dimanche 29 juin 2025

Arc-En-Ciel à Budapest

En Hongrie, Viktor Orban est une ordure. Il s'agit de leur Premier Ministre. 

Il a été leur Premier Minus (sic) entre 1998 et 2002, le temps de mesurer l'étendue de ses corruptions naturelles. Il est revenu au pouvoir en 2010, et a vite changé les règles en sa faveur de durer plus longtemps au pouvoir. Comme les Républicains le travaillent en ce moment, avec leurs juges politisés et leurs règles continuellement changées, aux États-Unis. Orban sévit au pouvoir depuis 15 ans en Hongrie. 

Au grand désarroi d'Orban, un an avant qu'il ne réaccède au pouvoir, le gouvernement progressiste Hongrois a fait passer une loi reconnaissant les droits de couples de même sexe par une maigre avance de 40 votes au parlement. 2009, c'était hier. L'âge de consentement, hétérosexuel et homosexuel est de 14 ans. Depuis 23 ans. Les couples gays ne sont pas bannis des rangs militaires, mais leur mariage est interdit. Et le transgenrisme traité comme une maladie mentale.  Orban a fait bannir "la propagande transgenre" au pays, ce qui reste extraordinairement vague. La pièce de théâtre de John Cameron Mitchell, Hedwig & The Angry Inch ne pourra jamais y être jouée.  En tout cas pas tant que cette loi discriminatoire ne soit changée. Un enseignant(e) transgenre serait donc interdit. Un employé le serait donc aussi ? À partir de quand ça devient de la propagande. Exister, c'est de la propagande ? Vague, je vous dis. 

Comme aux États-Unis, en Hongrie la ligne entre la justice et le crime est de plus en plus effacée depuis 15 ans. Depuis mars, le gouvernement discriminatoire a interdit les rassemblements faisant la promotion de la communauté LGBTQ+. Un groupe d'une vingtaine d'ami(e)s dans une soirée, serait donc risqué. Sont -il en train de "convaincre quelqu'un d'être gai?" C'est ce que ces ignorants craignent. Ne comprenant en rien qu'être gay, n'est pas un choix.  

La police Hongroise, dans la foulée de la répression Orban, avait donc interdit le défilé de la fierté LGBTQ+ d'hier. On avait même dit qu'une reconnaissance faciale serait en opération afin d'ensuite distribuer les contraventions allant jusqu'à 500 Euros. Mais 70 députés ont assurés leurs présences. Et plus de 200 000 personnes ont envahit les rues de Budapest afin de tenir cette marche de la fierté, une fierté inétouffable même si on tente de le faire en Russie (depuis 2006), à Istanbul (depuis 10 ans), en Italie, aux États-Unis, et maintenant, en Hongrie. Comme aux États-Unis, on a interdit la promotion de cette fierté sobre et exposée. De cette manière d'exister. 

Comme si le reste du monde n'était pas lui-même forcé à supporter tous ces intolérants ignorants. Comme si nous leurs manières d'exister, eux, n'étaient pas une ineptie en soi. 

33 autres pays dans le monde ont soutenu cette marche, qui n'est rien d'autre qu'une marche ensemble, sous un soleil radieux et dans une ambiance tout simplement...gaie, qui, si elle fait la promotion de quelque chose, ne fait que la promotion du bonheur. 

Ce gouvernement homophobe, voyant les images des gens dans la rue, n'ont pas voulu que la police n'intervienne et que le chaos fasse le tour du monde sur les stations télés. Mais les images relayées restent une foule immense et un projecteur sur une discrimination condamnable Hongroise.

La Hongrie a été, par le passé, un des pays les plus ouvert à l'homosexualité, voulant reconnaître les droits des couples homosexuels depuis les années 60. 

Mais depuis qu'Orban est au pouvoir, on les étouffe.

Planète entière.

J'ai un message pour vous. Ces gens existent depuis toujours et existerons toujours. Le travail à faire, est sur vous.

Les plus de 200 000 personnes dans cette marche Hongroise, ne sont pas tous/toutes des gens issus de la communauté LGBTQ+. Une grande quantité d'entre eux sont des gens qui ne font que respecter leur prochain. Des gens qui veulent le bien. Des gens qui se tolèrent. 

Des gens qui existent partout sur terre. 

Et ce, depuis toujours.

Mais certaines personnes ne pensent jamais plus loin que la prochaine minute  de vie. 

Revisitez l'histoire de l'homosexualité et des transgenre au travers des époques. 

Ces gens existent depuis toujours.

Ignorez-les comme on aimerait vous ignorez si vous n'étiez pas au pouvoir. 

Ils sont amour là où vous êtes haine.

samedi 28 juin 2025

Fiori en 5 Saisons

Les enfants d'un siècle fou.

1952-1968.

Sa mère est Québécoise, son père aussi, mais d'origine italienne. Georges, son papa est d'abord crooner, ce qui expose Serge très tôt à la musique dans la Petite-Italie, à Montréal, où Serge est né. Dès ses 4 ans, il est invité à chanter sur scène de temps à autres, Déménagée à Villeray, la famille Fiori est très musicale et à 12 ans, Serge maitrise déjà le piano, la guitare, mais est surtout très curieux de découvrir tout ça sans enseignement. Autodidacte. Influencé par la musique italienne, mais aussi par le folk nord-américain, et assez peu intéressé par l'école, il quitte l'école secondaire à 14 ans et joint des groupes, dont Les Comptes Harbourg. Il joue dans les bars et même si il n'a pas terminé son secondaire, il réussit à se payer des cours en communication, à l'université, avec les sous qu'il accumule autour de la musique qu'il compose. À 16 ans, il signe même un premier 45 tours, introuvable Jeune Fille du Couvent/ L'humanité.

Ça fait du bien.

1969-1977. 

Quand Claude Meunier commande à son ami Michel Normandeau de faire la musique pour une de ses pièces de théâtre, Normandeau a aussi comme ami, Serge. Il travaille des morceaux avec lui. La musique ne conviendra pas à la pièce, mais quelque chose est né entre les deux. On improvise, on partage, on créé, on s'amuse. On se parle de cet amour commun qui est la musique. De leur amour aussi pour le Québec. En 1971, le duo est Morphus, accompagnant Guy Trépanier sur disque et en tournée. Desrosiers brille à la batterie. Louis Valois est dans la formation les Whoose avec son frère Daniel, Jacques Faucher et Michel Papineau. À force de se croiser entre musiciens parmi tant d'autres, Valois se lie d'amitié avec Serge et Normandeau. Dès 1972, le trio créé ensemble. Desrosiers a été recruté par un autre band. George fait toujours de la musique. Il a des contacts. Mais le talent parle d'abord. On leur offre la chance de faire un album, ce qu'ils tricotent tout 1973 et qui sera lancé en février 1974. 

Tout le Québec sera enchanté. Mes parents les premiers. On aura leur 3 disques. Le second, qui fait l'introduction de Serge Locat, ex-membre de la formation Nécessité. qui impressionne aux claviers et qui est un des premiers à avoir un mellotron et savoir en jouer, Importé de Londres. Il donne une nouvelle dimension à Harmonium. Tout comme Pierre Daigneault, ancien membre de L'Infonie, à la flute, au saxophone et à la clarinette. Fiori est inspiré du jazz, de l'ambient, du progressif, le succès les intimident. Au 3e effort, on ambitionne davantage, invitant les jumeaux Séguin, Réal Desrosiers, Pierre Bertrand sur l'album. Et Neil Chotem qui y dirige son Orchestre Symphonique de Montréal. Valois y trouve l'amour avec la chanteuse Monique Fauteux. On partira en tournée aux États-Unis pour y chanter en français. Le Québec vient de se trouver une nouvelle identité avec les Parti Québécois. René Lévesque sera du party de la tournée. Au retour, on est épuisés. Le band ne sera plus. Serge a même un projet avec Richard Séguin. Un excellent effort à deux. La chimie n'est plus la même avec les autres. Mais les passions restent les mêmes pour tous. La musique. Qui ne leur appartient plus lorsque livrée au public. Ce qu'ils comprennent aussi. 

Fait fondre ta glace, ou bien change de place.

1978-1990.

 

Amateur de musique de plus en plus complexe, Serge n'a pas envie du star system. Qui étouffe l'envol artistique et menace de le faire dérailler de ses plaisirs musicaux. La pression médiatique, la fatigue, les tensions personnelles et existentielles, le font entrer dans une période de longue réflexion. Prompt à la dépression, il sait aussi s'écouter. Son bien être lui commande de se freiner. L'amour envers Harmonium était trop immense pour lui. Lourd. Lors du passage d'Harmonium en Californie, il entame une sorte de quête spirituelle. flirte avec le bouddhisme. La méditation et différentes formes de spiritualités orientales et psychologique. Il fréquente les centres de développement personnel et travaille aussi sur lui-même à travers la psychothérapie. Cette période est très importante pour son équilibre futur, mais aussi pour sa musique, qui devient plus introspective et expérimentale. New age. Léa Pool le choisit en 1985 afin de composer sa trame sonore pour son meilleur film selon moi, Anne Trister. Il participe à divers projets musicaux, souvent dans l'ombre et sans tenir à en être crédité. Il compose et arrange loin des projecteurs. Il lance un album solo en 1986. C'est mon introduction à Fiori. J'ai 14 ans. Harmonium sera associé à la fin de mon secondaire et à mes deux ans de CEGEP. Même si j'avais 2,3 et 4 ans pour la sortie de leurs 3 albums. Mes parents les écoutent tant et, au secondaire, je les chante. Serge se tient loin du monde médiatique. Il préserve une certaine paix intérieure. Du moins, la recherche.   

Comme un Sage.

1991-2009

Il devient presque mythe vivant, ermite moderne. Il compose à huis clos. Souvent dans le domaine de la musique de commande, pour la télévision ou pour des productions corporatives. Il collabore à la maison de production de musique atmosphérique Moodmusik. Ambiance, méditation, relaxation. L'essor des Spa favorise ce type de sons. On découvre qu'il était, pas mal toute sa vie, victime de crise de panique et travaille très fort sur lui-même à ce niveau. Le disque compact lui redonne une certaine fortune, alors que tout Harmonium y est redistribuer, Je m'achèterai les 3 disques et le Fiori-Séguin. Que je considère encore des bijoux sonores. Empreintes de mon Québec. Il serait content que je le considère tatoueur du coeur. Entre 2006 et 2009, il sort peu à peu de son isolement. Il parle musique, identité, semble se rebrancher. Refuse le mot génie. Préfère parler de passionné. Ce qui ne peut qu'être amour par dessus amour. Ce avec quoi il n'a pas toujours bien composé. Jeux de mots involontaires, mais en quelque part, selon moi, approprié. Au sens propre comme figuré. Il commence à faire renaître un projet d'album solo.

La 5e saison

2010-2025. 

Après 35 ans sans album solo, travaille avec Louis-Jean Cormier, de Karkwa, il travaille cet album solo qui épouse autant qu'il condamne le monde virtuel dans lequel nous vivons, en 2014. Et dans lequel nous mourrons aussi. Il luttera continuellement avec son trouble de l'anxiété. Le cirque Éloize collabore avec lui dans des échanges d'hommages. En 2020, il participe à Harmonium Symphonique. Un relecture orchestrale de ses oeuvres. À partir de 2022, il lance Chez Padré, une série d'entretiens avec des personnalités québécoises dans un format de liberté totale. En 2023, non seulement il est président d'honneur et conférencier du Festival Portée d'Alma, où il s'y terre, mais il traduit Un Musicien Parmi Tant d'Autres en 8 langues autochtones. Il invite cette année différents artistes autochtones à traduire son oeuvre dans leur langue.

Il n'était pas un musicien parmi tant d'autres. Il a été immense pour le Québec. 

Il s'éteint le matin de la Saint-Jean Baptiste, fête nationale des Québécois à qui il a fait tant de bien, il décède à 73 ans, dans son sommeil, le 24 juin dernier.

Si doucement

Merci Serge, on cherche encore cette 5e saison.

Si c't'un rêve, réveille moé donc, ça sera notre tour, ce sera pas long, reste par icitte parce' ça s'en vient...     

Si on avait une 5e saison, on l'appellerait Serge. Ou Fiori. Tu nous habites à jamais. 

vendredi 27 juin 2025

À La Recherche Du Temps Perdu************In Cold Blood de Truman Capote

Chaque mois, dans ses 10 derniers jours, tout comme je le fais pour le cinéma (dans ses premiers) et tout comme je le fais pour la musique(vers le milieu) je vous parles de l'une de mes trois immenses passions: La littérature !

Lire c'est accepter d'apprendre, de découvrir, c'est s'ouvrir les sens, se confronter à des nouvelles idées, différentes personnalités, différents choix, c'est explorer des univers, tremper dans un milieu, dans une tête, c'est danser sur les méninges d'un(e) autre, c'est se calibrer au rythme de la respiration de quelqu'un d'autre. 

Et respirer, c'est vivre.

IN COLD BLOOD de TRUMAN CAPOTE.

En 1959, les prisonniers Dick Hickock et Perry Smith sont tous deux libérés du Pénitencier de Kansas State. Floyd Wells, un compagnon de cellule avait déjà travaillé pour Herb Clutter, qui était fermier, engageait jusqu'à 14 employés, était reconnu pour être bon pour ses travailleurs et juste, mais surtout, prospère. On disait qu'il avait (peut-être) de l'argent comptant en grosse quantité dans un coffre-fort sur sa ferme. À leur sortie de prison, Hickock appelle Smith pour lui demander si ils veut être son complice pour dévaliser les Clutter, à Kansas City. 

Les deux grandes filles Clutter ont quitté la ferme et vivent ailleurs. Maman Clutter est mère au foyer est dépressive. Nancy a 16 ans et Kenyon 15, ils sont tous deux d'âges d'école secondaire. Le 15 novembre 1959, aux petites heures du matin, le couple Dick & Perry se rend à la ferme Clutter. On entre par une porte débarrée, et, tout le monde encore au lit, on le menace et les ligotent & baìllonnent. On cherchera en vain ce qui n'était qu'une rumeur. Herb ne paie qu'avec des chèques. Il n'y a rien de valeur sur place. Ça choque le prompt Smith qui tranchera la gorge d'Herb. Lui tire une balle dans la tête aussi. On tire aussi une balle dans la tête des trois autres. On quitte les lieux avec une radio, une paire de jumelles, et moins de 50 $.

C'est Wells, en prison, entendant parler du meurtre, qui les identifiera. 

L'auteur Truman Capote, et son amie Harper Lee, sont fascinés par l'horreur entourant cette famille parfaite. Pendant 6 semaines, ils se rendent sur place et documentent tout ce qui entoure la scène d'horreur découverte le 15 novembre 1959. Quand on arrête le tandem suspect, Capote est encore plus intéressé et suit tout ça, gonzo style. Les deux finissent par confesser. Capote dira de Smith qu'il lui semble être de la même famille que lui. Capote étant élevé sur la galerie d'en avant et Smith, étant élevé sur la galerie d'en arrière. Ce que Capote raconte, en docu-série, semi-fictif, comporte 3 voix. Capote rencontre les deux assassins. Ne termine la rédaction qu'après leurs morts. 

D'abord présenté en 4 tranches de grands reportages dans le Magazine The New Yorker, 6 ans plus tard, on en fera un livre complet à la mi-janvier 1966 tellement le sujet fascine. Capote donne un pouls à deux êtres qui en ont soustraits 4. On revisite leur passé. leur présent. Ils seront tous deux condamnés à mort. Dès 1967, on en fait une adaptation cinématographique, ironiquement, avec un futur assassin dans le rôle de Perry Smith, Robert Blake

Le style de Capote épate. Il(s) aurai(en)t (Harper & lui)  amassé quelques 8000 pages de documentations entre novembre 1965 et janvier 1966. Le livre fait tant sensation que Capote sera même appelé à témoigner, au procès. Forçant la discussion sur la maladie mentale (qu'ils ont plaidé, en cour) et sur la peine de mort en général. Capote se dira contre la peine de mort. 

On les aura aussi soupçonnés d'avoir été derrière le meurtre de la famille Walker, commis 34 jours après la décimation de la famille Clutter. 

In Cold Blood sera le livre de "crime vrai" le plus vendu jusqu'à ce que Vincent Bugliosi & Curt Gentry ne publient Helter Skelter, quelques années après. 

Glauque, mais aussi très stylisé. Palpitant. 

Je ne vous avais pas parlé LGBTQ+ dimanche comme promis. Voilà que je le fais sur 2 jours. Sans insister sur ce qui ne concerne que Truman et Harper. Parce que la sexualité, ça devrait rester privé.

Anyway. 

jeudi 26 juin 2025

25 Icones Gays

Ils veulent vous faire oublier. Et il y arrivent.

Maintenant que les États-Unis veulent vous faire oublier que le mois de juin est celui de la reconnaissance des gens de la communauté LGBTQ+, je vous avait promis chaque dimanche une chronique mettant en vedette des membres de la communauté LGBTQ+. 

J'ai failli. 

Je vous ai parlé avec passion de l'effet que la formation shoegaze (maintenant country folk) Slowdive avait sur moi. Et même de mon hétérosexualité à la fin. Quel affront.

Ce sera donc chaque semaine. 

Je me reprend et vous parle d'icônes gays au travers des époques.

Sappho de Lesbos, poète de la Grèce Ancienne qui écrivait sur les femmes, affectueuses envers d'autres femmes. D'où l'origine du mot lesbienne. Sappho est femme et ça fait jaser. L'homoérotisme est criant. 

Saint Sebastian, martyr chrétien du 3e siècle devenue icône parce que sa mort a été peinte par Guido Reni, Andrea Mantegna, Titian, Peter Paul Rubens, El Greco, était reconnu comme l'une des première représentation de l'homoérotisme. Quand Oscar Wilde est emprisonné, pour son homosexualité sa décadence, vers 1890, il se rebaptise en tôle, Sebastain Melmoth en son honneur. Se considérant aussi martyr. Tennessee Williams, auteur immense des États-Unis, et gay, appelle un de ses personnages martyrs dans Suddendly Last Summer, Sebastian. Ce n'était pas innocent.

Jeanne D'Arc, un des premiers symboles de personnification de l'autre sexe, avec ses cheveux courts et ses ambitions guerrières, célibataire endurcie repoussant tout avance masculine, elle est identifié à ;a culture queer. Transmasculinité et communautés lesbiennes. 

Marie-Antoinette se faisait rapporter des ragots sur son compte et parmi ceux-ci, une propagande lesbienne avec la Princesse de Lamballe ou la Duchesse de Polignac circulaient tant, qu'on l'a alors associé à ce qu'elle n'a jamais été, lesbienne. Radlclyffe Hall a sexifiée sa solitude vers l'homosexualité et Jean Genet l'a aussi suggérée

Elle est alors devenue icône.

Dans les années 50, se faire appeler "Friend of Dorothy" était une référence à la famille homosexuelle et au personnage de Judy Garland dans The Wizard of Oz. L'auteure camp Dorothy Parker a aidé à populariser le slang et l'idée de Judy Garland comme mascotte des sensibilités camp  

La grande fille de Cher, Chaz, s'est déclaré lesbienne à sa mère à 17 ans. Trouvant ceci difficile au début, elle a vite réalisé que les droits des homosexuel(le)s n'étaient pas partout les mêmes. Elle en est devenue porte voix et a souvent militée en faveur de la reconnaissance à part égale des gens issus de la communauté LGBTQ+ Chaz est devenu parfait transgenre en 2010.

Quand Madonna lançait un nouveau clip dans les années 80, 90, c'était comme une fête apparemment dans les communautés gaies. Elle n'a jamais caché que son entourage était largement composé de gens LGBTQ+  Elle a été importante dans l'exposition et l'expansion du SIDA dans les années 80-90 et a forcé l'attention là où les regards voulaient fuir,

Whitney Houston avait comme assistante pendant un temps, l'auteure, productrice et directrice créative Robyn Crawford. Les rumeurs sont devenues vraies quand Crawford a confessé que oui, le sexe était impliqué au début de leur relation. Et l'activisme de Whitney envers les recherches et le soutien à ceux et celles qui combattaient le SIDA a été important et doublement motivé par ses tendances gaies.

En 1978, la brillante Kate Bush, qui a alors 30 ans, chante un couple gay à Baghdad. Ce qui est très en avance sur son époque. Elton John crédite Bush d'avoir soigné son alcoolisme. Cher en est aussi très admirative. Inspirée de son clip pour Wuthering Heights, on organise chaque année The Most Wutherinf Day Ever, copiant la chorégraphie et le costume du clip. 

Kylie Minogue n'a jamais pensé attirer un public gay. Rufus Wainwright, ouvertement gay, dit d'elle qu'elle est la version abrégée gaie de la joie. Elle s'est investie dans plusieurs causes épousant le reconnaissance des droits des gens issus de la communauté LGBTQ+. Ces gens qui l'ont adoptée.

Céline Dion contient aussi beaucoup de fans et de gens de son entourage qui sont issus de la communauté LGBTQ+. Je n'ai pas trouvé encore de fans masculins de Céline qui ne soit pas gays. Mais je ne cherche pas non plus. Je reste surpris que parfois (2 fois avec nous dans les 33 dernières années) on découvre un coming out par la collection d'album de Céline parmi nos connaissances. Elle a toujours été bonne pour ses fans homosexuel(le)s.

Priscilla et ses 3 amis travestis. Le film parle de lui-même. Brillante exposition Australienne des réalités des travestis et de leur milieu de 1994. Seul bémol, Ni Stamp, Ni Weaving, ni Pierce ne sont gays. Ce sont des acteurs jouant l'homosexualité. Il aurait été facile...enfin... 

Les Golden Girls Bea Arthur, Betty White, Rue Mclachlan et Estelle Getty ont toutes de longues histoires d'associations avec la communauté LGBTQ+. À la mort de Bea Arthur, elle lègue une forte somme à un refuge pour homosexuel(le)s sans abris, abandonné(e)s par leur entourage. Betty White était très militante envers les couples gays, les trouvant souvent plus durables que les couples homosexuels. Elle a beaucoup donné pour eux/elles. Rue a miltié en faveur des mariages de même sexe. Estelle Getty était très investie dans la lutte contre le SIDA. 

Le 6e album de Janet Jackson parlait de sa "twisted elegance". Qui comprend des affections féminines et du bondage. Elle est restée très investie dans la communauté LGBTQ+

La chanson Beautiful de Christina Aguilera est devenue un hymne pour les gens de la Communauté LGBTQ+ avec les bouleversants premiers mots murmurés avant les premières notes que tant de gens se sont dits pour eux-mêmes ou ouvertement, et pas juste chez les gens issus de la communauté LGBTQ+ pour laquelle elle est aussi très bonne. "Don't look at me". 

Lady Gaga se dit bisexuelle. elle est très ouvertement militante en faveur des transgenres, travestis, gays, queer et camp. 

La Princesse Diana s'est si investie dans la recherche contre le SIDA qu'il était impossible de ne pas la considérer icône. 

Elton John a aussi immensément investi dans la lutte contre le SIDA et reste très (trop?) ouvert sur son mariage avec David Furnish depuis 2014. 

Village People a eu comme gros hit une chanson codée qui a marqué le culture disco dans les années 70. L'identité gay n'avait jamais été aussi publique et partagée au vu et au su de tous et toutes. 

Wonder Woman est symbole de féminisme, de force, de sous texte queer dès son origine. Ses relations homoérotiques l'ont dessinée absolument lesbienne dans les dernière années, mais elle est principalement symbole de force, de confiance et d'assurance. Linda Carter, qui l'a incarnée à la télé, est très publique sur ses appuis à la communauté. 

Wolverine est dépeint comme tout à fait hétérosexuel mais ses relations avec les personnages mâles ont été jugée homoérotiques. Le Cyclope et le Diablo, entre autres. Le personnage est populaire dans la communauté Queer et une version de la BD expose une relation complètement gaie de Wolverine avec Hercule.

Depuis la création du personnage de He-Man, toujours dans l'univers de la BD, l'homoérotisme a été évoqué. Toutes les raisons sont bonnes pour qu'à l'Halloween, certains hommes portent la jupette courte et expose leurs biceps.

Xena; La Guerrière est une icône gaie depuis ses débuts. Les auteur(e)s ont toujours joué sur la dynamique du couple Xena/Gabrielle et leur ont même fait échanger de l'eau, de bouche à bouche, lors d'un épisode qui ne laissait aucun doute sur les intentions souhaitées. La communauté les as vite adoptées à la TV. Les sous textes étaient clairs.

True Blood. Toute la première saison, remplacer le mot "Fangs" par le mot "Fags" voulant se faire accepter par la société et toute la série se tient encore. Avec les même dialogues. Le vampirisme à la télé, au ciné, en livres, a toujours été une métaphore sexuelle. L'homosexualité. est par définition, sexuelle. L'auteur de la série, l'est. Toute la série est teintée de sexualité de tout genre. 

Finalement le Badadook. Lié à la communauté LGBTQ+ en raison d'une erreur cléricale de la station de diffusion de télé Netflix, qui avait classé le film dans la section intérêts LGBTQ+ par gaucherie. 

La communauté a alors choisi de l'adopter.

Ce que la société ne fait pas encore tout le temps partout avec leur communauté. 

Le mois de juin est le mois de la fierté gaie.

Ils veulent nous le faire oublier. Ils n'arriveront pas à y arriver. 

mercredi 25 juin 2025

Zombies

Vous avez suivi la série The Walking Dead ?
Vous avez remarqué que jamais le mot zombie n'y a été prononcé ? 

La BD pour adultes de Robert Kirkman & Tony Moore duquelle la série est tirée, tout comme dans le film de George A, Romero des années 60, ce mot n'y est jamais prononcé. On parle de walkers dans la série télé et la BD et de undead dans le film de Romero. 

Mais outre du royaume des morts, d'où viennent les zombies ? 

Avant de devenir des morts vivants, des êtres sans âmes errants, émotivement inexistants, les zombies étaient liés à quelque chose de très spirituel. Nés, (morts?) en Haïti. 

Le pays était originalement habité par des Tahitiens. En 1492, Christophe Colomb s'y installe et l'île est dévastée par des maladies européennes qu'ils ne savaient pas guérir.  La main d'oeuvre était devenue nécessaire et on importait d'Afrique une population noire qui allait être exploitée comme esclaves dans une île qui se réinventait. 200 ans plus tard, on estime qu'il y a plus de 2000 esclaves encore sur l'île. Vers la fin du 18e siècle, on estime que l'île est la plus lucrative colonie sur terre. Supportée entièrement par le travail des esclaves. Les abus sont absolus. Les morts au travail, courantes. On les fait travailler en moyenne 17 heures par jour et on les nourrit mal. Ils ne sont qu'outils. Il n'y a rien d'humain. 

La pratique vaudou est alors plus que rituel religieux ou folklore, le vaudou est une rébellion. Zoombie, dérive d'un mot africain voulant dire "esprit" ou "diviniser", représentant une certaine perte de contrôle. Il était alors cru que ceux et celles qui mourraient de causes non naturelles, comme le meurtre, pouvaient sortir de leur tombe. Leurs corps vulnérables dans un état "déconstruit" pouvaient être ressuscités des limbes par une sorcière ou un sorcier docteur. Ni vivants, ni morts, ils n'étaient...que zombies. 

Haïti devient indépendant en 1804 après 13 ans de brutaux et sanglants affrontements avec bien des envahisseurs. L'île devient la première république démocratique noire dans le monde. Mais la liberté se gagne à un fort prix. La quarantaine économique. Les empires craignent alors les esclaves et leurs possibles révoltes. Haîti existe, mais on ne les laisse pas vivre. On fait de embargos commerciaux et la France les extorque en les achetant. Malgré son indépendance, ils sont encore abusés et vivent au crochet de ce que leur offre les pays étrangers. Sous la présidence républicaine d'Abraham Lincoln, celui-ci reconnait leur indépendance, mais dans le but d'un jour (qui ne viendra pas) leur négocier le retour en Afrique d'esclaves fraichement libérés des États-Unis. 

De mars à Juillet 1915, le président Vilbrun Guillaume Sam liquide 167 de ses opposants politiques. Quand c'est su, on le jette en prison, puis, on l'en sort et on le bat à mort publiquement, désarticulant complètement son corps, en arrachant mêmes de morceaux, ce qui créé une image collective marquante pour la population. Le président Woodrow Wilson, des États-Unis, ordonne alors à ses marines d'aller investir l'île, ce qui deviendra une occupation Étatsunienne de 20 ans. 

Janvier 1916, avec une tête morte depuis juillet l'année d'avant au bout d'une lance, on se promène dans les rues avec la tête décapitée du président Sam pour se rappeler ses crimes impardonnables. Plusieurs autres parties de son corps sont aussi dispersées un peu partout et toujours bien exposées. Vers 1935, William Seabrook, étrange personnage aux multiples vies et aux drôles d'habitudes, était journaliste alcoolique, fasciné par l'occulte, ayant même fréquenté à quelques reprises Aleister Crowley,  en 1919, après une guerre où Seabrook avait survécu à la bataille de Verdun. Auparavant, voyageant en Afrique dans les années 30, il découvre une tribu cannibale qui lui montre ses passions. Qu'il partage avec eux...et importera jusqu'en France où il convainc un stagiaire en médecine de lui donner un morceau de cadavre pour se sustenter. 

Il dira que c'est un peu comme du veau, pas tellement du boeuf encore. Peu voudront le tester à leur tour. Auteur, il en fera le sujet d'un livre inspiré du vaudou et du cannibalisme. Seabrook avait, comme journaliste, entendu parler des esclaves travaillant 85% des heures du jour et errant épuisés, les yeux vides, comme morts ou aveugles, qui ne semblait rien voir, et les membres du corps amoindris ou raidis par l'effort. Maigres et mal nourris. Il a jumelé tout ça pour faire des Zombies, des morts vivants, désincarnés à la recherche de s'alimenter. Parfois ces travailleurs étaient mentalement déficients ou drogué(e)s par leurs employeurs. Ce qui ajoutait au spectacle d'horreur bien réel. Le chapitre Dead Men Working in the Cannes Fields, tiré du livre The Magic Island de Seabrook, et issu de ses observations,  lancé en 1929, sera l'esquisse de l'univers futur des zombies. 

Le timing est parfait. Dracula, Frankeinstein, Freaks, Dr Jekyll & Mr Hyde, The Invisible Man, font fureur au cinéma. Il y a aussi ce notable film indépendant, qui plante le nom pour toujours, White Zombie, de Victor Halperin, met en vedette Bela Lugosi, est est partiellement inspiré du chapitre de Seabrook qui a fasciné. L'action s'y passe en 1932, en Haïti. Et raconte la transformation d'une femme en zombie aux mains d'un vilain chef vaudou, incarné par Lugosi. C'est un succès qui s'inscrit dans l'imaginaire collectif des publics d'Amériques. 

Suivront King of the Zombies, I Walk With a Zombie, Voodoo Man et même des Zombies Nazies dans Revenge of the Zombies avant même la fin de la Seconde Grande Guerre. 

Le communisme vient hanter les États-Unis comme le "wokisme" le fait actuellement chez les gens dépassés par leur époque. On associe alors toutes nos peurs aux Zombies. Nazies Zombies, zombies communistes, zombies extra-terrestres, armée de zombies afin de prévenir les vivants de ne pas construire de nouvelles bombes atomiques chez Ed Wood. Les zombies s'adaptent à leur époque.  

Dans les années 60, les États-Unis avaient besoin de renouveler leur zombie. George A. Romero ne fait jamais dire le mot "zombie" dans The Night of the Living Dead. Mais le film est si marquant que même le titre reste épique. Il seront principalement appelés "ghouls". 

Ces zombies ne servent aucun maitre. Ils ne sont que hordes de morts vivants. 

Ça devient dérangeant. C'est si violent que ça parle à l'Étatsunien moyen. Qui s'y reflète tant que 45 ans plus tard, le destin du personnage de Romero, incarné par l'acteur Duane Jones, est le même que celui du jeune transgenre Dwayne Jones

Une ligne est tracée. 

Les zombies ne sont plus seulement eux. 

Ce sont nous.

Il y a moyen de les éradiquer, Détruire le cerveau, déloger la tête. Comme on l'avait fait avec le président Sam. 

Ils sont toujours terrifiants.

Ils ne parlent pas, il est donc inutile de raisonner avec eux. Il n'y a pas d'humanité en eux afin de les faire changer d'idée.

C'est apeurant de faire face à quelqu'un comme ça, avec lequel on ne peut pas communiquer. 

C'est Karoline Leavitt face à un(e) journaliste par exemple.