samedi 13 décembre 2014

Désordre Affectif Saisonnier

Imaginez que vous êtes de la famille d'un enseignant en Afrique du Sud qui a été kidnappé au Yemen par Al-Qaïda.
Imaginez maintenant qu'après avoir angoissé sur la survie de votre être cher, vous ayez réussi à réunir les 200 000$ dollars de rançon exigés.
Imaginez finalement que la veille du matin où l'échange allait être fait, quelques heures avant la libération contre le paiement de la rançon, une cavalerie de soldats plutôt maladroits, en provenance des États-Unis. intervienne, provoque une panique tout en voulant bien faire, et force les désaxés à assassiner tout ce qu'il y a d'otages, incluant l'enseignant qui était sur le point d'être libéré.

Vous auriez quelques raisons de déprimer un peu.

Le Noël de la famille Korkie sera triste.

Si on suit trop les actualités, on a tous des raisons de déprimer un peu.

Bill Cosby est en voie de s'en tirer avec ses multiples agressions au travers des temps. Pour des questions de délais. DE DÉLAIS!!!! Je ne sais pas, je n'ai jamais été agressé sexuellement, mais il m'apparaît évident que de confesser s'être fait agressé(e) relève de la torture. Qu'il est extrêmement difficile d'en parler quand on en a été victime car on doit revivre tout ça. Et "ça", c'est mourir vivant. D'imposer des contraintes dans le temps pour déposer une plainte pour viol est selon moi un non-sens.
L'un des pires ennemi de victimes du viol c'est aussi le scepticisme. Quand on sait qu'on doutera de vous, on préfère probablement se taire. Retardant davantage une plainte, un mal, une peur, qui ne voudrait pas sortir.
Le magazine Rolling Stones et sa journaliste Sabrina Rubin Erdely ont commis un incroyable tort, en voulant bien faire là aussi, en publiant une histoire de viol sur le site d'une fraternité universitaire de Virginie, aux victimes de viol. N'ayant pas bien validé toutes les sources impliquées dans l'histoire, ils ont cimenté. le doute, au point de devoir s'excuser d'avoir parlé de viol.

S'EXCUSER D'AVOIR PARLÉ DE VIOL.

Ce cas précis, en virginie, a peut-être mal été traité, mais le mal est bien vivant.
 Il faut parler de viol.
Et du changement d'attitude chez les hommes d'Amérique.

Une amie me confessait qu'elle avait eu une liaison avec un étranger dans une toilette unisexe l'autre tantôt. À la dernière minute, elle a eu des remords et a changé d'idée. Elle ne voulait plus. Elle avait un amoureux après tout. Celui-ci a mal réagi et lui a dit "tu me laisseras pas comme ça...finis-moi ça à la main ou avec ta bouche au moins!". Ce qu'elle a fait.

J'étais déstabilisé.

Dans son cas à elle comme dans celui du gars, tout, tout, tout me semblait mauvais. Elle n'aurait pas dû avoir ces pulsions, une fois le couple allumé, elle n'aurait pas dû éteindre la chandelle. Enfin, lui, n'aurait pas dû la forcer à assouvir son envie à lui.

Tout me semblait inapproprié.

Le monde est imparfait. Souvent ça me plaît.
Mais ces temps-ci, ça m'écoeure.

Il y a comme du désordre affectif en pleine effervescence un peu partout.

Quelques fois justifié comme dans le cas de cette famille sud africaine.
Mais provoqué dans le cas de Cosby et de tous ces viols noyés.

Malheureux et maladroit dans le cas de mon amie, qui incarnait le rôle de cette fille de l'Université de Virginie à l'histoire imprécise.

Je pensais à tout ça après avoir regardé un film de Kelly Reichardt mettant en vedette Jesse Eisenberg, Dakota Fanning et Peter Sarsgaard. Un film que j'ai trouvé nettement meilleur que je ne l'aurais jamais cru. En raison du traitement du sujet. Un sujet écolo fataliste. Et de bons choix artistiques. Dans les plans, la mise-en-scène, le casting, la musique, l'écriture, les interprétations.

Le titre du film ma rappelé un 45 tours de 1986 que j'ai dans mon garage.
Dont le vidéo suggère une sorte de vengeance féminine sur la gente masculine.

C'est pas ce que je souhaite.
Mais je n'ai pas envie que les viols restent impunis sur ma planète.

La dignité a deux sexes.

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