jeudi 30 juin 2022

Le Docteur Provost N'est Pas Censuré (Il n'est qu'un peu bête)

Le titre de l'article du Docteur était "Le véritable portrait de la Covid 19 ?" avec un point d'interrogation. 

Ce n'était pas un article autant qu'une lettre d'opinion. Si incorrecte que le texte a été retiré moins de 24 heures après publication. Le docteur Provost a été suspendu. On crie, chez les plus louches et les plus mentalement loches, à la censure. 

Non. Surtout pas. Ceux que la censure manque ce sont vous.

L'article en question avait été publié dans Le Journal de Montréal qui ne se démarque pas par ses extraordinaires journalistes. L'auteur du texte en question est enseignant à l'Université Laval (à Québec). Patrick Provost se présente comme professeur au département de microbiologie, infectiologie et immunologie de l'Université Laval. Il dirige depuis 20 ans un laboratoire de recherche sur la biologie des ARN. 

J'emprunterai largement les observations du brillant docteur TikTok, Mathieu Nadeau-Vallée pour vous jaser du pourquoi Provost mérite ce qui lui arrive. 

On est pas nécessairement microbiologiste si on travaille dans ce département. Provost est de ceux qui ne sont PAS microbiologiste, mais plutôt bio chimiste. Ce qui n'est pas rien, mais pas ce qu'il présente dans sa bio, non plus. Il étudie principalement depuis 20 les "petits" ARN un secteur de recherche extrêmement niché, qui n'est pas lié spécifiquement à la microbiologie, ni à l'immunologie, ni à la médecine, ni à l'épidémiologie, ni même à l'ARN messager. Donc le titre fait déjà croire à un titre d'autorité pertinent, qui reste l'équivalent d'un discours de Jo l'indigo après qu'il eût fumé un gros bat, beaucoup de mots pour impressionner les ignares. 

Interressons-nous maintenant aux arguments de la lettre d'opinion. Provost parle très tôt du "vaccin expérimental". Ce qui est faux, décembre 2020, le vaccin est validé internationalement. Les vaccins ARN messagers Covid19 sont approuvés par Santé Canada. Il nous parle ensuite d'une maladie touchant les personnes très âgées. On omet toutefois de mentionner que même sur une jeune personne, la Covid peut avoir des effets à long termes sur le coeur. À ce moment, même chez une jeune personne, des dommages cérébraux avaient alors été décelés, un fois la Covid contractée. Même chez les enfants en santé, la Covid peut avoir des effets sur le système immunitaire, à long terme, en plus d'augmenter les chances de diabètes. Et on ne parle pas encore de Covid longue qui accentuerait tout ça. 

Le point 6 de Patrick Provost, à cet égard est une insulte puisqu'il pose la question: "Imposer l'obligation vaccinale à des personnes jeunes, en bonne santé ou qui ne sont pas à risque de complications à la Covid19 ?". Irresponsable, Docteur P.P.

Il nous parle d'injections qui ne préviennent ni l'infection, ni la transmission, mais semblent plutôt faciliter l'infection. Faux. Totalement faux. Même avec Omnicron, la vaccination 45%  réduit de beaucoup le taux de contamination. Il est en territoire Mel Goyer/Radio X de désinformation totale. 

Il dit aussi que le Québec n'a pas permis, ni encourager le recours aux traitements préventifs, précoces ou alternatifs, comme d'autres pays l'ont fait. On ignore de quelles alternatives il parle, mais on se doute qu'il parle des produits de cheval qui font un mal immense aux systèmes digestif. Les traitement dits "alternatifs" n'ont montré aucune efficacité. 

Il banalise la Covid en un petit paragraphe qui va comme suit: "Il faudra éviter de partir en peur quand les nez se mettront à couler, comme à tous les automnes". Banaliser une maladie infectieuse pouvant provoquer de graves conséquences, voire des fatalités, est une menace à la santé publique. Le contraire d'un docteur. 

Il nous dit que 90% des personnes âgées de 70 ans ou plus, décédées de la Covid, avaient 2 conditions médicales préexistantes ou plus. C'est du capacitisme. Même les personnes âgées, même ceux et celles ayant des maladies chroniques ont droit à la vie. De toute manière si on réunit les gens qui font du diabètes, de l'hypertension ou qui fument, on a près de la moitié des gens de la population du Québec. Il nous rappelle aussi que ceux et celles qui ont des conditions médicales pré-existantes, ont 10 fois plus de chances de mourir de la Covid. Il omet de dire que ces mêmes gens, vaccinés, ont 150% fois plus de chances de s'en sortir vivant(e). Ce qui s'applique aussi à tout âge et qui réduit presqu'en totalité les conséquences à long terme. 

Il dit avec justesse qu'il n'y a pas eu de surmortalité mais omet de dire que c'est le vaccin qui en a été responsable. Il dit que les spécialistes de la santé ont été muselé, ce qui est faux, seulement ceux et celles qui disent des niaiseries. Nadeau-Vallée lui-même a beaucoup critiqué certaines mesures sanitaires sans jamais être puni par son ordre. 

Et ce n'est pas la première fois que Patrick Provost est pointé du doigt pour avoir attiré l'attention pour les mauvaises raisons, celles de propager de très fausse informations. 

Un magazine/journal/téléjournal ne devrait jamais publier/diffuser un scientifique qui dirait que la terre est plate. Pas plus qu'on devrait publier un bio chimiste qui parle mollement d'une maladie grave et qui propage de faux propos. Ce n'est pas un débat, c'est de la fucking science. 

Il y a, bien entendu, des débats en science, mais plus personne ne débat à savoir si la terre est ronde ou plate. 

Il n'y a plus personnes qui débat sur les vaccins en disant qu'ils sont expérimentaux. 

Sinon les gens bêtes. 

Provost mérite quelques jours de réflexions.

Mieux mentalement structurées. 

mercredi 29 juin 2022

À La Recherche Du Temps Perdu*********************The Handmaid's Tale de Margaret Atwood

Chaque mois, dans ses 10 derniers jours, tout comme je le fais pour le cinéma (dans ses 10 premiers) et tout comme je le fais pour la musique (vers le milieu) je vous parles de l'une de mes trois immenses passions: La Littérature!

Lire c'est apprendre à marcher dans les sentiers mentaux des autres, c'est explorer des univers qui ne sont pas les nôtres, c'est ouvrir ses sens, les développer, c'est humer de nouveaux parfums, entendre de nouveaux refrains, carburer sur des idées, des observations, des visions qui ne sont peut-être pas les nôtres mais qui nous amènent ailleurs, c'est, comme le cinéma et la musique, voyager à peu de frais, c'est aussi accepter de respirer au rythme de quelqu'un d'autre. 

Et respirer, c'est vivre.

Je vous parle cette fois, de mort.

THE HANDMAID'S TALE de Margaret Atwood.

La narratrice de ce roman de la Nobelisée auteure canadienne est connue sous le nom Offred qui est une variation du verbe Offered comme dans Offerte (aux autres). Elle nous raconte sa vie dans une société dystopique (dans un futur presque proche), dans la théocratie unique de Gilead, anciennes États-Unis, quelque part dans une futur proche. Le livre a été écrit dans les années 80. Elle est servante, gardée sous supervision d'une marâtre, et au service d'un commandant et de sa femme infertile, afin de justement leur procurer des héritiers puisqu'elle, Offred, est parmi les rares femmes fertiles de cette époque. Époque qui voit les taux de natalité devenir dramatiquement bas, ce qui est considéré dangereux pour la race humaine.

Elle se rappelle ses années avant sa captivité, rêve de s'en sortir et de retrouver sa vie d'avant, elle développe des relations avec son commandant, son épouse, leur chauffeur, les autres servantes, qui réagissent toutes différemment de cette nouvelle réalité, à peine pensable, 40 ans, avant. Mais peut-elle complètement leur faire confiance ?

Les détails et la subtilité sont importants pour Margaret Atwood. Ce que nous narre Offred est précis et fait appel à une profonde compassion. Le roman est l'un des plus lu et des plus aimés, dans le style dystopique, du 20ême siècle. Il s'agit d'un portrait sans compromis d'un certain totalitarisme vicieux et pernicieux. Il traite de la misogynie institutionalisée. Critique le fondamentalisme sous toute ses formes. Donc la religion, par la bande. 

C'est non seulement un écho direct avec l'époque abjecte que les États-Unis font vivre à leurs Femmes, c'est aussi une lecture qui suscite un profond impact chez ceux et celles qui lisent Margaret. Elle a non seulement l'intelligence de prévoir avec justesse ce qui arrive à notre époque, la religion droguant les sens, mais elle marque l'histoire de l'Amérique du Nord comme Phillip Roth avait anticipé Trump avec The Plot Against America. Aucune fiction ne pourrait être plus calquée sur ce qui se déroule comme drame social, en ce moment même, au pays de l'Oncle Sam. Pays devenu si sale. 

La narration reste au "je" ce qui oblige un constant questionnement sur la confiance qu'on doit accorder à la narratrice, mais ça fait partie du plaisir de lecture. La prose reste poétique largement dans toute l'horreur exposée. Elle glisse même, assez naturellement, sans trop s'imposer, comme une servante écarlante, dans sa marche sociale du jour. Atwood expose intelligemment que les gens sont capables de bien, mais aussi de grandes lâchetés, dépendant des situations. Elle nous montre que les gens sont compliqués. La fin, parfois critiquée injustement, est parfaite. Qui croire ? À qui faire confiance quand tous les repères naturels ne le sont plus ? 

À la fin de 1984 de George Orwell, on atteint sensiblement la même sensation de dépossession. D'incertitude. On est nous mêmes fragilisés. C'est percutant. 

C'est tout à fait maintenant. Avec les horreurs de ce sale jugement du pays d'en bas. 

C'est puissant, potentiellement troublant dans la satire dystopique placée dans un futur qui est désormais très associé à maintenant, depuis vendredi dernier. Des Femmes sont privées de leurs droits. Le langage est dur et cru, émotif, la violence est morale et physique. Le sexe, parfois graphique. Les corps des dissidentes sont pendus et exposés dans les rues, les suicides sont multiples de la même manière. On fouette des Femmes en public. On en abuse une à mort devant tout le monde. Ce roman a été adapté en toute aussi intelligente série télé par la chaine Bravo en 2017. Ça aussi , ça collectionne les prix.

Parce que le propos n'a jamais été aussi actuel. 

Et désolant. 

Je ne dirai jamais Femme, vous serez sauvées. Ça impliquerait que ce serait peut-être par nous, les hommes. Vous VOUS sauverez. Parce que le bien vainc toujours le mal. Ce que la contamination religieuse n'arrive pas à comprendre. Vous avez le pouvoir du nombre et ça, ça compte dans les votes. Mais certaines Femmes, sont elles mêmes infectées de déraison mentale.

Ça ne s'invente pas, Sarah Huckabee Sanders, ancienne porte-parole de la Maison-Blanche sous la triste ère Donald Trump, républicaine récemment réélue dans son État, a dit sand même réaliser la portée et l'étendue de ce qu'elle clamait : "Nous nous assurerons que le foetus humain sera protégé dès le début de sa création dans le ventre de sa mère, comme nos enfants le sont dans nos écoles..."

Je n'invente rien. 

mardi 28 juin 2022

Jean-Louis Trintignant (1930-2022)

Né à Piolenc, dans le Vaucluse, en France, il grandit avec l'intention d'étudier le droit, il se découvre très vite un intérêt pour le théâtre et emménage à Paris à 20 ans pour y étudier le jeu. En 1951, il fait ses débuts sur scène, au théâtre. 

Sa première apparition au cinéma est en 1955, mais c'est l'année suivante qu'on le voit partout dans le monde, principalement grâce à Brigitte Bardot, celle qui vendra la France plus que Peugeot. Trintignant a aussi une aventure amoureuse avec Bardot mais quand celle-ci a une aventure avec Gilbert Bécaud, leur union tombe à l'eau. Marié à Stéphane Audran, Trintignant avait brisé son mariage pour BB. Vadim le réutilise presqu'aussitôt dans son film suivant, sulfureux lui aussi,  dans Les Liaisons Dangereuses avec Gérard Phillipe, Jeanne Moreau, Annette Vadim et Boris Vian. Sa carrière est interrompue quand il est obligé de faire son service militaire et il servira sur le terrain, dans le conflit Algérien. Il a épousé Nadine Trintignant. en 1961. Avec laquelle il aura trois enfants, Marie, Pauline et Vincent. 

C'est Claude Lelouch qui en fait une superstar avec son film Un Homme et Une Femme. Ce film rafle l'Oscar du meilleur film étranger, celui du meilleur scénario original ainsi que la Palme d'Or à cannes,  et est extrêmement payant pour tout le monde impliqué pendant plusieurs années. Trintignant est issue d'une famille riche. Son oncle est Louis Trintignant, coureur automobile important en France, ce qui rend le rôle de Jean-Louis, dans le film de Lelouch, plus personnel encore. Un autre de ses oncles, Maurice, est coureur automobile aussi et gagne deux fois le Grand Prix de Monaco en Formule 1, en plus de remporter le 24 Heures de Le Mans. Jean-Louis lui-même y prendra goût et participera à des rallyes dans les années 70 et 80 principalement. C'est d'ailleurs en raison de cet historique familial (et de sa gueule aussi) que Lelouch l'avait naturellement choisi pour jouer dans Un Homme et Une Femme

4 ans avant, il avait joué dans un film d'Alain Cavalier, Le Combat dans l'île, et en 1969, il a joué dans l'excellent Z de Costa-Gavras, deux films anti fascisme/anti dictature.  

En 1968, il remporte l'Ours d'Argent du meilleur acteur au Festival de Film de Berlin pour L'Homme Qui Ment d'Alain Robbe-Grillet. Il sera un favori des films de Robbe-Grillet. La même année, il joue sous la direction de Claude Chabrol. Il sera toujours un parfait équilibre entre films populaires, théâtre et films d'auteurs. Vedette d'un western Spaghetti de Sergio Corbucci, avec Klaus Kinski, il tournera plusieurs fois dans ce pays, dont 3 sous la direction d'Ettore Scola, mais aussi de Bernardo Bertolucci, dans son excellent The Conformist, film cynique et sensuel au parfum fasciste. Avant celui-là, il avait tourné pour Rohmer Ma Nuit Chez Maud, que j'ai justement revisité récemment, dans un mini festival Rohmer personnel. Le couple Jean-Louis/Nadine vit une tragédie quand Pauline, qui n'a que 10 mois, meurt, étouffée par ses déglutinations laiteuses, en 1970. L'année suivante, il tourne avec Deneuve, un film où il y joue son propre rôle, tourné par Nadine, inspiré de ce drame. 5 ans plus tard,  quand il tourne aussi pour Nadine Le Voyage de Noces, ironiquement, le couple se sépare. Il est réalisateur lui-même dans un film dans lequel il apparaît aussi, en 1979. Il avait aussi réalisé une comédie noire, en 1973. Bertolucci lui avait offert le rôle de Marlon Brando dans The Last Tango in Paris, rôle qu'il avait refusé. En doublage, il devient la voix de Jack Nicholson à partir de The Shining, de Stanley Kubrick. C'est même Kubrick, avec son perfectionnisme habituel, qui exige Trintignant. 

Il tourne pour l'unique fois avec François Truffaut (et Fanny Ardant) dans le dernier film de Truffaut. Il renoue avec Lelouch en 1984 et dans une terrible suite à Un Homme et Une Femme, deux ans plus tard. Il se retire dans le Gard, à 40 kilomètres d'Avignon se disant lassé par le cinéma et voulant vivre avec la nature. Il refuse plusieurs projets et joue un second rôle dans un film de Régis Wargnier et dans le premier film d'Enki Bilal. Dans les années 90, il aborde des personnages plus grincheux, misanthropes ou cyniques. C'est dans un rôle du genre qu'il brille dans le troisième volet de la trilogie de Krzystof Kieslowski Bleu/Blanc/Rouge.  Il est aussi remarquable dans le premier film de Jacques Audiard. En 1998 il accepte de jouer pour Patrice Chéreau. Depuis deux ans, il a un domaine viticole, et, à l'instar de son oncle Maurice, il y fait produire du vin. La première étiquette de son premier vin sera dessinée par son ami Enki Bilal avec lequel il avait aussi tourné, pour le second film de Bilal. 10 ans plus tard, son vin est reconnu comme l'un des meilleurs de la région de la Vallée du Rhône.

Sa fille Marie est sa partenaire de jeu depuis la fin des années 70. Une des dernières présences sur scène de Trintignant est avec elle, en 2002. Marie est assassinée par Bertrand Cantat, l'année suivante. La même année avec elle, il avait lu sur scène des textes en hommage à Guillaume Apollinaire. Il refera une lecture d'Appolinaire à la mémoire de celle avec laquelle il avait co-crée la lecture, deux ans après sa mort. Il est bouleversant sur scène, en 2005, dans Moins 2

En 2011, il est sur scène pour Trois Poètes Libertaires, hommage à 3 grands de la poésie, Vian, Prévert et Desnos, un spectacle de son cru qui est aussi musical. Il est sensationnel auprès d'Emmanuelle Riva, toute aussi grandiose, dans l'excellent Amour de Micheal Haneke. Le film, autant que son réalisateur et ses interprètes sera/seront multi récompensé(s) partout dans le monde.

Il tournera une seconde fois pour Haneke, qu'il considère le meilleur réalisateur au monde.

Même si le cancer qui l'atteint, dont il refuse tous les traitements, le désole profondément et il ne veut plus rien faire, il accepte de rejouer pour Lelouch (et Anouk Aimé), dans un troisième volet d'Un Homme et Une Femme

Étrangement, le jour même de notre visite au cimetière du Père Lachaise, le 17 juin dernier, où nous avions visité la triste tombe de Marie (et de son beau-père), mort de laquelle Jean-Louis ne s'était jamais remis (Nadine non plus), Jean-Louis décède à l'âge de 91 ans.

Un important acteur Français qui nous laissera de précieux souvenirs sur pellicules.

lundi 27 juin 2022

Ignorez Celles Qui Avortent Comme Vous Ignorez Les Tueries Publiques


C'est mon message aux plus injustes juges de la Cour Suprême de États-Unis que l'histoire de ce pays aura connu, pire que les racistes du début de l'histoire des États-Unis qui ont eu le bonne idée (LES RÉPUBLICAINS d'ailleurs) de changer d'idée et de reconnaître les droits humains des citoyens/citoyennes à la peau noire des États-Unis, en mettant fin à l'esclavage. 

Il n'y a jamais eu de recul là-dessus. 

Nous sommes aujourd'hui en 2022. Et pourtant, le jugement rendu le 24 juin dernier, voulant que chaque État choisissent au gré de ses envies, si l'avortement est légal ou non, et sous quelles conditions, nous ramène dans les années 50 de par son explication. 

RIEN, en 2022, avec ce que l'on sait de la vie, ne devrait nous ramener à ce type de jugement rétrograde qui fait de la Femme, aux États-Unis, quelqu'un qui aurait moins de droits que le foetus qu'elle porte. 

Les 6 têtes mal équilibrées, nommées juges, méritent les plus sentis fuck you du monde entier. 

John Roberts, Clarence Thomas, Samuel Alito, Neil Gorsuch, Brett Kavanaugh et Amy Coney Barnett, en ordre de gauche à droite, de haut en bas, sur cette photo. Dans le désordre our le désordre, c'est ce dernier qu'ils installent dans leur propre société. Et dans tous les pays voisins comme le nôtre. Dimanche radieux à Montréal plus de 30 degrés, beau soleil et qu'est-ce qui pointe au coin de la rue, à Montréal comme à Québec? Des gens pro-choix qui manifestent en faveur du droit à l'avortement. 


(...)

Je comprends le désarroi que la décision a créé, mais manifester ainsi c'est un peu comme manifester pour le droit à ce que notre maison ne soit pas incendiée. C'est "manifester" en faveur d'un droit acquis. C'est aussi chercher, volontairement ou non, à ce que ceux qui pensent autrement viennent se frotter à vous.

C'est pas un beau dimanche à se souhaiter.

C'est ici, très très légal de se faire avorter. Ne manifestons pas contre les sorcières d'ailleurs. 


C'est une décision excessivement sélective que vient de faire la Cour Suprême. Un oncle violant sa nièce de 11 ans, verra celle-ci être forcée à porter le foetus et à le faire naître. Voyez le niveau de mal que ça implique ? Une Femme violée devra faire naître le fruit de son cauchemar. Des adolescentes mal protégées, mal responsabilisées, maladroites, seront obligées de devenir mère avant l'heure. Les États-Unis sont devenus un pays où on distille assez ponctuellement, l'horreur. 

Le mal a toujours existé. Il prend plusieurs formes. Il n'est pas toujours facilement reconnaissable. La religion est un mal IMMENSE. On voit et entend des gens très sérieusement dire que nos corps appartiennent à Dieu. 

Tabarnak qu'il faille être déconnecté de la planète terre pour penser ainsi. 

Nos corps? appartenant à une entité fictive ? Dans in film ça ferait grincer des dents. Dans la vraie vie vraie, ça fait peur. Et c'est justement la vraie vie vraie que plusieurs ne savent plus définir aux États-Unis. Dont 6 juges de la Cour Suprême. 

Une Femme que je respecte beaucoup, humaine à la peau noire, disait récemment qu'un jour, assez jeune, pré-adolescente, elle savait qu'elle avait lucidement vite appris à vivre dans un monde qui ne laisserait pas beaucoup de place à sa voix. À moins qu'elle ne l'impose. Ce qu'elle a fait pour réussir dans la vie. Brillamment. Y a moyen de le faire. Des 6 juges Républicains (un non sens d'avoir un parti pris politique si connu dans ce grand pays) qui ont renversé l'irrenversable, on en sait un peu. 

On sait qu'il y a en a un qui manque assez de jugement pour ne pas savoir quand s'arrêter quand une Femme lui dit non (Clarence Thomas). Peut-être que les Femmes n'ont pas toujours accordé une importance à sa voix dans l'histoire de sa vie, et jamais il n'a été habile avec elles. 

On sait qu'il y en a un autre (Brett Kavanaugh) qui a le complexe de Dieu et que si il a envie d'une belle Femme, se sert tout simplement au risque de ses pulsions. Jeune homme, intoxiqué par la bière qu'il affectionne, c'était un réflexe qu'il a eu, au moins une fois. Sautant sur une jeune fille qui ne voulait pas de lui, plus jeune. Ce qu'on lui a pardonné pour qu'il soit juge. Lui aussi. Si il a eu longtemps cette attitude de "Jock", étudiant, peut-être que sa voix, chez les Femmes, n'a pas souvent été entendue non plus. 

On sait aussi qu'il y a une femme, sans F majuscule, (Amy Coney Barnett) qui croit aveuglément en Dieu, qui aussi voté contre les droits de toutes les Femmes des États-Unis. Élève modèle, était-elle socialement très en santé parmi ses pairs ? Peut-être n'a-t-elle jamais eu l'espace nécessaire pour faire activer sa voix à elle, n'étant guidée que par celle de Dieu, et que maintenant, elle, comme les deux autres avant, sont aujourd'hui si content de non seulement faire entendre leurs voix, mais de plus, avoir une influence directe sur tant de familles au pays et, par extension, dans le monde, puisque que chez nous, à Montréal comme à Québec, on manifeste en faveur d'un droit acquis; qu'ils sont désormais grisé par un pouvoir qu'ils n'ont jamais mesuré puisqu'il n'ont jamais eu un tel impact nulle part. 

6 noms sont désormais associés à une décision largement décriée partout sur terre. Des voix qui les associent maintenant au contraire de l'évolution et du progrès.

Ignorez celles qui avortent comme vous ignorez les tueries publiques.

Les Femmes ont aujourd'hui toutes les raisons de ne plus jamais voter malsain comme un Républicain.

Les Femmes méritent plus de droits qu'une arme à feu ou un foetus.

Faire comprendre cela à un juge de la Cour Suprême des États-Unis, c'est défier leur Dieu. 

Avec l'arrivée de l'été, vendredi dernier, la nouvelle chanson des Supreme Voices of the USA se nomme "Regressing in the USA". On y dansera là dessus un bon bout de temps. Malgré nous.  

dimanche 26 juin 2022

Job Job Kinda Job

Rougeparti DucduBidet, n'a rien de noble. Il est même pauvre comme job. C'est un collègue de travail. Appelons-le justement, Job. 

Il a à la fois une personnalité exécrable pour un gars comme moi,  mais j'ai aussi extrêmement pitié de lui. J'ai rarement vu un gars (une fille oui, Bonnie S., oui, toi) manquer tant de jugement. Ça pourrait éventuellement devenir grave. Causer quelque chose de grave. Impliquer des choses graves. Il s'y connait en choses graves. À 12-13 ans, alors qu'il débutait "la grande école" secondaire, son père s'est tué sur un coin de rue, près de chez eux, sur la Rive-Sud. Il avait bu au volant. Job y a grandi, croisant ce coin de rue tous les jours. Me le montrant, une fois, ce qui fait que, quand j'était chauffeur, je ne pouvais jamais m'empècher de regarder ce coin de quartier sans penser à tout ça. Alors imaginez-lui. Ça a eu du bon, Job ne bois aucun alcool. Puisque ça lui a fauché son père. Son grand frère l'a probablement torturé car Job a un besoin IMMENSE de validation personnelle. Il va souvent dire des choses dans le seul but de se féliciter lui-même, ou de tenter de nous forcer à le faire. Ils sont deux à faire sa tâche, et la fille qui fait l'autre moitié de sa tâche, le quart disons, se nomme Valérion. Il est toujours extraordinairement disposé à la critiquer quand il y a une erreur dans le système de la part de Val. Il est même hyper fier par moments de découvrir que c'était elle qui s'était trompé, ça en devient très inconfortable de le voir célébrer que l'autre à raté. Maturité douteuse. 

Val travaille de chez elle, elle n'est donc pas consciente de son ravissement quand elle merde. Job est pourtant nettement plus mauvais qu'elle. mais bon, je ne joue pas à cette petite joute d'ego mal placé. Job se dit "perfectionniste", mais le terme juste serait plutôt "anal". Il y a tant d'inutilité (manque de jugement, je vous dis) qu'il finit par admettre faire, et qu'on lui suggère de changer, qu'on finit par se sentir mal de lui en parler. Mais il trouve ça drôle. Il a quand même un bon fond. Naîf et relativement dénué de méchanceté, mais bon sang qu'il peut être maladroit. Il me rappelle souvent Gaston Lagaffe. Continuellement du côté de l'échec à presque tous les niveaux. 

C'est là qu'il fait rire, malgré lui. Contre lui aussi,. Il sait se moquer de sa propre personne, ce qui est tout à son honneur, Il sait noyer son orgueil et non le contraire.  Il me fait pitié car il vit des choses plutôt sombres. D'une première relation, il a une fille avec une jeune femme qui a refait sa vie avec un autre qui réussit mieux que lui. Il la voit très peu. En revanche, il a aussi refait sa vie avec une autre femme, appelons là Carol Ann. Avec elle, ils ont eux ensemble deux ans. Et au moins 6-7 ans de bonheur. Le plus vieux à aujourd'hui 5 ans, la plus jeune 3. Carol Ann travaillait dans une école. Pas enseignante, mais ortho ou quelque chose comme ça. La pandémie lui a fait complètement perdre la tête. À elle. 

Complètement. 

Elle croit à absolument tous les complots autour du vaccin. Elle n'est pas vaccinée. Ne le sera jamais. Ça lui a coûté son emploi. Elle a été limogée. Elle est aussi, et surtout convaincue qu'une présence hante leur logement.. Elle lui parle la nuit, converse avec, se chicane avec, rit avec aussi. Job me le confesse, il en est très troublé. Il me dit venir travailler dans le but de respirer autre chose que la folie de celle qu'il compte maintenant quitter, légalement. Avec avocats, notaires, conseillers, CLSC et intervenants divers. Rien de très drôle. Job m'a montré une photo d'elle, toute souriante, brouillée, avec un filtre, mais qu'elle prétend au contraire être la présence derrière elle. Job m'a aussi montré un troublant video qu'il a tourné où tout est noir mais les sons parlent d'eux-mêmes. Il est à une certaine distance de la cuisine, dans le noir, où on entend Carol Ann jaser avec "l'esprit", qui est parfois très gentil, parfois pas du tout. Il lui demande si tout va bien. Ce à quoi elle pousse un gros cri. Surprise. Lui reprochant ensuite de ne plus lui faire ça. Elle pleure souvent, la nuit. D'autres nuits, elle crie, ou rit très fort, comme si elle jouait aux cartes avec quelqu'un. Elle oublie très régulièrement d'aller porter les enfants à l'école, le matin. C'est l'école qui appelle Job afin de savoir si c'est normal que leurs enfants ne soient pas encore sur place . Il est là, le gros du problème: les enfants. Ils ont conscience que maman ne va pas bien. En ont peur devant ses comportements. Et Job craint le pire pour ses enfants, à juste titre. Elle est en nette psychose duquel elle ne semble pas être en mesure de sortir. 

Ils ont même fait un exorcisme auprès d'un prêtre qui leur a confirmé que ça se passait ailleurs. Dans sa tête, très assurément. Job est dans le processus de séparation et bien qu'il rigole beaucoup au boulot avec des niaiseries, il conjugue avec des sentiments contradictoires et un deuil important à faire. À nouveau. Pour le bien de ses enfants. Mais il tient encore à son bien, à elle, aussi. Comprends-t-elle pleinement ce qui se passe. Un peu puisque depuis qu'elle sait que la procédure de séparation est ne marche, elle se fait plus chatte et ronronneuse, avec lui. Mais il reste lucide là-dessus. Il vit du pas mal bouleversant. Je ne peux donc pas casser du gros sucre sur lui.

Mais il reste Gaston Lagaffe si fréquemment... Avant de partir en vacances, je devais former 3 personnes afin de couvrir mes tâches. Donc une jeune fille de 19 ans qui fait suffisamment tourner les têtes que la télé s'est intéressée à elle et elle a joué un petit rôle dans un épisode dont le clip a beaucoup roulé et sera d'une publicité prochaine de grande envergure.  Job, naturellement, a voulu bien paraître devant elle. 

Ce que je raconte se passe sur moins d'une minute. Très vite. Je dis à voix haute à Fushia (la 19 ans) "25 moins 19...er..." j'hésite, je n'arrive pas à trouver la soustraction rapidement, je suis mentalement crevé on est le dernier vendredi d'une semaine si loooooooooooooooooongue. Fushia rajoute "Oh! je suis tellement poche en calcul mental..." le temps que je me resaisisse et que je dise "6". Mais Job a bondi de son cubicule comme un lapin et s'est glissé derrière nous, dans nos bulles, avec une évidente envie de flirt.

C'est une autre extension de ses multiples défauts, il est extraordinairement facile à distraire. Je peux toujours dire quand il sera en retard dans les suivis, car je le vois se distraire de tout, être ralenti par tout, et être si anal, là où il ne le faut pas...enfin... m'enfin...

Là, en mode "petit coq", il claironne: "Moi je suis pas mal bon en calcul mental!"

Ce à quoi Fushia lui demande tout de suite : "7 x 7?"


Il répond comme on tuerait une mouche: "42!"

"Tu vois, je l'aurais pas su si vite, il faut que j'y pense un peu" a renchéri Fushia. 

Ils ne m'ont pas vu rouler les yeux, parce que derrière moi, mais j'ai corrigé "49, bananes!"

Job est retourné, débandé, penaud, à son bureau. J'avais le goût d'éclater de rire. 

Il a été changé de lieu de travail car il était trop disposé à écouter toutes les conversations, et il rapporte tout à tout le monde comme la pire des commères (je vous jure, il a des qualités), que trop souvent, il a rapporté des propos qui étaient largement mal compris. Ils l'ont donc placé près de moi, qui, au contraire, ai mes écouteurs sur les oreilles presque toute la journée. Mais pas beaucoup d'écouteurs dans les 3 dernières semaines, où je formais du monde. Et ces travers m'ont paru plus lourds.

Je reviens d'Urop. Hier. Je reviens au travail. Demain. Je retrouve Job à la job. Mon job job kinda job. Avec Job. 

M'enfin, faudra pas que j'ai un homard à la place de mon téléphone.  


samedi 25 juin 2022

Plus Faux Que La Fiction

JT, 13 ans, droguée, prostituée, 1999.  

JT Leroy était le nom de plume de l'auteure de Brooklyn de 35 ans, Laura Albert. Autour des années 2000, ses livres, ses nouvelles, ses articles se vendaient très très bien de par la livraison de témoignages sans compromis et de portraits de son univers de toxicomanes, délaissés de la vie, accrocs abandonnés de partout, chauffeurs de camions désabusés et prostitué(e)s d' Amérique du Sud. 


 Elle s'identifiait exotiquement comme transgenre, positive au VIH, adolescente dont la mère la forçait à la prostitution dans les stations de repos des camionneurs à West Virginia. Ses courtes histoires ont vite gagné en popularité parce que tiré de si intimement "vécu". Un succès culte naissait. Son beau-frère lui a suggéré de se déguiser à la télé pour raconter ses "histoires. La perruque et les lunettes fumées, faisaient...si vraies...(nooooot!). L'illusion a duré quelques années, Leroy se liant même d'amitiés sympathiques comme Courtney Love, Shirley Manson, Billy Corgan et Carrie Fisher. En 2005, tout est dévoilé quand on veut adapter un de ses écrits en film et qu'on les accuse de fraude en cour.

I Libertine, 1956. 

L'animateur de radio de New York, Jean Shepperd, excédé par les exigences du monde du livre qui demandaient de lui de mousser à l'avance des livres à venir et de créer une demande a un jour voulu renverser la vapeur. Et il a réussi avec succès. 

Voulant prouver comment une sensation pouvait être crée artificiellement assez facilement, il a demandé, en ondes, à ses auditeurs de demander tous les jours, ou le plus souvent possible, le titre d'un livre qui n'existe pas. Sans les moyens de communications modernes de nos jours qui auraient vite éventé tout ça, le lendemain matin, les librairies et magasins de livres ont été inondés de demande pour I, Libertine, un livre de confessions sur une femme plutôt libertine. Une auteure voulant demeurer anonyme, bien entendu. Nous sommes en 1956. Les libraires demandent partout où se trouve ce livre, on exige même qu'il apparaisse dans les meilleurs vendeurs du New York Times, si ça peut dégourdir les distributeurs, un peu. Et leur procurer l'assuré best-seller. Le Wall Street Journal découvre la supercherie, mais pas avant que Ballantine Books, ne choisissent la voie de l'opportunisme en publiant un livre "de confessions lubriques" appelé....I, Libertine, qui se vendra pas pire bien. 

Le Journal d'Hitler, 1983.

Ahuris face à ce qu'ils croient être le journal personnel d'Adolf Hitler, couvrant l'entièreté de la guerre, le Sunday Times pensent tenir un joyau entre les mains. Le journaliste allemand Gerd Heinemann prétend qu'il a trouvé le journal intime d'Hitler quand un avion, comprenant toutes ses affaires personnelles, avion qui s'écrase à la frontière de la Tchécoslovaquie d'alors, en 1945, alors que les Nazis de Berlin s'écroulent.

Bien que plusieurs sommités d'histoire ont vit émis des doutes, qui écoutent les sommités d'histoire ?, qui vous disent aussi, depuis toujours, qu'il faut faire confiance en la science ? Rupert Murdoch, homme d'affaires sans scrupules, a insisté, vrai/pas vrai pour que le scoop soit de tous ses journaux, à la Une.

Ça a pris plusieurs analyses, vérifications et contre-vérifications, afin de prouver la supercherie, mais des erreurs simples comme les mauvaises initiales d'Adolf, et le format du journal, qui semblait de peu d'envergure pour celui qui dominait son pays et travaillait à le faire sur l'Europe au complet. Le Sunday Times a défendu le livre comme les derniers humains se défendaient face aux zombies de Walking Dead, mais au final, la source n'était que flair marketing voulant faire un coup d'argent. De l'argent qui pue.

Les papiers Shakespeare, 1796. 

Un peu comme avec Hitler, on redécoupe les oeuvres du célèbre et indispensable barde, quand un auxiliaire juridique, donc connaissant la loi et sachant la contourner habilement, découvre une horde de documents prétendument signés de la main de William, dont plusieurs pièces "inédites". Traduction: écrite par un grand fan. William (en son honneur) Henry Ireland est un immense admirateur de Shakespeare et dans un coffre, on aurait découvert les pièces Vortigern and Rowena, Henry II mais aussi une profession de foi où Will se déclare protestant. 

Le père d'Ireland est lui-même, auteur, et plus grand fan de Shakespeare, encore. Son fils veut l'impressionner à tout prix. Dès qu'une troupe de théâtre projette de monter Vortigern & Rowena, en révisant le texte, on trouve les écrits terriblement mauvais. Risibles, même. La troupe de théâtre doute dès le début de la véracité de la chose, mais monte son projet quand même, afin de vendre des billets. On se moquera beaucoup de la trop évidente fraude. Toutefois, le père d'Ireland est grisé à vie. Jusqu'à sa mort, il croira à la supercherie de son fils. 

La Légende d'Ossian, 1762.

James Macpherson publie Fingal, an Epic Poem in Six Books, Together with Several Other Poems Composed by Ossian, the Son of Fingal, traduit mordènement du Gaelic à partir des écrits du poète du 3ème siècle. Il s'agit d'une excitante épopée héroïque écossaise passée de mains en mains au travers des époques, de générations en générations, et qui serait restée remarquablement intacte et codifiée par Macpherson lui-même, dans ses voyages à l'étranger.  Les intellectuels d'Edingburgh étaient aux émois de trouver un poète aussi illustre, Écossais, que les civilisations Grècques et Italiennes. 

La ruse tient bon car on traduit dans toutes les langues, le mouvement romantique européen s'en inspire grandement, une influence est certaine sur les auteur(e)s de partout, dont Goethe, qui traduit lui-même, en allemand. On dit (peut-être de manière trompeuse) que Napoléon en a une copie sur lui dans les batailles qu'il dirige. Au Royaume-Uni, Matthew Arnold, William Blake, Walter Scott, Elizabeth Barrett Browning n'ont que de bons mots pour les écrits. 

Quand McPherson est confronté à nommer les sources de ce qu'il prétend être une histoire vraie, il n'arrive pas à citer qui que ce soit, pas même des gens modernes. 

Bien que ce pu ne pas être vrai, on reconnait un talent certain à l'auteur/traducteur, un peu menteur.

Traduire, c'est trahir.

Donc un peu mentir.  

Ce qui n'est pas mensonge est notre retour dans la nuit. En provenance de Genève. Décalage horaire promis.