lundi 31 octobre 2022

Jour Fier

  L'halloween n'est pas une fête célébrée partout dans le monde. 

Dans notre coin d'Amérique, chez les enfants, aujourd'hui, tous les 31 octobre, on passe la journée déguisé, souvent sous le thème de la frayeur, et après l'heure du souper (18h00 chez nous, souvent, avant), les enfants, accompagnés de leurs parents qui surveillent bienveillants plus loin, passent de maison en maison, où il est attendu que l'occupant qui ouvrira la porte là où on passera, vous donnera des bonbons dans votre sac à friandises. 

Chez les adultes, c'est un prétexte pour se déguiser aussi, au travail, prendre la journée à la légère, faire preuve de créativité, surtout, s'amuser. En soirée, jeunes adultes et moins jeunes feront souvent des partys costumés épicés d'une thématique nouvelle et empreint d'une folie d'appoint.

C'est devenu si plaisant et populaire, que les cosplay poussent comme des champignons dans le monde.

Certains, certaines surtout, sont si fières d'un corps qui ne restera pas tout le temps comme ça, qu'ils/elles se donnent la permission, la seule fois dans l'année, de mettre en valeur ce corps, le dénudant comme ils/elles ne le feraient jamais les 364 autres jours de l'année. Pour les célibataires qui veulent corriger le chose, c'est parfois, une belle pré-audition. Plusieurs d'entre nous confectionnent eux-mêmes leur propre costume, d'autres les loue, les emprunte, les achète tous faits. 

La semaine dernière, l'Ordre des Infirmières du Québec a fait un appel à cesser de sexifier le rôle de l'infirmière. Effectivement, je ne suis pas certain d'avoir toujours compris pourquoi l'infirmière auraient à être plus "sexy" que la bibliothécaire ou la fonctionnaire. Je crois que c'est parce que, comme les hôtesses de l'air d'alors, quand on a crée les premiers uniformes, dans une société déjà pas mal plus sexiste, les premiers costumes d'infirmières étaient des jupes assez courtes. 

Vous avez ici une suggestion de Pierre Cardin, du passé, pour les infirmières, suggestion qui n'a jamais été retenue, bien entendu. 

    En ce qui me concerne, les gens de tous les genres devaient être encouragés  à exprimer leur entière sexualité comme ils le souhaitent, et tout autant, à l'Halloween aussi. Si ça les amuse. Utilisons nos jugements.

Peu importe le costume choisi, les gens réagiront. C'est le but de la chose. Mais si ça met en valeur ton beau corps et ta belle personne, attention, le slut-shamming montrera sa tête jalouse et hideuse. Deux mots synonymes. 

Soyons clairs, si je me costumais tous les jours exactement comme je me sens, je serais souvent très fripé, sombre et probablement parfois très nu. Les pieds nus, certain, puisque c'est la première chose que je fais en arrivant du travail et les week-ends, je peux les passer entièrement nu-pieds. Je me poserai peut-être même sur une étagère comme décoration des fois ou encore tenterais de devenir la vis qu'on me demande d'être dans l'échafaudage de la compagnie. Les vêtements ne parlent pas toujours pour nous, et chez la Femme plus particulièrement c'est un éternel piège à con.

Bien que personne n'a besoin de sexifier jamais, le charme est une composante naturelle de l'être humain qui voudrait vivre en société, avec les autres. Pour bien des Femmes (comme pour les hommes) la fête de l'Halloween est le moment de l'année où la folie prends le dessus, où les inhibitions tombent, où on s'abandonne au fun. Pour plusieurs jaloux/jalouses, c'est la période de l'année, le jour, où la Femme peut jouer la pute. 

Ce que ce jour n'est pas, bien entendu. Trop réducteur. Mais ça a tous les droits d'être un jour fier. Comme aujourd'hui, demain ou hier. Ne vivons pas avec des oeillères. Calever (pour la rime)

Vous serez jugées assurément, si vous êtes la Princesse Leia dans Star Wars, esclave de Jabbah The Hutt, dans le troisième segment de la trilogie originale. Vous auriez pu être la même, mais dans son traditionnel costume blanc. Mais tout le monde juge tout le monde, en général. Alors pourquoi s'en inquiéter ? Le costume de l'infirmière sexy ou du chat sexy ou de quoi que ce soit sexy est souvent l'option facile d'un costume déjà tout fait. Et les fabricants de costume sont souvent dans cette direction, le sexe, pour vendre/louer leur matériel. Y a pas de mal à être fier de son propre corps. Je donnerais beaucoup, à 50 ans, pour retrouver mon corps d'entre 17 et 37 ans. Humblement, je m'aimais davantage. 

La dichotomie est réelle pour les Femmes, aujourd'hui, dans un monde où la Femme est constamment hyper sexualisée, aujourd'hui, demain, la semaine dernière, souvent toujours, cette même Femme sera "slut shammée" si elle prend cette décision elle-même, d'assumer ses choix vestimentaires. Personne nulle part, ne devrait d'emblée accepter les rôles que les autres leur prêtent. 

Les têtes sont majoritairement sans chapeaux. Et même que souvent, des chapeaux, ça peut être très beau. 

Dans cette fête de la folie saine, la chose la plus épeurante qui puissent pointer sa tête aujourd'hui, c'est le slut shamming. 

 Au travail, où on a fait un concours de costume, vendredi. J'ai prétendu que je pensais qu'on le ferait aujourd'hui pour ne pas avoir à me déguiser. C'était calculé. Mes vendredis sont archi occupés entre 6h et 14h40, je n'ai pas le temps de m'amuser. Celle qui a gagné le concours était déguisée en Supergirl. Cape, bustier serré, bottes et jupette, toutes en cuisses. Notre entreprise majoritairement mâle a fait gagner son costume, acheté, ce qui lui a remboursé le prix de son costume, deux fois.

Mais deux autres costumes faits maison méritaient d'avantage le prix. 

Zétaient pas assez sexy pour le monde d'aujourd'hui.

dimanche 30 octobre 2022

Réincarnations De Plus en Plus Inexistantes

Le reyclage, comme des tonnes de domaines, a assez peu à voir avec l'idée de sauver la planète autant qu'avec l'idée de faire un profit. Prenez le de quelqu'un qui travaille directement dans le milieu comme moi. Quand vous placez une bouteille d'eau en plastique dans votre bac bleu (ou vert), vous participez au grand travestisme cyclique du recyclage. 

Si vous vouliez vous débarrasser d'une bouteille de coke, en 2011, c'était la période parfaite pour la recycler. À cette époque, chaque bouteille de liqueur  dont vous disposiez valait 8 fois ce qu'elle valait quelques 2 ans et demi avant et 4 fois ce qu'elle vaudrait, 5 ans plus tard. Les agence de recyclage des municipalités étaient assises sur des mines d'or en polytéréphtalate d'éthylène.    

La mafia l'avait bien comprise, comme on l'a vu, au Québec, récemment. 

Mais pour les compagnies qui transformaient le recyclage en soi, ce printemps 2011 tournait au cauchemar. Le pétrole atteignait des sommets historiques et les bouteilles sont faites de polytéréphatale d'éthylène qui, comme la plupart des plastiques, est du pétrole, transformé. Comme le prix du plastique brut a vite augmenté, le plastique recyclé, un substitut naturel pour les manufactures est devenu plus cher aussi. Ce qui était bon pour les municipalités et les agences de recyclage ne l'était plus pour les grandes compagnies. 

On pense souvent au recyclage comme quelque chose de noble et notre faible part de bonne conscience envers une planète qui se détériore. Mais le recyclage est aussi un business qui comprend des chaines de travail (dont je fais parti), où des acheteurs rivaux, et des vendeurs de toutes parts, sont souvent aux antipodes des intérêts de la planète. La réincarnation n'a jamais été prouvée, le recyclage réincarne de moins en moins. 

De nos jours, de compagnies indépendantes comme How2Recycle travaillent très fort afin de tenter de mettre de l'ordre dans le chaos, mais on créé de nouvelles signalisations disant que tel et tel produits sont "recyclable" alors qu'au contraire, personne ne transforme certains matériel, qui finissent tous, à la dompe.    

Le recyclage est la commodité bizarre du globe créée par les gens riches du globe et vendu au monde qui pense se développer correctement. Qui pense surtout, comme trop, à faire de l'argent. Une série de choses, ici et là, sont survenues qui ont largement modifié le courant des choses. C'est à cette époque, 2017, que j'entrais dans la business. Au Pakistan, d'abord, de dévastateurs moussons avaient provoqué de graves inondations qui forçait le pays qui avait empêcher la production de coton et avait fait gonfler les prix dans le monde. Le jean allait coûter nettement plus cher. Le pantalon en jean, les toutous en "peluche", sont fabriqués en Chine utilisent des fibres de polyester tirées de bouteilles de plastique recyclées qui sont un bon substitut peu coûteux pour le coton. Mais depuis 2017, la Chine a fermé la porte aux importations de recylage venant d'Amérique. Malgré tous ses très très vilains défauts, la Chine y a banni "tous" les plastiques.

On l'a aussi vu, à Montréal plus précisément, les pays d'Asie ne veulent plus non plus de nos vidanges, de notre compost et de notre recyclage. On tri le matériel si mal que ça devient des vidanges, peu importe ce qu'on y envoie. Ils en ont assez et c'est pas anormal. 

Dans la (très bonne) série télé The Sopranos, on y suivait une famille de la mafia qui avait comme "legitimate job" la collecte de vidanges. C'est à la fois une belle métaphore du style de vie de la Mafia, mais aussi c'était tiré de faits réels connus de tous, depuis toujours. La Mafia a vite intégré le milieu du travail "légitime" par la vidange. Aux États-Unis surtout, mais ici, aussi. Ricova, la compagnie avec laquelle nous travaillons, et qui travaillait pour la ville de Montréal avant que celle-ci ne réalise qu'on ne pouvait pas continuer comme ça, n'y fait pas exception.

C'est payant comme business. Du moins, ce l'était. Ce l'est beaucoup moins. On a perdu de vue, depuis au moins 10 ans, l'idée première de bien travailler concentré sur l'écologie pour remplacer la chose par l'idée de faire beaucoup de profits. Ricova en est arrivé à ne voir que son chiffre d'affaires. 

Sans tri mental, là aussi.

Montréal a largué son genre de monopole. Montréal se cherche de nouvelles alternatives. 

Aux États-Unis, pour pallier au problème, la Chine, rusée, a envoyé des entreprises chinoises s'installer au pays de l'oncle Sam et gérer tout ça. Communistes encaissant tous les profits. De nos jours, la plupart des usines de traitement de recyclage, aux États-Unis, sont d'origine chinoises. 

Parce que c'est une affaire de gros sous. Et la Chine prendra tous les dividendes du capitalisme même si pratiquants communistes.

Parce qu'avec la Chine, la fin justement toujours les moyens. 

Et pour le moment, les moyens, croyez-moi, c'est assez vilains.

À Montréal, c'est même presque rien.  

On a en tête que l'argent. Pas la sauvegarde écologique.

    


samedi 29 octobre 2022

Jerry Lee Lewis (1935-2022)

Jerry Lee est né dans une famille très pauvre de Louisiane qui hypothéquera la ferme familiale pour lui payer un piano. Il joue au piano avec deux de ses cousins qui aiment la musique comme lui, Mickey Gilley et Jimmy Swaggart, qui auront aussi leur part de popularité plus tard. Engagé par l'église pour y jouer, il fait une version boogie-woogie d'un chant religieux qui lui font perdre son emploi, le soir même. Il se rend au Mississipi, à Nashville, où la légendaire tribune télé du Grand Ole Opry le refuse. Mais on l'accepte à la radio. 

En audition à Memphis, il se taille un poste de musicien de session pour Sun Records. Deux mois plus tard, quand Elvis fait une visite au studio, Jerry y est au piano, Johnny Cash aussi, et Carl Perkins. Les 4 jammerons ensemble et Sam Phillips laissera la bobines enregistrer. Ça sortira des années plus tard sous le titre de Million Dollar Quartet. Lewis impressionne et enregistre ses premiers morceaux dès 1957. Il a 22 ans, et a comme jeune amoureuse sa propre cousine de 13 ans. Qu'il épouse en secret. Il entre dans la période la plus fructueuse de sa carrière de sa carrière. Whole Lotta Shakin' Goin' On et Great Balls of Fire sont de titanesques succès. Mais Lewis, pieux catholique est lui-même troublé par son propre matériel. Et les "balles de feu" sont bannies ici et là. Quand est éventé le secret de son mariage, c'est la catastrophe. La tournée qu'il devait faire s'arrête à 3 concerts et l'hostilité à son égard est totale. Lewis est certain de se diriger vers l'enfer. 

Dans ses ses numéros sur scène, il accroche, un soir, son tabouret en se levant, par erreur et l'effet est si bon sur son public qu'il fera exprès pour le refaire à chacune de ses présences au piano. On le surnomme The Killer. Il fera sensation au Steve Allen Show avant que n'éclatent les scandales. Il a le temps de jouer dans un film dont il signe la pièce titre. Quand le scandale éclate il enregistre sous le pseudonyme The Hawk.  L'étiquette Sun le laisse tomber. Avec sa nouvelle étiquette, on pense relancer Jerry Lee avec un nouvel album, mais les Beatles atterrissent aux États-Unis et forcent le changement des programmations radio presque du jour au lendemain, et à jamais. La nouvelle étiquette ne sait plus comment vendre JLL. Retarde la sortie. N'arrivera jamais plus à lui faire enregistrer du hit. À la grande frustration de Lewis. 

On le "réinvente" en lui faisant enregistrer du country. Ce qui ne lui est pas complètement étranger, non plus. Il redevient assez populaire dans un nouveau crédo. Ses tous premiers enregistrements versaient dans le country. Il sera un fameux vendeur de disque toutes les années 70, en mode principalement country. Si bien que cette fois, le Grand Ole Opry l'invite, mais au lieu de jouer les traditionnelles 2 chansons, il prend la scène près 40 minutes. 

Excessifs, il prend, un soir, le volant pour se rendre, armé, chez Elvis, mais, intoxiqué, fait un accident dans la clôture de l'entrée de Graceland. Elvis, qui le voit sur des caméras de surveillance, voit aussi son fusil et son état et suggère aux policiers qui viennent le cueillir, de le coffrer pour la nuit. Lewis en restera aigri, disant qu'il n'avait à craindre de lui, mais n'expliquant jamais ce qu'il comptait faire. Sinon rencontrer son ami, qui l'avait effectivement invité à venir le voir. Mais probablement pas armé et intoxiqué. 

Quand le Rock'n Roll Hall of Fame ouvre ses portes, dans les années 80, il est parmi les premiers intronisé. Dans ces mêmes années 80, un film sur sa vie, avec Dennis Quaid jouant son rôle, Wynona Ryder, jouant sa cousine, (mariage qui ne durera pas) et Alec Baldwin, jouant son cousin Jimmy Swaggart est lancé en salle. Ça relance sa popularité alors qu'il réenregistre ses vieux hits pour le film, et ajoute même quelques nouveaux éléments. Mais c'est aussitôt assommé par les scandales qui détruirons la carrière de Jimmy Swaggart, et, par association familiale, la sienne aussi, en sera touchée.

On l'associe a du mauvais. Marié 7 fois, perdant quelques enfants dans des circonstances assez tragiques, un fils a 19 ans, dans un grave accident de voiture, un autre, noyé à 3 ans, dans une piscine, une épouse en overdose. Le malheur semble lui coller à la peau. Plusieurs fois, il a aussi rendez-vous en cours pour se défendre de toutes sortes de choses ou encore contre-poursuivre des gens qu'ils pensent vouloir le flouer, ou qui le flouent, tout simplement. 

Pas facile comme caractère, le killer. 

Auteur de 38 albums entre 1957 et 2014, il vendra des millions de fois, et pourtant, il n'a que des problèmes d'argent dans les années années 80, se faisant saisir, et affrontant la cour deux fois pour évasion fiscale. En 1988, il déclare même faillite. 

Il atteint tout de même 87 ans, et s'éteint hier, laissant dans les oreilles, du rythme immortel. 

   

vendredi 28 octobre 2022

À La Recherche Du Temps Perdu********************Fear & Loathing on the Campaign Trail '72 de Hunter S. Thompson

Chaque mois, dans ses 10 derniers jours, tout comme je le fais pour le cinéma, dans ses 10 premiers, et tout comme je le fais pour la musique, vers le milieu, je vous parle de l'une de mes trois immenses passions: La littérature. 

Lire, c'est apprendre. C'est plonger dans des univers qui ne sont pas nécessairement les nôtres. C'est s'ouvrir sur des horizons inexplorés, c'est vivre un million de vies avant de mourir, c,est danser sur le rythme cérébral de quelqu'un d'autre, c'est accepter de se caliber aux réfléxions, observations, remarques et traits d'esprit, d'autrui. C'est respirer par le souffle d'un(e) autre. 

Et respirer, c'est vivre. 

FEAR & LOATHING ON THE CAMPAIGN TRAIL '72 de HUNTER S. THOMPSON.

La campagne électroale de 1972, aux États-Unis, mettaient aux prises George McGovern, du côté des Démocrates et Richard Nixon(qui gagnera) du côté des Républicains. Hunter S.Thompson, journaliste junkie politique de son propre aveu*, couvrait cette campagne pour le compte du magazine Rolling Stones. Icône du mouvement de Gonzo journalisme, c'est-à-dire de journalisme où celui-ci s'implique corps et âmes dans les activités qu'ils/elles couvrent et se met même parfois en scène, Thompson a suivi l'équipe de McGovern, qui avait pris la relève de Hubert Humphrey qui, lui avait perdu la même élection, contre le même Nixon, en 1968. 

Avec une honnêteté brutale, parfois même cruelle, Thompson raconte la course à la direction de McGovern, à qui plusieurs lui préfère Ted Kennedy ou George Wallace, ce dernier, très populaire avec les États du Sud. Une fois élu, HST narre la catastrophique tournée en vieux train jusqu'en Floride, avec beaucoup d'humour. On y découvre de futurs vedettes politiques Étatsuniennes comme Gary Hart, du Colorado, directeur de campagne de McGorvern, ainsi que l'alors gouverneur de la Georgie, qui sera 3 ans plus tard, président des États-Unis, Jimmy Carter.  

Son mépris de Richard Nixon est très exposé. Il réussit tout de même à l'humaniser en relayant des bribes de conversation sur le football, passion commune entre lui et Tricky Dicky, qu'on appelle pas encore ainsi. McGoverne subira la pire raclée des Démocrates depuis longtemps, ne gagnant que le Massachusetts et Washington, D.C. perdant même son État du Dakota du Sud. McGovern parait vidé de son être vers la fin de sa propre campagne, avant même les résultats. Mais Thompson sera dans un pire état, lui-même. 

Il tombera en fatigue chronique, ce qu'il narre aussi. Le livre est aussi une critique claire des journalistes et de leurs relations incestueuses avec les politiciens. Les "experts politiques" sont aussi très souvent en conflit d'intérêts. Il critique vivement le traitement journalistique qu'on a livré contre Thomas Eagleton, qui n'aura été que de 18 jours, le temps qu'on découvre qu'il eût déjà eu recours à des électro-chocs afin de lutter contre une dépression. Sans toutefois épargner Eagleton, lui-même.  

Bien que ponctué "d'embelissements" le livre trace avec une certaine justesse plutôt bien la folie des campagnes électorales. 

Plusieurs reconnaitrons qu'on y parle assez peu des faits, mais que presque tout est vrai. Aussi farfelu que parfois ça peut sembler. 

Timothy Crouse a beaucoup aidé lui aussi, à rendre crédible le livre de chroniques réunies de Thompson, en publiant aussi, en 1973, son propre compte-rendu de ce qu'il avait vécu dans la même campagne. Et les propos se rejoignent largement. Crouse souligne aussi la présence de Thompson, qui arrivait souvent à sortir du paquet de journalistes pour atteindre meilleurs buts, et gardant une indépendance impeccable. Son livre à lui se nomme The Boys in the Bus et dans les éditions plus récentes, c'est une introduction de H.S. Thomspon qui ouvrait le livre de Crouse.

Pas besoin d'être féru en politique, quoique ça aide, Thompson use de vulgarité, procédé qu'il avait aussi utilisé dans son livre précédent: Fear & Loathing in Las Vegas. Gonzo journalisme, là aussi 

Ce livre aurait été fini au téléphone, quelques heures avant les presses finales, avec un Thompson, mentalement et physiquement ailleurs, et quelqu'un d,autre qui tape son flux de réflexions.

Plutôt divestisant alors que les États-Unis sont actuellement dans un cycle électoral fort intriguant. 

Le livre est dessiné, ici et là, par Ralph Steadman.


 *Junkie tout court serait aussi juste

jeudi 27 octobre 2022

Weird Al Yankovich

Alfred Matthew Yankovich est né à Downey, en Californie d'un père médecin d'origine Yougoslave décoré deux fois des Grandes Guerres et d'une mère sténographe d'origine italienne. Fils unique, quand un vendeur ittinérant veut vendre à la famille un accordéon ou une guitare, la famille choisit pour l'enfant de 6 ans et 364 jours, l'accordéon, puisque un des grands joueurs mondial de l'instrument est Frankie Jankovich. Aussi bien tenter de l'éclipser (ou de profiter du nom) Son père lui inculquera l'idée qu'il devrait faire quelque chose de sa vie duquel il soutire beaucoup de plaisir et qui le rend heureux. Un conseil qu'Al suivra sans fautes.

Il saute deux années scolaires parce que trop doué en classe et es donc toujours le (beaucoup) plus jeunes de ses classes. Il s'efforce donc à se distinguer par le rire et en s'impliquant dans tout (sauf le sport). Il tombe en amour avec la musique par l'album Goodbye Yellow Brick Road d'Elton John et découvre avec passion et se nourrit de George Carlin, Spike Jones, Frank Zappa et plus tard, sera grand fervent des films de Zucker/Abrahams/Zucker

Adolescent,  Barret Eugene Hansen, animateur radio qui se fera connaitre sous le pseudonyme de Dr. Demento, vient visiter son école et Al lui refile une cassette d'une de ses parodies. Yankovich a 16 ans. Dr. Demento aime beaucoup et fait jouer à son émission de radio. L'effet est important sur son public. Quand Yankovich parodie le succès de The Knack, My Sharona, proposant My Bologna, chanté dans une toilette pour un meilleur effet d'écho mais aussi parce qu'on ne le laissait pas entrer en studio, la réaction est plus importante encore. Le chanteur du band, Doug Fielder, aime beaucoup et recommande à sa compagnie de disques de l'enregistrer. Il est signé pour faire un single de My Bologna, Mais ne touchera pas un sou puisque l'étiquette fait presqu'aussitôt faillite. 

Il récidive, avec la complicité du batteur Jon Schwartz avec Another One Rides The Bus, parodié de Queen. Il choisit "Weird Al" comme présentation , ce qui était son surnom scolaire, qui l'insultait, mais qu'il s'approprie dorénavant, à vie. Dr.Demento fait une tournée, au début des années 80 et inclus Weird Al dans ses numéros comiques. Weird Al a maintenant un band avec Schwartz, Steve Jay à la base et Jim West à la guitare.  À partir de 1982, il fera la première partie de Missing Persons, en tournée, avec de nouveaux morceaux comme I Love Rocky Road, parodie de Joan Jett/The Arrows ou Ricky, parodie de Toni Basil ( et du show télé, I Love Lucy), dont le clip aura beaucoup de diffusion sur la très jeune chaine de video télé MTV. Un disque en poche, il en enregsitre un autre et quitte son emploi de courriériste pour ne faire que le musique.

En 1984, Micheal Jackson est au sommet du monde de la pop depuis presque 2 ans, et le sera encore trois ans plus tard. Ça n'échappe pas à Weird Al, que la parodiera les deux fois. Avec des blagues de grossophobie qui passaient mieux, alors. Autre époque, autre contexte. Eat It devient un gros succès et fait oublier Beat It qu'on entend trop partout.  On parodie Men Without Hats, The Police, Greg Khin Band, les B-52's, Survivor.

Il tourne un moqumentaire parodiant celui des Beatles lancé trois ans avant. Il lance un livre la même année. Je le découvre en 1984, à 12 ans, alors que je suis fan de l'émission Jeopardy, et que je tombe sur une video que je ne comprends pas tout de suite. Amusante. 

 Il devient plus populaire encore en parodiant Madonna, Huey Lewis & The News, The Kinks ou Cindy Lauper.

Comme la polka fait la part belle à l'accordéon, en général, Weird Al lance un album axé sur le style, parodiant James Brown, Robert Palmer, El DeBarge. Bon enfant, il fera la première partie de la tournée des Monkees, en 1987. Il s'implique dans des nouveaux enregistrements de Pierre & Le Loup, de Prokofiev et Le Carnaval des Animaux de Camille Saint-Saëns. 

Il obtient la chance de tourner un film signé de sa main, qui ne fait pas mouche, parce que pas toujours très drôle et lancé le même week-end que 4 autres films immensément populaires. Une trame sonore en est aussi tirée, mais c'est son moins bon vendeur. Les Rolling Stones, Dire Straits, les Fine Young Cannibals et REM y passent. Mark Knopfler insiste pour jouer de la guitare sur son morceau. 

Voulant reparodier Jackson qui lance Black or White, avec Snack All Night, quand Jackson refuse, WAY retarde la sortie de son nouvel album afin de laisser d'importants hits marquer leur époque. Nirvana arrive, en 1992. Bingo! Cobain dira même que si Yankovich les parodie, c'est qu'ils ont réussi. Il parodie MC Hammer. L'album lancé l'année suivante amuse autour de Billy Ray Cyrus, Aerosmith, Queen.

Il gagnera 5 Grammys dans la catégorie humour, vendra plus de 16 millions de fois, lance encore 6 albums entre 1996 et 2014, tourne sur scène 16 fois entre 1983 et maintenant (Jusqu'en 2023, d'ailleurs), produira du film et de la musique, en plus de jouer à la télé et d'écrire du livre pour enfants. 

Prince refuse ses parodies au moins 4 fois. Mais WAY obtient tout de même la permission de parodier le clip de When Doves Cry. Jimmy Page, même si il est grand fan de Yankovich refuse un medley polka de Led Zeppelin. Paul McCartney refuse une parodie de Live & Let Die. Eminem a aussi refusé une parodie de Lose Yourself. James Blunt avait dit oui à You're Pityful qui se moquait de You're Beautiful, mais sa compagnie de disque refuse. La compagnie de disque de U2 refuse aussi un medley polka. Beck refuse qu'il parodie Loser car c'est son premier hit et Beck a peur qu'il ne soit identifié à jamais à ce seul hit. Ce qu'il sera déjà, pour beaucoup. Collio se plaint que Ammish Paradise dilue le message de "sa" chanson, mais encaisse le chèque. La chanson de "Coolio" était un emprunt, au grand Stevie Wonder.

Weird Al est marié depuis 2001, et est papa d'une fille depuis 2003. 

Alfred a eu 62 ans, dimanche dernier. 

mercredi 26 octobre 2022

Pneus Mous/ Caisson Vide

Ça s'applique partout. Et avec la multiplication des tribunes et des opportunités de plateformes, à la vitesse du son où on peut traiter une personne d'à l'autre bout du monde de parfait con, c'est encore plus pertinent de parler de plus en plus clairement: Il y a des choses qu'il faille faire mieux. 

Au moins, en vieillissant. 

Les activistes écologistes se tirent une balle dans le pied depuis quelques temps. Il y a eu ces eberlué(e)s que je ne voudrais pas retrouver dans mon entrée. Je les ferais sans remords très édenté(e)s. Heureusement, ils étaient majoritairement dans la région de Québec (le 418). Nous sommes dans le plat 450. Leur plaisir des derniers temps a été de dégonfler les pneus des SUV qu'ils/elles croisaient, stationnées. Et comme les mouvements ont toujours leurs égaré(e)s certain(e)s n'ont pas bien lu le mémo et ont tout simplement crevé les pneus. Fâcheux pas mal plus couteux. 

Immature et tellement, mais tellement contreproductif. Et tellement dangereux. Ceux et celles qui ne le remarqueront pas tout de suite deviennent menace de morts multiples dans les rues. 

Vous ne trouverez pas plus anti voiture que moi. Ever. Je ne m'y suis jamais intéressé, ça m'ennuie vachement de "penser" voiture. Je n'y connais rien et ne veut rien y connaitre. Je travaille même très fort pour me dénicher un emploi plus près de chez moi où je pourrais m'y rendre à vélo principalement quelques 8 ou 10 mois, par année. C'est à la fois par envie de polluer moins, à la fois pour ne plus avoir à sacrer contre le trafic montréalais, à la fois par économie financière. J'ai longtemps été le Montréalais qui ne se souciait jamais du prix de l'essence, encore moins du trafic. Je veux redevenir ce gars-là. J'ai toute les raisons de le faire. Les prix sont parfaitement obscènes, une voiture devient une perte dès son achat et je ne me sens jamais plus idiot que coincé dans le trafic à "négocier" avec ceux et celles qui promettent de me couper pour atteindre la même sortie que tout le monde coin Henri-Bourassa/Pie-IX vers 15h20. Je suis aussi, assez contre la voiture, en général.

J'ai eu trois voitures dans ma vie. Une Micra, une Honda Civic et l'actuelle Volks Jetta. Ce sont de petites voitures. Je ne suis pas assez complexé pour vouloir de voitures plus grosses. Même que dans mon idéal, ma voiture serait une Mini-Cooper. Que je trouve agréable à l'oeil. Voiture qui comprend le mot "mini", alors, ça dit tout. Et une femme en "mini" (jupe), est toujours aussi agréable pour l'oeil. (mais ça n'a rien à voir avec ce que je dis). Je n'aurai peut-être plus jamais d'autre voiture.

Je n'ai pas non plus de respect pour ceux et celles qui ont de grosses voitures sans raisons. Sinon celle de vouloir s'imposer dans les rues. Mais ceux et celles qui en ont, ont parfois aussi de très bonnes raisons d'en avoir. J'ai un couple d'amis qui, ensemble ont 6 enfants. Pas de second ménage. 6 enfants de suite. Il fût un temps où tout le monde entrait dans la voiture conventionnelle, mais maintenant ado/pré-ados, ça devient plus difficile. Ils ont besoin de leur grosse voiture. J'en connais d'autres qui travaillent dans la construction et étendent leur travail à leur style de vie. Les soirs et week-ends, ils charrient beaucoup de matériel qui n'entrerait pas ailleurs que dans une grosse voiture. Et qui sommes nous pour juger qu'une femme (ou un homme) qui craint la route, a besoin de se sentir en sécurité dans une grosse voiture, se voyant très facilement morte, si dans une petite et impliquée dans un accident ? 

ON NE SAIT PAS POURQUOI, PRÉCISÉMENT, CHACUN À BESOIN (OU PAS) DE SA GROSSE VOITURE. 

Je lisais quelqu'un qui disait qu'il prenait sa voiture 25% de sa semaine et qui s'était fait dégonfler ses pneus. Ça va, il les as regonflé et l'urgence de reprendre sa grosse voiture n'était pas là, d'emblée, il n'en a pas fait un plat, mais il a très justement grogné. Qu'est-ce que c'était con de le viser. C'était un enfant qui tire sur la nappe et sacre toute les assiettes au sol. Pour rien. 

C'est quoi la solution proposée par ces vandales ? La disparition totale des grosses voitures ?

Puis, le lendemain, ailleurs dans le monde, l'action est visiblement concertée pour passer en deuxième vitesse, deux personnes s'introduisent au Louvres et aspergent une toile de Van Gogh de soupe aux tomates. Même chose cette semaine, toujours le Louvres, une autre oeuvre, aspergée par deux zoufs fiers de leur coup.

Fier de quoi? D'être écouté ? Le mépris collectif a étouffé ce qu'ils avaient à dire jusque dans les médias.

Peu ont relayé leurs revendications. Je n'ai pas cherché à les trouver non plus. On en retient pas le message peu importe ce qu'il peut être. On retient les gestes juvéniles. 

Dans les débuts de la messe dominicale télévisuelle Tout Le Monde En Parle, au Québec, on avait invité la caricaturiste Serge Chapleau et le fraudeur intellectuel Rael. Côte à côte, ils débattaient l'un sur l'autre. Chapleau peinait à cacher son mépris pour le manipulateur, qui était, reste encore, très méprisable. Une majorité terrestre (il se déclare Eloim) le méprise très justement. Proprement. Chapleau, incapable de contrôler ses pulsion, à un certain moment, choisi de tenter d'empoigner le "man bun" (la couette, le chignon) de Claude Vorilhon, qui se fait appeler Rael. 

Chapleau était en territoire agression physique. Il était aussi dans le tort. Il ne devait pas le toucher. 

Je ne retiens de cet échange, d'il y a peut-être plus de 20 ans, que le geste de Chapleau qui n'était pas du tout la chose à faire. 

Rael est un détestable sous tous ses angles. Il manipule et ruine des vies et des gens fragiles. Il n'y a rien à aimer chez Rael. Et pourtant, on retient surtout le geste de celui qui a tenté de lui crêper le chignon au sens propre. Même si c'est l'autre l'haïssable.

Ce n'était pas la chose à faire. 

Dégonfler/crever les pneus pour faire comprendre qu'on veut moins de pétrole dans notre air. Mal avisé si c'est pas mieux ciblé. Attaquez vous aux avions qui polluent pire encore. L'industrie est déjà fragilisée par la pandémie, frapper un géant qui a le genou au sol. Attaquez encore les voitures, mais autrement. Y a surement des manières créatives d'attaquer celles dans les trafics. 

Vandaliser des toiles de grand peintres ? Simplement pour se faire entendre ? Infantile et immature. Fausse balle. Ça cadre bien dans l'extrémisme décrié par ses même gens qui eux, condamnent les excès de ceux et celles qui en veulent toujours plus, au détriment des ressources naturelles planétaires. 

Je suis d'origine Atikamekw et d'origine Irlandaise. C'est dans mon sang, la colonisation. Oui, la planète est mal colonisée par l'Homme. On le voit tous. Et oui, il faut réagir. Mais ça, c'est mal jouer. 

Le lait a atteint des records de hausse de prix à Manchester et on a vu des gens le prendre en magasin et le vider au sol. Parce que ça venait d'un animal. 

Calisse...En quoi ça aide quoi que ce soit ?

On comprend tous qu'il y a des choses que ces gens ne veulent PLUS que l'on fasse. Mais la manière de s'y prendre est malsaine et ridicule. 

Ces gens vivent dans un fantasme qu'ils espèrent trop proche dans leurs tête brûlée.

Ils sont en mode destruction nous accusant de faire de même. 

Je suis pour l'anarchie bien organisée. Je ne comprends pas leur activisme maladroit. 

L'époque, surtout de nos jours, n'est pas à l'aliénation sur un sujet aussi important. 

Mais sur l'éclaircissement et les geste intelligents. Duquel rien de tout ça ne fait parti.

Vous roulez sur des pneus crevés