samedi 21 mars 2020

Lunes

Lune.

Voilà un mot que j'aime bien.

Je l'utilise souvent pour quelqu'un qui me charme.
Jolie Lune.
Poisson-lune.
Bébé lune.

Je l'utilise aussi (plus) souvent pour le contraire. Pour parler de quelqu'un de légèrement peu alerte.
Probablement comme dans "tomber dans la lune". Ou lunatique.
"Quelle lune!"
"Méchante lune!"
"Tellement lune"

Lune qui est aussi l'inverse de Nul.  Et comme je suis parfait ambidextre, mon cerveau doit aussi lire des deux côtés. (je suis ce type de martien).

Je vous ai parlé de Duran Duran y a pas longtemps. Ça m'a fait revisiter certains de leurs vidéos. En voyant certains de ceux-là, je remarquais que j'en avait retenu que quelques moments. Pour Do You Believe in Shame?, un bijou secret du band, je n'avais retenu que la séquence des dominos de la fin et Simon LeBon qui lypsync son "come out" à quelques reprises, pas toujours synchro. Qui rappelait un fantôme. En revoyant le clip, je suis tombé follement amoureux de la fille qui monte les marches et ferme la porte que Simon n'arrivait pas à ouvrir autour de 2:07 et 2:18 du clip. Le désir n'est parfois qu'un regard.

En revisitant le clip de New Moon On Monday, une chanson que j'ai beaucoup aimé en partie en raison des images du clip qui me revenaient à l'esprit, j'ai été surpris du rapprochement soudain que ça m'a inspiré.

Le clip est maladroit. Russell Mulcahy était l'as réalisateur de la plupart des bons vidéos du band. Il le sera pour des tonnes d'artistes dans les années 80. L'une des premières superstars de la réal de clip. Il était le premier choix pour tourner le clip pour New Moon On Monday. Son film de 1986 sera aussi un grand succès.

Mais il était indisponible en décembre 1983.
Le choix s'arrêtera sur Brian Grant pour tourner le clip. Un associé de Mulcahy et celui qui avait déjà tourné (avec Mulcahy) le clip de Hungry Like The Wolf pour DD (en plus d'avoir tourné plein d'autres clips depuis 1979).  Le band voulait faire un film d'un vingtaine de minutes parlant de révolution. La première version offerte à MTV était de 17 minutes. MTV l'a refusée. Exigeant plus court. Le band haïra le résultat final. Entre autre parce qu'il coupait leurs vacances de Noël de 1983.
Le clip, tourné en France, met en vedette la Miss France de 1980, Patricia Barzyk, et nous raconte les 5 garçons, entraînés par elle, dans un mouvement de résistance underground appelé La Luna, tentant d'organiser une révolte à l'insu d'un régime militaire non spécifié, mais qu'on comprend oppresseur. La version de 17 minutes, difficile à trouver, est plus claire là-dessus.

C'est très maladroit. On comprend ce qu'ils voulaient faire et la fin aurait pu être formidable, mais inexplicablement, on a choisi de faire danser les 5 boys en train de chanter le refrain. C'est la partie vraiment détestable du clip. Ça ne fait pas de sens. On ne les voit pas sourire du clip alors que la situation est sérieuse et en toute fin, on rigole en dansant, ce que Roger Taylor et Nick Rhodes n'ont jamais bien fait (danser) On ne tient plus les personnages. On décroche. Assez poche.
Pourtant la chanson me plait énormément. Le vidéo me parait encore aussi parfait qu'avant, particulièrement de 2:56 à 3:41. Se terminant sur Barzyk brandissant son drapeau à l'ennemi, mais la suite devient grotesque alors que les personnages qu'on suivait décrochent en dansant pour la caméra. Ils étaient apparemment très saoûl rendus là. Quand ça cours dans les rues, on y croit. Pas quand ça danse.

...ça m'a rappelé 5 autres fab fives.

Tout aussi candy for the eye, I suppose

2016. Le troisième extrait, lancé en clip, pour mousser les ventes et l'intérêt autour des filles de Fifth Harmony est offert en septembre. J'avoue que j'adore la chanson. La chantant souvent à ma fille quand je suis fière d'elle (souvent souvent). Et les jeux vocaux de la fin me donnent toujours des frissons. De 2:23 jusqu'à la fin. C'est peut-être parce que j'aimais déjà beaucoup tout ça avant de découvrir le clip que je serai dur avec la suite.
Hannah Lux Davis a tourné le clip. Le vidéo débute avec des hélicoptères survolant un village dans un décor post-apocalyptique. On y découvre des gens souffrant de traumatismes post-destruction. Les 5 filles nous sont dévoilées dans des costumes rappelant l'univers de Mad Max. Elles sont toutefois très en "peau" ce qui ne fait pas des guerrières à la protection extrêmement crédibles. Mais elles ont toutefois tout à fait le sens de la chorégraphie et on oublie vite que les drapeaux à leurs mains ne pourraient être autre chose que des accessoires. Et pourtant, vers la fin, on a l'impression qu'elles viennent à la rescousse des gens mal en point dans le village. Mais dansent aussi de manière très sexuellement démonstrative. Difficile de rassembler les deux causes mentalement. On y croit quand elles dansent, pas quand elles courent.
Celle qui court sauver celui qui se meurt et la même qui se penche sur un mur, se passant la main entre les jambes, le regard suggestif. Celle qui soulève le blessé est la même qui se tourne pour nous montrer ses fesses. On comprend aussi l'idée, mais on y croit pas du tout.

Malhabile.

Comme dans le clip de Duran, 33 ans plus tôt.
Duran Duran nous préparait pendant 4 minutes à la révolution du rien. À l'envie de danser, de se montrer.
Et à l'inverse, Fifth Harmony nous préparant pendant 4 minutes en dansant tout en faisant jouant les ambulancières. On ne croit pas en la générosité de filles qui voulaient d'abord se montrer.

J'adore franchement les deux chansons.

Mais les deux clips sont excessivement lunes.

Dans le sens de nul.

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