vendredi 17 janvier 2025

Blonde & Idiote Bassesse Inoubliable******************Nebraska de Bruce Springsteen

Chaque mois, vers le milieu, tout comme je le fais pour le cinéma (dans ses 10 premiers jours) et tout comme je le fais pour la littérature (dans ses 10 derniers) je vous parles de l'une des mes trois immenses passions: La musique !

Le titre de la chronique est inspiré de 4 albums que j'ai tant écouté dans ma courte vie que j'en connais tous les son, toutes les paroles, tous les tons, toutes les notes, toutes les nuances, bref, cette musique est désormais composante de mon ADN.

Par ordre de création:

Blonde on Blonde de Bob Dylan.

The Idiot d'Iggy Pop.

 Low de David Bowie.

The Unforgettable Fire de U2.

B.I.B.I. c'est moi. C'est aussi la terminaison du mot arabe habibi voulant dire je t'aime.

Musique, je t'aime. 

NEBRASKA de BRUCE SPRINGSTEEN.

Les 4e et 5e albums de Bruce Springsteen et son E Street Band leur ont amené extrême reconnaissance et les ont rendus plutôt riches avec les tournées qui ont suivi. Mais aussi qui les a épuisés. Jamais ils n'ont connu autant de succès. Bruce vit des déchirements intérieurs entre le statut de superstar qui commence à l'étiquetter, et les gens sur lesquels il a envie d'écrire. Des gens aussi simples que compliqués. Ironiquement riches. Au sens figuré. En septembre 1981, il loue un immense ranch à Colts Neck, au New Jersey où il plongera dans l'histoire des États-Unis. Il lit plusieurs livres dont Woody Guthrie: A Life de Joe Klein, la version livre de poche de A People's History of the United States d'Howard Zinn, Born on the 4th of July, l'autobio de Ron Kovic mis en film par Oliver Stone 7 ans plus tard qui lui inspirera l'incomprise chanson titre de son album suivant, en plus de visionner des films de John Ford, John Huston, Ulu Grosbard  & Terence Malick. Se remémorant sa propre jeunesse et ses explorations des romans de James M.Cain, Jim Thompson et les nouvelles gothique de Flannery O'Connor, tout en écoutant la musique de Guthrie, Bob Dylan ou Hank Williams, Bruce retrouve une certaine humanité dans sa vie devenue presqu'animale, et une curiosité au sujet du "pourquoi" les gens coupent les liens entre eux, avec leur famille, leur communauté, leur gouvernement ? Il se questionne sur comment en arrive-t-on là.

O'Connor, entre autre, a un gros impact sur lui. La non certitude religieuse, la spiritualité noire, les criminels, désaxés, marginaux. La violence aux États-Unis. Le Vietnam et l'implication Étatsunienne. 

Agacé par les coûts astronomiques dépensés en studio, Bruce choisit de composer, isolé au ranch, tout acoustique en solo, des démos, puis, ensuite de montrer à Roy Bittan (son pianiste), Clarence Clemmons (sax) Danny Federeci (orgue) Garry Tallent (base), Steven Van Zant (guitare) et Max Weinberg (batterie), son E Street Band. Pour ensuite enrichir ensemble ce qui a été esquissé par lui.

 Il compose pas moins de 17 morceaux. Mais la plupart ne fonctionne pas bien avec le band. Au moins 10. En avril 1982, il enregistre avec l'aide d'un magnétophone dernier cri, mais quand même pas parfait, de Roy Bittan. Comme on est pas 100% satisfaits, le mixage sera compliqué au final. On pense faire un album double avec un côté acoustique et un autre avec le band, mais on fait le bon choix. Nebraska, sera à la fois intime et américainement très universel par ses thèmes et son ton. Folk, country, rock. Austère, mais aussi cool et col bleu. Les 7 morceaux laissés de côté seront transformés par le band, pour l'album suivant, qui lui, transformera leurs vies à jamais. Born in the USA étant toujours parmi les 10 albums les plus vendus de l'histoire de la musique populaire.    

Quand Nebraska, dont la chanson titre est inspirée du meurtrier Charles Starkweather, est lancé en septembre 1982. Il sera plus ou moins compris tout de suite, la plupart des gens le trouvant inachevé. L'album est le contraire du rock habituel. Ce sont des narrations d'Étatsuniens, des portraits, presque de la photo (comme la pochette le suggère aussi), de la linéarité assez simple et minimale dépeignant des personnages dans la marge contextualisés rock'n roll. La boucle bouclée. Existentiel. C'est à la fois de la musique, de la photo, de la littérature, de la peinture, du film. 

De l'art.

Depuis octobre dernier, Jeremy Allen White, découvert (personnellement) dans la série The Bear, tourne l'histoire de la conception de cet album dans la peau de Bruce. 

Avec le temps, on considère cette portion d'americana, un petit bijou. Avant l'explosion Born in the USA.

Pour amateurs de folk, folk rock, heartland rock, enregistrements lo-fi, country, pop, pop contemporain, folk alternatif, guitare acoutisque & harmonica. 

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