Chaque mois, vers le milieu, tout comme je le fais pour le cinéma (dans les 10 premiers jours) et tout comme je le fais pour la littérature (vers la fin) je vous parle de l'une de mes trois immenses passions: la musique.
Le titre de la chronique est inspiré de 4 albums que j'ai tant écouté que j'en connais toutes les nuances, toutes les notes, toutes les paroles, tous les sons, des albums qui sont composantes de mon ADN.
Par ordre de création:
Blonde on Blonde de Bob Dylan
The Idiot d'Iggy Pop
Low de David Bowie
The Unforgettable Fire de U2.
B.I.B.I. c'est moi. C'est aussi la terminaison du terme habibi, qui veut dire en dialecte irakien, je t'aime.
Musique, je t'aime.
EVERYBODY ELSE IS DOING IT, SO WHY CAN'T WE? de THE CRANBERRIES
1992.
Voilà tout juste un mois ou deux que je fréquente la plus agréable des filles que j'ai eu la chance de rencontrer depuis longtemps. Elle est à Québec, moi, à Montréal. On fait la route une fin de semaine sur deux. On se partage les week-ends, on se désire alors davantage. On a que le téléphone "avec fil" pour se jaser quelques soirs par semaine. Elle étudie en consommation (pourquoi? consommer?) et moi j'étudie en cinéma? (Pourquoi? voir des films?) Nous sommes universitaires. Je découvre, de notre appartement du 1588 Logan, à Montréal, une chanson du groupe irlandais que je découvre. Que la planète musique découvre car il s'agit de leur premier album. J'adore le jeu de voix et le ton général du morceau. Je ne peux me l'enlever de la tête. Je ferai quelque chose que Billie Ellish n'a jamais fait:
J'achèterai le CD.
Que j'écouterai sans cesse. Un ami à moi qui fait La Course Destination Monde au même moment, utilisera même une chanson du groupe dans un de ses montages pour le show. Inspiré. Le dernier film qu'il présente pour la compétition. C'est le souffle qu'on ressentait en écoutant la musique de ce quatuor irlandais qui était composé des deux frères Hogan à la guitare et à la basse, de Fergal Lawler à la batterie (il m'épatera toujours lui) et de Dolores O'Riordan à la guitare et au chant.
L'album sera entièrement composé par O'Riordan et Noel Hogan, le guitariste et aîné des frères Hogan.
Leur premier album pêche avec un titre légèrement junior, rappelant une conversation entre agents de marketing et les projets d'enregistrements du band. Des artistes ont le devoir de faire voyager, pas de rappeler les affaires et le bureau.
Peu importe, les sons de cet album vieillissent encore bien. Et avec la mort précoce de celle qui aurait pu être dans ma classe au secondaire, il n'y aura plus jamais de cette voix si particulière qu'il fait bon de se rappeler.
L'album a le culot de commencer avec quelque chose de doux et de relativement sombre. Mais il s'agit d'une de mes chanson préférées de l'album. La chanson parle de quelqu'un investi dans une relation, et qui découvre qu'elle progresse dans une nouvelle direction, se demandant si elle aime toujours la personne qu'elle quitte. La réponse est dans le titre. Légèrement hanté.
La seconde chanson est celle qui me faisait découvrir le band. Les jeux de voix de fin de chanson me donnent encore des frissons. C'est une chanson qui survit aux époques et qui donnent beaucoup d'élan quand on se sent mou. Qu'est-que j'aime ses yeux!
La mystifiante prochaine chanson a une belle intro aérienne avant de plonger dans une couleur légère et printanière. Il y a quelque chose entre The Smiths et Belle and Sebastian dans ce morceau. Deux autres groupes qui me plaisent plus immensément encore. Écoutable pas juste le dimanche, 7 jours sur 7.
Dolores a tout à fait le ton d'une contemporaine sur ce morceau. La chanson semble mettre en contact deux personnes de génération différentes, les deux personnes étant peut-être la même, une ancienne version de soi-même, et soi-même au moment de le chanter. Dolores serait alors à la fois l'insolente et la condescendante. Intéressante introspection si tel est le cas. Mais j'y lis aussi une vision de Femme entrant dans la business, et qui doit vivre avec des diktats de compagnie de disque en tant que Femme.
La cinquième chanson peut être interprétée comme un plaidoyer anti-militaire contre l'appel aux armes forcé des jeunes hommes dans l'armée. Le conflit Irlando-Britannique est un sujet cher à O'Riordan sur lequel elle reviendra dans le futur. Et qui fera faire fortune au band.
Do ne s'excuse en rien de sa relation avec quelqu'un trop absorbé par lui-même pour réaliser le tort qu'il cause partout autour de lui. La chanson navigue entre templin de douceur et plongée grunge. Fort intéressant mélange. Légèrement hargneux. Les abus ne génère pas souvent de joie chez les abusés.
Linger est le second single qu'avait lancé le band. C'est la chanson des Cranberries préférée de ma copine "such a fool for me". Elle lui rappelle nous, il y a 27 ans. :) Ça fait partie ses listes de lecture actuelles. Très agréable harmonie. Comme celle qu'on s'est tricotée en 27 ans et trois mois.
Comique de voir un titre d'album si long et des titres de chansons composés majoritaiement d'un seul mot. Do est attiré par quelqu'un qui ne semble pas avoir les mêmes sentiments.
Cette chanson me rappelle The Church au féminin et en accéléré. Le clavier de la fin évoque pour sa par Manzarek de The Doors. (en moins pointu, bien entendu...).
La chanson 10 est une délicieuse ballade traitant d'un sujet moins léger. L'aveuglement amoureux de ceux et celles restant auprès de partenaires amoureux en se sacrifiant eux-mêmes, presque complètement. La fin de la chanson est si abrupte que j'ai toujours les absurdes musique de fin de sketch de Passe-partout dans les années 70 qui venaient coiffer l'espace sonore. C'est ça avoir grandi dans les années 70, c'est vivre avec des béquilles mentales du genre...
L'avant-dernière chanson est l'une de mes préférées et je vous parlais du batteur un peu plus haut, sur cet album, il reste relativement traditionnel, mais sur les deux albums suivants (on peut aussi en avoir des indices sur Dreams) il joue brillamment avec une certaine originalité. Ce sera plus évident sur leur deuxième et troisième album, mais voilà un batteur, créatif avec son instrument. La batterie est relativement au coeur de ce morceau avec brio.
L'album se ferme sur un morceau qui ne la fait pas pousser sa voix comme elle le fait sur plusieurs fois. C'était intelligent de composer de la sorte en alternant morceaux moins exigeants pour la voix avec les plus poussés. En spectacle, ça se livre mieux. La chanson reste une prouesse vocale dans le refrain sans mots. Très joli.
Pour les amateurs de rock, de pop, de musique indépendante flirtant avec le grunge, de folk rock, d'Irlande, de post-punk, de femmes fortes, de voix rappelant Sinead O'Connor, de musique des années 90.
R.I.P, beautiful D.
I thought nothing nothing could go wrong
But I was wrong, I was wrong.
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