebelle, pour la fragilité, pour la sale gueule.
63-La Vallée des Réputations de Jean Leloup (2002) Parce que comme chant du cygne c'était parfait.
(Mais il est revenu!)
62-Journée d'Amérique de Richard Séguin (1988) pour Kerouac, le vagabondage et la errance nomade.
61-La Lenteur Alentour d'Émilie Proulx (2009) pour le titre, le charme, la langueur et la mélancolie sensuelle.
60-3 d'Indochine (1985) pour le style, les harmonies, Gainsbourg et la jeunesse, la mienne.
59-Louise Attaque de Louise Attaque (1997) pour le violon, la hargne, l'accent punk.
58-Western Romance de Yann Perreau (2002) pour le front, le style.
57-Le Monde Tourne Fort de Vallières (2009) pour la route, le folk, notre Dylan à nous.
56-Bleu Pétrole d'Alain Bashung (2008) Dernier coup de son du grand Bashung. Noir et bleu. Profond.
55-Ça Parle Au Diable de Mes Aïeux (2000) pour l'équipée, le violon, la fête et l'alcool.
54-Le Danger de Francoise Hardy (1996) Parce qu'on ne l'attendais plus, pour sa sensualité renouvelée.
53-Deux Cent Nuits à L'Heure de Fiori/Séguin (1978) pour la chimie et le génie de la création.
52-Tu M'intimides de Mara Tremblay (2009) pour la pochette, pour la poésie, pour l'audace et le talent.
51-L'Amour Parfait de Cali (2003) pour les rythmes endiablés, pour l'amour tortueux.
50-Lindbergh de Robert Charlebois (1968) pour l'apport de Forrestier, pour le beat.
49-La Grand Messe des Cowboys Fringants (2004) pour le génie musical, pour l'équilibre, pour longtemps.
48-Bachibouzouk d'Arthur H (1992) pour la folie, pour l'impression d'entendre Tom Waits en français.
47-Rêver Mieux pour Daniel Bélanger (2001) pour les délicieux arrangements, pour la maturité.
46-Joseph Antoine Frédéric Fortin Perron de Fred Fortin (1996) pour le charme et l'immaturité.
45-Presque Rien de Stefie Shock (2000) pour le ton monocorde, pour les caraïbes à saveur de bitume.
44-Les Fourmis de Jean Leloup (1998) pour les voyages, pour la dérive mentale.
43-Les Créatures de Katherine (1997) pour l'absurdité, le talent haut perché sur des rythmes jazzées.
42-Petit Cosmonaute de Jérôme Minière (2002) pour la douceur, pour avoir été inspiré par chez nous.
41-Labyrinthes de Malajube (2009) pour les cris bestiaux empreint d'intensité, pour le trip de nuit.
40-Tu M'aimes Tu? de Richard Desjardins (1990) pour la poésie, pour les bons gars.
39-Les Atomes de Martin Léon (2011) pour offir les sons de demain avec presque rien sinon un flair hors-pair.
38-Chacun Dans Son Espace de Vincent Vallières (2003) pour le style, pour la chimie entre musiciens.
37-Le Jour du Poisson de Thomas Fersen (1997) pour ses insectes et ses airs agréables.
36-The No Comprendo des Rita Mitsouko (1986) Pour Fred et Catherine, pour le bonheur de leur musique.
35-Le Dôme de Jean Leloup (1996) pour les rythmes, la diversité, les ombres et les vampires.
34-La Patère Rose de La Patère Rose (2009) pour la sexy Fanny Bloom et les deux boys de Misteur Valaire.
33-Trompe L'Oeil de Malajube (2006) pour la polygamie, l'hiver, les hallucinations et les infections urinaires.
32-Dolorès de Jean-Louis Murat (1996) pour le froid tempo, la sensualité, pour la langueur, pour le sexe.
31-Planter le Décor de Fred Fortin (2004) pour l'alcool, la mélancolie de cour à scrap entourée de barbelés.
30-Et Moi, Et Moi Et Moi de Jacques Dutronc (1966) pour la voix du nez, le charme et le rythme.
29-Mustango de Jean-Louis Murat (1999) pour l'érotisme, le parfum d'Amérique, et cet amour partagé de PJ.
28-Kiki BBQ de Martin Leon (2002) pour la saine expérimentation, l'impression d'entendre un chummey.
27-Les Derniers Humains de Richard Desjardins (1988) pour les bijoux, pour les trésors, pour les textes.
26-Fantaisie Militaire de Alain Bashung (1998) pour les montagnes de questions où subsistent son écho.
25-Le Chihuahua de Mara Tremblay (1999) pour l'énergie, pour les recettes, pour les collaborations.
24-La Superbe de Benjamin Biolay (2009) pour le flegme, pour le dandysme présidentiel, pour le fun.
23-Le Pavillon des Fous de Thomas Fersen (2005) par amour, pour les bebittes encore, le cosmos aussi.
22-Alice & June d'Indochine (2005) parce s'y trouve des traces de ma jeunesse mêlées à nos jours.
21-Serge Gainsbourg #4 de Serge Gainsbourg (1962) pour le jazz, pour la toxicité, pour l'humour.
20-Pierre Lapointe de Pierre Lapointe (2004) pour le ses splendides mélodies, pour l'intensité.
19-Le Cours des Jours de Dumas (2003) pour avoir su s'imprégner du quotidien pour en faire une somptueuse galette.
18-Escalader L'Ivresse de Alexandre Désilets (2008) parce que demain devra être composé de talent comme toi.
17-Il Est 5 Heures de Jacques Dutronc (1968) Parce que moi non plus je n'ai pas sommeil.
16-Les Insomniaques S'amusent (tiens justement!) de Daniel Bélanger (1992) pour les élans inspirés et les déchirures.
15-Bonnie & Clyde de Serge Gainsbourg (1968) pour le sexe, pour la bd, pour l'exostime et Bardot.
14-Jaune de Jean-Pierre Ferland (1970) pour l'inspiration, pour le talent, pour être encore si pertinent.
13-Morgane de Toi de Renaud (1983) parce quand on devient papa d'une petite fille on aime encore plus.
12-8ème Ciel de Katherine (2002) pour le délire, pour la folie, pour le pur plaisir.
11-Trash Yéyé de Benjamin Biolay (2007) pour le sexe, l'alcool, les nuits blanches volontaires.
10-Initials B.B. de Serge Gainsbourg (1968) pour les voitures, les choeurs omniprésents, l'Amérique.
9-Fixer Le Temps de Dumas (2006) pour cette énergie qui devient si facilement mienne à son écoute
8-Le Repère Tranquille de Vincent Vallières (2006) pour les bijoux, les élans d'espoir, l'accessibilité.
7-Qu4tre de Thomas Fersen (1999) pour la voix feutrée, pour le petit bestiaire toujours fantastique.
6-Québec Love de Robert Charlebois (1969) pour l'énergie et la fougue de la jeunesse, pour toujours.
5-Dehors Novembre des Colocs (1998) pour les traces de l'issue tragique du band, pour le génie musical.
4-Harmonium de Harmonium (1974) pour la fabuleuse et immortelle inspiration de deux garçons de Montréal-Nord.
3-Vincent Delerm de Vincent Delerm (2002) pour la mélancolie, les arrangements, les harmonies.
2-Histoire de Melody Nelson de Serge Gainsbourg (1971) pour la mégalomanie, pour l'orchestration.
1-Si On Avait Besoin D'une Cinquième Saison de Harmonium (1975) parce que cet album est sans failles.

Il y a des pistes que je n'ai certainement pas exploré, je vous invite à m'en suggérer selon la sauce sonore ici exposée.
(Grand Corps Malade et autres dérivés est une suggestion comique pour moi, merci d'éviter)

J'espère aussi secrètement vous avoir fait découvrir quelques sons.

Bonne fête aux déménageurs!

3 commentaires:

Aimgie a dit...

Un peu en retard, désolée, mais je peux dire que je ne suis pas étonnée de partager ton choix en très très grande partie.:)

J'ajouterais pour le plaisir, Cap Enragé de Zachary pour l'homme, un bon vieux Claude Dubois du temps où il était un artiste, un vrai, peut-être La Chasse-Galerie et le fantastique album Alibi de Carole Laure pour la musique de Furey, pour la beauté de Carole, un vieux vinyle dont je ne me déferai jamais.

Merci pour cette liste généreuse (encore une fois), ça m'a émue de retrouver des vieux titres oubliés.

Jones a dit...

Bonne suggestions Aimgie. Dubois il est vrai aurait pu trouver sa place ici, Zach aussi mais voilà deux artistes que je savoure en "compilation" (Daniel Lavoie aussi)plus qu'en "album".

Je suis parti sur une dérape musicale j'ai aussi préparé dans une nuit insomniaque 500 chansons anglophones (!?!) qui ont bâti mon moi musical....

À (dé)lire bientôt I guess...

Aimgie a dit...

Bien hâte de découvrir les 500 chansons qui ont formé ton toi musical... car visiblement le résultat est vraiment concluant!

Et oui les compilations, c'est pratique mais quelques fois elles nous privent de petits trésors. Mais bon tant que ce ne se sont pas des reprises avec Orchestre Symphonique ou en duo avec la saveur du mois.