Aujourd'hui aurait dû être le jour où on aurait fêté l'amoureuse. On l'a fait. Différemment. J'y ai pensé tout le dernier mois. On ira simplement manger au resto en matinée. Mais en fin de journée, nous décollons pour Paris, dans le Quartier Latin, pour une semaine. puis, on quitte pour Genève, et plus précisément pour Yverdon-Les-Bains pour la semaine suivante. On y a un couple d'amis que nous avons manqué de visiter en Belgique, où ils étaient avant, et à Singapour, où ils ont vécu ensuite. Nous dormons chez eux du 18 au 25.
On n'allait pas manquer la Suisse. Que j'ai déjà visité, en 1995, mais ailleurs, dans les montagnes. Chez des amis, aussi. Frange Italienne de la Suisse. J'y avait fait du vrai vélo de montagne. La vedette n'étant ni moi, ni le vélo, mais la montagne elle-même. Je me rappelle encore les bruits de cloches de vaches qu'on entendait tout partout. Pour ses 50 ans, l'amoureuse projetait d'aller voir son amie, alors à Singapour, mais la pandémie sévissait fort et les restrictions, en juin 2020, étaient à leur plus strictes. On a été forcé de remettre. Comme elle et son copain ont depuis changé de pays, la belle a choisi qu'on aille les voir maintenant. Et qu'on fête ses 52 ans, avec un premier voyage en Europe pour elle.Mais on part en soirée. Quand la France sera déjà demain. Ce qui nous laisse le jour du 11 pour souligner un peu son anniversaire.
"Ne fais rien, on aura pas le temps, on sera énervés, on part le même jour..." Ma conjointe est la reine de la fausse humilité. Quand nous commencions à sortir ensemble, il y a presque 30 ans, je m'étais commis depuis longtemps avec des amis pour être d'une équipe de balle-molle, dans un tournoi de la Rive-Sud. Elle m'avait dit la même chose quand je lui avait dit que le jour de sa fête, je serais probablement occupé, qu'on pourra fêter un autre jour, ensemble, sans fautes. "Ben non, c'est pas grave, on est jamais obligé de fêter ça le même jour" m'avait-elle dit devant témoins. F-a-u-s-s-e H-u-m-i-l-i-t-é.
Ça ne l'avait pas empêchée de pleurer mon absence dans une soirée entre ami(e)s, le soir de son anniversaire pendant que j'étais occupé à perdre dans le tournoi de balle-molle de la Rive-Sud. Comme si on avait voulu me faire payer mon choix, ce soir-là, j'avais connu un bon match, je me débrouille assez bien au baseball (qu'on me dit), mais j'en garde un autre souvenir. En défensive, dans le champs droit, une balle m'est cognée et je suis dans une assez belle course pour saisir la balle. Ce qui avait eu le temps de faire réagir la foule en ma faveur tellement la coordination semblait bonne, mais la balle avait atteint la paume de ma main pour faire un bon idiot et nargueur et tomber une seule fois au sol. Tous les coureurs avancent. J'ai eu le temps d'entendre un début de célébrations très vite réorienté vers un son sourd de déception dans la foule qui avait été vraiment prête à ovationner le beau jeu. J'étais si en colère contre l'inachèvement de ma performance que lorsque j'avais récupéré la balle, j'avais tiré de toutes mes forces en direction du marbre pour y lancer presqu'une prise. Qui avait, cette fois impressionné tout le monde pour vrai, jusqu'au bout. Le coureur au troisième but surtout qui avait dû revenir sur ses pas. Pour dormir, on devait le faire au chalet de Goyette tout près mais il n'avait pas sa clé et on avait tous fini par dormir dans la voiture. Soirée de misère pour tous. Dans la voiture, il y avait une cassette aux parents du chauffeur, de musique de Serge Reggiani. Qu'on avait écouté en se disant qu'on écoutait de la musique de vieux.C'était il y a quelques 27-28 ans. On est rendus, ces vieux. Qui regardent la pluie et y voient des mélodies.
Ce soir, c'est le même couple de vieux amants qui part ensemble pour Paris. Je suis excité pour elle. Oui, oui on ira à la Tour Eiffel. Et Reggiani, on l'écoute maintenant parce qu'on a 50 ans et plus.
Avec ma tête d'épagneul, qui n'a pas appris à nager, jeudi, j'étais crevé, assis sur la galerie, sous la pluie. À écouter Serge et son Vieux Couple. Parce que les derniers moments avant un départ de 16 jours, c'est épuisant. Former ici, expliquer cela, étirer les heures, parler trop longtemps, faire des erreurs, tout faire pour qu'il y en ait pas trop à corriger au retour. Ils seront 3 à faire ce que je fais quand je n'y serai pas. Ce qui veut donc aussi dire, parler/expliquer/former 3 fois plus souvent.Le vieux couple, c'est maintenant elle et moi. 30 ans ensemble, en décembre. Premier voyage, juste nous deux, depuis plus de 15 ans. Si avant on trouvait Reggiani ringard, à 50 ans, sous la pluie, il était assez formidable. J'ai toujours aimé sa tête de chien.
"Ne fais rien pour ma fête, pour vrai, on aura pas le temps" disait la belle.
Pas le temps, samedi, peut-être.Mais jeudi. Que faisions nous jeudi ? On est donc allé voir Louis-José Houde. À l'Olympia.
Je lui ai fait la surprise.
On est jamais obligé de fêter un anniversaire le même jour.
Reggiani me bercera dans le sommeil de l'avion. Et The Pirouettes sera au rendez-vous, à l'arrivée.
Hier et demain. Les vieux amants qui rajeunissent. Elle au printemps, lui en hiver. Comment peut-il encore lui plaire ?
(Vous serez peuplé, ici, jusqu'au 27, ne vous inquiétez pas et Reggiani sous la pluie, c'est très joli)
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