mardi 21 juin 2011

Le Gros Cul de la Pieuvre

J'ai mal au cul.

J'ai voulu faire rire mon petit neveu.

"Hey Sean O'Sean tu sais qu'on est en temps de guerre?"

Cette question a généré l'attention de tout le monde car elle semblait hors propos lancée à un garçon de 5 ans. Il m'a d'ailleurs donné le regard du chevreuil dans le milieu de l'autouroute. L'amoureuse, convaincue de mon état ivresse s'est sentie obligée d'intervenir.

"Mais non qu'est-ce que tu dis là, Hunter"

"Oui, oui on est en guerre en Afghanistan, tu sais ce que cela veut dire Sesn O'Sean?"

"Non, mononcle Jones"

"Que les bombes peuvent sauter à n'importe quel moment!" ai-je rajouté en sautant dans les airs et en faisant une bombe dans la piscine afin de l'arroser. Tout le monde a rigolé. Moi moins. C'est pas dans le pas creux qu'il faut faire ce type de blague. Sean O'Sean a bougé et pour l'atteindre mon cul a lourdement atterri dans le 3 pieds. Depuis, chaque fois que je m'assois, j'ai mal au cul.

Mais c'est pas de de cul là que je voulais vous entretenir.

En fait ,Steve Proulx a pratiquement tout dit ce que je voulais dire sur le sujet.
En plus recherché. Avec chiffres à l'appui

C'est d'ailleurs lui qui m'a inspiré le titre de cette publication.

Ce qui écoeure franchement dans le dossier du Colisée DeBelleval  (ou du Colisée Amir Khadir!) c'est le gros cul de Québécor.

Quand je travaillais pour Astral Media, notre grand patron, M.André Bureau était assis à la table du CRTC afin de questionner PKP sur ses projets éventuels de convergences. Nous travaillions dans nos bureaux et sur un écran géant était projeté pour tous les audiences du CRTC. Ce que craignaient les représentants des ondes canadiennes francophones et ce en quoi elle mettait en garde Québécor était de faire de leur station une succursale publicitaire pour toutes ses autres filliales. PKP jurait, bras en écharpe suite à un accident de ski (ou pour mieux croiser ses doigts), que jamais Ô jamais Québécor ne serait ce monstre à 6 têtes.

Et pourtant avec le temps, Québécor est devenue exactement ce monstre. Une diahrée publicitaire jaune et noir.

J'ai mis le doigt sur un solide irritant la semaine dernière de la station TVA qui ne cesse de me donner de bonnes raisons de ne plus jamais la fréquenter. Dans une annonce des nouvelles de LCN on fait dire, à une journaliste épouvantable dont je tairai le nom, "Imaginez voir votre maison être démolie et gnagnagna..." et là ça m'a frappé tout de suite. Le nombre incalculable de fois où les reporters, miss météo ou présentateur de nouvelles commencent leurs nouvelles avec le mot "Imaginez...".

Non.
Nononononononononononon.

La dernière place au monde où je souhaite imaginez quoi que ce soit c'est bien aux nouvelles. Donnez-moi des faits mais ne me demander pas "d'imaginer". L'imagination c'est pour la fiction, le rêve, le net, la musique le cinéma la littérature, le voyage, l'amour, l'espoir, la création. C'est aussi pour les aveugles! Pas pour l'actualité. Cette infantilisation de l'information me choque davantage en vieillissant.

Ce qui est drôle c'est qu'une publicité, diffusée régulièrement à la télé ces temps-ci et mettant en vedette André-Phillipe Gagnon pour une compagnie de communication tentaculaire de TVA, fait justement référence à une pieuvre. Cet animal aquatique envahissant.

Demandez aux autres poissons comment ils se sentent en présence d'une pieuvre.  J'ai un rapport privilégié avec les poissons, je suis un homme de mer, je les connais bien et ils m'en ont parlé. La pieuvre est non seulement grosse et visqueuse mais ELLE A UN GROS CUL et aime non seulement prendre toute la place mais laisse aussi trainer une grosse nappe de goudron derrière elle quand bon lui semble. Parce que quand elle s'installe dans un espace, elle veut TOUTE la place. Bénie sois la mer tant qu'elle est pour moi seule.

Une compagnie comme Québécor ne peut occuper TOUTE la place dans la société. Dans un village gaulois peut-être, mais pas dans un pays qui voudrait avoir le casque de Pays (mais qui reste incapable de gérer une centaine de bixi). Une compagnie qui voudrait prendre toute la place risquerait d'imploser comme ce fût le cas pour les régimes totalitaires de l'Europe de l'Est, les régimes corrompus arabes, les Nazis, l'Église, etc.

Pour survivre en démocratie il faut laisser de la place, ne serais-ce qu'une toute petite place, aux autres.

Le gros cul de Québécor on commence à en avoir plein la face.

Il a le droit de se placer devant le gardien de but pour nous voiler la vue temporairement mais ne peut pas nous empêcher de voir l'action en tout temps.

Le projet de loi 204 est une bêtise.
Qu'on se le dise.

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