samedi 27 juin 2015

Surdité Volontaire

Ce n'est pas ce qui nous arrive qui nous fait souffrir, c'est ce qu'on se raconte sur ce qui nous arrive qui le fait.

L'autre jour, je marchais sur une rue du centre-ville à une heure tardive, alors que les rues étaient étonnamment désertes. J'avais rendez-vous pour un contrat de traduction avec un potentiel nouveau client. Inutile de préciser que c'était un rendez-vous assez important. J'avais fait un effort malgré le beau temps pour m'habiller comme un esclave de bureau, veston, cravate et souliers chics. L'amoureuse m'a presque pris en photo tellement elle me trouvait mignon.

Je marchais distraitement car j'avais les yeux sur les adresses, pas toujours clairement indiquées sur cette rue du centre-ville et je tentais de valider de temps à autre avec mon téléphone intelligent dont je suivais l'application GPS.

En tournant un coin de rue, je lève la tête et aperçoit du coin de l'oeil, un homme de bonne stature, d'un certain âge, et plus bedonnant que sportif, sur un vélo qui fonce vers moi et qui semble tout à fait hors de contrôle. Le trottoir est alors en petite côte qui descend et l'homme affolé, agite les bras pour me faire signe de me tasser, ce que je fais tel un chat, plongeant dans la haie d'un inconnu tout près et évitant la collision de justesse.

Je suis ressorti du buisson, ai enlevé les quelques feuilles et branches dans mes cheveux, j'ai regardé par où le cycliste avait poursuivi sa route, il était déjà loin.

Quel abruti!

Que faisait-il sur le trottoir avec son vélo? Que faisait-il sur un vélo tout court, alors que visiblement il s'agissait d'un moyen de transport qu'il maitrisait très mal ? Il aurait été préférable qu'il aille apprendre ailleurs qu'au Centre-Ville de Montréal.

Il aurait pu me tuer! C'était très dangereux. Je ne comprend pas pourquoi il n'était pas dans la rue, dans un bien meilleur état que le trottoir puisque récemment refaite. Les trottoirs sont de toute façon fait pour les pétions, pas pour les vélos. Encore moins pour les vélos hors de contrôle ! Si j'avais été une personne âgée, j'étais mort. Le culot de cet idiot!

J'ai regardé mon linge, j'étais dans un état lamentable. Ma chemise blanche avait des taches de terre brunes indécrottables, ma veste était déchirée, mes mains sales, et j'avais mal à la cheville. Je ne pouvais tout simplement plus me rendre à mon rendez-vous dans cet état. J'étais en christ et en raison de l'être. Ce cycliste méritait un sérieux coup de pied au cul!

J'ai pris mon téléphone intelligent, heureusement il n'était pas brisé et j'ai remis le rendez-vous qui avait déjà été compliqué à arranger.

Quel abruti!

...Encore une fois...

L'autre jour, je marchais sur une rue du centre-ville à une heure tardive, alors que les rues étaient étonnamment désertes. J'avais rendez-vous pour un contrat de traduction avec un potentiel nouveau client. Inutile de préciser que c'était un rendez-vous assez important. J'avais fait un effort malgré le beau temps pour m'habiller comme un esclave de bureau, veston, cravate et souliers chics. L'amoureuse m'a presque pris en photo tellement elle me trouvait mignon.

Je marchais distraitement car j'avais les yeux sur les adresses, pas toujours clairement indiquées sur cette rue du centre-ville et je tentais de valider de temps à autre avec mon téléphone intelligent dont je suivais l'application GPS.

En tournant un coin de rue, je lève la tête et aperçoit du coin de l'oeil, un homme de bonne stature, d'un certain âge, et plus bedonnant que sportif, sur un vélo qui fonce vers moi et qui semble tout à fait hors de contrôle. Le trottoir est alors en petite côte qui descend et l'homme affolé, agite les bras pour me faire signe de me tasser, ce que je fais tel un chat, plongeant dans la haie d'un inconnu tout près et évitant la collision de justesse.

Je suis ressorti du buisson, ai enlevé les quelques feuilles et branches dans mes cheveux, j'ai regardé par où le cycliste avait poursuivi sa route, il était déjà loin.

Wow!

Ce gars aurait pu me tuer! Mon temps de réaction a été impeccable! c'est vrai ce qu'on raconte dans des moments de forte poussée d'adrénaline: on se découvre des pouvoirs. Je me suis précipité comme un coureur au premier but retourne à son but quand le lanceur tente de le coincer. Comme un pro! Mon fils aurait été fier de moi, 

Mon travail physique de nuit a remporté des dividendes. J'ai perdu beaucoup de poids. La même situation il y a 3 ans et mes 200 livres frappaient les siens de plein fouet! J'étais presque élégant dans mes mouvements d'esquive. J,ai taché ma chemise blanche , mais il y a moyen de cacher ça sous ma cravate et en gardant mon veston fermé. Celui-ci est un brin déchiré, mais ça aussi, ça se cache bien si je m'assoies dessus, 

J'ai repassé ma main dans mes cheveux en broussaille afin d'en dégager les quelques feuilles et pour leur redonner le chic d'il y a 3 minutes. 

Me sentant hyper athlétique, j'ai repris le pas avec un rythme plus soutenu, marchant presque d'un pas fier. J'ai regardé l'adresse, validé avec mon Iphone, même pas en retard!

Wow!

Même vélo, même buisson, Différentes interprétations. Différents états d'esprit.

***********

Différentes interprétations.

Différents brouillards. 

C'est Dieu qu'il faut tuer bande d'égarés!

"Un fanatique est quelqu'un qui ne veut pas changer d'avis, ni changer de sujet"
- W.Churchill

Encore une fois hier en France, en Tunisie, au Koweit...

   

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