On a appris cette semaine ce que tout le monde savait déjà. Les coûts de réparation du Tunnel Montréalais reliant la Rive-Sud à Montréal seront plus élevés que prévus.
C'est toujours TOUJOURS le cas.
On chiffre pour séduire et obtenir le contrat mais une fois qu'on l'a gagné, on dit les vraies affaires vers le milieu des opérations. Ce seront pas moins de 400% en dollars constants de son coût de construction supplémentaires qu'il faudra injecter dans les travaux.
400 %!C'était vrai pour le Pont Champlain, c'est vrai partout. Le remplacement/la rénovation des infrastructures des années 60 est insoutenable. Elles arrivent toutes à terme. Un ciel matériel va littéralement nous tomber sur la tête. A commencé à le faire.
Pourtant avec la conception assistée par ordinateur, les techniques modernes, les gestions de projets, les spécialisations des ouvriers, les coûts devraient minimalement avoir tendance à plafonner à un certain moment. C'est presque rendu naïf d'y croire.
Ce moment n'est pas tellement maintenant. C'est le même principe de l'immobilier au Québec. Le bon peuple ne saisit pas complètement ce qui se passe, les politiciens le savent trop. Laissez nous gérer le radeau sur ses eaux. Alors maintenant on fait quoi? On ouvre les appels à l'international afin de
pimper notre si petit Québec et faire baisser les coûts d'exécution ? Ce sera douloureux de réparer. Ce sera encore plus douloureux de réparer 60 ans de laisser-aller. Et si ça tuait encore ? Comme ces complexes trop près de l'eau en Floride ?
Le pire est qu'on ne peut pas rénover plus vite que ça se détériore et partout, ça se détériore, alors on construit/fait construire à neuf afin de grossir le parc immobilier. On peut aussi regarder les structures d'Hydro-Québec qui ne sont plus tellement neuves. Devrait-on s'étonner que des viaducs tuent des pauvres gens qui allaient s'amuser au Grand Prix de Montréal en tombant sur leurs têtes ?
Mais voyez ce qui se passe aussi avec le Pont Pierre Laporte dans le 418. Des millions pour assurer sa viabilité et on est pas certain encore que ce ne sera pas à refaire dans 15 ans.
Merci générations précédentes. Merci de nous assurer des projets de société. On a déjà tous la crise climatique, la menace perpétuelle de récession et la montée de l'ignorance et de la haine qui sont doigts d'une même main moche, à gérer. Maintenant, craignez les infrastructures.
Même les écoles vétuste qui plongent le Premier Minus dans le déni. Comme mon père quand on lui disait de faire un effort car il sapait beaucoup. Sa plate défense était "Non".
Comment ne pas rire, découragé ? O.K. on doit inventer tout ça...
Ma conjointe a une phobie des ponts. Je me moque d'elle un peu, les ponts, ça ne me fait rien. En revanche, moi qui conduit à deux doigts, j'ai les deux mains fermes sur le volant et suis incapable de tenir une conversation dans un tunnel tellement je suis concentré sur ce qui se passe autour. Tendu comme un sexe devant trop de peau bien exhibée. J'imagine (bien avant
le film de Stallone) les murs exploser et les flots foncer dans nos directions pas les flancs. Imaginez si j'avais vu autre chose que la bande annonce du film de Stalonne. Là, c'est ma blonde qui se moque de moi.
Mais on a peut-être tous les deux raisons de craindre une calamité.
Déjà tant de choses ne nous console en rien.
Plus que jamais, j'ai envie de vélo.
Vraiment envie de vélo.
Mais ce ne sera qu'une mince solution. Rénover en pauvre et constater qu'on en a pas l'argent pour maintenir le tout dans un état mininalement décent, ça nous fait aussi réaliser qu'avoir un pays, quand on est si petit, c'est peut-être rêver un peu trop vite d'être grand.
Faut apprendre à grandir intelligemment avant.
Est-ce qu'on en a les gouvernements ?
Je ne sais pas. J'en doutes même.
Est-ce qu'on en a le talent.
Peut-être, et pourtant, on aime ça, on dirait, les accidents.
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