mercredi 30 juin 2021

Planète Lune

 


Il y a les covidiots, et il y a les obsédés des covidiots. Je ne sais trop ce qui est pire. Ce sont tout de même deux types de fixations relativement malsaines. 

Mea culpa. En ce qui concerne Donald Trump, en ce qui concerne les covidiots, j'ai tout de même une certaine fascination qui me sidère les sens. Un peu comme ma fille qui avait peur de Terry Fox, enfant, en voyant des images de lui à la télévision. Ça défiait tellement son imagination qu'elle en faisait des cauchemars. Sans en faire des cauchemars, je vous parle davantage d'horreurs ici, que de réelle beauté. En ce qui concerne Donald Trump, je suis nettement coupable d'en avoir trop parlé. De m'en être stupéfait trop souvent. 


Mais ce monde que j'étudie sur terre, je ne peux m'empêcher de le voir évoluer. Et son contraire. Et quand les vagues contraires avalent l'océan de la raison, ça reste toujours étonnant. Et s'étonner, c'est déjà se poser des questions. La lune influence les océans et les mers. 

Quand je rapporte des dossiers à mes supérieurs martiens, sur mon étude de votre espèce, j'emprunte toujours le même plan de vol qui me fait passer près de la lune. Elle est belle de loin, la lune. Mais de près, elle est vide. Volcaniquement sombre. Et elle est dépourvue d'atmosphère, ce qui fait en sorte qu'un cerveau humain ne saurait y survivre sans aide. Chez nous, parfois chez vous aussi, quand on veut parler de quelqu'un serait simple d'esprit en le traitant de lune. C'est un mauvais calque de lunatic, qui, dans la langue de Shakespeare, veut carrément dire, simple d'esprit, absent mentalement. Tomber dans la lune, donner une pause à son cerveau en le reposant. 


Absent mentalement. 

Ce sont les deux mots qui me sont venus à l'esprit quand j'ai entendu cet homme aux États-Unis qui, micro au bec, annonçait récemment qu'il apportait le dossier "du vol des dernières élections présidentielles" à la Cour Suprême, que le résultat serait 9-0 en faveur de la révision des résultats qui ramènerait Donald Trump au pouvoir et que les gens devraient toujours le considérer comme l'actuel président. 

Folie à l'état brut. Mike Lindell est un décrocheur scolaire qui a fait sa fortune en inventant un oreiller. Pour mieux vous endormir. C'est un peu encore ce qu'il tente de faire. Il fût un temps où les gens, victime de désillusions mentales,  se tenaient aux coins de certaines rues et scandaient ce qui leur passait par le déséquilibre mental. De nos jours, on peut filmer ses gens. Mike Lindell a même un micro et des journalistes qui photographient sa dégénérescence mentale. Car c'est de cela qu'il s'agit.  


Dans un rallye Trumpien, quelque chose d'égale valeur à un rassemblement de gens qui auraient vu et/ou fréquenté Elvis récemment, un homme, le plus sérieusement du monde, se plaignait que personne, mais tellement personne, n'accordait le crédit du "vaccin sauveur de vie" auquel les Étatsuniens ont droit grâce au président Trump.  

Grâce...

...au...

...président...

...Trump...


Le même qui a nié la chose tellement longtemps? Qui a fait de Anthony Fauci (le réel sauveur) un ennemi public? Pourquoi ont-il le même vide dans le regard quand ils échappent des mots de leurs bouches?

Le même supporteur du président déchu a affirmé avec véhémence qu'il fallait tout simplement abolir le concept d'avortement. Ça ne s'invente pas. Avorter l'avortement. 


Plus près de chez nous, et ça, ça fait toujours plus mal parce que c'est du relativement triste qui se propagande comme ça, une idiote du village, en Beauce, toujours, après avoir invité les gens à l'aider à distribuer des faussetés en pamphlets aux sorties des écoles, aux jeunes, afin de les prévenir des vrais dangers du vaccin, a vu son projet plus ou moins faire patate car elle a rencontré beaucoup d'hostilité à la place. De plus, ceux qui ont prétendu l'aider, ont plutôt saboté ses affaires. Moi le premier. Elle m'a bloqué (fierté, ici) dès que je lui ai proposé de passer tout ça à l'incinérateur. 

Elle a plus ou moins confessé qu'elle s'était finalement fait vacciner, elle aussi. Elle tenté de faire une démonstration qu'elle était devenue magnétique (parce que vaccinée, sans le dire), en collant des sous et une clé sur le haut de sa poitrine...alors qu'il fait 34 degrés celsius dans les maisons en ce moment...



Il n'est pas facile de voir ce qu'elle tente de prouver. Qu'elle s'est fait prendre? et qu'elle est maintenant future condamnée du vaccin? 

J'ai été sincèrement inquiet quand j'ai vu son clip circuler ici et là. Cette lune est elle employée quelque part? Et si oui, par qui? Est-elle maman? Comment ses proches la considèrent-elles? Elle a perdu des ami(e)s? Gagné de nouveaux? Ça, ça semble certain. 

Mais de quel ordre lunaire?

Ça devient difficile de supporter de telles imbécilités si fièrement exposées. 

Le soleil a rendez-vous avec la lune, mais la lune ne n'y est pas et le soleil l'attend

Coupable encore. De me concentrer sur les maillons faibles de la société. 



mardi 29 juin 2021

À La Recherche Du Temps Perdu*******************************Dora Bruder de Patrick Modiano


À chaque mois, dans ses 10 derniers jours. tout comme je le fais pour le cinéma (dans ses 10 premiers), et tout comme je le fais pour la musique (vers le milieu) je vous parle de l'une de mes trois immenses passions: la littérature.

Lire c'est apprendre, c'est plonger dans l'univers des autres, c'est accepter (ou pas) les idées des autres, c'est affronter ses peurs, en découvrir, apprivoiser des univers, c'est s'ouvrir les sens, accepter de vivre un temps sur le rythme d'un(e) autre.  


C'est apprendre à respirer autrement.

Et respirer, c'est vivre. 

DORA BRUDER de PATRICK MODIANO

31 décembre 1941. 

Une annonce dans le journal parle d'une personne disparue et réclame de l'aide pour la retrouver dans le Paris-Soir. Le nom de la disparue serait Dora Bruder. Elle aurait 15 ans, serait d'origine juive. Nous sommes en 1941, dans la France nouvellement assiégée. L'occupation divise complètement le pays. On résiste ou on suit Pétain, qui collabore pour sa survie. 9 mois plus tard, le nom de Dora Bruder apparaît sur une liste de juifs déportés vers Auschwitz. 


L'avis de recherche est davantage qu'une exploration journalistique de la disparition de la jeune Bruder. Il s'agit plutôt de l'éloge d'innombrables personnes, jeunes et âgées, artistes et enseignants, hommes et femmes, bourgeois et plèbe, Français, citoyens légaux de tout l'Europe, qui, comme cette innocente jeune fille, ont vu leurs vies complètement chavirées par les abominations de la Guerre. 


Modiano, Prix Nobel de littérature de 2014, habituel romancier, dénonce, par sa recherche, la souffrance illimitée, l'humiliation, la violence gratuite, décrivant en parallèle cette France en tableaux vivants, une France qui tente de nuancer avec neutralité les édifices démolis, les rues repavées, une France qui fait tout, pour oublier, utilisant un ciment de couleur amnésique. Mais la courte vie de Dora, ainsi que le lent effacement de l'agité narrateur (le narrateur chez Modiano est un large sujet en soi), dans la poursuite de ses objectifs à percer le mystère de sa disparition, n'est pas que simple errance solitaire dans les rues de France, mais se fond aussi aux foules lors de l'heure de pointe. Le destin de Dora Bruder est comme un cri étouffé. Modiano ouvre les poumons de l'effroi. Il fait de ce fait divers une histoire plus large de la France. Une chronique de la mémoire collective. Une plongée sur ce que l'on choisit d'écarter de nos tête souvent trop pleines. Un close-up traumatique. Cherchant Bruder, Modiano se découvre vide. Il se cherche aussi, mais est-ce qu'il se trouve?


Nos vies sont construites de ce qu'on choisit de se rappeler et de ce qu'on choisit d'oublier. L'atmosphère pure de la vieille France éveille un parfum d'atrocités couvert de brouillard. Modiano tente de le dissiper habilement. Certaines choses n'auraient jamais dû se produire. Les villes, les gens, témoins d'atrocités, ont quelques fois, trop souvent, enveloppé ce qu'ils ont vu dans un silence coupable. Si les ruelles de Paris pouvaient parler on en aurait long à écouter. De la prise de la Bastille à nos jours. Modiano tente de jeter une lumière sur la noirceur. 


Dans toute son oeuvre, Modiano fait une belle place à la nostalgie. Dora Bruder ne fait pas exception. 

Il s'agit d'une particulière, mais tendre berceuse, abominable aussi, fascinante, éternelle, qui a emprisonné une jeune fille dans la jeunesse à jamais.


Pas complètement un roman de la part d'un romancier, mais un très bouleversant effort de 1997.

Portrait d'une mélancolie joliment et tout aussi cruellement mélodique.

lundi 28 juin 2021

Le Tremblement de Terre Tranquille


 Sur Instagram, ça allait comme suit:

"What's up people?, ...just wanted to take a quick moment to say I'm gay."

Carl Nassib, joueur de football de la NFL, des Raiders de Los Angeles, devenait cette semaine le tout premier athlète de cette ligue à se déclarer homosexuel. On a découvert des joueurs gays ou bisexuels par la suite, longtemps après leur carrière, on a soupçonné, on soupçonne encore, dans la plupart des autres sports majeurs, le Nascar, le hockey de la LNH, le golf, le baseball, le basketball, le soccer, on ne fait que parler de rumeurs à ce niveau, aucun joueur ne s'est ouvertement déclaré gay.


Jason Collins, joueur de basketball de la NBA, le 29 avril 2013, lorsque la saison s'est conclue et qu'il devenait agent libre, a déclaré qu'il était homosexuel. Bien que l'annonce eût un effet de fraicheur sur la population en général, aucune équipe n'a invité Collins à son camp d'entraînement au début de la saison suivante. On a d'abord trouvé très dommage, mais le joueur était assez vieux et il n'était pas complètement anormal qu'on ne se précipite pour retenir ses services. Quiconque connait le sport sait que les camps d'entraînements servent en partie à reconnaître l'état des forces en quelques jours, et ensuite, réagir en embauchant des joueurs pour penser être meilleurs. Mais quand la saison a commencé, Collins n'a pas trouvé d'embaucheur. D'octobre à février il n'avait pas de club. Fin février, ce sont les Nets qui ont finalement engagé Collins, mettant fin à l'humiliation qui commençait à poindre. Étions nous vraiment de notre époque dans la NBA? ou n'étais-ce qu'un résistance à un talent incertain? Probablement un peu des deux. Collins jouera la fin de la saison et prendra sa retraite l'automne suivant. 


Nassib, de son chez lui, en Pennsylvannie, a déclaré se trouver dans un état d'esprit suffisamment sain pour enfin sortir le chat du sac. 

À une époque où la communauté LGBTQ a une vitrine internationale comme jamais connu auparavant, son annonce a eu l'effet d'un choc sismique assez discret tout de même. Je ne sais trop si c'est parce que la football de la NFL n'est pas un sport excessivement suivi ici, au Québec,  ou encore parce qu'on avait de yeux et d'oreilles que pour nos fantastiques Canadiens de Montréal qui atteignaient la Finale de la Coupe Stanley, mais ça m'a pris une bonne semaine avant de réaliser ce qu'il avait fait.

Qui reste historique.


Les joueurs gays le déclarent presqu'exclusivement au terme de leur carrière. Collins, dans la NBA, l'était aussi. Dans la seule NFL, près de 30 joueurs l'ont fait après avoir pris leur retraite. Avant Nassib, aucune des 4 grandes ligues d'Amérique, la NFL, la MLB, le NBA et la NHL n'a eu un joueur ouvertement gay jouant une saison complète.  La trop courte saison de Collins dans la NBA avait eu l'effet de questionner l'idée de s'avouer gay et de craindre l'effet sur la carrière d'un joueur. 


Ça explique surement en partie la diffusion discrète de la révélation. La chambre à coucher des gens ne devraient jamais être un sujet de discussion. Mais il est facile de comprendre pourquoi cette révélation est important pour cette communauté encore victime de répression un peu partout dans le monde. 

Federico Fellini, en expliquant pourquoi il avait engagé un acteur britannique et un acteur Étatsunien pour jouer des homosexuels dans son film Satyricon, avait déclaré très sérieusement :" Parce qu'un homosexuel italien, ça n'existe pas". 


C'était il y a plus de 50 ans, mais en Russie, les discrimination anti-gays sont innombrables. Il n'y a que 20 ans qu'on a retiré l'homosexualité de la liste des maladies mentales. 

Il y a de l'homosexualité partout dans le monde, comme il y a des gens aux cheveux roux. Ce n'est pas laid, ce n'est pas beau, c'est.


Et alors?

Une fois qu'on l'a su, on passe à autre chose.

Un jour, ce ne sera par plus un sujet de discussion que de s'avouer roux.

Certaines sociétés y arrivent peu à peu.

Content de savoir qu'on est de ceux-là. 

La tolérance est une plante qui pousse bien lorsque bien arrosée. C'est ce qui s'est fait la semaine dernière. 


dimanche 27 juin 2021

La Fusée

 Je me sentais généreux ce jour-là. 

Du genre "Je vais vous partager quelques secrets de ma rare galaxie". 

J'ai construit un vaisseau sur plusieurs mois dans le but de peut-être un jour retraiter vers ma planète d'origine. Le même type de vaisseau qui m'avait transporté ici de ma planète, jadissnaggèr, une planète que votre race spéciale n'a jamais encore découverte. Mais voilà, je m'y plais sur votre planète. Beaucoup. j'emprunte même l'identité des vampires, la nuit tombée. J'aime votre planète au point d'y avoir investi amour, passions (au pluriel) et temps. J'ai choisi de nous inscrire, un beau spécimen de votre planète et moi, dans la durée. On a tricoté ensemble deux formidables créatures qu'il nous plait comme pas possible de voir grandir et évoluer. 


C'est justement d'évolution dont mon vaisseau, ma fusée, que l'idée de la (re) construire est née. Ou du contraire de l'évolution. De la lenteur de l'évolution pour dire vrai. Des retardataires de l'évolution. J'ai donc bricolé mon bolide aérien pour y inviter des gens, triés sur le volet, qui partirait loin, loin, loin, where no man has gone before. 


Geneviève Sénécal se décrit comme faisant le promotion (liens à l'appui) aux informations alternatives. Déjà, les drapeaux rouges de la raison devraient s'agiter. Les deux mots, depuis Kelly Conway, informations et alternatives, lorsque placés ensemble sont synonyme de mensonges. Ou de deux autres mots les expliquant: N'importe Quoi. Les faits alternatifs sont nés de l'immaturité à vouloir reconnaître les faits, ou ses torts. Ça baigne dans l'ignorance assez crasse. Survoler son compte Twitter c'est investir dans le délire conspi.

Alexis Cossette-Trudel Roi des conspi, assez parlé de lui. Je t'invite à bord, billets V.I.P. Ce ne serait que justice poétique de que de te voir passer très près de la lune. Peut-être voudras-tu même y débarquer? 


Stéphane Blais, à titre d'être humain, (ce sont ses mots) s'est retiré de son propre procès, où il se représentait seul, le jour où on devait présenter la preuve de ses crimes, exigeant d'être jugé avec impartialité. Il a tonné sa frustration (il y carbure) en disant que c'était du cinéma, quand les avocats et juges ont refusé de répondre à sa question inappropriée qui demandait si ils/elles avaient prêté allégeance à sa majesté la Reine, et si elles/ils avaient promis de protéger ses agents, dont fait partie l'ordre des CPA (il était comptable jusqu'à ce qu'on découvre sa folie). Fafane aurait aussi droit à une place dans la section D.NarSeasick.   


Mel Goyer, encore jeudi dernier, se plaignait de ne pas savoir ce qu'elle calissait sur cette planète en voyant des gens heureux du sort des Canadiens de Montréal, qui accèdent maintenant à la finale de la Coupe Stanley, massés autour du Centre Bell et faisant du grabuge dans la nuit qui a suivi. Si c'était pour décrier le grabuge, ce serait encore noble, mais non, elle s'insurge contre le regroupement dans la rue, trouvant injuste que ses groupes d'ignorants à elle se fassent coincer à 83 dans la cour arrière et soient mis à l'amende. En effet, si y a pas de place pour ta voix sur cette planète, je te propose Jadissnaggèr. Ma fusée t'y mèneras en moins de temps pour dire Mauditeniaiseuse.


Amélie Paul et Mel roucoulaient quand les arnaqueurs étrangers disaient, sans rire, que nos âmes se recroquevillaient plusieurs fois sur elles-mêmes lorsque vaccinés. À partir du 12 juillet, mon âme sera recroquevillée au moins deux fois. Je me sais peu flexible, mais au moins, mon âme est meilleurs que mes jambes. Amélie pourrait poursuivre sa quête de personnalité spirituelle dans l'espace. 

James Dramis. Habitant Montréal, mais étant aussi de Boston, il peuple le net de commentaires anti Canadiens de Montréal, parce que c'est connu que Boston est jaloux du succès de Montréal aux travers des époques en ce qui concerne le hockey de la LNH. La jalousie est un trait hideux de votre planète, il faut vous soigner de ce que je crois être l'un des pires vices sur Terre. On a peut-être ce qu'il faut pour soigner cette assez grave maladie sur Jadissnaggèr.  


Chloé Langlois traite ses semblables d'esti (sic) de peuple de retardés qui se lève pour une équipe de hockey mais pas pour ses propres enfants, droits et libertés...? (ses mots). Petit Québec de Marde, signe-t-elle. Donc chaque fois que vous lirez Petit Québec de Marde, sachez que c'est le pseudonyme de Chloé Langlois. ma planète est immense. Elle ne pourra le découvrir qu'en visitant ma fusée et en montant vers l'espace infini. J'aime été plus fier que de la voir insultée de la fierté des Québécois d'Amérique.


Chantale Audet critique aussi les rassemblements autour des Canadiens de Montréal. Et parlent aussi de nébuleux droits et libertés. Sur ma planète, on pourrait lui parler des Birmans, de la Corée du Nord, des Ouïghours, du Sénégal, de la Post-Soviétie, d'Haïti, d'endroits ou, POUR VRAI, les droits et liberté sont réellement brimés. Danger réel pour les enfants, elle milite assez fort pour qu'ils soient tenus loins des mesures sanitaires. Donc pour qu'ils soient perpétuels dangers pour tous. Et maintenus dans une ignorance mortelle. T'as tellement de droits et libertés que tu peux conduire ta voiture jusqu'à ma rampe de lancement. Tu serais un adorable écureuil. 


Emmanuel Rannaud ne s'intéresse pas au hockey de la LNH. Il s'applique donc à pisser dans la soupe de la joie des partisans des Canadiens, qui ont pleuré leur joie, le même soir que lui jouait dans son caca. Et son caca, il le peinture sur les murs. Y a une place dans ma fusée pour Manu Rannaud, pisse-vinaigre, probable jaloux. 

Voilà un court aperçu des passagers souhaités pour ma fusée. 

Une fusée qui pourrait vraiment les faire voyager loin, heureux, libres, et loin des dangers que sont les vaccins ou les Canadiens de Montréal. 

Et pleins de tous les droits possibles. Promis. 

samedi 26 juin 2021

215 (puis 751, 966 donc)


 (En italique du Chef Stacey Laforme, du Mississaugas of the New Credit First Nation)

Je pleure, assis ici.

Je ne sais pas pourquoi.

Je ne connaissais pas les enfants. 


Je ne connaissais pas leurs parents.

Mais je connaissais leurs esprits.

Je connaissais leurs amours.

Je connais leur deuil.

Je connaissais leur potentiel.


Et je suis submergé.

Par la douleur et la souffrance.

La douleur des familles et des amis.

La souffrance d'un peuple entier.


Incapable de les protéger. 

Incapable de les aider.

Incapable de les réconforter.

Incapable de les aimer.

Je ne les connaissais pas.


Mais la douleur est si vraie.

Si personnelle.

Je l'ai senti de tout mon être.

Dans mon coeur.

Dans mon esprit.


Je pleure ici, assis.

Et je n'ai pas honte.

Je pleure pour eux.

Et pour pleins d'autres comme eux.

Je pleurerai pour toi, pour vous.

Je pleurerai pour moi-même.


Je pleurerai pour ce qui aurait pu être. 

Je me calmerai ensuite.

J'intégrerai tout ça.

Tout en prières,

Afin qu'ils ne souffrent désormais plus. 


Afin qu'ils désormais, ils n'aient plus mal.

Les enfants reposent en paix.

Avec le temps, ils raconteront une histoire.

Ils feront avancer la société. 

Leur mémoire n'est donc pas effacé de ce monde. 

Et quand on me demandera ce que la réconciliation veut dire pour moi.


Je dirai:

Je veux que leur vie reviennent.

Je veux que ces enfants vivent.

Je veux qu'ils se fassent mal.


Je veux entendre leurs rires.

Voir leurs sourires.

Donnez-moi cela.

Et je vous accorderai la réconciliation.


966 âmes d'enfants. 

215 âmes d'enfants autochtones trouvées enterrées sur le site d'un ancien pensionnant pour enfants autochtones en Colombie-Britannique.

751 âmes d'enfants autochtones trouvées enterrées sur le site d'un ancien pensionnant pour enfants autochtones en Saskatchewan.


On nous dit que ce ne serait que la pointe de l'iceberg. Ces deux écoles, entre 1899 et 1997, étaient des écoles de réformes où on y envoyait strictement des enfants d'origine autochtone, afin de les "décontaminer" de leur culture et mieux les assimiler au peuple Canadien. C'est un chapitre noir et horrifiant de l'histoire du Canada. On disait aux familles que les morts étaient survenues en raison de la maladie. Ce qui était en partie, vrai. Mais on ne saura jamais le niveau de négligence des pensionnats autochtones. Les traitaient-on vraiment où ne les laissions nous que mourir? la négligence allait jusqu'à ne pas identifier les pierres tombales. Ni de tenir de registres des disparu(e)s. Ces gens seraient "canadiens" ou rien. On trouve présentement ces riens. 


 Volés de leurs langues, de leur culture, de leurs identités et de leurs âmes. 

L'église catholique était au coeur de tout ça.

Chief Stacey Laforme, dirige tes prières sous la bonne confession. La tienne. 


Un gardien de but multimillionnaire, accédant depuis jeudi soir, la finale de la Coupe Stanley, un autochtone dont la mère est cheffe dont le mandat a été récemment renouvelé, n'a pas gardé le match de sa vie, jeudi.

Il a joué le match de 966 vies.  

C'est pour ça qu'il a gagné.

Atikamekw kirctamiwaw masinahotiso, okacikak.

Nous aurions pu être ces enfants. 

vendredi 25 juin 2021

Gousse Rousse, Scarlet Starlet, Charmante Renarde & Chouettes Voisines


 Je croyais que je n'étais pas très juste envers les artistes féminines musicales. Madonna, jamais tellement aimé. Dans la présentation visuelle, elle révolutionnait, oui, mais musicalement, je retenais peu. 

Elle est un peu la naissance du "if you can't sell the music, sell the body". Qui a ses bons côtés mais de très très mauvais aussi.  En général pas tant de femmes, musicalement, ne semblaient attirer mon oreille.

C'était pas anormal que les artiste féminines me parlent un peu moins. Je suis un homme. Mais en m'y penchant dernièrement, je constatais qu'au contraire, "pour un homme", j'avais pas mal de listes de lecture mettant en vedette des Femmes. Donc rien n'était plus faux que "Jones n'écoutent que des hommes". 


Billie Holiday, Françoise Hardy, Janet Jackson (oui), St.Vincent , Joni MitchellCoeur de Pirate, Charlotte Cardin, Sam Phillips, Ladytron, Björk, Metric, PJ Harvey, The Raveonettes, Nina Simone, Les Hay Babies, Cat Power, Suzanne Vega, The Cowboy Junkies, ont tous une liste de lecture complète choisie par mon amour des sons, des mots et des accords de leur part. C'est 20% de mes listes de lecture. La probable même part de féminité que j'ai en moi. J'ai même une liste de lecture mettant en vedette la polyvalente choriste Tessa Niles, née Webb, dont j'ai entendu la bio entière, lue par elle, sur Spotify. J'ai aussi commencé une liste avec trois chansons de la formation franco-allemande, Kompromat, qui ont ensuite versé principalement vers de la voix féminine. La dégaine nonchalante de Clara Cappagli, la sorcière prêtresse Patti, Siouxie, une chanson d'Arcade Fire où on entend principalement Régine, une chanson des New Pornographers avec Neko à la voix, Dusty Springfield, Delta 5, Princess Chelsea, Laroux...


...ben justement, Laroux. Je me suis demandé ce qu'elle devenait et j'ai été scruté le net et Spotify. Pas aussi impressionné qu'avant. Mais justement, j'aimais beaucoup avant. Les deux premiers albums. Je me suis donc parti une liste de lecture, qui a vite progressé autour de 4 voix féminines différentes. 

Gousse Rousse:


Elly Jackson m'a tout de suite plu pour les mauvaises raisons. Ses cheveux, sa bouche, ses yeux, sa peau, ses traits. Elle pouvait faire des fantaisies avec ses cheveux comme je ne pourrai jamais le faire. Certaines photos d'elle sont tout simplement formidables. Et je la trouve très jolie. Une de ses chansons m'est venue aux oreilles par les enfants vers 2006. Je suis resté attentif par la suite. J'aime son ton. Il était clair, dès le début, qu'elle était attirée par les demoiselles, en privé. Est-ce que ça importe? aucunement. Et comment ne pas admirer quelqu'un qui a les mêmes passions que soi envers les Femmes? Ceci expliquant peut-être cela. Une ligne que j'ai toujours aimé de l'une de ses chansons* titre ma liste de lecture. J'ai intégré 6 de ses chansons tirées des deux premiers albums. Il y a une saine innocence assez touchante dans ses morceaux parfois très estivaux.

Scarlet Starlet:    


Elizabeth Woolridge Grant est une jeune femme habitée d'une certaine superficialité. Croisement parfait entre la sugarbaby et la white trash girl, à 15 ans, elle devait changer d'école afin de soigner un problème de dépendance à l'alcool. Son deuxième album m'avait beaucoup plu. Un morceau de son troisième effort beaucoup aussi. Elle commençait à moins plaire à mon oreille par la suite. j'ai pris trois morceaux de son second album. J'en adore les arrangements. Très cinématographique. Tragique dans les propos aussi. Risible style de vie dépeint par moments. Naïf. Celle de la potentielle goldigger. Aux valeurs vaines. La petite robe rouge revient souvent. Elle chante aussi avec une certaine nonchalance. Sur mon morceau préféré d'elle, elle utilise trois types de voix différentes et j'ai même pensé qu'elles étaient trois femmes différentes à faire le morceau. J'ai aussi gardé un morceau tiré de la trame sonore d'un film tourné par un réalisateur que j'ai en horreur. Mais le morceau a quelque chose de pathétique qui me plait bien. Elle fait du bon pathétique. Son 8ème album sera disponible le 4 juillet prochain. Aérien. Planant.

 


Charmante Renarde:

J'ai été séduit par cette charmante écossaise dès le CEGEP, dans le band auquel elle prenait alors part. J'aimais beaucoup leur album éponyme, désormais introuvable. Cette voix avait quelque chose d'enveloppé. Et ses yeux me faisaient déjà craquer. Quand je l'ai redécouverte chanter pour Garbage, le premier album m'a tout simplement fait fondre. Ce mélange de femme fatale, d'agressive agresseur, de bitch adorable, de mystérieuse enfant, me plait encore aujourd'hui. Ça ne m'a aucunement surpris de la voir jouer à la télé, elle a ce visage qu'on veut immortaliser sur pellicule. Trois chansons du premier album ont fait leur chemin, deux du second, 4 du dernier, et un autre morceau, d'un autre film de ce réalisateur que j'ai en horreur, pour un effort qui met aussi en vedette Leo DiCaprio. Sensualité au rendez-vous. Années 90. Shirley, I love you. Elle détient toujours le secret de ma survie.

Chouettes Voisines:


On vient de fêter notre fête nationale au Québec. Jocelyne Lanois, soeur de Daniel, a été la première bassiste du groupe de Toronto Crash Vegas, Lanois est originaire de Hull. On se dirige vers la fête du Canada d'Amérique. Greg Keelor, de Blue Rodeo était l'amoureux de la chanteuse Michelle McAdorey. Keelor était du groupe, à ses débuts et plusieurs de leurs morceaux sont faciles à imaginer, chantés par Jim Cuddy ou Keelor, de Blue Rodeo. Ce qui n'est pas fâcheux du tout. Plus folk, joliment harmonieux, McAdorey sera du clip du tout premier grand hit de Blue Rodeo (qui a aussi droit à sa liste de lecture sur mon téléphone). Le premier album de Crash Vegas est excellent à mes oreilles. Et ce sont 5 morceaux, tirés de cet album, que j'ai placé en fin de liste de lecture. Après avoir tâté de l'electro bien arrangé, du lancinant pseudo-bourgeois superficiel aussi très bien arrangé, baigné dans le rock grunge (bien arrangé), finir dans le folk canadien rend ma liste de lecture pas mal intéressante pour ma tête. 

Et 100% féminine. 


Oui je finis toutes par les trouver fort jolies et désirables. Mais ce qui me plait d'abord, c'est l'effet qu'elles me font dans les oreilles. 

La fête du déménagement Canada approche. (Re) découvrez certain(e)s artistes de chez nous

On se débrouille vachement bien.   

*Devinez laquelle ici ou en privé