samedi 20 septembre 2025

La Vie est Belle

Pendant que les horreurs deviennent quotidiennes dans le fascisme qui se cimente chez le voisin d'en bas, que le Canada devrait soigneusement réfléchir à engager Jimmy Kimmel, Stephen Colbert ou tout simplement les deux, (arriverait on simplement à les payer ?) il y a des très bonnes nouvelles qui passent inaperçues. 

Parce que la mauvaise nouvelle, l'outrage dans les salons, l'image sanglante ou explosive, c'est tellement plus payant. 

Voici 5 fameuses nouvelles qui devraient vous plaire et qu'on devrait couvrir. 

La Chine, malgré ses criants défauts, est en train de soigner très avantageusement le diabète. 

Une jeune femme de 25 ans, atteinte de diabète de type 1, a cessé de prendre de l'insuline après qu'une greffe de cellule souche lui eût été transplantée dans les veines. Sans insuline depuis maintenant plus d'un an, elle est toujours présumément guérie de son diabète. Donnant un fameux espoir à la planète à ce niveau.

J'ai eu ma rencontre annuelle avec ma doc, mercredi dernier et je suis pré-diabète qui ne ralentit pas. Je suis même à 0.01 d'être diabétique. Comme le sucre est absolument partout (ketchup, jus d'orange, yogourt, partout...) ça me terrorise. Pas envie d'être vieux. C'est peut-être le meilleur moyen toutefois, de ne pas me rendre à vieux...j'ai une nouvelle pillule qui devrait ralentir la progression en plus d'un souci nouveau pour mon alimentation. 

Cette pillule a des effets secondaires. Je suis devenu capitaine...Brown.

Enfin...je garde le reste pour moi. En fait, au contraire, je me vide...

Les batteries au sel réduisent le besoin de lithium pour les concevoir. 

Les compagnies avisées, toujours dans le but de faire plus d'argent avant de sauver vraiment la planète, utilisent désormais une forte quantité de sodium dans leur conception. On l'aurait su davantage si l'éléphant blanc Northvolt de la CAQ avait fonctionné chez nous, mais les gens de la CAQ ne sont vraiment pas bons et on leur rappellera aux prochaines élections.  

Les vraies grandes compagnies de conception de batteries comme CATL investissent de plus en plus dans le sel pour leur production de masse, ce qui réduit leur coût de production et rendra les batteries aussi moins chères (à prouver) et plus sécuritaires. Une mauvaise utilisation, manipulation, des batteries au lithium peut les faire surchauffer et mener au feu, produire du gaz toxique et même faire exploser là où on les aura placé. Ça arrive avec les batteries conceptualisées mollement, à faible coût. 

Ce que le sel provoque de toute manière, les faibles coûts.

Une compagnie de solarisation des Appalaches a signé un accord d'affaires avec le comté de Monongalia, en Virginie de l'Ouest, appuyant la région de Morgantown dans son parc Mylan. En achetant le système d'électricité solaire de la compagnie (locale) Solar Holler, on prévoit sauver autour de 35 000 dollars par année. Et créé pleins d'emplois nouveaux dans des États-Unis en crise depuis le pire président de l'histoire du monde planétaire.

Dans le même esprit, un rapport confirme qu'on peut restaurer les vieilles mines de charbon fermées et les rendre utiles.

Un rapport très sérieux et majeur, construit sur plusieurs années et conçu par de nombreux spécialistes professionnels, crédibles et pertinents, démontre que les vieilles mines de charbon fermées peuvent être converties en immense ferme solaire avec capacité d'émission de 300 Giga Watt. Ce qui donnerait de l'électricité à un pays entier, gros comme l'Allemagne. Ce n'est pas rien. Transformer quelque chose de potentiellement mortel en énergie propre, c'est tout simplement merveilleux.

Toutefois, le clown actuel au pouvoir est une telle cruche qu'il a plutôt envie de les faire réouvrir.  

Parce que c'est un parfait imbécile, il le confirme heure après heure. Et nous sommes des milliards à attendre sa disparition de nos écrans. 

Finalement la thérapie par la psilocybine, et c'est maintenant confirmé, fonctionne à merveille.

Un nouveau rapport affirme que 80% de son utilisation afin de soigner les traumatismes des vétérans de la guerre ou tout autre hantise mentale, a des effets formidablement bénéfiques pour ceux qui souffraient des maux intangibles liés à tout ça. On a testé en Oregon avec régularité et maintenant qu'on a coupé toute l'aide médicale aux moins nantis et aux gens de la classe moyenne, aux États-Unis, afin de rendre plus riches le 1% autour du clown, on ne pourra peut-être pas se payer cette merveilleuse avancée.

Puisqu'on est, aux États-Unis, si occupés à reculer.  

Mais prenez ce miroir, aimez vous la face, aimez cette vie qui est la vôtre et trouvez vous beau.

Les Chinois disent Where your attention goes, your energy goes.

Ce qui pourrait se traduire librement par choisis tes batailles. 

Ça influencera tes humeurs.

La vie est pleine de belles couleurs.    

Emballe dans ton baluchon, compagnon. 

vendredi 19 septembre 2025

2025, aux États-Unis (1925 aussi)

La tension entre le Vénézuela et les États-Unis est vive depuis quelques temps. Depuis que les États-Unis, sans savoir ce qu'ils font, ont décidé de "s'attaquer aux cartels de drogues en provenance des pays de l'Amérique Latine" afin de justifier leur racisme. Comme ils le font avec le groupe terroriste ICE, ils fonctionnent principalement à l'instinct, visant tout ce qui leur semble louche. Touchant probablement la cible quelques fois, mais ratant royalement ailleurs.

Il y a peu de temps, on a fait exploser un bateau contenant 11 personnes à bord, des pêcheurs, faisant ensuite croire que c'était des membres du gang Tren de Arangua, navigant en direction des États-Russie. Bien entendu, aucune preuve n'a pu être présentée nulle part de ce qu'ils avancent. Instinct. No due process. 11 assassinats Vénézueliens.  

Avant-avant-hier, on assassinait encore 3 autres pêcheurs. Au cas où ça pouvait être des Stephen Miller vilains. On prétend que le bateau transportait de la drogue au pays de l'oncle Sam. Sans aucune preuve de ce qu'on avance aussi. Comme Ronald Reagan emprisonnait les humains à la peau noire dans les années 80 pour "possession de drogue et traffic" aux États-Unis. Possession qui commençait souvent dans les bureaux de police et traffic rarement prouvé. Des peines de longues durées. Loin des blanches rues. 

Les reculs sociétaires se multplient depuis quelques années, aux États-Unis. Roe vs Wade n'était que le début. 

 "Le parti te dit de rejeter l'évidence de ce que tu vois et de ce que tu entends. C'était le dernier, mais essentiel commandement".

-George Orwell dans 1984, en 1948.

Il était si brillant George que nous y sommes, maintenant.  

JD Vance a pris le micro lundi dernier et a menti avec véhémence que Charlie Kirk n'avait jamais dit que les femmes noires étaient moins intelligentes. Qu'il n'avait jamais utilisé ces mots. Ce à quoi toute la planète internet a fait jouer la clip où Kirk dit "... Joy Reid, Michelle Obama, Ketanji Brown Jackson, vous n'avez pas la capacité cérébrale pour être un jour prises au sérieux". 

Le même jour, Karen Attiah ce faisait limoger du journal de l'infect Jeff Bezos, The Washington Post, après avoir écrit ce que je viens de vous écrire. Après 11 ans de chiens de garde des injustices.

Mais pire.

Pire encore. 

Pire que pire que pire encore.

1925 en 2025.

Trey Reed, 21 ans, a été retrouvé sans vie, pendu à une branche, lundi, sur le campus de l'Université Delta, près des terrains de Pickleball. Au Mississippi. L'État le plus surpeuplé de racistes du Ku Klux Klan au pire de la ségrégation. Alors qu'on fait des appels directs à la mort sur les réseaux sociaux et à la télévision depuis quelques temps. Pendu comme le fruit étrange de Billie Holiday. Dans l'écho du racisme ordinaire décomplexé tous les jours aux États-Unis, et de plus en plus dans le monde.  

Reculs après reculs après reculs. 

Ou avancée vers le pire du pire du pire encore ?

Pam Bondi qui dit qu'on arrêtera quiconque est trouvé "coupable de discours haineux".

(...) 

Qui en seront les juges? Les sans jugement mentaux ?  

Cette logique dirait donc qu'on s'apprêtait à arrêter Charlie Kirk pour ses propos haineux contre la Femme, les Humains à la Peau Noire et la Communauté LGBTQ+. Ça voudrait aussi dire qu'on s'apprête à arrêter Brian Kilmeade de la station de propagande Fox qui a suggérer de tuer les sans-abris atteints de maladie mentale.

Votre ligne de haine et d'amour, Pam, elle n'est pas tracée du bon côté de l'histoire de ton pays. On y croira quant tu feras arrêter Nancy Mace transphobe haut et fort tous les jours.

Et maintenant, taire Jimmy Kimmel qui ne fait que dire la vérité et blâmer tout le monde de ne pas vénérer le mal humain qu'était Charlie Kirk.

Si Dieu existait vraiment, il interviendrait. Mais ce poison religieux... 

jeudi 18 septembre 2025

Charles Robert Redford Jr (1936-2025)

Né à Santa Monica, en Californie, il aura un demi-frère du premier mariage de son père, un comptable. Sa mère est du Texas et c'est en visitant sa famille à elle, à Austin, au Texas, qu'il s'ouvrira progressivement à l'écologie et l'environnement. Des causes pour lesquelles il fera beaucoup toute sa vie. À 11 ans, il a un bref épisode inquiétant de polio, mais s'en sort sans trop de séquelles. À l'école, il partage les bancs d'école secondaire adolescents, avec le futur lanceur étoile des Dodgers Don Drysdale. Il se dit lui-même, assez mauvais élève, plus intéressé par les arts, comme la peinture, et les sports. Jeune, il échangera des balles de tennis régulièrement avec un tout aussi jeune Pancho Gonzalez, pour que le futur champion s'échauffe. 

À l'université du Colorado, il préfère le ski, l'alcool et les femmes que les études et en sera expulsé après 1 an et demi. Il travaille alors dans un restaurant/bar et y expose ses peintures (encore aujourd'hui, au The Sink). Il voyage aussi en Europe, en Espagne, en France et en Italie. De retour, à New York cette fois, il prend des cours de peinture et d'acteur. Il travaille alors à Broadway sur scène. Joue Neil Simon à Manhattan. Au début des années 60, il apparait un peu partout à la télévision. Son premier film est une reprise d'un rôle qu'il tenait au théâtre. Ce film marque aussi les débuts de celle qui deviendra une grande amie, Jane Fonda. En 1962, il tournait pour Denis Sanders. Puis tourne avec Alec Guinness. Il gagne un Golden Globe jouant un bisexuel mariant Natalie Wood Puis tourne pour la première fois avec un futur grand ami pour lequel il tournera 7 fois, Sidney Pollack. Il fait équipe avec Jane Fonda pour Arthur Penn et jouant avec Marlon Brando et reprend son rôle sur scène, encore avec Fonda, pour Barefoot in the Park, mais au cinéma. Un peu tanné de jouer les beaux garçons, il refuse des rôles dans Who's Afraid of Virginia Woolf et The Graduate. C'est William Goldman qui lui écrit un rôle qui changera sa vie. 

Butch Cassidy & The Sundance Kid le fera jouer avec un autre grand ami, Paul Newman. Le- Sundance Kid qu'il incarne sera aussi le nom qu'il donnera à la station de ski qu'il achète, sur le Mont Timpanogos, en Utah et au festival de films indépendants qu'il lance dans la région. Le plus intéressant au monde. Son indépendance sera un modèle pour moi. Même si je ne le découvre que dans les années 80. Il joue dans un film pour la première fois en co-produisant en même temps. La réalisation l'attire aussi. Le succès immense de son film avec Newman lui garantit des années 70 en or. Il peut choisir les rôles qu'on lui propose par centaines. Il s'intéresse vite aux causes autochtones, une autre raison de me le faire adorer. Tournant deux films dont il est déçu, il pense de plus en plus réaliser, au moins produire, lui-même. Ce qu'il fera très souvent. Il sera de la satire politique The Candidate. Intelligent film. Il tournera aussi près de chez lui, en Utah un de ses rôles préférés. Devenu célèbre meme. Joue dans des films extraordinairement populaires. A son unique nomination aux Oscars quand il rejoue avec Newman. Joue Gatsby avec Mia Farrow. Entre 1974 et 1976, devient le premier acteur-actrice depuis Bing Crosby, en 1946, a être des 3 films les plus populaires dans l'année qui se termine.

Il est d'un drame d'aviation et d'un thriller d'espionnage. Mais surtout, il est du chef d'oeuvre All The President's Men, tenant le projet à bout de bras et faisant jeter un regard nouveau sur le journalisme . Les héros portent des cravates. Il est d'un segment d'un film de Richard Attenborough et rejoue avec Jane Fonda, tournant pour Sidney Pollack, à nouveau.

En 1980, il lance son premier effort comme réalisateur qui sera si apprécié qu'il rafle l'Oscar du meilleur réalisateur et son film ceux du meilleur film, meilleure adaptation cinématographique et meilleur second rôle masculin pour Timothy Hutton. La désintégration d'une famille en deuil d'un de leur fils est si tragiquement humaine, ça rejoint bien des gens. Redford est humaniste. Comme acteur il joue un directeur de prison voulant faire une réforme dans son lieu de travail.

Il sera joueur de baseball pour Barry Levinson et l'aristocrate Finch-Hatton avec Meryl Streep pour Pollack qui adapte Karen Blixen au grand écran. Il joue aussi dans une comédie avec Debra Winger et tourne son second film, une adaptation d'un livre de John Nichols racontant l'inhumanité contre une communauté forcée à la ruine en raison de taxes indues, au Nouveau-Mexique. Il sera encore majeur dans les années 90 et 2000, tournant son 3e film, le très beau A River Runs Through It, tourné en partie, au Québec, et l'impeccable Quiz Show, tiré du vrai scandale du jeu télé arrangé dans les années 50, aux États-Unis. J'ai 3 de ses 4 premiers films comme réalisateur, en DVD. Avant ça, il co-produit et reste dans un contexte socio-politique avec Havana, qui situe l'action autour de Cuba. Tourne dans le surprenant Sneakers, film de hackers avant l'heure. Il jouera un milliardaire pour Indecent Proposal et joue le gars de la télé avec Michelle Pfeiffer. Il tourne et joue, ce qu'il n'avait jamais fait en même temps, dans son 5e film. Une adaptation du roman de Nicholas Evans. 

Il tourne sportif encore, avec Matt Damon et Will Smith. Comme réalisateur, très axé sur l'humain, encore. Il sera militaire en disgrâce, en prison pour Rod Lurie. Joue avec Brad Pitt des jeux d'espionnage. Militant environementaliste, il narre un documentaire pour un film d'IMAX. Produit pour Walter Salles, la jeunesse de Che Guevarra. Redford, sous ses airs de beau gosse, presque plante de jardin, est plutôt punk. Il est très public sur son mépris des gens vides comme Paris Hilton ou les Kardashian à son festival de Sundance.  Il est kidnappé dans l'histoire vraie d'un homme d'affaires Néerlandais. Il joue pour Lasse Hallström. Et dirige Meryl Streep & Tom Cruise dans un film dans lequel il joue et agit comme réalisateur. Il raconte l'histoire de l'unique femme accusée comme co-conspiratrice dans la mort d'Abraham Lincoln, encore comme réalisateur.

Choisissant l'homme (la Femme) avant le parti, il soutien des candidats locaux républicains qu'il juge intéressants, quand les Républicains sont nettement plus sains qu'actuellement. Mais il soutien Jimmy Carter, Barack Obama et Joe Biden, jamais Trump qu'il dénonce vivement. Il tourne un autre film, se mettant en scène, avec Shia Labeouf et Julie Christie. Il est seul en mer pour un film presque sans dialogue et sans personnage, et est salué partout dans le monde pour sa performance. Golden Globe, New York Film Critics, Il surprend comme patron des méchants dans la série des Marvels. Co-produit avec Emma Thompson et Nick Nolte. Il joue le lecteur de nouvelles avec Cate Blanchett. Joue un voleur de banque.avec la tout aussi brillante Sissy Spacek Fait une voix pour Disney et Netflix, se réunit à nouveau avec Jane Fonda. Avant de choisir de prendre sa retraite, en 2018.  

Ce n'était pas qu'une belle gueule, c'était une grande tête. Brillante. Il fait un caméo avec G.R.R.Martin dans la série qu'il produit, Dark Winds.

Ne se réveille pas mardi matin, à 89 ans. 

Thank you Sundance Kid. You're with your buddy now

Tu offrais à ton pays un miroir rarement complaisant. 

Et toujours intelligent.

mercredi 17 septembre 2025

Blonde & Idiote Bassesse Inoubliable******************Delaware de Drop Nineteens

Chaque mois, vers le milieu, tout comme je le fais pour le cinéma (dans ses 10 premiers jours) et tout comme je le fais pour la littérature (dans ses 10 derniers) je vous parles de l'une de mes trois immenses passions: la musique !!!

Le titre de la chronique est inspiré de 4 albums que j'ai tant écouté que j'en connais toutes les nuances, tous les sons, toutes les paroles, tous les tons, bref, je vous parles d'une musique qui est désormais composante de mon ADN. 

Par ordre de création:

Blonde on Blonde de Bob Dylan

The Idiot d'Iggy Pop

Low de David Bowie

The Unforgettable Fire de U2

B.I.B.I. c'est moi, c'est aussi la terminaison du mot habibi voulant dire en arabe, je t'aime

Musique, je t'aime. 

DELAWARE de DROP NINETEENS

En 1990, Greg Ackell, chanteur/guitariste et le batteur Chris Roof fondent le band April Rain au Boston University. Ils ont alors recruté le bassiste Steve Zimmerman et le guitariste Motohiro Yasue. Invitant aussi la voix de Paula Kelley sur quelques morceaux pratiqués ensemble on devient Drop Nineteens, Ackell se rappelant un jeu qu'il faisait, enfant, qui était de lancer des objet du 19 étage, où il habitait. (Était-il alors un chat ?)

Le magazine New Musical Express est charmé par leur demo, finance leur premier show à l'Université du New Hampshire et quand quelqu'un de Caroline Records entend leur version d'une chanson de Madonna dans un autre spectacle, cette fois, ouvrant pour Chapterhouse, on leur offre la chance d'enregistrer leur premier effort sur disque. Et ce sera au Cyclorama Building de Boston, là même où Pixies a enregistré son album mythique Doolittle quand ils étaient tous au collège.

Leur mélange de guitares bruitistes et de mélodies plus douces sont soutenues de paroles parfois mélancoliques combinant des éléments de shoegaze, flirtant même parfois avec le death metal. Le volume de guitare, (Paula gratte aussi) la tapisserie qui colore le genre shoegaze leur collera à la peau au point de les achaler. On les associe à My Bloody Valentine ou Slowdive en partie parce que la voix féminine de Kelley, jumelée à celle d'Ackell quelques fois, ou en solo, pouvait rappeler les tandems Shields/Butcher ou Halstead/Goswell, alors qu'eux préférait être comparés à des tandems Moore/Gordon ou Black/Deal. Mais ils seront bizarrement appréciés avec leurs strumming, parfois sans batterie du tout. En Europe, ils feront fureur et seront voté parmi les meilleurs albums de shoegaze de l'histoire du genre. Alors qu'à Cleveland, ils allaient jouer devant 10 personnes.

Ils seront aussi le band principal sur scène ayant comme groupe ouvrant pour eux, les alors émergents Cranberries et Radiohead. Les atmosphères envoutantes, le flux des cordes de guitares, au moins trois bijoux sonores pour moi, m'ont fait y revenir beaucoup plus souvent qu'originalement prévu.  Cette pochette montrant une jeune fille, fusil à la main, qu'on pourrait deviner être celle de 19 ans qui narre un de ces bijoux, sera changée pour des fleurs à la main, avec tous les dommages qu'on connait aux États-Unis. Ironiquement, le " Fucking Phil" mentionné par la jeune fille dans la chanson, un ami du band,  est mort tragiquement d'un coup de fusil, depuis. Ils seront même anti-armes à feu, militants. 

My Bloody Valentine sont Irlandais. Lush et Ride britanniques. Drop Nineteens étaient des États-Unis.Voilà pourquoi on les as vite nommés chef de file du train shoegaze. Le mur de guitare, l'indie rock, la voix d'Ackell rappelant celle de Thurston Moore de Sonic Youth. Leur album suivant ne sera pas à la hauteur, la pression de la suite étant forte. Kelley quittera, se sentant isolée comme unique part féminine du band. 

Ce premier album sera leur plus mélodieux malgré le mur de 6 cordes. Même si certain(e)s le considéreraient abrutissant. Ils feront un nouvel album en 2023, pas fâcheux du tout. Mais plus pop. Megan Gilbert remplaçant Kelley, à la 3e guitare, et toujours aux voix, aussi. 

Pour amateurs de shoegaze, indie rock, noise rock, guitares riches, tapisseries de guitares, riffs surprenant, Sonic Youth, Pixies, Slowdive, Ride ou Lush, fuzz, distorsions, pour amateurs d'atmosphères planantes. 

mardi 16 septembre 2025

René Homier-Roy (1940-2025)

Je n'ai pas envie de vous résumer sa vie. Il était intéressant parce que comme "livreur de culture", "ouvreur de portes culturelles" il était pour moi, parfait. Et les multiples hommages des derniers jours devraient suffire à vous faire regretter de ne jamais l'avoir écouté à la radio. Comme l'a dignement soulignée une journaliste futée, il était si non interviewer, il nous donnait le goût des autres.

Il était également, autre. C'est le plus beau compliment que je pourrais lui faire. Parmi les gens ordinaires, il était autre. 

Quand la musique commerciale des jeunes années 90 ne me parlaient absolument plus, et que j'avais alors ma première voiture, quand je n'écoutais pas ma radio-cassette, je passais à la radio "parlée". D'abord avec Paul Arcand, que j'ai vite trouvé pas vraiment à mon goût, et à bout de nerfs par rapport aux annonces, misant finalement sur Radio-Canada, avec lesquels je fermais ma radio avec l'impression que j'en sortais toujours plus intelligent. René Homier-Roy était surtout tous mes matins, sans faute pendant longtemps. René était passionné de deux de mes trois immenses passions: Cinéma & Littérature. Il a souvent été guide pour moi.

Et tellement d'autres.

Et contrairement à la pensée populaire, n'était pas aussi élitiste qu'il pouvait paraître l'être. 

Au lieu de vous réécrire ce que les autres ont déjà écrit sur lui, je vous proposes 10 livres qu'il a adoré et 10 films mémorables d'Ingmar Bergman, réalisateur suédois, qui était son réalisateur préféré.  Par le ton, les thèmes, l'esthétique. 

Dans sa bibliothèque:

Limonov d'Emmanuel Carrère

Bio romancée du sulfureux écrivain et militant politique Russe, sa vie chaotique, voyou en Ukraine, poète underground à Moscou, majordome à New York, écrivain à succès à Paris, Chef de milice en ex-Yougoslavie. L'auteur se questionne sur le rapport entre vie et destin, sur la frontière floue entre rébellion et dérives téméraires. Portrait de Limonov, mais de la Russie, aussi.

Je Vais Mieux de David Foenkinos

L'histoire d'un homme ordinaire développant soudainement un mal de dos inexpliqué. Mal de dos qui devient révélateur de ses frustrations personnelles, professionnelles et familiales. Ton à la fois tendre et ironique, ce roman explore la reconquête de soi et la quête de sens. Fable moderne sur la mal-être discret des vies biens rangées.

Barbe Bleue d'Amélie Nothomb

Réécriture contemporains du célèbre conte de Perreault. Saturnine, jeune femme indépendante, emménage ches l'aristocrate espagnol Don Elmirio dont les précédentes coolocataires ont toutes disparu. Duel verbal psychologique entre 2 personnages exploré avec humour noir et abordant les thèmes du pouvoir, du désir et de la liberté féminine.

La Vérité sur l'Affaire Harry Quebert de Joël Dicker

Thriller haletant mêlant enquête, histoire d'amour et réflexion sur l'écriture. Marcus Goldman, jeune écrivain en panne, tente de blanchir son mentor Harry Quebert, accusé du meurtre d'une adolescente disparue en 1975. Plus l'histoire avance, plus les mensonges se révèlent, les manipulations sont dévoilées et les secrets, démystifiés Récit à tiroir sur la vérité, la mémoire et la création littéraire.

The Reversal de Micheal Connelly

L'avocat Mickey Haller est habituellement du côté de la défense, accepte un rôle exceptionnel: celui de procureur dans une affaire de révision de procès. Jason Jessup a été reconnu coupable du meurtre d'une fillete, 24 ans plus tôt. Il demande un nouveau procès après un avancée de l'ADN. Haller collabore avec le détective Harry Bosch pour faire éclater la vérité Thriller judiciaire tendu explorant les zones grises de la justice et la persistance du doute. 

Les Milles Automnes de Jacob de Zoet

Roman historique riche et foisonnant à la fin du XVIIIe siècle sur l'île artificielle de Dejima, au Japon, alors fermée aux étrangers. Un jeune clerc hollandais idéaliste, y découvre un monde mystérieux, plein d'intrigues politiques, de conflits culturels et d'amours interdites. Entre réalisme historique et zest de fantastique. Le roman explore la collision entre l'Orient et l'Occident. Fresque ambitieuse sur la loyauté, le devoir et les rêves brisés.

Freedom de Jonathan Franzen

Fresque sociale Etatsuunienne centrée sur le couple Berglund, emblème des contradictions de la classe moyenne aisée au travers de leurs dérives sentimentales, familiales et idéologiques. Franzen y explore les illusions du bonheur, de la liberté individuelle et du progrès. Portrait des É-U post 11 septembre entre écologie, guerre et crise morale. Récit dense, lucide et profondément humain sur les failles intimes et collectives.

Warlight de Micheal Ondaatje

Roman poétique introspectif suivant Nathaniel, adolescent laissé à Londres avec sa soeur pendant que leurs parents partent mystérieusement à l'étranger. Livrés à eux-mêmes, ils sont pris en charge par un homme énigmatique surnommé "la papillon de nuit" dont les fréquentations louches nourrissent un climat de trouble et de fascination. Des années plus tard, Nathaniel tente de reconstituer les zones d'ombres de cette époque. Récit subtil sur la mémoire, l'identité et les cicatrices de la guerre. 

The World According to Garp de John Irving

La vie de T.S.Garp, écrivain fantasque et fils d'infirmière féministe iconoclaste à travers les épreuves qu'il traverse, amour, mort, célébrité et absurdité. Homier-Roy confessait souvent être amoureux de son univers toujours oscillant entre comédie noire, drame poignant, excentricités, lucidité et humanité.

Le Cas Sneijder de Jean-Paul Dubois

Roman sombre et introspectif sur Paul Sneidjer, survivant d'accident d'ascenseur qui coûte la vie à sa fille. Profondément bouleversé, il remet en question sa vie professionnelle, son mariage et le monde absurde qui l'entoure. Il quitte tout pour devenir promeneur de chiens, cherchant un sens à sa vie dans la simplicité. Humour noir, tendresse, fragilité face au deuil, Homier-Roy a perdu son conjoint de plus de 50 ans de relations, il y a 12 ans. Ce livre a répondu à certaines peines intérieures.  

Dans sa vidéothèque d'Ingmar Bergman:

La Passion d'Anna  (1969)

Drame introspectif où 2 êtres meurtris tentent de se rapprocher malgré le poids du deuil et du mensonge. Dans une atmosphère austère et tendue, le film explore la solitude, la douleur et la difficulté d'aimer.

Cris & Chuchotements (1972)

Huis clos bouleversant où 3 soeurs se retrouvent dans une demeure victorienne pour accompagner l'agonie de l'une d'elles. À travers les silences, la douleur et les souvenirs, le film explore avec intensité la souffrance, la mort et l'impossible réconfort entre êtres humains.

Les Fraises Sauvages (1957)

Un vieux professeur est confronté à ses souvenirs et regrets lors d'un voyage vers l'université où il doit être honoré. Entre rêves, retours en arrière, rencontres, le film explore avec poésie la mémoire, le temps qui passe et la quête du pardon. Woody Allen s'en est largement inspiré pour Stardust Memories et Deconstructing Harry

À Travers le Miroir (1961)

Drame intime sur une jeune femme, l'extraordinairement belle Harriet Anderson incarnant Karin, une schizophrène en vacances sur une île avec sa famille. Le film explore la fragilité de la foi, le silence de Dieu et l'incapacité des êtres à vraiment se comprendre. 

Sonate d'Automne (1978)

Confrontation douloureuse entre une mère pianiste célèbre égocentrique et sa fille négligée, après des années de silence entre les deux. Dans un huis clos intense, le film explore avec acuité les blessures affectives, le besoin d'amour et les rancunes enfouies. 

Scène de la Vie Conjugale (1973)

Plusieurs années d'un même couple marié qui passe de l'amour à la séparation, puis à une forme d'amitié complexe au travers de dialogues intimes et silences lourds. Le film dissèque avec lucidité, une ère de divorce à une époque où il est encore rare dans les sociétés mondiales. 

Fanny & Alexandre (1984) (ici)

Riche et poétique fresque familiale traversée par le regard de 2 enfants confrontés à la mort de leur père et plus tard, face à un beau-père, autoritaire. Le film croise réalisme, théâtre et fantastique pour parler d'enfance, de liberté de foi et du pouvoir de l'imaginaire. 

Persona (1966)

Intense drame psychologique où une actrice muette et son infirmière voient leurs identités se confondre dans une relation  ambigüe et troublante. Le film explore les thèmes de la dualité, de la communication et de la quête de soi avec une grande profondeur symbolique.

Le 7e Sceau (1957)

Un chevalier médiéval joue une partie d'échec avec la mort, cherchant un sens à la vie face à la peste et le désespoir. Film philosophique existentiel traitant de la foi, du doute, de la condition humaine dans un monde en crise.

Les Communiants (1961)

Drame intense parlant de la crise spirituelle d'un pasteur luthérien ayant des doutes face à la rigidité de sa foi. Le film questionne la religion, la morale, l'isolement intérieur dans une atmosphère lourde et poignante. 

Merci René d'avoir fait de nous de meilleurs spectateurs/lecteurs, en étant toi-même brillant spectateur/lecteur, extraordinairement intéressant. Merci d'avoir été parmi tout le monde, autre.