mercredi 30 septembre 2015

Stevie Wonder

Stevland Hardaway Judkins est né au Michigan en 1950. Né 6 semaines prématurément, l'incubateur dans lequel il est intubé relâche beaucoup trop d'oxygène et dès ses premières semaines de vie, il en perd la vue.

4 ans plus tard, Maman quitte papa et déménage avec les enfants, ils sont 6, Stevie est le troisième, à Detroit. Dépourvu du sens de la vue, il développe toutefois une excellente oreille. Très jeune, il joue du piano, de l'harmonica et de la batterie. Il s'associe à un ami pour créer le tandem Stevie & John, un duo chantant au coin des rues et dans les soirées dansantes.

En 1961, Stevie a 11 ans. Il compose déjà ses chansons. En chantant un de ses morceaux à Ronnie White des Miracles qui est si épaté qu'il le réfère tout de suite à sa maison de disque. Une audition chez Motown lui vaut un contrat de 5 ans sous la gouverne de Clarence Paul. À 11 ans, il emregistre déjà un premier album sous le nom de Little Stevie Wonder, puis un second album principalement composé de morceaux instrumentaux signés Clarence Paul.

Pour le moment, le succès n'est même pas visé. Little Stevie n'est qu'un enfant, et la maison de disque lui paie un enseignant privé. On le sent toutefois prêt pour un single envoyé aux radios. Quand celui-ci fait mouche, on sort les deux albums enregistrés un an plus tôt, mais le public a les oreilles tournées vers les Beach Boys. Little Stevie est alors associé à une tournée mettant en vedette les chansons et artistes de Motown. Un autre single, tiré de cette tournée, est lancé et rencontre beaucoup de succès.
Les albums qui suivront ne connaîtront pas beaucoup de succès, sa voix change, les goûts du public sont devenus Beatles, Dylan ou Rolling Stones. Wonder est inclus en tant que lui-même dans des films.
  
On pense alors laisser tomber Little Stevie, mais on ne fera tomber que le "Little" et on le fera travailler avec Sylvia Moy, une auteure chez Motown. Il enligne quelques morceaux qui plaisent, dont un morceau en duo de Dylan avec son mentor Clarence Paul. Il écrit aussi pour d'autres avec beaucoup de succès. L'album qu'il lance toutefois en 1968 peine à générer de l'attention, même si il contient de fameux moments. Toutefois jusqu'en 1970, on entend régulièrement Stevie à la radio.

À l'automne 1970, Stevie a 20 ans. Les années 70 lui seront tout simplement magiques. Il épouse tout d'abord Syreeta Wright qui est non seulement sa partenaire de vie, mais une auteure de motown elle aussi. Elle reste complice et compose avec lui. Stevie co-écrit et joue de plusieurs instruments pour un morceau des Spinners, avant de lancer un album qui marque un tournant dans la carrière de Wonder. Il aborde des sujets politiques, sociaux, mystiques et reste romantique tout en explorant musicalement, jouant de pratiquement tous les instruments sur certains morceaux. De plus, il commence ce qui sera le début d'une ponctuelle collaboration, avec Malcolm Cecil & Robert Margouleff de Tonto's Expanding Head Band (5 albums ensemble).

Fin 1972, Wonder est amicablement séparé de Miss Wright. Stevie lance un album qui offrira son tout premier #1 dans les palmarès. La chanson qui ouvre l'album sera aussi #1. Wonder is a hit. On le joint aux Rolling Stones dans les tournées aux États-Unis. Un méchant deal! Wonder et les Stones! Sesame Street le choisit comme invité en avril 1973. Cet été là, un nouvel album fait mouche. Deux morceaux aident beaucoup à lui faire gagner le grammy d'album de l'année. Wonder est un incontournable de la musique d'amérique.

Comme si il n'était pas déjà en souffrance de ses sens, il est impliqué dans un grave accident quand un camion entre en collision avec la voiture dans laquelle il prend place. Il reste dans le coma pendant 4 jours et perdra en partie son sens du goût et de l'odorat. Mais il revient en force avec un nouvel album en 1974 qui sera encore récompensé de Grammys. Il laisse alors la place à son ex et l'aide amplement sur son premier effort solo.

Wonder se donne en spectacle en Jamaïque pour amasser des fonds pour les établissements venant en aide aux aveugles en 1975. La même année, il joue de l'harmonica pour Billy Preston.

En 1976, Wonder lance son album le plus ambitieux, varié en style, à l'écriture obscure, un album double, mariant public et critique (Wonder sera le premier artiste noir à avoir un album #1 sur le palmarès billboard). Wonder n'a jamais été aussi au sommet de son art.

Il clôture les années 70 en signant la trame sonore d'un documentaire.

Les années 80 seront encore bonnes pour Stevie. Il commence fort en signant un hit pour Jermaine Jackson. Un album suit et connait beaucoup de succès. Une des chansons de cet album sert de véhicule pour faire du troisième lundi de janvier le congé férié du Martin Luther King Day.

En 1982, Wonder se permet une importante rétrospective contenant 4 nouveaux morceaux dont un avec Dizzie Gillespie. Cette même année, il est réuni avec Paul McCartney pour l'un des plus gros hits de l'année.

En 1983, on l'entend au cinéma chez Coppola, une rare erreur selon moi.
En 1984. on l'entend encore au cinéma et cette fois c'est l'Oscar de la meilleure chanson qui l'honore.

En 1985, il lance à l'automne un album qui fera encore sensation sur les pistes de danse. Stevie is Hot. Dave Stewart & Annie Lennox font appel à lui le temps d'un morceau. Il collabore aussi avec Chaka Khan sur son plus gros (seul?) hit. Elton John lui fait aussi une place sur un de ses morceaux.

Il participe à We Are The World. Il collabore avec Dionne Warwick, Elton, Glady Knight, afin de ramasser des fonds pour lutter contre le SIDA, avec John Denver, les Beach Boys, Barbara Streisand et Michael Jackson.  Jocko lui rendra la pareille sur le prochain album de Wonder en 1987.

Il signe la trame sonore du film Jungle Fever de Spike Lee en 1991. (Une autre erreur).

Il collabore avec Babyface, Sting, chante aux jeux paralympiques d'hiver de 2002, au Live 8 de 2005, au pre-show du Super Bowl de 2006, pour Obama en 2009, et jeux olympiques spéciaux d'Athènes en 2011.

Il chante pour Micheal Jackson à sa mort et pour Etta James, quand elle meurt elle aussi et finalement pour Whitney Houston, disparue tragiquement.

Son dernier album a dix ans, mais Stevie se produira tout de même sur scène ce soir à Montréal.

Car c'est tout un répertoire qui se cache chez ce grand artiste.

Il y a promesse de jouer ce soir entièrement son magique album double Songs in the Key of Life.

Juste ça, vaudrait le déplacement.

Aucun commentaire: