Et des films pas piqués des vers non plus, mais ça, c'est l'opinion d'un martien-vampire atikamekw-irlandais.
Vous avez le droit de ne pas aimer du tout.
Vous avez aussi le droit de découvrir.
Ryan's Daughter de David Lean (1970)
Film d'un immense réalisateur anglais, le film est aussi haï qu'aimé. Lean est perfectionniste. Ses trois derniers films sont de véritables chef d'oeuvre. Il est si méticuleux qu'il ne tourne plus qu'au 5 ans. On s'attend à ce qu'il fasse encore un miracle de l'adaptation de Madame Bovary dans un contexte Irlandais, pendant la Première Guerre Mondiale. Bien que le film fasse ses frais, le tournage est une catastrophe. Robert Mitchum ne parle plus à Lean dans les derniers moments du tournage, c'est Sarah Miles qui fait la messagère. Celle-ci ne s'entend pas du tout avec celui qui doit jouer son amant, Christopher Jones. Au point de le droguer à son insu pour une scène d'amour en forêt. Le film fera ses frais, mais essuie de si mauvaises critiques, est si mal reçu que Jones quitte le métier, Lean ne tourne plus pour encore 14 ans, Leo McKern ne tourne plus pendant 2 ans. Lean était un Perfectionniste avec un P majuscule. Ne trouvant pas le village qu'il voulait, il le fait construire à Kerry. Ne trouvant pas la plage qu'il voulait, il la trouvera...en Afrique du Sud. Ne voulant pas truquer une tempête, il engage une équipe qui attendra un an complet avant de tourner une vraie tempête. Les images de Freddie Young (de l'Irlande) sont si magnifiquement tournées que l'Oscar du meilleur directeur photo lui sera remis pour ce film.
The Dead de John Huston. (1987)
Le dernier film de John Huston met en vedette sa fille, Anjelica. Quand le McCarthisme a commencé ses chasses aux sorcière, il a eu honte de ses États-Unis et a quitté pour vivre en Irlande, renonçant même à sa citoyenneté Étatsunienne. Il est devenu Irlandais. Il est devenu, en plus de 20 ans, là-bas, un passionné de l'Irlande. Son grand rêve était d'adapter cette nouvelle de James Joyce, racontant le jour de l'épiphanie de 1904, en Irlande, bien entendu. Pourtant tourné...en Californie! Huston, très malade, tourne le film en chaise roulante, et meurt 4 mois après le tournage. Ce film capture l'âme irlandaise (car les scènes d'extérieur sont bien d'Irlande). Et qui tourne Joyce, touche au sacré.
The Commitments (1991)
À Dublin, un fan de musique soul des années 60 veut monter et gérer un band de style motown. Il engage une panoplie de personnages, tous plus colorés les uns que les autres. L'adaptation du livre de Roddy Doyle est excessivement drôle et les dialogues sont tout simplement formidables. Van Morrison avait été approché pour jouer le rôle du trompettiste, mais son audition avait été une catastrophe. N'est pas acteur qui le veut. La plupart des comédiens sont inconnus en Amérique, ce qui donne une couleur véridique aux anti-héros que l'on suivra. Et la musique est siiiiiiii coooooool! Film qui fait taper du pied autant qu'on se tape la cuisse de rire. Tourné sous la direction de l'excellent Alan Parker.
The Crying Game de Neil Jordan (1992)
J'aime beaucoup Neil Jordan. Au point d'avoir deux des ses films dans ma vidéothèque personnelle. Celui-là, celui de 1992, il est assez formidable aussi. Il pourrait se retrouver dans ma besace, un jour de pluie automnale. Le film, oscarisé pour son scénario, est brillamment scindé en deux. La première partie nous raconte l'enlèvement d'un soldat britannique et sa relation avec l'un de ceux qui le tient prisonnier. un membre de l'IRA. Celui-ci le fait parler de sa copine, dont le soldat prisonnier lui fait promettre qu'il s'occupera d'elle si il lui arrivait quoi que ce soit. Il sera forcé d'aller voir cette copine, dans la seconde partie, copine qui lui réserve toute sorte de surprises. Drôle, tragique, surprenant. Fameux.
In The Name of The Father de Jim Sheridan (1993)
Impossible de ne pas vous placer un film faisant référence aux Troubles. Dans la foulée des troubles du début des années 70, la tension est toujours à son maximum entre irlandais et soldats britanniques. En octobre 1974, une bombe fait sauter un pub de Guildford, au Sud de Londres, tuant 4 soldats en civils, un autre homme et en blessant 65 autres. Gerry Colon, qui n'est pas un saint, est arrêté et forcé à la confession, même si il n'a rien à voir avec tout ça. Son père est aussi emprisonné, peu de temps après. On suit, adapté du livre de Conlon, racontant son histoire vraie, l'injustice qui a été commise contre sa famille. Formidable.
The Wind That Shakes The Barley de Ken Loach (2006)
L'Irlande au début des années 20. Les premiers balbutiements de l'IRA. Ken Loach tourne deux cellules de résistances Irlandaises, dans lesquels deux frères sont déchirés face à la demande des Anglais que ceux-ci plaide l'allégeance au roi d'Angleterre afin de gagner leur indépendance. Un frère trouve le compromis raisonnable, pas l'autre. Ken Loach s'est toujours intéressé aux petits et aux pauvres dont la solidarité est souvent plus intéressante à ses yeux, et aux nôtres, que l'élite, les riches et les puissants. La sensibilité est toujours au rendez-vous dans ses films. L'humour, souvent, moins ici, toutefois. Loach adore ses sujets et ses films le transmettent toujours très bien. Il adore, bien entendu, l'Irlande. Le titre est inspiré d'une chanson populaire et le vent soufflant sur l'origine de l'Irlande moderne est intense et percutant.
Si on peut se parler du passé, c'est peut-être déjà le début de l'idée de se dire la vérité sur le présent.
L'Irlande de maintenant. Toujours confuse.
Barry Lyndon a été tourné en partie en Irlande, Ex-Calibur a aussi été tourné, entièrement celui-là, en Irlande, tout Game of Thrones a été également été tourné en Irlande.
On peut dire tout ce qu'on veut des Irlandais, mais il ne faut pas leur dire en face.
Savez pas quoi faire de votre confinement?
Tapez vous un seul de ces films.
Ça doit se trouver quelque part.
Zavez encore le droit d'aller quelque part.
Et ces voyages-là ne polluent rien.
Et coûtent si peu.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire