Gradué de l'Université de Vienne, il devient journaliste. Fan du jazzman Paul Whitehead, il les couvre en tournée et le band adopte le sympathique journaliste. Whiteman lui fait goûter au showbizzet le fait voyager. Wilder choisit de déménager à Berlin et devient danseur d'accompagnement. Journaliste pigiste aussi, il écrit de la fiction, couvre des histoires criminelles et écrit aussi pour les sports. Découvrant le cinéma, il y prend vite goût. Il se glisse parmi les novices, Fred Zinneman et Robert Siodmak, pour l'un de ses premiers efforts sur pellicule comme scénariste. Il adapte ensuite un livre de Erick Kastner pour le cinéma.
Avec la montée en popularité d'Adolf Hilter, il fuit vers Paris. Il y fera ses classes en ciné.
Il restera dégoûté de l'univers politique à vie. En France, il adapte en Allemand ce qui est tourné en français. C'est là qu'il tourne son tout premier film comme réalisateur. En français, s'il vous plait. Il sera déjà relocalisé à Hollywood quand le film est mis sur le marché en 1934.
La mère, la grand-mère et le beau-père de Billy Wilder périront dans l'Holocauste. À Hollywood, il redevient scénariste. Il ne sera naturalisé Étatsunien qu'en 1939. 6 ans après son arrivée. La même année où il connait son premier succès de scénarisation avec Ninotchka. Tout le monde aime l'emploi à contre-courant de Greta Garbo. Bien que ce soit Ernst Lubitsch qui la dirige, Wilder se fera une spécialité d'employer à contre-courant des acteurs et des actrices, là où on ne les attends pas, avec succès, toute sa carrière. Il aura sa première nomination aux Oscars dans la catégorie de la scénarisation. Avec Charles Brackett. Pendant 12 ans, il scénarisera avec lui. Entre 1938 et 1950.
Il scénarisera encore pour Howard Hawks et pour Mitchell Leisen avant de tourner son premier film aux États-Unis comme réalisateur. À son troisième, il canonne! Son film-noir non seulement établit la règle non écrite de la lumière au travers des vénitiennes et de la voix hors champs du narrateur blasé, mais il se mérite deux nominations aux Oscars, pour la meilleure réalisation et pour le meilleur scénario. De plus, avec son intrigue "immorale" impliquant deux triangles amoureux et du meurtre pour se sortir du pétrin, il déjoue aussi le strict Code Hays en vigueur. On dit de son film qu'il sera le premier vrai film noir des États-Unis, déployant le style de Citizen Kane et les éléments narratifs de The Maltese Falcon.
Il sera engagé, en 1945, pour tourner un film de propagande pour qu'il soit vu par les Allemands. Afin de tenter de leur montrer dans quel guêpier se trouve la jeunesse allemande. Deux ans plus tard, il devient le premier à se mériter un triplé d'Oscars pour la meilleure réalisation, pour le meilleur scénario et comme producteur pour The Lost Weekend. Ce film est le premier à faire une approche intelligente sur le problème de l'alcoolisme. Il scénarise toujours pour les autres, au besoin, et écrit, tourne et produit son chef d'oeuvre en 1950.
Sunset Boulevard raconte l'histoire de Norma Desmond, une ancienne star du cinéma muet, vivant réclusivement, et pleine de désillusions sur un possible retour sur grand écran, séquestrant un jeune scénariste en devenir, qui a autant besoin d'elle qu'elle a besoin de lui. Le film est non seulement un chef d'oeuvre, mais devient troublant puisque Gloria Swanson, ancienne star du muet, pouvait facilement être cette Norma Desmond, et Erich Von Stroheim, ancienne star du muet aussi, devant et derrière la caméra, devient dans ce film, presque un fantôme dans l'une de ses meilleures performances à vie. Il gagnera à nouveau l'Oscar du meilleur scénario, mais pas celui du meilleur réalisateur pour lequel il était nommé. Il tourne un film qui sera encore nommé dans la catégorie du meilleur scénario deux ans plus tard. L'histoire de médias exploitant un accident de travail.
Les années 50 lui seront merveilleuses. C'est l'enfant chéri de l'époque. Il varie ses sujets et fait rire autant autant que pleurer. Il plait à la fois au public et à la critique. Il adapte deux pièces de Broadway, dont l'une se fera mériter à William Holden, l'Oscar du meilleur acteur. Wilder est si bon avec les acteurs et les actrices que 14 d'entre eux/elles se mériteront des nominations aux Oscars personnellement pour être apparus dans ses films. Il refuse un projet mettant en vedette Laurel et Hardy et attaque un projet qui mettrait en vedette les frères Marx. Mais Chico décède et le projet meurt aussi.
Il tourne un film encore avec Audrey Hepburn et commence une collaboration d'écriture et de production avec I.A.L. Diamond, une association qui durera pour les 12 prochains films de Wilder.
Dont The Apartment qui fait aussi table rase aux Oscars, avec 5 Oscars, meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur scénario, meilleur montage et meilleure direction artistique. En plus de révéler de splendides performances Jack Lemmon et Shirley MacLaine. Wilder tournera 7 films avec Lemmon. Dont The Fortune Cookie, en 1966, qui le placera aux côtés de Walter Matthau, un tandem mémorable. Matthau gagne l'Oscar du meilleur second rôle masculin pour The Fortune Cookie.
Sa carrière ralentit dans les années 60. Il place James Cagney, avec succès dans une satire guerrière. Shriley MacLaine et Jack Lemmon seront à nouveau réunis sous sa caméra. Dean Martin et Kim Novak font aussi mouche sous l'angle Wilder.
5 de ses films seront classés dans les plus drôles des États-Unis. 4 seront considérés parmi les 100 meilleurs du 20ème siècle.
Le réalisateur espagnol Fernando Trueba, reçevant son Oscar pour le meilleur film en langue étrangère en 1993, dira "J'aimerais croire en Dieu, mais je ne crois qu'en Billy Wilder". Le lendemain, Wilder l'a appelé, se présentant comme Dieu en ligne. Le réalisateur français Michel Hazanavicus, pour sa part, recevant son Oscar pour le meilleur film en 2012, pour The Artist, choisit de dire " J'aimerais remercier 3 personnes: Billy Wilder, Billy Wilder et Billy Wilder".
Sa fiche de 12 nominations pour le meilleur scénario a été un record de 1966 à 1997, quand Woody Allen a obtenu sa 13ème nomination du genre.
Vu comme l'un des plus versatiles, diversifiés, grand public tout en restant stylisé, Billy Wilder a été cité comme influence pour des réalisateurs comme Steven Spielberg, David Lynch et les frères Coen.
Sur sa tombe, Wilder fera écrire "I'm a writer, but then, nobody's perfect."
Une référence à la dernière ligne de Some Like It Hot.
Il y a 18 ans décédait aujourd'hui à 95 ans, Billy Wilder.
Un immortel.
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