La mafia l'avait bien comprise, comme on l'a vu, au Québec, récemment.
Mais pour les compagnies qui transformaient le recyclage en soi, ce printemps 2011 tournait au cauchemar. Le pétrole atteignait des sommets historiques et les bouteilles sont faites de polytéréphatale d'éthylène qui, comme la plupart des plastiques, est du pétrole, transformé. Comme le prix du plastique brut a vite augmenté, le plastique recyclé, un substitut naturel pour les manufactures est devenu plus cher aussi. Ce qui était bon pour les municipalités et les agences de recyclage ne l'était plus pour les grandes compagnies. On pense souvent au recyclage comme quelque chose de noble et notre faible part de bonne conscience envers une planète qui se détériore. Mais le recyclage est aussi un business qui comprend des chaines de travail (dont je fais parti), où des acheteurs rivaux, et des vendeurs de toutes parts, sont souvent aux antipodes des intérêts de la planète. La réincarnation n'a jamais été prouvée, le recyclage réincarne de moins en moins.De nos jours, de compagnies indépendantes comme How2Recycle travaillent très fort afin de tenter de mettre de l'ordre dans le chaos, mais on créé de nouvelles signalisations disant que tel et tel produits sont "recyclable" alors qu'au contraire, personne ne transforme certains matériel, qui finissent tous, à la dompe.
Le recyclage est la commodité bizarre du globe créée par les gens riches du globe et vendu au monde qui pense se développer correctement. Qui pense surtout, comme trop, à faire de l'argent. Une série de choses, ici et là, sont survenues qui ont largement modifié le courant des choses. C'est à cette époque, 2017, que j'entrais dans la business. Au Pakistan, d'abord, de dévastateurs moussons avaient provoqué de graves inondations qui forçait le pays qui avait empêcher la production de coton et avait fait gonfler les prix dans le monde. Le jean allait coûter nettement plus cher. Le pantalon en jean, les toutous en "peluche", sont fabriqués en Chine utilisent des fibres de polyester tirées de bouteilles de plastique recyclées qui sont un bon substitut peu coûteux pour le coton. Mais depuis 2017, la Chine a fermé la porte aux importations de recylage venant d'Amérique. Malgré tous ses très très vilains défauts, la Chine y a banni "tous" les plastiques.On l'a aussi vu, à Montréal plus précisément, les pays d'Asie ne veulent plus non plus de nos vidanges, de notre compost et de notre recyclage. On tri le matériel si mal que ça devient des vidanges, peu importe ce qu'on y envoie. Ils en ont assez et c'est pas anormal.
Dans la (très bonne) série télé The Sopranos, on y suivait une famille de la mafia qui avait comme "legitimate job" la collecte de vidanges. C'est à la fois une belle métaphore du style de vie de la Mafia, mais aussi c'était tiré de faits réels connus de tous, depuis toujours. La Mafia a vite intégré le milieu du travail "légitime" par la vidange. Aux États-Unis surtout, mais ici, aussi. Ricova, la compagnie avec laquelle nous travaillons, et qui travaillait pour la ville de Montréal avant que celle-ci ne réalise qu'on ne pouvait pas continuer comme ça, n'y fait pas exception.C'est payant comme business. Du moins, ce l'était. Ce l'est beaucoup moins. On a perdu de vue, depuis au moins 10 ans, l'idée première de bien travailler concentré sur l'écologie pour remplacer la chose par l'idée de faire beaucoup de profits. Ricova en est arrivé à ne voir que son chiffre d'affaires.Sans tri mental, là aussi.
Montréal a largué son genre de monopole. Montréal se cherche de nouvelles alternatives.
Aux États-Unis, pour pallier au problème, la Chine, rusée, a envoyé des entreprises chinoises s'installer au pays de l'oncle Sam et gérer tout ça. Communistes encaissant tous les profits. De nos jours, la plupart des usines de traitement de recyclage, aux États-Unis, sont d'origine chinoises.
Parce que c'est une affaire de gros sous. Et la Chine prendra tous les dividendes du capitalisme même si pratiquants communistes.Parce qu'avec la Chine, la fin justement toujours les moyens.
Et pour le moment, les moyens, croyez-moi, c'est assez vilains.
À Montréal, c'est même presque rien.
On a en tête que l'argent. Pas la sauvegarde écologique.
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