lundi 31 août 2020

Richard "Thanks, John" Gere


Plus jeune, mes amis et moi faisions une imitation de Richard Gere en l'appelant "L'acteur aux 1001 émotions". On disait colère, bonheur, médisance ou surprise et on faisait systématiquement la même face toutes les fois. 
Bref, c'était notre manière de dire qu'on le trouvait poche. 

Mon opinion n'a pas trop changée sur lui. Je n'ai pas encore trouvé le film qui m'a fait le sortir du lot des beaux gosses n'ayant qu'à présenter leur bouille pour "performer". C'est encore pour moi l'équivalent de la belle actrice, pas tellement bonne, mais belle. Candy to the eye. 

J'ai déjà mangé des sushis chez Kaizen, à Montréal, avec Gere, mangeant à 10 pieds de moi.
J'aurais dû aller lui parler.

Je le trouve en fait beaucoup plus intéressant ailleurs qu'au cinéma ou au théâtre. Il est bouddhiste et fier représentant des droits humains au Tibet. Il est un proche du Dalaï Lama et a été banni des Oscars quand, présentateur de trophée, il a publiquement critiqué la Chine et son traitement du Tibet. Il avait aussi appelé au boycott des États-Unis lors des jeux Olympiques de 2008 à Pékin, pour les mêmes raisons. Il est aussi largement impliqué dans les mouvements de recherche pour conter le SIDA, et dans les mouvements de préservations de tribus ancestrales, premières nations, de respect de leur droits et de leur dignité, un peu partout dans le monde. 


Il n'hésite pas à critiquer Benjamin Nathanyaou, très criticable, mais plus souvent qu'autrement protégé vicieusement. 

Il a été brièvement arrêté en Inde, en 2007, après avoir "dippé" et embrassé publiquement une star de Bollywood, pour grossière indécence. Mais la cause est allée nulle part, jugée idiote par l'Inde, elle-même. Il est la figure de proue de la compréhension et de la communication autour du SIDA, qui sont de lourdes carences en Inde.


C'est un musicien accompli et un expert en karaté. Il a composé et joué sa partie au piano dans Pretty Woman et un solo de guitare dans Runaway Bride

Il est sur le comité de direction du mouvement Help The Divide, un regroupement visant à faire la promotion des droits humains, des initiatives globales, de la paix, de la justice et de la communication. 

Mais il est avant tout, acteur. 
Acteur poche, mais poseur acteur. 


Et comme acteur, il doit beaucoup à un autre acteur. 
John Travolta.

Pas moins de 4 fois, des rôles pensés et offerts à John Travolta ont été refusés par lui et c'est Richard Gere qui a fini par les incarner sur grand écran.

Le journaliste, écrivain et parolier musical Jacob Brackman introduit son ami producteur Bert Schneider à Terence Malick en 1975. Dans un voyage à Cuba, ensemble, on ébauche et écrit l'histoire qu allait se développer en Days of Heaven. Malick veut d'abord Dustin Hoffman. Mais celui-ci tourne à la fois All The President's Men et Marathon Man. Ensuite il doit tourner Straight Time.  Malick pense alors à Al Pacino, l'année suivante. Mais ce dernier tourne avec Sidney Pollack, adapté d'un roman de Erich Maria Remarque. La star de 1977, en raison de Saturday Night Fever, est John Travolta. Mais Travolta est une telle star qu'il enregistre de la musique, et tourne coup sur coup Grease et Moment By Moment.  Travolta refuse le rôle de Bill, un travailleur d'usine de 1916, assassin de son patron, prenant le fuite avec sa copine. Le film sera un échec commercial, mais un délice visuel. Comme bien des films de Malick. Pour Gere, il s'agit du 4ème film dans lequel il apparaît depuis 1975.


L'histoire d'une escorte mâle a d'abord été proposée à Christopher Reeves. Mais l'auteur du film (et réalisateur) Paul Schrader ne voulait absolument pas l'acteur de Superman dans son film. Il a appelé son agent et l'a convaincu de ne pas lire le script. John Travolta s'est ensuite montré intéressé et a même tourné quelques scènes avec Schrader. Mais il reçoit presqu'en même temps le script de Urban Cowboy qu'il juge plus intéressant. Travolta  abandonne le tournage et Schrader menace de le poursuivre si il n'arrive pas à engager Richard Gere. Mais Schrader y parvient. Gere est enchanté par le rôle qui offre un sous-texte homosexuel. Le film et le rôle ferons beaucoup pour la carrière cinématographique de Gere. Qui a 30 ans. 


L'histoire de Zack Mayo , un officier de la marine des États-Unis, débutant des entraînements en aviation a d'abord été proposée au chanteur John Denver. Mais ce dernier était incertain de ses propres talents de comédiens dans un rôle principal. On organise des auditions concurrentes entre Jeff Bridges, Harry Hamlin, Christopher Reeves, John Travolta et Richard Gere. Travolta est choisi. Mais celui-ci a déjà accepté de tourner Staying Alive, une suite à Saturday Night Fever, et Two of a Kind, la réunissant à nouveau à Olivia Newton-John. Travolta refuse le rôle. Gere était le second choix. Il est choisi. Le film le placera dans les héros romantiques.

 

2001: Chicago.
Depuis 1975, le spectacle de Broadway est un projet de cinéma. Bob Fosse devait en faire le sien après avoir non seulement dirigé la version scénique au théâtre, mais aussi avoir gagné l'Oscar du meilleur réalisateur pour Cabaret en 1972. Mais le projet traîne et Fosse décède en 1987. À partir de 1996, le pièce gagne en popularité comme jamais sur Broadway. 9562 performances de suite. Miramax en achète les droits. John Travolta est choisi pour le rôle, mais change d'idée. Richard Gere prend le rôle qui lui était réservé, celui de l'avocat Billy Flynn. On avait pensé à Micheal Jackson pour prendre la place de Travolta, mais Harvey Weinstein s'objecte vivement à l'idée, trouvant que l,attention serait trop portée sur ce personnage secondaire. Le film raflera 6 des 13 Oscars auxquels il était nommé, dont celui de la meilleure actrice dans un rôle secondaire (Catherine Zeta-Jones) et du meilleur film. 


Sur la tombe de Richard Gere, un jour peut-être, on pourrait y lire, Tks John ,for the professional gigs.

Richard Gere a 71 ans, aujourd'hui. 
Né 368 jours après ma mère. 

dimanche 30 août 2020

Très Dangereux est le Moteur Conservateur


 La défense de la droite de Kyle Rittenhouse est une très très dangereuse route.

Mardi dernier, Kyle Rittenhouse, jeune homme de 17 ans, a tiré sur trois personnes à Kenosha, Wisconsin, aux États-Unis. Son AR-15 a tué deux de ses trois personnes. Des images de l'incident racontent une histoire incomplète de ce qui s'est vraiment passé ce soir-là. Mais ils en montrent vraiment trop pour ne pas blâmer l'adolescent. Il est entré illégalement au Wisconsin, en possession d'une arme qu'il n'avait pas le droit de porter, dans le but précis de servir comme "sentinelle de la justice". Il s'est placé au coeur de la violence, l'a fait escalader en tirant une balle dans la tête d'un homme. Quelques minutes plus tard, c'est plus clair sur film, il est poursuivi, arme en main, fuyant des gens qui tentent de le désarmer, il tire sur deux autres hommes. En tuant, un autre. Puis, il a fui l'État. 

Ça c'est aussi établi après les faits.

Pour cette séquence d'événements, l'adolescent de 17 ans a été accusé d'homicide intentionnel au premier degré. En d'autres termes, un adolescent obsédé par les forces de l'ordre et les armes a choisi de jouer au justicier et, selon la loi en vigueur, a commis deux meurtres. 

Mais la droite a tout de suite choisi de lire tout ça différemment. Alors que les images ont peu à peu été rendues accessibles, on a commencé à scénariser une contre narration extrêmement dérangeante. Dans la laquelle l'adolescent n'est pas une sentinelle débilisée, mais plutôt un zélé patriote ne voulant que le bien. Un martyre s'étant défendu contre de violents assaillants. Un ado qui a réagi là où la police ne réagissait pas. Parce que les démocrates (duh?) ne laissaient pas la police faire son travail. 


Cette vision est bâtie dans le racisme profond des États-Unis qui pensent qu'il faille parfois briser la loi pour mieux la renforcer. La réhabilitation presqu'instantannée de Rittenhouse démontre que les blancs des États-Unis justifient leurs actes les plus haineux par leurs alliés idéologiques.


Les manifestations à Kenosha ont débuté il y a une semaine, jour pour jour, quand le policier Rusten Sheskey, un blanc, a tiré 7 fois dans le dos de Jacob Blake, qui est noir, devant trois de ses enfants. Les images montrent que Blake s'éloignait de Sheskey quand le policier a commencé à tirer. Il ne semble pas être menaçant de quelconque façon. Blake est increvable. Il est vivant. Mais ne marchera plus jamais. Un croisement de manifestations pacifiques et de pur anarchisme ont fait rage dans le secteur dans les jours qui ont suivis. Dans une communauté principalement blanche, mais qui compte aussi sa bonne part de gens de couleurs. Mardi, une bonne quantité d'hommes armés, pas des policiers mais des sentinelles d'une milice privée, étaient maintenant sur place. Se tenant devant les entreprises afin de les protéger. Une vidéo montre les policiers les remerciant et leur offrant de l'eau. Un d'eux dit bien "We appreciate you guys, we really do". 


Rittenhouse est passé de l'Illinois au Wisconsin, a d'abord joint la milice privée avant de faire cavalier seul. Un vidéo plus tard le montre pourchassé par des hommes, blancs et noirs, dans un stationnement. Quelqu'un a tiré dans le ciel et Joseph Rosenbaum a eu un mouvement par en avant afin de saisir l'arme de l'adolescent. Rittenhouse a aussitôt réagi le tirant 4 fois. Le tuant dans la tête. Fuyant la scène. On l'a poursuivi, quelqu'un a dit "C'est le tireur!". Rittenhouse est tombé. Plusieurs personnes ont tenté de le désarmer. Il a retiré 4 fois. Une de ses balles atteignant Anthony Huber mortellement à la poitrine. Huber utilisait sa planche à roulette pour maintenir Rittenhouse au sol. Une autre balle a atteint Gaige Grosskreutz au bras. Celui-ci tenait un fusil en main, mais ne le pointait nulle part. Rittenhouse est passé devant un passif groupe de policiers, puis a filé vers l'Illinois. Personne ne l'a freiné. 


C'est fascinant de noter le nombre de fois où Rittenhouse semble avoir enfreint la loi, mardi. Il aurait franchi les lignes frontalières entre État deux fois en possession d'une arme dont il n'avait pas de permis de possession. Il a ensuite brandi inadéquatement son arme dans les rues. Il a violé le couvre-feu de Kenosha ce soir-là, qui était la ligne rouge pour que les policiers arrêtent les manifestants. Il a fui l'État après avoir atteint par balles trois personnes. Et plus évident, il a tué deux personnes. Selon ce qu'on comprend, deux, sinon les trois tentaient simplement de le désarmer. 


Et pourtant, aussitôt que les images ont été rendues publiques, la droite conservatrice a défendu Rittenhouse. On s'est moqué de (feu) Huber se servant de sa planche à roulette comme "arme", attaquant un homme rechargeant son fusil. On a dit que Rittenhouse n'était pas le vilain de l'histoire, qu'il tirait sur ceux qui l'attaquaient. On a dit qu'il comblait le vide laissé par la police. Que c'était une justice de sentinelle. Menant à la conclusion qu'il n'aurait jamais commis de meurtres. Il ne faisait que se défendre contre des voyous qui voulaient le battre. Peut-être à mort, pendant que lui ne voulait que la paix. Tucker Carlson, un commentateur aussi déséquilibré que son regard le suggère, s'est outré qu'on se choque d'un adolescent de 17 ans qui se responsabilise quand personne ne voulait le faire. 


Ce type de vision transforme Rittenhouse d'un instable assassin confondant Call of Duty avec la vraie vie, à un héros du deuxième amendement. Il se ne suffit que de gober quelques unes de ces fictions pour y croire. Il faut d'abord croire que ceux qui le pourchassaient voulaient le battre. Il faut ensuite se convaincre que même si ils voulaient le désarmer, ils étaient dans l'erreur, parce que c'était eux les vilains et qu'il était le vulnérable soldat de la paix. Et finalement, il faut accepter la définition difforme de la défense personnelle qui semble ainsi dire qu'un tireur, se faisant désarmer d'une arme qui vient de tuer, peu à nouveau, retuer...pour se défendre...


Suggérer que le groupe qui pourchassait l'adolescent blanc repose sur l'idée qu'un groupe de blancs ET de noirs, courant vers un blanc, ne peut que vouloir l'attaquer et non le désarmer afin qu'il ne tue pas davantage. Que les blancs sont toujours plus purs et héroïques dans leurs choix.   

Racisme inconscient.


Bien que les circonstances de la première mort ne soient pas encore claires, la seconde l'est définitivement. On tente de le désarmer. Ce sont de bons samaritains. Certains étaient armés, si ils étaient si vilains, ils auraient aussi tiré dessus. Au moins essayé. Ces gens voulaient cesser ce qui leur paraissait un tuerie de masse. L'argument de la défense personnelle suggère que des gens tentant de désarmer celui qui vient de tuer, sont en droit de se faire tirer aussi, si ils tentent de freiner l'élan meurtrier. Tucker Carlson, pourtant un professionnel de la pensée publique, pense oblique. Il a tout à l'envers. Pourquoi ne sommes nous pas davantage choqués de voir des manifestants tenter de désarmer un tireur et d'en mourir, là où la police ne fait absolument rien? était le vrai souci.  

Depuis facilement les années 60, surement avant, la police des États-Unis a vu dans les milices et polices privées, chez les sentinelles, des alliés. Mardi on voyait la même chose. Une complicité. La police a, ce soir-là perçu un groupe de manifestants diversifiés et a choisi de penser qu'ils étaient plus dangereux qu'un paquet d'hommes (tous blancs, tiens...) armés jusqu'au dents, prétendus justiciers sentinelles autoproclamés. 


Quand Jacob Blake a été tiré, la droite a aussitôt laissé entendre qu'il y avait une arme sur la banquette arrière ou un couteau (non, il n'y en avait pas). Quand Rittenhouse a tiré sur trois hommes, en tuant deux, la droite a tout de suite cherché à justifier le tireur. Stipulant que les vrais dangers étaient les manifestants et qu'ils n'ont eu que ce qu'ils avaient cherché. 

La leçon à retenir est simple: Un homme blanc tirant sur un autre est innocent jusqu'à preuve du contraire. Ses victimes sont coupables jusqu'à prouvé innocents. La manière chinoise. 


Une vision raciste bien ancrée dans l'Histoire des États-Unis. Une vision que les racistes de la milice de l'extrême droite auront à coeur dans les jours qui suivrons.

Les Kyle Rittenhouse de ce monde doivent être coffrés. Longtemps. Tuer n'est pas jouer. 

La mécanique mentale conservatrice est un réel, réel danger.

Trop largement relayée dans le ballet des idées.  

samedi 29 août 2020

La Fantaisie Maligne de Donald Trump


 "Nous sommes ici, ils n'y sont pas".

C'est Donald Trump qui disait ça en direct de la pelouse de la Maison Blanche, cette semaine. Une phrase qu aurait pu être dite par un pirate ayant envahi un bateau ennemi.


La convention républicaine de cette semaine a été fort divertissante. Après que Melania, en 2008, eu plagié le discours de Michelle Obama, c'est Donald lui-même qui a fait un copié/collé de 2016. Il n'a fait que recycler les lignes qui l'ont fait gagner contre Hillary. L'opposant démocrate est un escroc à la solde des sinistres forces de la gauche, le président sera celui de la force et de l'ordre. Il avait aussi "emprunté" le "make America (l'Argentine aussi?) great again" a Ronald Reagan. Il l'a répété pendant que le sport professionnel prenait congé partout afin d'obliger un certain leadership dans les droits humains aux États-Unis.


Depuis 4 ans, le président nous as demandé de croire l'impossible, d'accepter l'impensable, de remplacer les dures réalités par de simples fantaisies immatures. Ses discours étaient longs, acerbes, mensongers, et relativement sans échos en ses conditions pandémiques. Si le décor illégal de la Maison-Blanche pouvait évoquer la grandeur, tout paraissait quand même assez petit. En commençant par les intervenants. Limités presqu'exclusivement à des membres de sa propre famille. 


Même pour un vendeur comme D.T. ce ne pouvait pas être un pitch de vente facile avec une pandémie mortelle, des gens sans emplois par millions, des manifestations pour le simple droit de vivre en paix partout aux États-Unis et l'ombre de l'ouragan Laura qui sévissait dans les côtes du Golfe.

Selon les récents sondages, 7 personnes sur 10 aux É-U. pensent que le pays se dirige dans la mauvaise direction.


Ce devrait donc être dévastateur pour un président voulant se faire réélire. Pourtant, la stratégie malheureuse de D.T. et de son équipe a été de parle d'un pays qui serait terrible si Joe Biden devait en être le président. Une terre socialiste violente voulant mettre le feu aux droits et libertés et pourrir le rêve américain. "personne ne sera en sécurité dans les États-Unis de Joe Biden" a-t-on entendu sous plusieurs variations cette semaine. Difficile de ne pas sonner faux actuellement alors qu'une personne à la peau noire a toute les raisons de ne jamais se sentir en sécurité dès maintenant, aux États-Unis.


Impossible pour quiconque de croire que Trump est un homme d'équipe, défenseur des Femmes, ami des africo-américains, fidèle partisan de la religion, et amoureux du nouvel arrivant. Les citoyens des États-Unis ne sont pas si stupides. Ils connaissent maintenant l'ogre derrière l'homme, depuis 4 ans. Il est maintenant si difficile à vendre, avec ce que l'on sait de lui, que ses stratégistes ont été forcé de 100% le réinventer. On a même dit, sans rire, que Trump était le modèle de l'honnêteté.  Un peu plus d'un an après qu'il eût été rendu public que Trump avait menti en prétendant n'avoir jamais payé une star du porno afin qu'elle taise leur relation pendant qu'il était marié à Melania. 


Vous y avez cru, United Staters?

Les propos relevaient du "trollisme" au point de presqu'être légalement réapplicable contre lui. Il discourait face à une surréaliste foule, entassée les uns contre les autres, la presque totale majorité ne portant aucun masque, violant publiquement toutes les recommandations de l'OMS. 


La peur étant la drogue politique préférée de Donald Trump, il vite placé les bornes de sa présentation en disant qu'il serait le défenseur du rêve américain. Il a attaqué Biden 41 fois dans son discours. Tentant de l'associer aux mots anarchistes, violence, destruction, agitations, criminels, menace, pion de la Chine, gauche radicale.

À court d'arguments, ou de simples exemples, il a, à un certain moment simplement dit que "Joe Biden est un destructeur de la bonté elle-même".  Ce qui aurait fait éclater de rire un parterre non masqué pré-pandémie,  mais qui n'a fait que sourire le parterre non masqué.

Il a tenté de faire croire que Joe Biden mettrait fin aux États-Unis tel qu'on les connaissait.


Le problème restant que les États-Unis sont en train de changer comme jamais avec plus de 3700 Étatsuniens tués par la Covid-19, DEPUIS LE DÉBUT DE LA CONVENTION SEULEMENT. C'est nettement plus que le nombre de victimes des attaques du 11 Septembre 2001. Des victimes d'une menace que le président a nié de manière constante pendant trop longtemps. Sa manière terrible de gérer la crise est la raison même qu'on a été "forcé" de faire la convention en territoire habituellement interdit pour des fins partisanes, à la Maison-Blanche. 


Mais même une pandémie mortelle ne pouvait pas empêcher Trump d'être Trump. Il s'est vanté d'exploits incertains et douteux, il a menti, il a improvisé, créé des écrans de fumée, chanté des boniments, marché en pleine dystopie dans une semaine empreinte de lourd népotisme. 

Si la première campagne évoquait le simple narcissisme novice, la semaine dernière en a été la simple suite. 


Si la faute de l'adversaire n'existe pas, aussi bien l'inventer. Et si le cataclysme annoncé n'arrive pas, prendre le crédit. Mais les États-Unis se sentent en plein cataclysme. Avec la brutalité policière envers les humains à la peau noire, le libre-arbitre du fusil citoyen, avec les morts inutiles liées à la Covid-19, avec les massives pertes d'emploi. 

La plateforme républicaine est hilarante. On y dit que la mission du premier mandat, de faire des États-Unis, un meilleur endroit où y vivre étant atteinte (ask a black family), on mettra tous les efforts pour que le plan du second mandat soit aussi empreint de succès, peu importe ce que sera ce plan.    


(...)

whatever it may be.

On ne sait même pas!

La parti républicain, tel qu'on le connait maintenant, est devenu le parti de Trump. Comme le prouvait tous les intervenants de cette semaine, principalement tous des Trump. Pas d'anciens présidents. Pas d'artistes. Ces derniers étant fort occupés à poursuivre le président pour l'utilisation illégale de leur musique.


Le modèle de l'honnêteté.

Dans un monde dystopique où les valeurs seraient inversées. 

 Dans la fantaisie maligne de Donald Trump.

La première semaine de Novembre prochain, dans 66 jours, on va vivre quelque chose de vraiment particulier. 

Un point de bascule ou une plongée. 

vendredi 28 août 2020

Bon Boycott, Bad Boycott


 Il y a un trois an, presque jour pour jour, le président des États-Désunis traitait d'enfant de pute un quart arrière à la peau noire qui mettait son genou au sol pendant les hymnes nationaux jusqu'à ce que la dignité et le respect des humains à la peau noire soit un jour comprise de tous et appliquée aux citoyens noirs des États-Unis.

Il aurait pu, pour chaque match, énumérer à voix haute les noms d'humains à la peau noire abusés par des concitoyens policiers ou par de simples racistes. Il n'aurait jamais fini de nommer les noms car le mauvais traitement envers les humains à la peau noire aux États-Unis, ça continue, et ça continue donc...C'est sans arrêt. C'est un large ralentissement qu'on vise.


"Ah vous savez, moi, la politique, ça ne m'intéresse pas"

On entend ça si souvent. Ce que je sais c'est que si vous ne vous intéressez pas à la politique, celle-ci s'intéressera toujours à vous. À vos biens, à vos acquis, à vos impôts. 

À vos droits.


Quand dans la NFL, Colin Kaepernick a mis son genou au sol et du même coup a entraîné un mouvement, les propriétaires des clubs ont fait les moutons. Les propriétaires sont à 99% blancs. Ils ont menacé de mettre les joueurs à l'amende, certains l'ont même fait, ils ont en quelque sorte suivi le ton du président con et Kaepernick a perdu son contrat comme joueur dans la NFL. Il s'en est, au final déniché des meilleurs (contrats) en publicité et en causes sociales, un peu partout. 


Les sports professionnels majeurs de l'Amérique du Nord suspendent leurs activités dans la foulée des 7 balles tirées dans le dos de Jacob Blake. On ne sait trop pourquoi encore. 

Ce que j'aime de ce qui se passe en ce moment, il faut bien trouver un peu d'amour dans toute ce chaos haineux, c'est que quand les stars du basketball, un sport où plus de 80% des joueurs ont la peau noire, ont choisi de ne pas jouer leurs matchs de séries éliminatoires il y a deux jours, cette fois, les proprios les ont tout de suite secondé. 


Au hockey, l'ancien gardien de but Kelly Hrudey, devenu analyste de hockey à CBC, fulminait qu'on parle de hockey et ne cessait de dire qu'on devrait parler de complètement autre chose. Qu'à l'image des Ligues de basketball professionnelles et du baseball, la Ligue Nationale de Hockey devrait faire une pause pour qu'on réfléchisse tous ensemble. Conseil que la LNH a suivi puisque hier, les deux matchs prévus ont été reportés. 


L'argument étant que, s'amuser entre multi-milionnaires pendant qu'on au civil, on tire encore sur les noirs (et sur quiconque) au moindre faux pli, semble maintenant plutôt superflu. On boycotte le plaisir pour mieux réfléchir.

J'y vois beaucoup de bon. Priver la grande majorité de ceux qui diraient "Ah vous savez, moi, la politique, ça ne m'intéresse pas" de leur bonheur de salon, je trouve ça très bon. C'est la politique qui s'impose à eux. La dignité, ça concerne tout le monde. 


L'unité dans le bouclier qu'on brandit au président des États-Unis m'impressionne. 

C'est à mon avis, un sain boycott. Qui force l'attention. 

Boycott: action de boycotter, refuser d'acheter un produit, de participer à un examen, etc. en particulier, cessation volontaire de toute relation avec un individu, un groupe, un État, en signe de représailles.  

Il y a définitivement des éléments politiques dans un boycott.


Je le concède toutefois, je ne suis pas souvent un fan des boycotts. C'est quelque chose que je trouve fort pratique de faire comme on devrait pratique la religion. Dans le silence le plus absolu. Par exemple (et là, je brise le silence) on ne me trouvera jamais dans un Tim Horton. J'ai pas besoin d'expliquer pourquoi. C'est personnel et politique. Est-ce que je boycott Tim Horton? non, je suis intolérant au café, ça me disqualifie déjà d'une d'un de leur produit populaire. Je ne fais que l'ignorer. Personne n'est jamais forcé de consommer quelque part. 


Un boycott de moins bon goût que le sportif énuméré plus haut est celui, suggéré sur le net, des entreprises de la Rue St-Denis qui se sont prononcé contre la piste cyclable qu'on est en train de mettre sur pied. Sous prétexte que ça enlèverait des places de stationnement pour les consommateurs d'ailleurs, venant en voiture. Parce que quand on est de l'île, on serait crétin de prendre sa voiture pour se rendre sur St-Denis. Tout se fait facilement à pied, en patins à roues alignées, en vélo ou en transport en commun sur l'île. Je rêve même d'une île sans voitures. 


Je suis donc, oui, en faveur des pistes cyclables. Mais je trouve que les commerçants qui sont contre se trompent en pensant qu'on part encore de la rive-sud ou la rive-nord pour aller se stationner sur St-Denis. C'était une autre époque. On achète en ligne. Encore plus en temps de pandémie, on ne se déplace plus.   

Je trouve aussi que le boycott est ridicule. La Rue St-Denis et ses commerces se mourraient déjà AVANT la pandémie, avec les craintes de la Covid-19, ils vont presque tous fermer. Et faudrait aussi frapper sur ceux qui ont le genou au sol?


Les commerçants qui veulent encore du stationnement pour les voitures s'accrochent à l'espoir d'antan. Mais le commerce en ligne les as éloignés à jamais. Voilà pourquoi la Rue S-Denis (et la rue Mont-Royal) se mourraient AVANT la pandémie. 

Maintenant, elle est en coma artificiel. Et le cri du coeur de certains commerçants relève de la foi un brin naïve.


Et le boycott relève selon moi de cette culture de l'annihilation duquel je ne suis pas fan du tout.

On aime pas, on élimine. 

Pas pour moi. 

Le premier boycott, suspend, le second, propose la mort. 

Le premier ranime les braises mourantes de l'espoir pour les humains à la peau noire aux États-Unis, le second tue. 

jeudi 27 août 2020

Planètes Égarées

 

Je vous ai déjà parlé d'un film Québécois qui était un projet scolaire qui s'est développé, entre étudiants et acteurs non professionnels, en maudite belle perle de film.

Un laboratoire heureux. 

Dans le film À L'Ouest de Pluton, on chronique une bande de jeunes de l'école secondaire. Comme ce sont tous des non-professionnels, on s'attache davantage à eux. On y croit, inconsciemment un peu plus. Une scène, vers la fin du film, présente un jeune homme, timide, secrètement amoureux d'une jeune fille de sa classe. Il ne lui a jamais avoué publiquement. Alors que tout le monde semble étirer la nuit dans l'errance, dans un aréna de la région, lui, il compose un poème pour celle qui l'attire, se rend au milieu de la patinoire, prend le micro de l'annonceur de l'aréna et crache son poème dans un slam amoureux que personne n'écoute. PIRE, il ne le sait pas, mais celle à qui s'adresse ses mots est au même moment en train de jouer à guili-guili avec un autre garçon dans une chambre de l'aréna. Il lance ses mots du coeur et à la toute fin, tel un jouet dont les batteries seraient épuisées, il est abattu, vidé de tout ce qu'il avait. 

C'est une scène formidable. Aussi touchante que cruelle. 

Où un personnage baigne dans la pathétisme amoureux, égaré dans la constellation adolescentine.

Comme ce que l'on trouverait à l'ouest de Pluton. Une planète abandonnée.

Vous avez écouté un peu la convention républicaine cette semaine? Un autre intrigant laboratoire.

De mongols celui-là. Un vrai freak show. 

On a cru bon de faire parler, pour le peuple, le fâcheux couple qui avait menacé de ses armes les citoyens marchant trop près de leur résidence. Des manifestants pacifiques à St-Louis. Ceux-ci ont dit à la caméra cette semaine "Et vous savez qui a été accusé d'un crime dans ce qui nous est arrivé? NOUS!". 

Ils étaient outrés. 

Qu'est-ce qui leur est arrivé? Ils ont eu peur. Les gens armés ont d'abord peur en général. Et on les accuse d'utilisation mal avisée de leur arme. Car rien n'était vraiment menaçant dans la marche pacifique qui passait devant chez eux. Et si des gens ont finalement fini par se diriger vers eux, c'était justement pour tenter de leur demander ce qui justifiait de telles menaces du fusil. De la part de monsieur comme de la part de madame. 

Je ne sais pas combien de gens ont vraiment senti un peu de sympathie pour ses deux abrutis. Le petit gars de 17 ans qui s'est pris pour une police au Wisconsin et qui tuait à l'aveugle, peut-être.

Auparavant, dans une convention, on faisait parader des amis professionnels, des personnalités connues, des anciens de votre parti, même des anciens présidents. Rien de tout ça pour Donald Trump. Le parti républicain est devenu tant son parti à lui que le nom Trump y est partout. Sa famille directe au grand complet. Tous les jours. 

Lundi, il y a eu ce moment de total ahurissement. Kim Guilfoyle, ancienne journaliste de la station Fox, devenue maintenant coordonnatrice en chef du comité de la victoire de Trump, mais qui est aussi la conjointe de Donald Trump Junior, a discouru en criant dans son micro, comme si elle parlait à des malentendants (qui n'ont jamais besoin qu'on leur crie, simplement qu'on articule lisiblement des lèvres). La jeune femme a peint l'Amérique trois continents qui nous étaient inconnus. Saviez vous que les Démocrates envoyaient les emplois en Chine en s'enrichissant dans le processus? Fait alternatif. Connaissiez vous le "dangereux agenda socialiste" des Démocrates? Elle non plus, mais elle a improvisé quelques nouveaux faits sur le sujet. Apparemment que les Démocrates (où travaille le premier mari de Miss Guilfoyle) auraient transformé la Californie en parc en décrépitude peuplés de seringues d'héroïne. On se serait rué dans les librairies, paraît-il, afin de trouver le roman de science-fiction auquel elle faisait référence. 

Celle qui criait devant le vide (les yeux vides aussi) y a été d'un crescendo absurde où la finale a dû faire grincer, même les oreilles républicaines. Les États-Unis sont aussi une femme. Elle nous l'a appris. The President will fight for her. Si vous ne voulez pas supporter la misère de son discours n'écoutez que le dernier surréaliste 10 secondes. 

Elle hurle. Devant une salle vide.

Comme cet adolescent du film À l'Ouest de Pluton scandait son poème amoureux dans l'aréna vide ou au public endormi, la nuit. 

Inconfortable. Elle baignait dans un pathétisme partisan. Elle était aussi fascinante qu'un accident de voiture le serait.

Une autre planète abandonnée. 100% égarée. 

Y a t il vraiment quelqu'un qui les croit quand ils disent "they want to destroy America (sic)" ?

On est pas dans un film d'Austin Powers. Y a que dans les films comiques qu'un chef veut la fin du monde

L'Hyperlien est gentil car il lui coupe le montage dès la fin de son texte. Mais elle restait les bras tendus devant personne. Fière de son bruyant pet. Baignant dans sa puanteur.

La photo ici, à droite, où Don Jr semble lui dire"excellent job, baby", révèle qu'il était le public.

Ou que c'était une audition pour un film soft porn dont Don Jr aurait été l'unique juge.

On a été pourtant des centaines de milliers à juger l'énervée...