mardi 31 mars 2020

Parachutés Dans L'Incompétence

En septembre dernier, le journaliste Micah Zenko demandait à un homme d'affaires ce qu'il redoutait le plus dans son milieu.

Celui-ci lui répondait sans hésiter alors "un virus hautement contagieux qui serait en provenance de Chine et qui se propagerait partout dans le monde".

Difficile de ne pas saluer son flair. Il faut dire que l'homme d'affaires était aussi un ancien analyste stratégique.

La plupart des leaders politiques n'ont pas le flair, ni la discipline pour évaluer, de manière routinière, les risques à venir et les plans de contingence qui s'y rattachent.

Mais l'administration Trump, "la meilleure de l'histoire", a échouée sur tous les plans. Elle n'a pas pris au sérieux les détails autour de la Covid-19, a, de manière répétée, ignoré de considérer les appels de vigilance sur le sujet de ses groupes d'intelligence, et repoussé les conseils d'application d'initiatives de précautions face au danger actuel.
Seuls les gouvernements ont les ressources nécessaires pour avoir ce type de vision et de pouvoir d'agir avec d'importants moyens sur ce type de situation. Malheureusement, et sans surprises, Trump et ses représentants ont pris une série de décisions, ou son contraire, plaçant le pouvoir décisionnel au niveau de l'instinct, et ils ont minimisé le danger et son impact et n'ont pas pris les mesures d'urgences assez vite pour que les États-Unis ne deviennent pas le pire pays au monde dans l'infection de la Covid-19. Ce qu'ils sont maintenant. Make America the Worst Again.

La catastrophe stratégique actuelle n'est pas comme les effrois "surprises" du passé. Pearl Harbor, la révolution iranienne de 1979,  les attaques du 11 septembre 2001, la crise sanitaire actuelle a été accueillie avec une large indifférence trempée lourdement dans la négligence. Si les attaques du 11 septembre 2001, après de nombreux rapports, ont pu être liées aux décisions passées de Ronald Reagan et de George W. Bush au Moyen-Orient, l'état désastreux actuel des États-Unis n'a pour unique responsable, que la Maison Blanche.

Dans le rapport final sur les attaques du 11 septembre 2001, on soulignait que tout l'été 2001, la CIA signalait une urgence de se soucier d'une attaque terroriste via la voie des airs contre les États-Unis et que de nombreux pilotes du Moyen-Orient prenait des cours d'aviation aux États-Unis sans jamais se soucier des cours sur l'atterrissage. W étant trop lune pour s'en soucier, on connait la suite.

La semaine dernière, le Washington Post soulignait que des rapports en janvier et en février, toujours issus des équipes d'intelligence des États-Unis, appelaient à se soucier du virus se développant en Asie. On note aussi le manque d'impact sur les gens les plus influents de la Maison Blanche. Le 22 janvier dernier, Donald Trump rotait grotesquement; " Nous avons la situation sous contrôle, une seule personne revenue de Chine est atteinte du virus, tout ira bien. " Les trois derniers mots restent présidentiels. Le reste est de la sauce. Il a multiplié les points de presse depuis, avec des variations de la même phrase.

Plusieurs facteurs, explorons en 3,  expliquent le leadership déficient de l'homme d'affaires qui agit comme président aux États-Unis.

Bien qu'il croit absolument n'importe quoi qui soit dit, même si l'information est nébuleuse, voire fausse, il reste fermement ancré sur sa toute première impression d'une idée, d'un jugement ne revenant sur celui-ci que sous la contrainte. Les leaders sont souvent hyper confiant et fonce vers l'avant, reculant peu. Mais les vrais bons leaders font quelques pas de côté de temps à autre et surtout DEMANDENT CONSEIL, sollicitent des avis, puisent le fondement de leur jugement ailleurs qu'à la source de la télé.

Deuxièmement, les jugements de Trump sont un virus en soi. Transmissibles et infectant la presque totale majorité de son entourage. Sans surprises, Trump s'entoure de gens qui feront tout ce qu'il dit, riront au bons endroits et opineront du chef à toutes ses décisions. Même si c'est tenter de changer le terme Covid-19, partout dans les rapports par Le virus de Wuhan (idée raciste bloquée la semaine dernière).
Fucci, 2ème à gauche
Mais ses incohérences, mensonges, ses inexactitudes répétées trouvent leur chemin jusqu'aux nobles dirigeants militaires, aux respectueux dignitaires des services d'intelligence et chez les brillants gens d'affaires. Dans l'entourage direct, si on ne répète pas les idioties du président avec suffisamment de consistance, on est viré. Voilà une semaine qu'on laisse circuler, de la Maison Blanche, la rumeur que le poste de l'indispensable Anthony Fauci, directeur du National Institute of Allergy and Infectious Diseases, serait bientôt celui d'un autre. Fauci ne dit pas ce que Trump veut entendre.

Finalement la troisième chose, découlant des deux autres, est que le mauvais jugement présidentiel contamine les politiques du gouvernement avec très peu de résistance ni même un léger questionnement tout ce qu'il y a de plus raisonnable. Habituellement, les agences fédérales sont toujours dirigées par des gens que le gouvernement juge être les meilleurs pour le faire. Pas sous Trump.
Une déduction incorrecte de Trump peut se transformer en politique nationale.

Donald avait souhaité les église pleines à Pâques. Il veut faire passer la santé financière avant la santé publique.

Mais si on peut dire "la santé" financière, c'est justement parce que la santé est toujours plus importante que la finance.

Mais ça, Don n'a pas la tête pour le comprendre.

Une blague a circulé la semaine dernière:

5 personnes sont dans un avion en train de foncer vers le sol pour s'y écraser, il n'y a que 4 parachutes. Les gens sont D.J.Trump, Le pape, Boris Johnson, Angela Merkel et un écolier de 10 ans. Trump dit "je suis l'homme le plus intelligent au monde, je dois prendre un parachute" Il en prend un et saute. Le pape prétend que le support spirituel est trop important pour que la terre se passe de lui, il prend un parachute et saute. Boris dit qu'il a un pays disloqué en raison du Breixit, qu'il doit recoller, il prend un parachute et saute aussi. Angela et le petit écolier doivent se partager le dernier parachute. Angela, brave et bienveillante dit au petit garçon: "Va! prends le dernier parachute, j'ai eu une longue vie pleine, tu le commences, je peux te le laisser". Le petit écolier lui répond: "Mais non madame, il reste encore deux parachutes, l'homme le plus intelligent au monde a pris mon sac d'école pour sauter".

La nonchalance et le détachement avec laquelle on a pas réagi à la Maison Blanche dès les premiers avertissements et ceux qui ont suivi, confirmant la légitimité des craintes, pourraient être les décisions les plus coûteuses des présidences modernes aux États-Unis.

Le président s'est trompé dès le départ, a creusé l'erreur, a multiplié les décisions de mauvais leadership et maintenant menace de traîner son pays dans un désastre économique pouvant sévir pendant des années, voire des décennies.

Sans parler du plus important, le rééquilibre sanitaire.
Loin d'être une garantie aux États-Démunis.

lundi 30 mars 2020

À La Recherche Du Temps Perdu******************Infinite Jest de David Foster Wallace

Chaque mois, dans les dix derniers jours, tout comme je le fais pour le cinéma (dans les 10 premiers) et tout comme je le fais pour la musique (vers le milieu) je vous parle de l'une de mes trois grandes passions: La littérature.

Lire c'est un peu beaucoup déjà mon travail de traducteur. Je le fais sans arrêt sans toujours m'en rendre compte. Sans avoir toujours l'impression de travailler aussi. Lire, c'est mon troisième poumon.

C'est s'ouvrir à de nouveaux horizons, explorer de nouveaux mondes, de nouvelles époques, de nouvelles moeurs, de nouveaux univers. C'est apprendre. Sur soi et sur le monde. C'est se confronter à de nouvelles visions. C'est en valider d'autres. C'est mettre certains acquis en danger.

De nos jours, lire, c'est presque subversif et courageux. Et en ces temps de confinement, ça devrait être obligatoire. Deux conférences de presse, une marche, un livre, un film. Horaire du jour.

Lire, c'est réapprendre à respirer, et respirer, c'est vivre.

INFINITE JEST de DAVID FOSTER WALLACE

Vivre oui, mais voici le livre d'un mort. Volontaire.

Wallace était boulimique. Entre 1986 et 1989, il avait entre 24 et 27 ans, il commence à écrire sa brique. Vers 1991-1992, il s'y met davantage. Plusieurs de ses intrigues seront d'ailleurs publiées dans le Harvard Review, le Grand Street, le Conjunctions, le Review of Contemporary Fiction, le Harper's MagazineThe Iowa Review, The New Yorker et le Los Angeles Times Magazine.  Le livre sera mis sur le marché en 1996.

Son titre de travail sera A Failed Entertainment, mais au final, il choisira chez Shakespeare un passage de Hamlet: "Alas, poor Yorick! I knew him, Horatio: a fellow of infinite jest, of most excellent fancy: he hath bome me on his back a thousand times, and now, how abhorred  in my imagination it is!" pour en retenir deux mots, et titrer son livre de 577 608 mots, celui-là.

Et des millions de notes de bas de page.

Dans un futur proche, les États-Unis, le Canada et le Mexique sont devenus un superÉtat connu sous le nom de Organization of North American Nations (O,N.A.N). Une allusion...à l'onanisme (la masturbation).

Chaque année est commanditée au meilleur des prix offerts par le privé si bien que nous passerons par les années Whopper, Tucks Medicated Pads, Trial Size Dove Bar, Perdue Wonderchicken, Whsiper Quiet Maytag Dishwasher, Yushity 2007 Mimetic Resolution Carthridge View Motherboard Easy to Install upgrade  for Internatron/Interlace, l'année du produit laitier des American Heartyland, de la Depend Adult Undergarment, l'année Glad.

Pas trop étourdis?

4 trames narratives sont travaillées en parallèle:

-Un groupe de Québécois radicaux, inspirés des Félquistes, appelés erronément les Assassins des Fauteuils Rollents (sic) planifient une violente attaque géopolitique et s'opposent à l'autorité des représentants des États-Unis. Cette seule intrigue, aux fautes de français (volontaires dit-on) dans la lecture anglaise, vaut le livre.
-Des résidents de Boston atteignent les bas-fond dans leur consommation de drogue et d'alcool et participent aux programmes de narcotiques anonymes et d'alcooliques anonymes.
-On suit une famille, les Incandenza, étudiant et apprenant le tennis.
-On développe sur cette même famille, se concentrant sur le plus jeune, Hal.

Toutes les intrigues sont liées par le film Infinite Jest, tourné par un des personnages.

Le livre est postmoderne. Les notes de bas de pages sont innombrables. On a aussi dit du livre qu'il était métamoderne et hystériquement réaliste. Il est totalement en communion avec son auteur et avec notre époque actuelle:en excès.

C'est le contraire d'un livre de Marguerite Duras. La lecture peut être épuisante.

Mais le livre reste intéressant par son survol des médias, sa critique, sa linguistique, ses études de films, ses vues sur le sport, sur son survol des dépendances, ses propos sur la science, sur l'identité nationale. Wallace est drôle, tout en explorant profondément la mélancolie qui le soustraira à notre monde.

Le livre est inspiré en partie d'Hamlet, de L'Odyssée, des Frères Karamazov et des Monthy Python.

C'est un roman encyclopédique, mais fascinant.

Traitant de dépendance aux drogues, à l'alcool, au sexe, à la célébrité, qui parle aussi de réclusion, de résilience, de mort, de deuil familial, de relations familiales, de santé mentale.

David Foster Wallace se pend, à 46 ans, le 12 septembre 2008, sa tête surpeuplée et devenue ingérable.

Mais rien à craindre, le livre fait rire. Et fait du bien.

Un journal britannique propose même un intelligent guide du lecteur, pré-lecture. 

dimanche 29 mars 2020

Acouphène

J'ai le teint naturellement foncé. J'ai du sang Atikamekw. Le prochain qui me dit que je reviens de voyage je lui arrache la tête.
J'AI PERDU UN VOYAGE!

J'avais dit à la blague, dans la semaine du 7 mars dernier, qu'une semaine commençant en nous soustrayant absurdement une heure de sommeil, et se terminant un vendredi 13, ne pouvait que produire du mal.

Je n'ai jamais pensé avoir tant raison.

Nos univers sont tous bouleversés. Pourquoi? Pour une maladie qui est fatale pour 77% des gens de 50 ans ou plus.

Mais l'autre 23%...christ qu'il en encaisse, lui aussi, des osties de deuils. 2 travailleurs Québécois sur 5 ont perdu leur emploi mercredi dernier. Près d'un million de nouvelles demandes pour le chômage ont été transmises au gouvernement. Aussi absurde, voire pervers, ce dernier à sorti 11,7 milliards pour aider tout ceux qui ont perdu leur emploi. Pourquoi absurde et pervers? Parce que ce sera maintenant plus payant pour le/la préposé(e) au bénéficiaire de perdre son job que de continuer à travailler. Ils étaient sous-payé! et maintenant, par cet effet pervers, ils gagneront plus sans emploi qu'en aidant pour vrai.

Plus absurde qu'absurde encore, insultant serait le mot plus précis, notre premier minus a dit, et j'ai dû réécouter pour m'assurer que je n'avais pas eu la berlue, il a appelé les gens ayant perdu leurs emplois, à faire...du bénévolat.

(...)

Suis-je dans un mauvais rêve?

Les gens, pour la plupart, qui ont perdu leurs emplois, les ont tous perdus, non seulement par fucking précaution, mais pire encore, si ces gens attrapent la Covid-19, pour la plupart des désormais sans emplois,  ILS LE VIVRONT COMME ON SUBIT UNE GRIPPE NORMALE. Il n'en décéderont pas si ils n'ont pas déjà une maladie. Ils n'ont pas nécessairement 70 ans et plus en n'en côtoient peut-être jamais!

On a notre premier ministre qui exhorte nos néo-sans-emplois de devenir valet de pisse de nos aînés?

COMBIEN DE TEMPS TRAVAILLERONS NOUS AU VESTIAIRE DU PARTY DES BABY BOOMERS? Et gratuitement? Non mais calisse, un balai dans le cul avec ça? Le bénévolat, pour la génération X, ça s'appelle travailler. Parce que diplôme pas diplôme, on ne reconnaît pas toujours nos compétences sur nos chèques de paye. Et on paie des tonnes de choses qui étaient gratuites il y a 60 ans, 30 ans, 10 ans. Ne serais-ce que notre essence qui, au moment de la payer avec nos voitures à nous, a subi une augmentation de 400%. Nos parents pouvaient se le payer. Nous, on commençait nos vies au volant avec ça comme cadeau. De nos jours, l'essence baisse. C'est un effet pervers ça aussi. On prendra davantage nos voitures.

Pour ma génération, la génération du No Future, nous vivons une xème incarnation de la promesse de ce no future.  Mais se rajoute maintenant le souffrance de nos enfants qui perdent leur voyage de fin d'année à New York, leur voyage sur une île, à Pâques, une saison de flag-football, une compétion de cheer, des qualifications de soccer et de sauveteur piscine, un job d'instructeur de natation pour jeunes défavorisés, un Défi Pierre Lavoie, une fin d'école secondaire dans la camaraderie, un BAL DE FINNISSANT. (qui sera lui, remis)

Je sais, je sais, y a pire. Mais impossible de ne pas être irrité/irrirant/impatienté par toute cette merde subite. Et de l'impact sur la vie du 23% qui ne mourra pas de cette grippe.

Tout n'est pas noir avec la Covid-19. C'est tabarnakement irritant, mais la pollution dans le monde se trouve réduite de manière importante par la relative inertie routière. Mes routes de travail, toute la semaine m'ont donné l'impression de me promener dans des villes fantômes. Qui étaient pourtant, Ville Saint-Laurent, Montréal, Côte-St-Luc, Dorval, Mont-Royal. C'est beau en maudit une ville sans auto. Vraiment.

À Venise, c'est encore mieux. L'eau est redevenue si propre que les dauphins et les cygnes y sont revenus pour y nager!

En revanche, ma rue est devenue envahie de piétons. Quand je sors de l'entrée en auto, un boulevard de banlieue, le danger n'est pas une voiture dans la rue, ce sont les piétons du trottoir. Il y en a tant que quand on a vendu un truc sur le net, et que la personne est venue chercher ce truc, cette dernière nous as demandé si notre rue était toujours si surpeuplée.

Si vous en écrasez trois-quatre, je vous baisse le prix, que j'ai dit.
Misanthropie, sors de ce corps.
Et pourtant, ce serait aussi souhaité partout dans le monde, en ce moment.

Quand j'ai été cherché le bac de recyclage, j'ai fait ça en vitesse, nu pieds, dans deux souliers dépareillés de pieds droits parce que je ne trouvais pas les gauches de chacun. Personne ne devait me voir reprendre en soirée mon bac de recyclage vidé en après-midi. Et pourtant, y avait tout un public pour rigoler du gars qui marche comme un homme essayant des talons hauts.

Le spectacle est ailleurs!

Je suis tanné de souffrir un spectacle qui se passe ailleurs.

Ce qui n'était que bruits parasites n'a maintenant qualité que de parasite.

parasite: organisme (...) qui se nourrit strictement aux dépens d'un organisme hôte d'une espèce différente, de façon permanente ou pendant une phase de son cycle vital.

Je (re)lis La Peste d'Albert Camus. Ça me semblait de circonstances. Et c'est un maudit bon texte.
Il y a ce passage qu'y m'est resté.

"Ah! Si c'était un tremblement de terre, une bonne secousse,  et on en parle plus...on compte les morts, les vivants et le tour est joué. Mais cette cochonnerie de maladie! Même ceux qui l'ont pas la portent dans leur coeur!"

Tout à fait.
Désolé du ton, mais la vie m'est imbuvable quand il ne reste plus que la comptabilité.

samedi 28 mars 2020

Liste de Lecture Pour en Finir Avec Les Multiples Déclinaisons De Conjugaison Du Verbe "Inquiéter"

Et pour rire.

Vous en avez assez de la Covid-19?
Du monstre invisible?
De la psychose?

Vous voulez faire le party?

Non.
Non.
Non.
NON.

Faites la fête tout seul. Ou sur Facetime.

Avec l'aide de quelques amuseurs publics je vous ai concocté une formidable liste de lecture à écouter sur Spotify.

Bonne musique, titres parfaits.

Dansez maintenant:

Toxic de Britney Spears
Mask Off de Future
Sicko Mode de Travis Scott et Drake
Unwell de Matchbox Twenty
Don't Stand So Close To Me de The Police
Toxicity de System of a Down
Fever de Carly Rae Jepsen
Stayin' Alive des Bee-Gees
Alone de Heart
You Sound Like You're Sick des Ramones
I Believe I'm Fine de Robin Schulz et Hugel
Antisocial de Ed Sheeran et Travis Scott
Sick Feeling de Boy Pablo
The Kids Don't Stand a Chance de Vampire Weekend
I Know It's Gonna Happen Someday de Morrissey
Remedy de Cody Randall
The Line It Curves de David Lynch
But I Might Die Tonight de Cat Stevens
Somebody That I Used To Know de Gotye et Kimbra
Made in China des Higher Brothers et de DJ Snake
Dead Eyes de Promoting Sounds, Powfu et Ouse
Oh No! (I Got a Disease) de Youngtubesock
Harder to Breathe de Maroon 5
We Might Be Dead By Tomorrow de Soko
Don't Touch My Hair de Solange et Sampha
How to Dissapear de Lana Del Rey
How to Dissapear Completly de Radiohead
Nowhere2go de Earl Sweatshirt
Rather Die Young de Beyoncé
Pray For Me de The Weeknd et Kendrick Lamarr
Can't Feel My Face de The Weeknd
Everything Will Be Okay de Eli.
I'm Not Great de Yams
Can't Be Touched de Roy Jones Jr, Mr.Magic et Trouble
I'm So Sick de Flyleaf
Treat People With Kindness de Harry Stiles
Kill'em With Kindness de Selena Gomez
No Air de Jordin Sparks et Chris Brown
Jesus Takes The Wheel de Carrie Underwood
You Touched Me, I Touch You Back de Cailin Russo
If I Ever Feel Better de Phoenix
Leaving on a Jet Plane de John Denver
Do You Want To Die Together? de Stars
Bad Disease de Alexandra Savior
Senior Citizen Killing Spree de The Mutants Members Only Club
I Don't Care If You're Contagious de Pierce The Veil
How Do I Breathe de Mario
Your Time is Gonna Come de Led Zeppelin
Once in a Lifetime de Talking Heads
Welcome To The Hospital de l'équipe de l'émission Doc McStuffins
Last Days on a Cruise Ship de Bamboo
Collapsible Lung de Relient K
Take My Breath Away de Berlin
Emergency Room de Stephycube
Waltz Me To The Grave de Kimbra
City With No Children de Arcade Fire
Keep Your Hands Off My Girl de Good Charlotte
Dead Body Disposal de Necro
Organ Donor de Dj Shadow
Visiting Hours de Kero Kero Bonito
Caught a Lite Sneeze de Tori Amos
Down With the Sickness de Disturbed
U Can't Touch This de MC Hammer
Die Young de Kesha
Dreaming of The Past de VOEL et Eden
Locked Up de Akon et Styles P
Every Breath You Take de The Police
Patient Zero de Sub Zero Project
Born To Die de Lana Del Rey
Last Days de Aboc
Work From Home de Fifth Harmony et Ty Dolla $
Between Two Lungs de Florence & The Machine
I Feel It Coming de The Weeknd et Daft Punk
Time To Get Ill des Beastie Boys
Time is Running Out de Muse
Say Hello to The Angels d'Interpol
Hands to Myself de Selena Gomez
Where Did I Go Wrong de Aboc
So Sick de No-Yo
Time To Say Goodbye de Sarah Brightman et Andrea Bocelli
Another One Bites The Dust de Queen
Flu Season de Kid Koala
No Time To Die de Billie Elish
Toxic de Vaboh
You Make Me Sick de Pink
Waiting For The End de Linkin Park
The End de The Doors
Catch My Disease de Ben Lee
Social Disease de Bon Jovi
Bury A Friend de Billie Elish
The Kids Aren't Alright de The Offspring
Underneath the Mask de Royal & The Serpent
Bat Outta Hell de Meat Loaf
Hand in My Pocket d'Alanis Morissette
Heart Stops de Coop
My Wandering Days Are Over de Bell & Sebastian
Last Flight Out de Plus One
Evacuate the Dancefloor de Cascada
We Are The Dead de David Bowie
Contagious de Avril Lavigne
Bandaids de Jxve
Lonely Ol' Night de John Cougar Mellencamp
Dirty Air de Two Door Cinema Club
Temperature de Sean Paul
Over My Dead Body de Drake
Breathe No More de Evanescence
Crazy de Icehouse
Catch My Breath de Kelly Clarkson
Cough Cough de Everything Everything
Suffocate d'Everest
It's The End of The World As We Know It (& I Fell Fine) de R.E.M.
In Your Room des Bangles
Kiss Me Thru The Phone de Soulja Boy et Sammie
Waving Through a Window de Ben Platt
I Will Survive de Gloria Gaynor
Night Fever des Bee-Gees
FUCKTHEPOPULATION de $uicideboy$
Live Like You Were Dying de Tim McGraw
All By Myself d'Eric Carmen
Help Me Scrape The Mucus Off My Brain de Ween
How To Save a Life de The Fray
My Boy Builds Coffins de Florence & The Machine
My House de Lou Reed
Our House de Madness
Dancing On My Own de Calum Scott
In My House des Mary Jane Girls

Écouter The Cure est aussi la meilleure des idées.

DANSEZ! Mais dansez seul chez vous.

Allez souriez un peu!
Et dansez!
DANSEZ!
Faut vivre parmi tous ces deuils!

vendredi 27 mars 2020

Billy Wilder

Né de parents Autrichiens, Juifs, en 1906, Samuel Wilder est le second fils d'un couple propriétaire d'un magasin de gâteaux qui connaît beaucoup de succès. Celui qui en connaîtra moins, c'est papa, qui souhaiterait que ses fils prennent la relève un jour. Ni l'un ni l'autre ne le feront. Les deux devenant réalisateurs/scénaristes/producteurs de films. Maman surnomme son fils "Billy", ce qu'il adoptera pour toujours.

Gradué de l'Université de Vienne, il devient journaliste. Fan du jazzman Paul Whitehead, il les couvre en tournée et le band adopte le sympathique journaliste. Whiteman lui fait goûter au showbizzet le fait voyager. Wilder choisit de déménager à Berlin et devient danseur d'accompagnement. Journaliste pigiste aussi, il écrit de la fiction, couvre des histoires criminelles et écrit aussi pour les sports. Découvrant le cinéma, il y prend vite goût. Il se glisse parmi les novices, Fred Zinneman et Robert Siodmak, pour l'un de ses premiers efforts sur pellicule comme scénariste. Il adapte ensuite un livre de Erick Kastner pour le cinéma.
Avec la montée en popularité d'Adolf Hilter, il fuit vers Paris. Il y fera ses classes en ciné.
Il restera dégoûté de l'univers politique à vie. En France, il adapte en Allemand ce qui est tourné en français. C'est là qu'il tourne son tout premier film comme réalisateur. En français, s'il vous plait. Il sera déjà relocalisé à Hollywood quand le film est mis sur le marché en 1934.

La mère, la grand-mère et le beau-père de Billy Wilder périront dans l'Holocauste. À Hollywood, il redevient scénariste. Il ne sera naturalisé Étatsunien qu'en 1939. 6 ans après son arrivée. La même année où il connait son premier succès de scénarisation avec Ninotchka. Tout le monde aime l'emploi à contre-courant de Greta Garbo. Bien que ce soit Ernst Lubitsch qui la dirige, Wilder se fera une spécialité d'employer à contre-courant des acteurs et des actrices, là où on ne les attends pas, avec succès, toute sa carrière. Il aura sa première nomination aux Oscars dans la catégorie de la scénarisation. Avec Charles Brackett. Pendant 12 ans, il scénarisera avec lui. Entre 1938 et 1950.
Il scénarisera encore pour Howard Hawks et pour Mitchell Leisen avant de tourner son premier film aux États-Unis comme réalisateur. À son troisième, il canonne! Son film-noir non seulement établit la règle non écrite de la lumière au travers des vénitiennes et de la voix hors champs du narrateur blasé, mais il se mérite deux nominations aux Oscars, pour la meilleure réalisation et pour le meilleur scénario. De plus, avec son intrigue "immorale" impliquant deux triangles amoureux et du meurtre pour se sortir du pétrin, il déjoue aussi le strict Code Hays en vigueur. On dit de son film qu'il sera le premier vrai film noir des États-Unis, déployant le style de Citizen Kane et les éléments narratifs de The Maltese Falcon.

Il sera engagé, en 1945, pour tourner un film de propagande pour qu'il soit vu par les Allemands. Afin de tenter de leur montrer dans quel guêpier se trouve la jeunesse allemande. Deux ans plus tard, il devient le premier à se mériter un triplé d'Oscars pour la meilleure réalisation, pour le meilleur scénario et comme producteur pour The Lost Weekend. Ce film est le premier à faire une approche intelligente sur le problème de l'alcoolisme. Il scénarise toujours pour les autres, au besoin, et écrit, tourne et produit son chef d'oeuvre en 1950.

Sunset Boulevard raconte l'histoire de Norma Desmond, une ancienne star du cinéma muet, vivant réclusivement, et pleine de désillusions sur un possible retour sur grand écran, séquestrant un jeune scénariste en devenir, qui a autant besoin d'elle qu'elle a besoin de lui. Le film est non seulement un chef d'oeuvre, mais devient troublant puisque Gloria Swanson, ancienne star du muet, pouvait facilement être cette Norma Desmond, et Erich Von Stroheim, ancienne star du muet aussi, devant et derrière la caméra, devient dans ce film, presque un fantôme dans l'une de ses meilleures performances à vie. Il gagnera à nouveau l'Oscar du meilleur scénario, mais pas celui du meilleur réalisateur pour lequel il était nommé. Il tourne un film qui sera encore nommé dans la catégorie du meilleur scénario deux ans plus tard. L'histoire de médias exploitant un accident de travail.

Les années 50 lui seront merveilleuses. C'est l'enfant chéri de l'époque. Il varie ses sujets et fait rire autant autant que pleurer. Il plait à la fois au public et à la critique. Il adapte deux pièces de Broadway, dont l'une se fera mériter à William Holden, l'Oscar du meilleur acteur. Wilder est si bon avec les acteurs et les actrices que 14 d'entre eux/elles se mériteront des nominations aux Oscars personnellement pour être apparus dans ses films. Il refuse un projet mettant en vedette Laurel et Hardy et attaque un projet qui mettrait en vedette les frères Marx. Mais Chico décède et le projet meurt aussi.

En 1954, 1955 et en 1959, il connait d'immenses succès avec des films mettant en vedette Marylyn Monroe et un autre montrant Humphrey Bogart sous un nouveau jour. Il tourne majoritairement des comédies, alors que le McCarthysme assombrit ses humeurs. Il dira de la liste noire d'Hollywood, qui au début n'avait que 10 noms, que 2 d'entre eux avaient du talent et que les 8 autres étaient tout simplement déplaisants. Bravement, il sera seul, avec John Huston, à refuser que tous les artistes d'Hollywood doivent prêter allégeance à l'anticommunisme.
Il tourne un film encore avec Audrey Hepburn et commence une collaboration d'écriture et de production avec I.A.L. Diamond, une association qui durera pour les 12 prochains films de Wilder.

Dont The Apartment qui fait aussi table rase aux Oscars, avec 5 Oscars, meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur scénario, meilleur montage et meilleure direction artistique. En plus de révéler de splendides performances Jack Lemmon et Shirley MacLaine. Wilder tournera 7 films avec Lemmon. Dont The Fortune Cookie, en 1966, qui le placera aux côtés de Walter Matthau, un tandem mémorable.  Matthau gagne l'Oscar du meilleur second rôle masculin pour The Fortune Cookie.

Sa carrière ralentit dans les années 60. Il place James Cagney, avec succès dans une satire guerrière. Shriley MacLaine et Jack Lemmon seront à nouveau réunis sous sa caméraDean Martin et Kim Novak font aussi mouche sous l'angle Wilder.

5 de ses films seront classés dans les plus drôles des États-Unis. 4 seront considérés parmi les 100 meilleurs du 20ème siècle.

Le réalisateur espagnol Fernando Trueba, reçevant son Oscar pour le meilleur film en langue étrangère en 1993, dira "J'aimerais croire en Dieu, mais je ne crois qu'en Billy Wilder". Le lendemain, Wilder l'a appelé, se présentant comme Dieu en ligne. Le réalisateur français Michel Hazanavicus, pour sa part, recevant son Oscar pour le meilleur film en 2012, pour The Artist, choisit de dire " J'aimerais remercier 3 personnes: Billy Wilder, Billy Wilder et Billy Wilder".
Sa fiche de 12 nominations pour le meilleur scénario a été un record de 1966 à 1997, quand Woody Allen a obtenu sa 13ème nomination du genre.

Vu comme l'un des plus versatiles, diversifiés, grand public tout en restant stylisé, Billy Wilder a été cité comme influence pour des réalisateurs comme Steven Spielberg, David Lynch et les frères Coen.

Sur sa tombe, Wilder fera écrire "I'm a writer, but then, nobody's perfect."
Une référence à la dernière ligne de Some Like It Hot.

Il y a 18 ans décédait aujourd'hui à 95 ans, Billy Wilder.

Un immortel.