mercredi 24 avril 2013

David Lean en 10 films

Kubrick, Spielberg, Lucas, Scorsese, Leone, Peckinpah, Pollack, Brooks, Woo, Luhrmann ou Joe Wright, ils sont des dizaines et des dizaines de réalisateurs à s'être inspirés du grand David Lean.

Des 100 plus grands films britanniques de tous les temps selon le British Film Institute, Lean en a réalisé 7, dont 4 parmi les 11 premiers.

Adolescent, il sera d'abord homme à tout faire au Studio de films Gaumont, puis "clapeur" avant les prises et bientôt troisième assistant réalisateur avant d'aboutir dans la salle de montage. C'est là qu'il apprend le cinéma, montant 23 films avant de tourner son tout premier en 1942. Sa carrière de plus de 50 ans sera parsemée de succès, de grands succès et de très grand succès.

Voici en dix tranches, une manière de visiter le meilleur de sa cinématographie.
À mon humble avis.

A Passage to India (1984)
Dernier film du petit gars de Croydon Surrey à Londres. C'était aussi le premier en 14 ans alors que son dernier effort l'avait cicatrisé assez profondément. L'adaptation du roman d'E.M.Forster du même nom raconte l'histoite de deux dames visitant l'Inde et qui s'en sortiront traumatisées. Avec Peggy Ashscroft, Judy Davis, Victor Banerjee, James Fox et Alec Guiness. 11 nominations aux oscars: Meilleurs actrice, direction artistique, cinématographie, costumes, réalisateur, montage, film, Musique originale (gagné-Maurice Jarre), scénario adapté, son, actrice de soutien (gagné-Ashcroft)

Hobson's Choice (1954)
Fin du XIXe siècle, en Angleterre, Henry Hobson est le patron et propriétaire d'une boutique de chaussures, et y travaille avec ses trois filles. Usé par les années et meurtri par la perte de sa femme, il fréquente de plus en plus assidument le pub au détriment de son échoppe. Après s'être vu refuser la dot qu'elle lui demandait, l’aînée de ses filles se révolte contre son père et entame une relation avec l’un des employés de ce dernier. Elle projette alors d'ouvrir un commerce concurrent. Avec Charles Laughton, John Mills, Brenda de Banzie, Daphne Anderson et Prunella Scales.

In Which We Serve (1942)
Tout premier film de Lean tourné sous l'oeil averti de Noel Coward dont s'était le scénario et qui sera aussi co-réalisateur. Le film traite l'histoire d'un bateau, le destroyer britannique HMS Torrin, racontée en flashbacks par des survivants au moment où ils embarquent sur un canot de sauvetage. Avec Noel Coward, Celia Johnson, Micheal Wilding, John Mills et Kay Walsh qui deviendra la femme de Lean. Nommé pour deux oscars, celui du meilleur film et du meilleur scénario.

 Brief Encounter (1945)
Adapté de la pièce de Noel Coward Still Life, mise en scène 9 ans plus tôt, le film raconte la liaison non consommée entre deux personnes mariées chacune de leur côté. C'est la scène dans ce film où l'on voit Alec essayer d'utiliser l'appartement de son ami pour s'y retrouver seul avec Laura, qui aurait inspiré Billy Wilder à écrire le scénario de The Apartment. Nick Park s'est aussi inspiré de cette scène intimiste pour son court-métrage d'animation en pâte à modeler de la série Wallace et Gromit, A Close Shave, 50 ans plus tard. Lors de sa sortie initiale, le film fut banni par la censure en Irlande parce qu'il présentait un couple adultère sous un jour sympathique. Aux Pays-Bas, notamment, le film fut pour les mêmes raisons interdit aux moins de 18 ans. Avec Celia Johnson, Trevor Howard, Stanley Holloway. 3 nominations aux oscars: meilleurs scénario, réalisateur, actrice.


Great Expectations (1946)
Adaptation du roman éponyme de Charles Dickens racontant l'histoire de Pip: son enfance et sa prime jeunesse dans le Kent alors qu'il rêve de s'élever au-dessus de son humble condition, puis sa jeune maturité à Londres après avoir reçu ses "grandes espérances", enfin sa désillusion de connaître la source de sa fortune à quoi s'associe sa lente prise de conscience de la vanité et de ses fausses valeurs. Avec John Mills, Valerie Hobson, Jean Simmons et Alec Guiness. Nommé 5 fois aux oscars: meilleurs réalisateur, film, scénario adapté, direction artistique (gagné) et cinématographie (gagné).



Ryan's Daughter (1970)
Adaptation de Madame Bovary dans un village imaginaire d'Irlande en 1916 lors de l'insurrection de Pâques. Si mal reçu par la critique que Lean en fera des ulcères au point de ne plus tourner pendant 14 ans. Le tournage a aussi été très ardu, alors que Leo McKern a lui aussi, juré de ne plus jamais tourner de films après cette horrible expérience qui a pris plus d'un an à tourner, qui était aussi à l'image trop long, et qui a été marqué par de nombreuses tensions sur le plateau. Christopher Jones ne tournera plus jamais non plus après ce film. Avec Sara Miles, Robert Mitchum, Christopher Jones, Leo McKern et John Mills. Nommé quand même 4 fois aux oscars, meilleurs: Actrice, cinématographie (gagné-Freddie Young), son et acteur de soutien (gagné- Mills). 


Oliver Twist (1948)
Seconde rencontre avec l'univers de Charles Dickens pour Lean.
Élevé dans un orphelinat de l'Angleterre victorienne, Oliver Twist survit au milieu de ses compagnons d'infortune. Mal nourri, exploité, il est placé chez un fabricant de cercueils et un croque-mort de son état. Là encore, il ne connaît que privations et mauvais traitements. Oliver endure tout, jusqu'au jour où une provocation d'un apprenti le pousse à se battre puis à s'enfuir vers Londres. Épuisé, affamé, il est recueilli par une bande de jeunes voleurs qui travaillent pour le vieux Fagin. Oliver découvre un monde cruel où seules comptent la ruse et la force. Après une arrestation pour un vol qu'il n'a pas commis, Oliver se retrouve chez un homme qui le traite comme un fils. Mais la bande de jeunes voleurs le retrouve et le force à participer à un cambriolage raté où Oliver s'y blesse. Il reviendra là où il était le mieux protégé et apprendra d'òu il vient. Avec Alec Guiness, Robert Newton, Kay Walsh, John Howard Davies et Henry Stephenson.

Doctor Zhivago (1965)
L'adaptation romantique des relations adultères entre un médecin poète et une jeune femme en Russie de 1913 telles qu'elles l'étaient racontées dans le roman de Boris Pasternak. 10 nominations aux oscars, meilleurs : Direction artistique (Gagné), Cinématographie (gagné-Freddie Young), Costumes (Gagné), réalisateur, montage, film, musique originale (gagné-Jarre), scénario adapté (Gagné-Robert Bolt), son et acteur de soutien. Avec Julie Christie, Omar Sharif, Tom Courtenay, Geraldine Chaplin, Rod Steiger et Alec Guiness.   

The Bridge on the River Kwai (1957)
Adaptation du roman éponyme de Pierre Boulle publié 5 ans plus tôt. L'histoire d'un camp de prisonniers  de guerre en Birmanie et les tensions autour de la construction d'un pont s'est méritée 8 nominations aux oscars, raflant 7 statuettes: meilleurs: acteurs (Gagné-Guinesss), cinématographie (Gagné-Jack Hildyard), Film (Gagné), montage (Gagné), musique (Gagné- Malcolm Arnold), scénario adapté (Gagné), réalisateur (Gagné) et acteur de soutien. Avec Alec Guiness, William Holden, Jack Hawkins, Sessue Hayakawa et James Donald.

Lawrence of Arabia (1962)
Chef d'oeuvre absolu du grand Lean inspiré de la vie de Thomas Edward Lawrence et de ses exploits pendant la première Guerre Mondiale en terres Arabes pour le Royaume-Uni. T.E. Lawrence était en poste à la surveillance du canal de Suez, et a conseillé aux Arabes en Syrie de se révolter contre les Turcs de l'Empire ottoman et de fonder une nation arabe indépendante moderne. Avec Peter O'Toole, Alec Guiness, Omar Sharif, Anthony Quinn, José Ferrer et Claude Rains. 10 nominations aux oscars, 7 victoires. Meilleurs : Acteur, direction artistique (Gagné), Cinématographie (gagné-Freddie Young), réalisateur(gagné), montage (gagné), Film (gagné), musique originale (gagné-Jarre), scénario adapté, son (gagné), Acteur de soutien.

David Lean était aussi grand que son art. Il est décédé le 16 avril il y a 22 ans, à l'âge de 83 ans.
       

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