dimanche 16 octobre 2022

Magie & Larmes d'Adultes

Après vous avoir pété une coche sur la royauté hier, je vous parles aujourd'hui que du beau.

Du vrai bonheur qui fait pleurer. 

Lecteurs Français, je vais peut-être vous perdre, je vais parler d'un joueur de baseball. Stephen Vogt. Et de son dernier match dans le baseball majeur. Mais je vais surtout vous parler d'humanité. Et tout de suite après je vous parle d'amitiés.

Vogt est un receveur qui a bossé dans le baseball majeur de 2012 à nos jours À sa toute première présence en carrière au bâton, il frappe un coup de circuit..  Il aura évolué avec les Devil Rays de Tampa Bay, les A's D'Oakland qu'il a représenté deux fois au match des étoiles, avec Milwaukee, San Francisco, Arizona, Atlanta et s'était entendu pour jouer sa dernière saison dans le baseball majeur, avec le club dans lequel il avait été le meilleur: les Athletics d'Oakland. Sa dernière saison a pris fin il y a une semaine et demi dans un match entre Oakland et les Angels de Los Angeles. Remporté 3-2 par les siens. 

Dans ce match, Vogt marque le premier point du match, après avoir soutiré un but sur balles et croisé le marbre quelques frappeurs plus loin, sur un ballon sacrifice. Toute sa famille, ses amis, les gens marquants de sa vie sont sur place. Quand il se présente au bâton, ce sont les membres de sa famille qui l'annoncent. Quand ce sont ces enfants, parlant à l'unisson "Now at bat, our dad, #21, Stephen Vooooooogt!" il en devient extrêmement souriant et probablement extraordinairement comblé. À sa dernière présence au bâton, en septième manche, un nouveau lanceur vient d'embarquer dans le match, pour y affronter Vogté qui a marqué l'unique point jusqu'à maintenant. Dès le premier lancer...vous me voyez venir ? Il cannone la balle de l'autre côté de la clôture du champs droit. Il termine sa carrière comme il l'avait commencée: avec un coup de circuit.

Avec le temps, j'ai remarqué qu'enfant, je pleurais de frustration. Ado, je pleurais peiné pour vrai, le coeur brisé. Adulte, je pleure devant du beau. Quand les trois enfants de Vogt, 5, 9 et 11 ans, annoncent fièrement leur papa au bâton, j'ai eu les yeux pleins d'eau sur le champs. Au bureau. J'ai dû ne pas compléter le vidéo et rester caché dans mon cubicule, en silence. Plus tard, montrant le clip à ma fille et le voyant cogner son circuit, j'avais encore la voix brisée. Je pleure maintenant devant le beau.

J'ai vu le film Jojo Rabbit, que j'avais emprunté à la bibliothèque. Un de ces films que je trouve prafaits et qui me redonnes confiance en l'humanité. Sur la scène finale, qui n'est pas complètement triste, j'ai fondu spontanément en larmes devant la beauté du moment. J'ai tant aimé le film que je l'ai ensuite acheté et réécouté.  Même connaissant cette fin, j'ai encore fondu en larmes sur la même finale. Le revoyant une troisième fois en famille, avec fiston, fille et l'amoureuse, j'ai craqué une troisième fois, au même endroit. C'est une scène parfaite que je trouve, sans contredit, absolument belle. 

Revenus de New York, on est retombé sur nos pieds durant la semaine dernière jusqu'au jeudi où un ami m'a rappelé que ce week-end, week-end qui prend fin demain, on avait réservé avec eux, et un autre couple d'amis (et trois chiens) un micro chalet dans les Appalaches. Dans le bassin des covidiots. Nous avions si oublié avoir réservé ceci que nos valises de New York n'avaient pas encore été défaites et des plans commençaient à s'établir pour nous mercredi et jeudi, en fonction de samedi et dimanche.

Plans qui ont été changés, forcément. 

Et Dieu merci. L'amoureuse voulait que je travaille le terrain. Jamais une envie, chez moi. 

Parmi les amis fréquentés dans le week-end, un gars avec qui j'ai grandi de 1983 à nos jours et un autre de 1988 à nos jours. Ce dernier combat pas un, mais deux cancers. Chaque moment avec lui est de l'or. Pas plus tard que le mercredi d'avant, la veille du moment où il m'a rappelé que nous avions fait cette location, en mai dernier, je repensais à lui, à eux, à mes amis du 418, et je me disais que des moments seuls à seuls (ou avec les blondes) où on échange, en fin de soirée, réinventant le monde, riant de nous et de son prochain, s'amusant comme des poux dans une barbe, ça me manquait un peu. 

Ben voilà, on aura refait tout ça, au moment de lire ceci. Prévu mais traité comme un imprévu. Ce sera aussi magique.

Sans raison, sinon le plaisir de les revoir, j'ai eu les larmes aux yeux avant de me coucher.

Tout sera si beau. Même si ils annoncent de la pluie. 

La pluie peut cacher les larmes d'adultes.

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